Les écrans doivent être mis au service de l’éducation et permettre à chaque enfant de développer sa créativité et son sens critique, préconise, dans une tribune au « Monde », un collectif de quatre personnalités impliquées dans le secteur de la formation et de l’édition.
Tribune. Addictifs et fondamentalement nocifs, les écrans sont spontanément pensés par la plupart d’entre nous comme un des maux principaux de notre époque : ils s’immisceraient dans nos cerveaux pour nous hypnotiser et maltraiteraient l’esprit de nos enfants, ils désocialiseraient les individus et ruineraient notre monde commun… On a beau reconnaître la place centrale que les écrans ont pris dans nos vies, ainsi que leur utilité indéniable, nous sommes tous intarissables lorsqu’il s’agit d’égrener la liste de leurs vices.
Là est le paradoxe : nous ne cessons de dénigrer un outil dont nous ne pouvons plus nous passer et vis-à-vis duquel notre ambivalence est notoire. L’attitude de la plupart des parents en est le symptôme le plus révélateur : c’est smartphone en main qu’ils s’agacent contre l’addiction de leurs enfants et c’est tout en rédigeant un texto qu’ils menacent sans cesse leur progéniture de leur confisquer leurs écrans.