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Des signes qui ne trompent pas. Une nièce en confinement sur son campus, habituellement solide et carrée, avoue qu’elle cherche une psy. Qu’elle n’en a pas trouvé autour d’elle. Mais qu’elle a réussi à obtenir un rendez-vous pour la semaine suivante, en France, par… Zoom. Tout le monde n’étudie pas sur un campus, n’est pas fluide avec les communications par vidéo et n’a pas la ressource d’aller dégoter à des centaines de kilomètres une thérapeute qu’il faudra payer par transfert bancaire. Mais de plus en plus parmi nous ressentent ce même besoin: se décharger de ses angoisses, de son coup de blues ou de ses idées noires. Alors, comment faire? En cas d’urgence? L’évidence. Le 112. Exactement 30 secondes après le début de l’appel. “Un psychologue? Vous prenez rendez-vous à l’hôpital le plus proche. Mais si ça ne va vraiment pas, on envoie une ambulance qui vous emmènera aux urgences où vous aurez accès à un psy de garde.” Le répondant est cordial et au travers de la conversation téléphonique, on perçoit une indéniable empathie. “Ça va aller?” On remercie, on se dépêche pour ne pas occuper la ligne trop longtemps. Au moins on sait qu’il existe réellement un filet de secours en cas de gros pépin. Ce n’est pas le cas: on poursuit avec l’hôpital le plus proche. Il se trouve à 2 kilomètres. On téléphone. Troisième sonnerie. “Des idées noires? Un psychiatre alors? Ou un psychologue? Je vais prendre votre numéro, ma collègue spécialiste vous rappelle de suite.” Littéralement onze secondes plus tard. “Alors, que souhaitez-vous exactement? C’est dans le cadre du Covid? D’accord, si c’est dans ce cadre-là, il vous faut un psychologue. Nous avons un tout nouveau service spécialisé dans ce type de prise en charge… Je peux vous proposer une place lundi prochain à 16h40…” Rapide et efficace. Un rendez-vous avec un psychologue pourrait avoir lieu quatre jours plus tard. Notre pays a sa part de dysfonctionnements, mais ce coup de sonde est plutôt réconfortant. Mais élargissons le champ: on a peut-être été très chanceux…`