Le confinement a engendré des retards dans toute la chaîne de soins. L’impact sur la santé des personnes, notamment celles souffrant de pathologies chroniques, pourrait être très important, selon les médecins.
« J’ai des difficultés à marcher, je n’ai plus de force, je m’affaisse… », décrit Simone Bessin, venue ce matin du mardi 30 juin en consultation au cabinet du docteur Fabien Quedeville, à Chilly-Mazarin (Essonne). Avec son mari, ils sont rentrés la veille d’Espagne, où ils étaient restés confinés dans leur résidence secondaire depuis début février. Cette dame de 83 ans n’est pas sortie pendant cette période.
« Je n’avais pas le moral du tout, j’avais peur de ne plus revoir mes enfants et petits-enfants, j’étais inquiète de ne pas avoir suffisamment de médicaments », explique Mme Bessin. Depuis, elle ressort faire ses courses, mais n’a pas retrouvé toutes ses capacités motrices.
Nous avions interrogé Fabien Quedeville fin mars. Il était alors très inquiet pour ses malades chroniques, diabétiques, insuffisants cardiaques…. Trois mois plus tard, les faits sont là, avec en plus le sentiment d’avoir « été déconsidéré, inutile ». Pendant le confinement, il a vu une trentaine de patients par semaine, alors qu’il en reçoit entre 100 et 120 en temps normal.
Ce jour-là, d’autres personnes âgées viennent le consulter, qui ont souffert de cette période si particulière. Agé de 77 ans, M. Bourgois se plaint d’une forte douleur sur le côté qui « l’empêche certains jours de bouger ». « Avec mon épouse, nous ne sortions plus, n’avions plus de relations sociales. J’ai dû arrêter toutes les activités, la faïence, le cynodrome où j’amenais mes chiens », confie cet homme jusqu’ici très actif.