En ces temps de contestation et de remise en cause grandissante de l'utilité globale de la vaccination et des bénéfices immenses apportés par les vaccins en matière de santé publique, il est toujours bon d'en revenir aux faits.
Une étude d'une ampleur sans précédent réalisée par l'Université de Cambridge (UK), vient de montrer que, sans vaccination contre 10 maladies, la mortalité des enfants de moins de 5 ans serait de 45 % plus élevée dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. En résumé, la vaccination pédiatrique aura évité, sur la période 2000 à 2030, 69 millions de décès.
Il s'agit de la plus grande étude de modélisation de l'impact de la vaccination dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, menée à ce jour. Les chercheurs britanniques ont pris en compte, sur une période de 30 ans, la vaccination contre 10 agents pathogènes majeurs (dont la rougeole, le rotavirus, le HPV, le HVB..) dans 98 pays. Les résultats indiquent que si les progrès en matière de couverture vaccinale se poursuivent, ces bénéfices en matière de santé publique et de réduction de mortalité continueront à progresser dans les décennies à venir.
Un an après le début du confinement en France, la pandémie de Covid-19 a coûté la vie à plus de 2,6 millions de personnes dans le monde. À l’aune des mesures contraignantes prises par les États, quel prix est-on prêts à payer pour sauver une vie humaine ? Didier Fassin, anthropologue et médecin qui se partage entre la France et les États-Unis, nous avait livré son analyse fin 2020.
Didier Fassin, quelle est votre analyse sur la crise sanitaire mondiale que nous traversons ?
Didier Fassin1. Même s’il ne faut aucunement en minimiser la gravité, le Covid-19 n’est exceptionnel ni par son infectiosité ni par sa létalité. La rougeole, par exemple, est plus contagieuse et fut, avant la vaccination, plus mortelle. Le caractère unique de la situation actuelle ne tient donc pas tant à la maladie elle-même qu’à la réponse qui lui a été apportée. Pour freiner la propagation du virus, les États se sont en effet engagés – à de rares exceptions près, comme en Suède – dans des politiques souvent très contraignantes de confinement, de suspension des activités et de fermeture des frontières qui ont été d’autant plus dures que les gouvernements n’ont pas su se préparer à l’éventualité d’une pandémie ni réagir lorsqu’elle s’est produite.
Pour les populations concernées, ces mesures ont eu un coût considérable. D’abord, elles ont dû accepter une restriction de leurs libertés fondamentales, comme le droit de circuler ou de manifester, le droit d’avoir une fin de vie digne et d’honorer ses morts. Ensuite, elles ont vu se dessiner une crise économique avec des faillites d’entreprise, des licenciements, du chômage, de la précarité, que les aides décidées par les gouvernements ont plutôt repoussés qu’empêchés. Pourtant, la plupart des individus ont accepté ce double sacrifice.
Résidents et personnels de l’Ehpad Herold, à Paris, écoutent le concert offert par deux membres de l’Orchestre de Chambre de Paris, le 18 Mai 2020.
À chaque crime, la violence des enfants rappelle aux adultes cette dure vérité qu’il n’y pas d’âge pour commettre le pire. En début de semaine, Alisha, une jeune fille de quatorze ans, a été brutalement agressée par un couple d’adolescents dans la banlieue d’Argenteuil. Pour d’obscures raisons de vengeance, le jeune duo, un garçon et sa petite amie de quinze ans, ont tendu à la victime un guet-apens sur les berges de la Seine, et, après l’avoir rouée de coups, l’ont ensuite jetée, blessée, dans le fleuve où elle serait morte par noyade. Cette scène d’une rare brutalité nous révèle une façade plus sombre de la jeunesse, celle des enfants meurtriers.
Si elle reste largement inexplorée de la philosophie, la délinquance des (très) jeunes puise dans le répertoire pourtant bien connu des historiens des faits divers et des meurtres inclassables. L’historien Denis Crouzet rapporte ainsi le rôle des enfants-bourreaux, au XVIIe siècle, qui s’amusaient à saccager les cadavres des ennemis huguenots pendant les guerres de religion. Plus près de nous, les exemples ne manquent pas de violences commises par ces criminels tout juste pubères, mais souvent ignorants ou inconscients de la gravité de leurs gestes.
Cela n’empêche pas toute une tradition morale de maintenir l’enfance comme une période qui resterait préservée du mal, quels que soient la violence et les crimes réels que peuvent commettre les plus jeunes. Et peu nombreux, d’ailleurs, sont les philosophes à avoir osé « dire du mal » des enfants. Au nombre des exceptions, il faut citer le cas de John Locke, le penseur anglais, qui, dans ses Quelques pensées sur l’éducation (1693), aborde avec courage la question de « l’instinct de cruauté chez l’enfant ». Une réflexion pour le moins inhabituelle qui pourrait se résumer en trois points.
Les enfants sont des petits cartésiens. Locke commence par se pencher sur une violence bien connue chez les enfants, celle qui prend la forme de la cruauté, envers les animaux en particulier. Il remarque que l’on passe souvent aux enfants cette manie de « maltraiter toutes les pauvres créatures qui sont en leur pouvoir ». Si personne ne les en empêche, «ils traitent cruellement les oiseaux, les papillons et autres petites bêtes qui tombent entre leurs mains, et cela avec une sorte de plaisir», note-t-il dans ses observations. « L’enfant martyrise les animaux, le plus souvent, sans se douter qu’il leur fait du mal. Il torture un chat comme il éventre sa poupée, pour exercer son besoin d’activité et pour satisfaire sa curiosité ». Locke en conclut que «tout enfant est un petit cartésien sans le savoir» quand il veut ouvrir les corps, disséquer pour voir, mettre son œil à l’intérieur. À la recherche de nouvelles connaissances, il frappe, torture, et parfois même tue. Mais sans véritable méchanceté. Sa cruauté est alors indissociable de son désir de connaître.
PSYCHIATRIEDécouvrez, chaque jour, une analyse de notre partenaire The Conversation. Aujourd’hui, deux psychiatres nous expliquent l’importance des soins psychiatriques à destination des populations carcérales
Troubles psychiatriques et conduites addictives sont très fréquents chez les personnes nouvellement incarcérées dans les prisons françaises, selon notre partenaire The Conversation.
L’évolution de ces troubles au cours de la période d’incarcération reste mal connue, c’est pourquoi a été lancée une étude visant à évaluer la fréquence des troubles psychiatriques lors de la libération.
L’analyse de ce phénomène a été menée par Thomas Fovet, psychiatre au Pôle de psychiatrie, médecine légale et médecine pénitentiaire du CHU de Lille, et Pierre Thomas, chef du Pôle de psychiatrie, médecine légale et médecine pénitentiaire du CHU de Lille.
En bonus de notre Exploration «Le psy qui vous a compris», le psychiatre et psychanalyste Robert Neuburger fait le récit de ses débuts en psychiatrie, dans un hôpital de jour pour personnes psychotiques, à Paris. Il y a mis en place un fonctionnement bien particulier, qui consistait à “ne rien faire qu’attendre”.
Il a d’abord fallu aller demander à Robert Neuburger s’il était d’accord pour un portrait de lui en plusieurs épisodes dans Heidi.news. Il m’a proposé de venir le voir à Genève en m’invitant à un séminaire qu’il organisait, comme tous les mois depuis trente ans, avec des amis psys pour comprendre les évolutions de la société en matière de couple et de famille. C’était l’un de ses derniers. Neuburger voulait arrêter à la veille de ses 80 ans.
[...] À plusieurs reprises, j’ai interviewé Robert Neuburger, psychiatre et psychanalyste, généralement sur la famille ou le couple, ses spécialités, parfois aussi sur la dépression ou l’intimité, qu’il a également traitées dans la quinzaine de livres qu’il a écrits. Pour lui, tout est lié. C’est bien pour ça que cette fois j’aimerais aller plus loin. Mais il a reçu des patients toute la journée, à deux pas d’ici, dans son cabinet sur le lac Léman, il n’avait pas le temps de discuter et il m’a proposé de venir à son séminaire ce soir.
Un site d’accompagnement psychologique pour les étudiants a été lancé par le gouvernement français. La plateforme leur permet notamment de profiter de séances de psychothérapie, trois de suite, renouvelables en cas de besoin.
Les étudiants qui ont besoin d’aide psychologique pourront désormais en recevoir grâce au siteSanté Psy Étudiant, lancé le 10 mars à l’initiative du ministère de l’Enseignement supérieur.
Ils sont invités à «bénéficier de séances avec un psychologue gratuitement, sans avancer de frais» pour diminuer la pression générale, sociale, financière et psychologique, due au contexte sanitaire tendu.
Le procédé consiste en trois étapes: consulter un médecin généraliste (ou Service de santé universitaire), choisir un psychothérapeute parmi la liste proposée et prendre rendez-vous pour un cycle de trois séances.
Le suivi psychologique pourra être renouvelé sur décision du soignant, est-il précisé.
« L’Emission Sonolab » sur Jet FM 91.2 – Psytoyens, une émission sur la psychiatrie
NANTES, le dimanche 21 mars à 11:00
À écouter sur les ondes sur 91.2, puis réécouter en podcast sur le site [jetfm.fr](http://jetfm.fr/site/).
Ils et elles nous racontent ce que signifie vivre avec des maladies psychiques, notamment à travers l’interview de Yohan Singer qui vient d’écrire un livre Parcours Psychiatrique.
Hier étaient remises les conclusions d’une mission d’information sur l’expertise psychiatrique et psychologique en matière pénale. Le rapport, publié par Dalloz actualité, conclut à la nécessité d’une réforme profonde du secteur : il y a de plus en plus d’expertises et pas assez d’experts pour les faire. Les sénateurs proposent aussi de revoir la loi après l’affaire Sarah Halimi.
Conduite par les sénateurs Jean Sol (LR) et Jean-Yves Roux (RDSE, qui a suppléé Nathalie Delattre après les dernières sénatoriales), une mission s’est penchée sur l’expertise psychiatrique et psychologique en matière pénale. Les sénateurs ont acquis une certitude : il faut une réforme dédiée, au lieu de traiter ce sujet incidemment, au gré des projets de loi.
De moins en moins d’experts, de plus en plus d’expertises
En 2020, 49 148 expertises psychiatriques et 38 393 expertises psychologiques ont été menées. Mais, le nombre d’experts décroît dangereusement. D’après le ministère de la Justice, 356 experts psychiatres et 701 experts psychologues sont inscrits sur les listes des cours d’appel. Il y avait 800 experts psychiatres en 2007, 465 en 2014. Cela concentre les expertises sur quelques professionnels. Pour les sénateurs, les experts ont pris conscience de cette surconcentration « mais ni eux-mêmes, ni surtout le ministère de la Justice, ne paraissent suffisamment mobilisés pour la régler ».
Par ailleurs, certains magistrats recourent trop aux professionnels dont ils partagent les orientations, certains « experts considérant que le discernement n’est jamais totalement aboli et que la peine est nécessaire au travail thérapeutique, alors que d’autres tiennent des positions tendant d’abord à éviter la prison à une personne qui a pu connaître un épisode psychiatrique. »
Pour limiter le risque de conflits d’intérêts, le ministère de la Justice a fait savoir aux rapporteurs qu’un « groupe de travail installé depuis bientôt deux ans » propose que tous les experts, quelle que soit leur domaine, fassent une déclaration d’intérêts annuelle.
Alors que le Sénat examine ce jeudi une proposition de loi visant à autoriser sous conditions le suicide assisté et l'euthanasie, une Sarthoise atteinte d'une maladie incurable raconte pourquoi elle a choisi d'aller en Suisse pour mettre fin à ses jours.
Une proposition de loi socialiste concernant la fin de vie est examinée jeudi 11 mars au Sénat. Le texte prévoit notamment de légaliser le suicide assisté et l'euthanasiepour les personnes atteinte d'une maladie grave et incurable, avec une souffrance physique ou psychique. Alors que cette question revient régulièrement dans le débat politique, une Sarthoise raconte pourquoi elle a choisi de procéder à un suicide assisté en Suisse.
Le premier livre sur la Commune de Paris au prisme des femmes remonte à 1963. Un siècle après la révolution démocratique et sociale du printemps 1871, le stigmate "pétroleuse" brouillait l'accès à un engagement féminin authentique.
Très brièvement, on a dit “pétroleurs” mais plutôt dans un pluriel tout éphémère : “pétroleurs et pétroleuses”. Puis, en quelques jours tout juste, le mot s’est raidi, figé pour de bon au féminin : les “pétroleuses” venaient de voir le jour au printemps 1871, au chaud de l’événement que fut la Commune de Paris. C’est du côté de Versailles, dans la presse qui défend le gouvernement exilé d’Adolphe Thiers face à l’insurrection populaire qui s’est levée le 18 mars cette année-là dans Paris, que le mot “pétroleuses” s’enracine. Une invention de situation en somme, et un substantif qui reste, indissociable de la flétrissure qu’il a d’emblée charriée.
En le passant à la loupe, on voit qu’en réalité, c’est toujours dans le même camp que le mot “pétroleuse” voyagera : on ne le retrouve dans aucune archive du côté de celles qu’il dénomme. Personne ne s’auto-désigne comme pétroleuse (ni ne parle ainsi de sa compagne). Ainsi, il naît comme insulte, et le restera. C’est l’usage immédiat du mot comme tare ou comme stigmate dont on affuble l’adversaire qui le routinisera dans la langue française. Et c’est à travers cette ritualisation au négatif qu’on peut distinguer, depuis ce mot qui remonte à la Commune de Paris, quelque chose qui raconte, plus largement, la manière dont on peut regarder l’engagement politique des femmes.
Le nombre de femmes tuées par un de leurs proches augmente d’année en année. Un phénomène que minimisent des élus de l’AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir.
LETTRE D’ISTANBUL
D’une violence inouïe, les images d’une femme à terre, rouée de coups par son ex-mari, ont fait le tour des réseaux sociaux en Turquie, suscitant une onde d’indignation aussi sincère que passagère à deux jours de la Journée internationale de lutte pour le droit des femmes du 8 mars. Prises en soirée, le 6 mars, depuis la fenêtre d’un immeuble de Samsun, la grande ville des bords de la mer Noire, elles montrent Ibrahim Zarap, 27 ans, frappant à coups de pied la tête son ex-femme, Emriye, qu’il a jetée par terre et qui gît inconsciente sur l’asphalte.
Emriye, dont il est divorcé depuis plus de deux ans, était venue lui amener leur fille, âgée de 5 ans dont il avait la garde pour le week-end. Quelques mots sont à peine échangés entre eux que l’homme se jette sur la femme et la précipite à terre. Les cris déchirants de l’enfant résonnent dans la rue déserte tandis que l’observateur anonyme continue d’enregistrer la scène avec son téléphone.
Entre deux coups de pied, l’agresseur relève la tête et vocifère des injures contre l’homme qui filme depuis sa fenêtre. Bientôt, des passants s’interposent et appellent la police. Le forcené est emmené au poste. La victime et sa fille sont conduites en ambulance à l’hôpital.
Agathe Cagé, politiste, publie de "Respect !" aux Editions des Equateurs (mars 2021). Une invitation à repenser les rapports entre les individus, notamment en vue des élections présidentielles dont la campagne approche à grands pas.
A l'heure où l'indifférence règne, différentes propositions peuvent émerger afin de créer une éthique du respect, et potentiellement une nouvelle éthique de l'engagement politique. C'est ce que propose Agathe Cagé dans son ouvrage Respect ! qui paraît aux éditions des Equateurs.
Diplômée en finances publiques et droit public, docteure en science politique, formée à l’ENS et à l’ENA, Agathe Cagé a travaillé au Ministère de l’Intérieur avant d’assurer le pilotage des dossiers pédagogiques comme conseillère (Vincent Peillon, Benoît Hamont ). Elle a ensuite exercé comme directrice adjointe de cabinet au ministère de l’Education nationale de 2014 à 2017. Secrétaire générale de la campagne présidentielle de Benoît Hamon en 2017, elle a notamment enseigné à l’université Paris 1 et à Sup de co La Rochelle, et assuré des formations pour la Wharton Business School, l’ENA et la Escuela de Gobierno de Guatemala. En outre, elle a cofondé et préside le cabinet de conseil Compass label depuis 2017. Elle est notamment l'auteure de Génération 2040 : manifeste à l’attention des candidats à la présidence de la République en 2016 (avec Grégoire Potton, éditions Temporis) et de Faire tomber les murs entre intellectuels et politiques (Fayard, 2018).
Des professeurs rivalisent d’imagination pour détendre l’atmosphère pendant les enseignements en ligne et remettre un peu de convivialité dans la vie des étudiants, nombreux à décrocher.
Le cours de droit des sociétés du professeur Bruno Dondero dure trois heures, de 17 heures à 20 heures. Pour plusieurs centaines d’étudiants à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, il vient conclure une journée souvent démarrée dès 8 heures qui, invariablement et quasiment sans pause, aura vu défiler une demi-douzaine d’enseignants derrière leurs écrans. Avoir cours à distance reste le quotidien de la majorité d’entre eux en cette période de crise sanitaire, même si les facultés organisent progressivement leur retour, dans la limite de 20 % d’occupation des locaux.
« Au début du premier semestre, lorsque les étudiants venaient encore en amphithéâtre, ils me voyaient sur un écran géant pendant que j’étais en train de tourner dans un studio, à 300 mètres de là », se rappelle l’enseignant. Désormais, c’est sur YouTube que tout le monde se retrouve. Car Bruno Dondero se filme, et met en scène de façon plutôt originale le contenu d’un enseignement plutôt ardu.
Dans cette commune des Deux-Sèvres, se projeter dans une formation et un métier se heurte à de multiples barrières – l’éloignement, le financement, la possession d’un véhicule, la connaissance des « possibles »… Un nouveau lieu tente de repérer et d’accompagner ces jeunes.
Voir Ménigoute (Deux-Sèvres), sa chapelle gothique et son église romane se mérite. Il existe plusieurs chemins, plus ou moins longs, pour atteindre le village. Inutile de demander sa route au GPS, qui, faute de réseau, fonctionne en mode aléatoire. Il est toutefois possible de passer par Saint-Martin-du-Fouilloux (Deux-Sèvres), en venant de Parthenay, et de traverser le bocage. Ou alors, il y a le train jusqu’à Saint-Maixent-l’Ecole, et puis 18 kilomètres sur la départementale 58, en passant par Fomperron. Quoi qu’il en soit, il faut une voiture, et le droit de la conduire. Sinon, « t’es bloqué », témoigne Alexandre, 21 ans, enfant du pays. Une prison verte à l’air pur, de laquelle les jeunes les plus fragiles peinent à s’extirper.
par Mohammad Abu-Zaineh , Sameera Awawda , Bruno Ventelou , Aurore Basiuk
17.02.2021
Mesure humaniste essentielle, l’assurance santé universelle, qui permet un accès aux soins pour tous, est difficile à mettre en place du fait de son coût élevé. Comment financer pareille politique publique ? C’est ce qu’étudient les économistes Mohammad Abu-Zaineh, Sameera Awawda et Bruno Ventelou.
L’assurance santé universelle vise à permettre un accès aux soins pour tous. Mesure humaniste essentielle, l’une des difficultés de sa mise en place reste son coût souvent élevé pour les finances publiques. En Palestine, elle couvre déjà plus de la moitié de la population. Combien coûterait son extension à tous les habitants du pays ? Comment financer pareille politique publique ? C’est ce qu’étudient les économistes Mohammad Abu-Zaineh, Sameera Awawda et Bruno Ventelou.
« Existe-t-il pour l'homme un bien plus précieux que la santé ? » se demandait Socrate. S’il est difficile de répondre à sa question, on peut néanmoins constater que deux mille ans plus tard, l’accès aux soins ne va toujours pas de soi. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), près d’une personne sur deux dans le monde ne bénéficie pas des services de santé de base en raison d’obstacles financiers. Une couverture santé qui permettrait à tous un accès aux soins sans devoir se ruiner résoudrait une partie du problème.