par Virginie Ballet et Alexandra Pichard publié le 2 septembre 2021
C’était il y a deux ans. Le 3 septembre 2019, le gouvernement inaugurait un Grenelle contre les violences conjugales, après un été marqué par des manifestations contre les féminicides conjugaux. «Agissez vite, on meurt», exhortaient proches de victimes et associations féministes. Une quarantaine de mesures avaient été annoncées pour endiguer des violences qui touchent chaque année 213 000 adultes françaises, et ont conduit l’an passé à la mort de 102 femmes. Le Premier ministre de l’époque, Edouard Philippe, avait promis de «regarder nos défaillances en face». Deux ans plus tard, elles sautent au visage du gouvernement, notamment à travers l’accablant rapport d’inspection rendu en juin à la suite du féminicide de Chahinez, à Mérignac (Gironde), suivi d’une salve d’annonces, comme la création prochaine d’un fichier des auteurs de violences conjugales, destiné à «favoriser la coordination entre les acteurs, point clé pour éviter les drames», indique-t-on à Matignon. Ce vendredi, le Premier ministre se rend dans la Manche, où il préside un comité interministériel de suivi. Accompagné des ministres de la Justice, de l’Egalité et de la ministre déléguée en charge de la Citoyenneté, Jean Castex doit se rendre au tribunal de Coutances, puis dans un centre d’hébergement et de réinsertion sociale à Saint-Lô.