LA GRANDE TABLE IDÉES
par Olivia Gesbert
LE 14/09/2020
« Génération Covid », conflit générationnel, crise économique… Une jeunesse stigmatisée face à la pandémie de coronavirus ? On en parle avec le philosophe Michaël Fœssel et Sylvain Courage, rédacteur en chef de L’Obs.
Dès le début de la crise du coronavirus, la jeunesse et l'enfance ont été pointées du doigt de diverses manières : les enfants étaient d’abord considérés comme des vecteurs importants du virus, avant que les scientifiques ne reviennent sur cette idée. Aujourd’hui, la jeunesse, par son imprudence, serait la cause d’une deuxième vague de l’épidémie de coronavirus. Une situation qui révèle les peurs et les frustrations derrière notre rapport à l’enfance. Dans le même temps, les adultes se sont vus en quelque sorte infantilisés par l’obligation de rester chez soi pendant le confinement.
« Génération covid » : Les jeunes rejettent cette étiquette pratique et journalistique.(Sylvain Courage)
Le philosophe Michaël Foessel, maître de conférences à l’université de Bourgogne et professeur à l’École polytechnique, aborde ce sujet dans la revue Comment faire ? (Seuil, 2020). Dans l’article « L’enfance confinée », il montre notamment que l’infantilisme et l’infantilisation manifestés pendant cette pandémie placent l’enfant sous le double paradigme de la maladie et de l’inconscience, un préjugé philosophique qui ne date pas d’hier.