Ce début d’année rime avec lancement du nouveau portail documentaire pour la base SantéPsy.
Les modifications sont essentiellement graphiques et ergonomiques.
Vous retrouverez les fonctionnalités déjà présentes :
Possibilité de se créer un compte lecteur. Utile pour garder son historique de recherche, les résultats de ses recherches et les partager avec d’autres utilisateurs et gérer ses alertes.
De quoi est faite la matière ? Jusqu’où peut-on la décomposer ?Cette question taraude les physiciens et les philosophes depuis des siècles, de la première théorie de l’atome formulée par Leucippe à l’idée de particules développée par Newton, en passant par le modèle des quatre éléments des présocratiques. L’approche qui prévalait jusqu’ici, celle de la mécanique quantique, était fondée sur la « dualité existentielle » entre onde et corpuscules : le corpuscule « est une source de matière qui existe en un seul point, et les ondes existent partout sauf aux points qui les créent ». Mais les choses pourraient changer : dans un article paru récemment, deux physiciens américains, Jeffrey Eischen et Larry M. Silverbergaffirment que, plus profondément, la matière serait intégralement constituée de « fragments d’énergie ».
Impossible, à notre modeste échelle, de trancher. Et si la question était, par nature, insoluble ? C’est ce qu’affirmait le philosophe allemandEugen Fink (1905-1975) : le principe de la matière, c’est son impénétrabilité. La volonté, scientifique, de percer ce secret est une facette, aussi inévitable que préjudiciable, de notre humaine volonté de puissance.
Qu’est-ce qui nous pousse donc à vouloir percer le secret de la matière ?D’abord une peur, explique le phénoménologue allemand Eugen Fink : ne dévoilant que sa surface, la matière retient en elle un inquiétant secret. La manière dont elle se montre n’est pas ce qu’elle est vraiment. La chose cache quelque chose en son sein ; elle garde, par-devers elle, une puissance obscure, mystérieuse, imprévisible, peut-être dangereuse, qui échappe à l’homme, à son contrôle – sentiment d’autant plus terrible que l’homme, lui-même, est fait de cette même étoffe, mystérieuse, dont est fait le monde. « S’installe ainsi une hostilité entre la connaissance humaine et l’étant lui-même » (Sein, Wahrheit, Welt, 1958 ; non traduit), qui résiste à l’intrusion.
Dans un essai salutaire, Romain Badouard détaille les solutions de régulation et rappelle que la société civile peut encore influer sur l’évolution des pratiques de censure sur Internet.
Il a fallu quatre ans pour que Twitter et Facebook se décident à prendre des mesures contre le plus grand pourvoyeur de discours de haine et de fake news au monde. Et Donald Trump n’est que la partie émergée d’un iceberg gigantesque qui prospère plus que jamais sur les réseaux sociaux sans qu’on ne sache vraiment que faire pour contenir cette effrayante tendance. Ce problème, qui semble insoluble, ne date pas d’aujourd’hui. C’était déjà inextricable en 1996, alors même que la France ne comptait que 200 000 internautes et qu’il n’existait que 230 000 sites dans le monde. C’est ce que rappelle Romain Badouard, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris-II-Panthéon-Assas, dans les premières pages de son essai les Nouvelles Lois du Web (Le Seuil), avant d’expliquer qu’il y en a aujourd’hui 1,7 milliard. Plus loin, il cite des chiffres vertigineux : «Chaque minute, ce sont cinq cents heures de nouvelles vidéos qui sont chargées sur YouTube, et 350 000 messages qui sont postés sur Twitter.» Chaque minute.
Comment sauver notre temps de cerveau disponible sur le marché très concurrentiel de l'attention ? Le sociologue Gérald Bronner publie "Apocalypse cognitve" (PUF, 2020). Il est notre invité aujourd'hui.
Gérald Bronner est sociologue, membre de l'Académie des technologies, et enseignant à l'université Paris-Diderot. Spécialiste des croyances collectives et de la cognition humaine, il prône une sociologie « rationaliste » et ouverte aux sciences cognitives, à l’anthropologie et aux neurosciences.
Après Danger sociologique(PUF, 2017),La Démocratie des crédules(PUF, 2013) ou encore Déchéance de rationalité(Grasset, 2019), il ouvre cette nouvelle année avec Apocalypse cognitive (PUF). Il y décrit un «tournant civilisationnel» pour lequel le temps de cerveau disponible est un enjeu de taille. En effet, là où certaines pulsions répondaient à un besoin de survie au temps de nos ancêtres préhistoriques, elles sont aujourd'hui manipulées dans le contexte du marché de l'information et des contenus.
Ce qu'on appelle la connaissance, le rapport un peu direct à la vérité, un rapport argumenté, en pleine conscience, n'est qu'un moment rare de la vie mentale. (…) La grande part de notre rapport au monde est fondée sur de la crédulité. (Gérald Bronner)
L'Histoire galope sous nos yeux : elle a besoin de concepts pour la penser, un exercice particulièrement difficile. (...) C'est une période à la fois réjouissante intellectuellement et inquiétante du point de vue du citoyen que je suis. (Gérald Bronner)
Le temps de cerveau disponible, gagné avec le progrès qui réduit nos tâches et nos contraintes, aurait pu être utilisé pour amasser des connaissances et améliorer encore la condition de l'être humain. A la place, nous utilisons ce temps pour regarder des chatons sur Youtube ou des vidéos pornographiques sur internet, pour le dire sommairement.
Né parce que Milou ne pouvait pas parler, inspiré par un peintre génie de l'injure, émotif, pantouflard, héroïque... Retour sur le Capitaine Haddock, l'un des personnages de BD les plus populaires du monde, qui fête cette année ses 80 ans, sans avoir pris une ride.
Le célèbre Capitaine Haddock, sans qui "Tintin ne serait pas Tintin", fête ses 80 ans en 2021. A la fois hilarant et tragique, ce personnage complexe a fait son apparition pour la première fois le 2 janvier 1941, avant de devenir l'inséparable compagnon d'aventure de Tintin, et un personnage clé de la série. Albert Algoud, auteur du Haddock illustré, l'intégrale des jurons du Capitaine Haddock (Casterman), revient pour franceinfo Culture sur les différentes facettes de cet inimitable personnage, et sur la richesse lexicale de ses injures.
Le capitaine Haddock a vu le jour grâce à Milou
Le Capitaine Haddock, de son prénom Archibald (mais ça on l'apprendra que beaucoup plus tard), est né le 2 janvier 1941 dans les aventures duCrabe aux pinces d’or, neuvième album des Aventures de Tintin, d'abord publié en noir et blanc entre 40 et 41 dans les pages du Soir jeunesse. Dans la version couleur de l'album, parue en 1944, le Capitaine fait son apparition dans la case 8 de la page 23. "On trouve déjà une préfiguration du Capitaine Haddock dans le Sceptre d'Ottocar sous les traits d'un brigand dans la forêt", remarque Albert Algoud.
Christelle Kwizera, fondatrice de Water Access, installe des mini-réseaux de distribution, dans un pays où 90 % des ménages ne disposent pas de l’eau courante.
« Vite, va chercher un gobelet ! », lance Jacques Habimana à sa fille. Ce pasteur rwandais ne cache pas son enthousiasme lorsqu’il s’agit de montrer comment fonctionne le robinet qui trône dans son petit jardin propret. « Et voilà ! Ce n’est pas une utopie. C’est la réalité. Nous avons de l’eau ! », lance-t-il quelques secondes plus tard dans un grand éclat de rire.
Plongée dans le cinéma abominable et sublime de Claude Chabrol, l'entomologiste du réel, en commençant par "Le Boucher", film grotesque sorti en 1970, qui cherche à révéler toute la vérité sur les rapports humains. Qui sommes-nous, face à ce spectacle monstrueux ?
"Mon grand plaisir, c'est de révéler l'opacité", lance Claude Chabrol quand on l'interroge sur le moteur qui le fait réaliser des films pour le cinéma et la télévision à un rythme effréné.
L'opacité des journées sous le brouillard où les scènes quotidiennes s'enchaînent sans lumière et sans joie, le quotidien comme surface d'ennui qui cache des gouffres de malaise et d'angoisse ?
Les pauvres petits mammifères que nous sommes peuvent se plonger dans ce beau livre pour se rappeler qu’ils ne sont guère que les derniers occupants en date de notre Terre. Avant nous, ont régné, entre autres, des êtres mous et symétriques pouvant atteindre 2 mètres de long, découverts sous forme de fossiles dans des collines australiennes. Avant eux, les stromatolithes – qui existent encore aujourd’hui, figurez-vous : bonne chance pour les reconnaître. Sans oublier, avant eux encore, la fameuse soupe primordiale…
Avant de signifier la fin des temps, la notion d’apocalypse signifiait la révélation d’une vérité cachée. C’est en ce sens que l’utilise le sociologue Gérald Bronner dans un nouvel essai aussi ambitieux…. que déroutant. À le suivre, la révolution numérique dont nous sommes les contemporains serait en passe de nous révéler… notre nature humaine la plus profonde. Alors que nous disposons, grâce à la réduction du temps de travail, d’un « temps de cerveau disponible » jamais atteint dans l’histoire, nous tendons à consacrer ce temps « gagné » non pas aux questions les plus graves et les plus décisives pour notre avenir (crise climatique, survie de la démocratie, recherche scientifique…), mais à nos pulsions les plus viles et à nos inclinaisons les moins nobles.
La pandémie de COVID ébranle les êtres humains en tant qu’espèce et société. Nous ne savons pas encore dans quelle mesure la longue et immense crise sanitaire, qui a mis sous de multiples tensions nos sociétés, est en train de transformer celles-ci, dans leur vie sociale (dans le style de relations que les citoyens ont les uns avec les autres), économique (quels dégâts irréversibles ? Quelles innovations ?), au travail (quelles conséquences auront les pratiques massives de télétravail, d’enseignement à distance, de réunions par visioconférences, etc. ?), etc.
Un thème peu présent dans les médias lors du premier confinement a fait l’objet d’une intense attention depuis le deuxième : la santé mentale. Celle-ci occupe une place centrale dans les préoccupations sanitaires des sociétés d’individualisme de masse. Mais les problèmes de santé mentale, à la différence des autres domaines pathologiques, vont au-delà des préoccupations sanitaires. On peut clarifier leur sens et leurs fonctions en les insérant dans le contexte des mœurs et des manières instituées de vivre en société qui se sont développées à partir des années 1980 et au sein desquelles les aspects émotionnels et affectif des relations sociales ont pris une importance qu’ils ne possédaient pas auparavant. Ces aspects se montrent dans la vie quotidienne à travers le langage de la santé mentale. Car la santé mentale, à la différence de la psychiatrie et des problèmes de maladies mentales, est un langage avec lequel nous exprimons toute sortes de choses sociales.
Les maladies psychiatriques sont un enjeu majeur de santé publique de nos jours. En partenariat avec la Région Île-de-France, la Fondation FondaMental a organisé l’événement PSYTECH dans la volonté de promouvoir un écosystème francilien et de stimuler l’innovation en psychiatrie.
"Fréquentes, sévères et encore trop souvent stigmatisées, les maladies mentales représentent un enjeu majeur de santé publique. Les progrès de la science et de la médecine sont aujourd’hui source d’espoir et essentiels pour combattre ces maladies." (Fondation FondaMental)
Troisième et dernière série d’entretiens vidéo avec la généticienne Evelyne Heyer sur l’odyssée des gènes. L’anthropologue se focalise sur l’histoire mouvementée des Européens.
La généticienne Evelyne Heyer.
OLIVIER LASCAR
"Avec l’ADN, nous commençons à avoir une idée un peu plus construite de la façon dont l'Europe a été façonnée génétiquement", explique Evelyne Heyer, professeure d’anthropologie génétique du Muséum National d’Histoire Naturelle. Elle est l’auteure à succès de L’Odyssée des gènes, (Flammarion, 22,90 €), une fresque qui balaie 7 millions d’années, soit l’histoire de notre humanité, depuis sa séparation d’avec les grands singes.
L'enjeu. Avec les technologies numériques, un nouvel avenir se dessine-t-il pour le traitement des troubles anxieux et des addictions - ne plus avoir peur de prendre l'avion, la voiture ou l'ascenseur ? Comment supporter la vue d'une araignée, d'un serpent ? Ne plus passer tout son temps à nettoyer, vérifier, ranger…
Selon la Fondation allemande d'aide aux victimes de dépression, les personnes souffrant de cette maladie ont vécu les mesures restrictives du printemps avec un stress plus de deux fois supérieur à la moyenne de la population
AFP/Archives - Christophe ARCHAMBAULT
Après plus de 15 ans à combattre sa dépression, Lena Ulrich pensait avoir trouvé un équilibre. C’était sans compter l’épidémie de Covid-19 et l’impact de ses interminables restrictions sur la vie sociale de cette trentenaire allemande.
Alors que "j’avais structuré et organisé ma vie de telle manière que cela fonctionnait plutôt bien pour moi (…) tout s’est effondré relativement vite… et je me suis retrouvée dans un épisode dépressif assez fort et prolongé", explique cette habitante de Cologne, âgée de 37 ans.
La jeune femme est l’une des nombreuses personnes qui, souffrant de troubles psychiatriques avant la crise sanitaire, ont vu leurs problèmes s’aggraver depuis l’apparition du nouveau coronavirus.
« La Matinale » vous propose une série de gestes à adopter pour réduire votre impact sur la planète. Cette semaine, on examine à la loupe les étiquettes.
Pull en pulpe de bois d’eucalyptus, sous-vêtements en fibres de bambou, baskets en cuir végétal… Les marques de mode multiplient les propositions de matériaux innovants pour verdir nos vestiaires. Mais que valent toutes ses nouvelles matières premières présentées comme moins nocives pour l’environnement ? Quelles sont les fibres textiles à privilégier pour moins polluer ?
L’impact écologique des vêtements pèse lourd : 4 % de l’eau potable disponible dans le monde est utilisée pour produire notre garde-robe. La fabrication d’un tee-shirt équivaut à 70 douches ; pour un jean, c’est 285 douches. Pour faire baisser la facture, à l’heure où, en moyenne, une personne achète 60 % de vêtements en plus qu’il y a quinze ans et les conserve moitié moins longtemps, regardons de plus près l’envers des étiquettes.