Par Luc Bronner Publié le 17 août 2021
REPORTAGE A huit mois de l’élection présidentielle, « Le Monde » a partagé le quotidien des animateurs sociaux et des résidents d’un foyer de jeunes travailleurs à Chalon-sur-Saône. Ce toit pas cher, lieu d’échanges et d’entraide, aide ces apprentis ou élèves à entrer plus sereinement dans la vie active.
C’est le ronronnement tranquille de la machine à intégrer. Cette France qui ne va pas si mal et qui réussit, bon gré, mal gré, à donner un toit, des apprentissages, un horizon, des rêves parfois aussi, à des jeunes issus de milieux populaires, enfants des classes moyennes ou gamins récemment arrivés d’Afrique, dans cet âge intermédiaire, beau et inquiétant, où il faut quitter le domicile familial et commencer une vie autonome, décrocher un contrat d’apprentissage, un CDD, un intérim, un logement, un permis de conduire, une voiture. « Bienvenue », nous dit Adelaïde Barbosa, 61 ans, employée au cœur débordant, dont on sent qu’elle voudrait pouvoir serrer dans ses bras l’humanité tout entière, histoire de donner un peu de sa tendresse.