Publié le
Avant une prise de décision, un entretien d’embauche ou même lorsque nous sommes allongés le soir dans notre lit, les “bavardages” intérieurs rythment notre journée, au point de nous faire parfois tourner en bourrique. Cette journaliste britannique a échangé avec un spécialiste de la question pour mieux comprendre le phénomène.
Comme en témoignera volontiers Ethan Kross, neuroscientifique et psychologue expérimental américain, il n’existe probablement pas une seule personne sur Terre capable de ne pas écouter cette petite voix intérieure qui nous raconte mille choses inutiles. Une nuit, il y a dix ans, M. Kross s’est retrouvé assis chez lui, une batte de baseball à la main, à attendre un assaillant imaginaire qui, pensait-il dur comme fer, allait d’un instant à l’autre faire irruption dans sa maison – un assaillant créé de toutes pièces par son esprit, paniqué en raison de la lettre de menaces qu’un inconnu avait adressée au scientifique après l’avoir vu à la télévision. M. Kross, dont les recherches portent sur l’introspection, avait conscience que sa réaction était exagérée ; qu’il était victime de ce qu’il appelle nos “bavardages” intérieurs. Mais cela ne lui a pas du tout fait du bien de se le dire. Au summum de son angoisse, ses pensées négatives tournant frénétiquement en boucle, il s’est même mis en quête de “gardes du corps pour universitaires” sur Google.