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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
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par Camille Nevers publié le 1er juin 2021 à 15h08
Le film affiche tout de suite l’idée qu’il va suivre : dire au revoir. Son sujet ramassé en un travelling. Le premier plan glisse au bruit caoutchouté des baskets de fillette sur le linoléum d’une maison de retraite où la grand-mère est morte. Jamais le mot «deuil» ne sera prononcé, cela évite la fiction éculée chagrine et trop de gueules d’enterrement, on respire. Mais partir, le temps de dire ou ne pas dire «au revoir», tout est là. Il faudrait ne rien connaître de Petite Maman et au fur et à mesure en découvrir la logique et, partant, l’elliptique consistance. Le mieux vraiment est de zapper le kit promo, la bande-annonce, le synopsis, fermer les oreilles aux échos : un film inaccoutumé, intrinsèquement original, ce n’est pas tous les jours, mais une rareté qu’on n’avait pas ressentie depuis – réfléchissons – The Visit de M. Night Shyamalan, similaire impression d’étrangeté projetée, de naturalisme de conte dans le plus simple appareil. Petite Maman, de Céline Sciamma, est un grand film. Que son format comme l’âge de ses héroïnes (interprétées par deux petites sœurs jumelles) soit «mineur» n’y change rien. Au contraire, c’est cette discrétion consciente ajoutée de «petit film» comme aussi son titre et sa durée l’indiquent, ce côté modèle réduit, qui rend ce récit d’enfant plus ample et beaucoup plus remarquable que les précédents. Revient la phrase de Duras dans Sauve qui peut (la vie) selon quoi les femmes ont plus d’enfance.
Par Gaëlle Le Ster(Professeure des écoles à Pompaire - Deux-Sèvres) Publié le 31 mai 2021
Cette pratique pédagogique est favorable à la distanciation sociale par temps de pandémie, mais pas seulement. Gaëlle Le Ster, professeure des écoles dans les Deux-Sèvres, témoigne de son expérience et des multiples autres vertus de la classe en extérieur.
Depuis la fin du premier confinement, la pratique de la classe dehors a acquis soudainement une visibilité médiatique du fait de la crise sanitaire. Bien sûr, sortir les élèves dehors, dans des espaces de nature, est bénéfique pour les enfants et limite les contaminations. Mais la classe dehors est avant tout une pratique pédagogique à part entière, qui reste marginale en France aujourd’hui. Des enseignants « sortaient » déjà avant le Covid-19 et j’espère que ceux qui le font depuis peu continueront à emmener leurs élèves dehors quand tout cela sera terminé.
31 mai 2021
Le président du Département Jean-Pierre Barbier a signé, au Musée Hébert, la convention pour la création d’un centre de crise pour adolescents avec la directrice de l'établissement Centre Hospitalier Alpes Isère (CHAI), Véronique Bourrachot, en présence de Sandrine Martin-Grand, Vice-présidente en charge de la famille, de l’enfance et de la santé, de Christian Coigné, Président du conseil de surveillance du CHAI, ainsi que du Maire de La Tronche, Bertrand Spindler.
Publié
Vincent de la Morandière, qui a défendu dans d'autres dossiers l'auteur de l'attaque, se dit "surpris" par la description faite de son ancien client qui s'est isolé à partir de 2015.
Me Vincent de la Morandière, ancien avocat de l’auteur de l’attaque au couteau à la Chapelle-sur-Erdre, se dit sur franceinfo "surpris" par le profil décrit par le procureur de la République de Nantes qui évoque un homme qui oscillait entre radicalisation et schizophrénie. Pour Me Vincent de la Morandière qui a été son avocat de 2010 à 2017, après "une vingtaine de passages devant la justice. La question de sa radicalisation et schizophrénie sont absolument exclus, sont hors de propos". Il avait des "troubles d’adaptation, mais pas de problèmes psychiatriques", affirme-t-il. "Et donc maintenant présenter comme une évidence sa radicalisation et sa schizophrénie, ça me semble surprenant", confie-t-il sur franceinfo. Même s'il reconnaît qu'"au fur et à mesure de ces incarcérations, ce caractère discret, silencieux, taiseux" l'a poussé "à l’isolement".
franceinfo : Etes-vous surpris par le profil décrit par le procureur de la République de Nantes ?
Vincent de la Morandière : La première fois qu’il a été condamné, c’était en 1998, c’était le tribunal pour enfant. En première condamnation, il a connu de la prison ferme. Il a connu après des peines fermes 16 ou 17 fois d’affilée. Il s’est retrouvé en cour d’assises en 2015. Il a été condamné à 8 ans de prison. Son profil psychiatrique a été évalué par des experts et les expertises psychiatriques dataient de 2013. Mais à ce moment-là et pendant tout ce parcours, avec une vingtaine de passages devant la justice, la question de sa radicalisation et d’une schizophrénie sont absolument exclus, sont hors de propos. L’expertise qui a été débattue publiquement lors de son dernier procès d’assises relevait qu’il n'y avait pas de dangerosité au sens psychiatrique du terme. Il n’avait pas de personnalité pathologique. Il avait plutôt des troubles de l’adaptation, mais pas de problèmes psychiatriques, aucune abolition du discernement, aucune altération, selon les expertises. Et donc maintenant présenter comme une évidence sa radicalisation et sa schizophrénie, ça me semble surprenant.
Quand l’état vous veut du bien, cela n’est pas toujours pour votre bien, et la préparation des prochaines assises de la santé mentale le montre bien. La floraison permanente de nouveaux textes de loi et de dispositifs ciblés prépare une santé mentale de niches, avec des patients passés au crible d’échelles de diagnostics, rendant le passage par le médecin incontournable et mettant toujours plus en danger l’accès direct au psychologue.
« L’arrêté du 10 avril dernier, relatif à la définition de l’expertise des psychologues», pris par le ministère de la Santé, « dans la hâte des circonstances de la pandémie et sans consultation des représentants de la profession, est tout simplement inacceptable », écrivent les représentants de « l’école de la cause Freudienne », réunissant des professionnels de la psychiatrie, visiblement ulcérés de l’initiative gouvernementale. « Il vise à mettre la profession en coupe réglée, en la subordonnant au champs médical et aux recommandations de la Haute Autorité de Santé, qui n’ont pourtant pas force de loi, mais aussi à réduire la diversité de ses pratiques au seul référent « cognitivo-comportemental », pratiques visant à faire taire le sujet en le réduisant à son seul cerveau ». Des traitements médicamenteux jusqu’aux électrochocs, plutôt que la parole et l’écoute. Voilà pour l’enjeu.
« Cet arrêté est dans le droit fil d’une précédente attaque, visant à faire interdire la psychiatrie - en l’occurrence l’intervention des experts psychologues et psychiatriques - dans les prétoires, en les comparant à des astrologues...», rappelle Hervé Castanet, « c’était assez burlesque, mais dénotait, déjà, une intention ».
À retrouver dans l'émission
LSD, LA SÉRIE DOCUMENTAIRE par Perrine Kervran
4 ÉPISODES (4 DISPONIBLES)
Quelle est la vision de la folie dans notre pays aujourd’hui?
Quelle place pour les émotions, les angoisses, les désirs, les douleurs?
Chaque année, un peu plus de 420 000 hospitalisations en psychiatrie sont déclarées. Pour chacune d’elles, c’est le début d’une trajectoire, celle d’un homme ou d’une femme qui y arrive malade et qui doit en ressortir une fois son état stabilisé. Ce parcours patient, du trouble à la rémission, de la demande aux soins est bien souvent compliqué.
"Face à la maladie, c’est toute une vie d’effort !"
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france inter
Samedi 27 avril 2019
Rencontre avec le pédopsychiatre Martin Pavelka et Benjamin Royer, psychologue clinicien pour un point sur le virage managérial des soins en psychiatrie où l'on supprime toujours plus de soignants et l'on augmente les doses des médicaments.
Pinel, Rouvray, Niort, Novillars, Toulouse... partout en France, les personnels soignants des hôpitaux psychiatriques se sont mis en grève parfois même en grève de la faim ces deux dernières années pour dénoncer le manque criant de moyens et de personnel pour soigner leurs patients dans la dignité.
Pourtant les logiques comptables se répètent et le malaise des soignants face à la manière dont ils sont conduits à traiter leurs patients s'accentue. Moins de personnel en hôpital psychiatrique c'est moins de thérapie et d'accompagnement humain donc davantage de camisoles chimiques, de contention et d'isolement forcé, là ou parfois un simple dialogue avec les soignants aurait suffit.
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Chacun connaît l’histoire de Camille Claudel, la grande artiste qui fut la maîtresse et la rivale de Rodin. En 1913, quelques jours à peine après la mort de son père, qui l’avait toujours protégée, sa mère la fit interner dans un asile de fous. Voici ce que lui écrivait sa fille deux semaines après son arrivée :
“J’ai bien reçu les objets que vous m’avez envoyés. Voilà bien de l’argent dépensé. Avec le quart de cet argent-là, j’aurais vécu tranquille longtemps dans mon quai de Bourbon où j’étais si bien... Cela va-t-il durer longtemps, cette plaisanterie-là ? Vous ne pourriez pas me donner quelques renseignements à ce sujet ? Je n’en serais pas fâchée”
Camille Claudel
Pour toute réponse, la mère interdit au médecin-chef de laisser sa fille correspondre avec quiconque ou de recevoir des visites. De fait, la « plaisanterie » allait durer jusqu’à la mort de Camille, en 1943. Elle fait ainsi partie des 40 000 fous, ou plutôt présumés fous, que Vichy laissa mourir de faim.
Cette histoire paraîtra, à la conscience commune, remonter à l’ancien temps. Il y a beau temps, pense-t-on, qu’on n’enferme plus les gens malgré eux dans des asiles de fous.
Le Monde avec AFP Publié le 29 mai 2021
Soixante organisations dans dix pays ont appelé à demander plus de moyens pour le milieu hospitalier, ainsi que la fin des programmes d’austérité et de réduction du nombre de lits.
« SOS international pour la santé, défendons l’égalité d’accès à des soins de qualité » : plusieurs centaines de soignants et de salariés des hôpitaux ont manifesté, samedi 29 mai à Paris, dans le cadre d’un mouvement de contestation mené simultanément dans une dizaine de pays, ainsi qu’a pu le constater un journaliste de l’Agence France-Presse.
Les participants, qui brandissaient des slogans tels qu’« Hôpital public en urgence vitale », « Blouse blanche, colère noire », ou encore « Patients sacrifiés, soignants écœurés », se sont rassemblés devant l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, avant de tous se mettre en marche en direction de l’Hôtel de Ville.
Philippe GAMBERT Publié le
Au centre médico-psychologique de Beaumanoir, les salariés du CHU de Nantes sont en grève. Ils réclament des moyens supplémentaires.
Le centre médico-psychologique de Beaumanoir, comme les autres centres du même type, est un maillon indispensable de la chaîne de la psychiatrie. Au plus près des patients et des territoires. Il suit en particulier à domicile, les personnes en souffrance, qui parfois, ont déjà été hospitalisées. Leur rôle est donc essentiel pour la bonne santé de la société.
Par Luc Vinogradoff Publié le 29 mai 2021
Alors que la situation se dégrade dans le quartier de Stalingrad, les autorités ont déplacé la scène ouverte de consommation de drogue dans un parc à proximité, les jardins d’Eole. Mais cette décision ne convainc pas les acteurs médico-sociaux.
Depuis le 17 mai, les camions de CRS sont bien visibles sur la place de la Bataille-de-Stalingrad, dans le 19e arrondissement de Paris, entre les terrasses rouvertes, les cinémas et le bassin de La Villette. Leur objectif : saturer l’espace public et repousser les consommateurs de crack, un mélange de cocaïne et d’ammoniac très addictif, qui se regroupaient dans ce lieu depuis plusieurs années, de plus en plus visibles avec les confinements successifs.
Pour que Stalingrad ne soit plus « le sanctuaire européen du crack », selon la formule du maire de l’arrondissement, François Dagnaud, la scène ouverte de consommation de drogue, et tout ce qu’elle implique – les fumeurs de crack, les vendeurs de « galettes » à 15 euros, les conséquences médico-sociales qu’elle provoque et les nuisances qu’elle génère – a été repoussée à 500 mètres de là.Les jardins d’Eole, un parc public du 18e arrondissement, seront censés la contenir dans un espace et des horaires restreints – de 19 h 30 à 1 heure du matin – afin, selon Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris, de « mieux prendre en charge sur le plan médico-social » les toxicomanes et de les éloigner, car « la situation était devenue insoutenable pour les riverains de Stalingrad ».