Le soin n’est-il pas aussi une manière d’être en relation avec l’autre ?
À l’heure du vieillissement de nos sociétés et de la diffusion du concept de care (prendre soin de…), le soin est plus que jamais au cœur des préoccupations collectives. Celui-ci peut n’être appréhendé que comme une relation contractuelle entre un soignant prestataire d'un service et un soigné. L'expérience montre toutefois que le soin, hier comme aujourd'hui, est au contraire l'occasion de tisser un véritable lien qui humanise et, parfois, semble même ré-humaniser des existences éprouvées.
[Vidéo] Elle nous a dit :
"Le soin : du geste à la fraternité"Laetitia Calmeyn, Docteur en théologie, Professeur de théologie à l’Ecole Cathédrale du Collège des Bernardins
(Toronto) Deux psychiatres ont été jugés responsables des préjudices qu’ils ont causés aux détenus d’un établissement de santé mentale à sécurité maximale, qui ont déclaré que les mauvais traitements qu’ils avaient subis constituaient de la torture.
Des errances managériales racontées bulle après bulle avec humour par l’illustrateur Morgan Navarro et l’ex-cadre en entreprise et auteur de polars Jacky Schwartzmann.
L’écologie ? Il s’en cogne. Les mecs de la CGT ? Tous des cons. S’occuper du stagiaire de 3e ? Jamais, sauf si le boss le demande, et qu’il prend l’apéro à midi au restaurant.
Fabrice Couturier est un cadre vieux jeu : il aime « saigner un fournisseur pour augmenter les marges » et fayote ostensiblement pour monter en grade, au point que ses collègues de Rondelles SA le surnomment « le suceur ». Mais lorsque le poste qu’il convoite est finalement attribué à une jeune externe, il passe du statut de beauf mal embouché à celui de rebelle acoquiné avec la CGT. Une drôle d’aventure racontée avec humour par l’illustrateur Morgan Navarro et l’ex-cadre en entreprise et auteur de polars Jacky Schwartzmann dans Stop Work (Dargaud).
Santé, travail, la Nouvelle-Zélande est elle un réservoir à bonnes idées? Après une gestion de la crise du covid-19 saluée dans le monde entier, la Première ministre appelait le 20 mai les entreprises de son pays à passer aux 32 heures, au lieu de 40.
32 heures, en quatre jours, peu d'entreprises en France s'y sont risqué. C'est pourtant le pari de LDLC, qui d'ici six mois, va faire travailler ses 1000 salariés un jour de moins, pour le même salaire :
"L'avantage pour le salarié, en travaillant un jour de moins dans la semaine c'est qu'il va pouvoir faire tout ce qu'il n'a pas le temps de faire. qu'il fait parfois au travail , ses courses sur internet, les courses, le coiffeur, le ménage, un rendez-vous, et quand arrive le week-end, il va avoir un vrai week-end, les quatre jours de travail effectifs dans l'entreprise vont être plus efficaces" indique Laurent De La Clergerie, PDG et fondateur de l'entreprise
Alors qu'après le confinement l'avenir de l'économie est bien sombre, ce spécialiste de la vente de matériel informatique va embaucher.
"Ces embauches je les ai estimées, il y en aura une trentaine, pour un coût de 1 million d'euros, mais la masse salariale de LDLC c'est 40 millions, alors un million de plus... Oui c'est un peu moins de bénéfices pour les actionnaires, mais je ne suis même pas sûr, parce qu'en échange je vais avoir des salariés qui se portent bien, des sourires, et on sait tous qu'un sourire face à un client c'est un client de gagné" poursuit le dirigeant de LDLC.
Parce que l’Etat maintient sur ce secteur une pression financière « à l’exclusion de toute autre vision », il laisse le personnel, médecins et soignants, livré à lui-même et croulant sous le poids des tâches administratives, déplorent l’économiste Jean de Kervasdoué et le psychiatre Daniel Zagury dans une tribune au « Monde ».
Publié le 1er juillet 2020
Les partis politiques n’abordent les questions de santé que sous leur aspect économique et financier. Il y a fort à parier que, après le choc de l’épidémie de Covid-19, il ne sera pas dit grand-chose de la santé mentale qui, à notre connaissance, n’est pas à l’agenda du Ségur de la santé (lancé le 25 mai). Pourtant, depuis une décennie, la situation est passée de grave à catastrophique. Certes, de tout temps, la folie – terme aujourd’hui refoulé – a dérangé, mais le rejet collectif du différent, de l’anormal dans une société du bien-être n’explique pas à lui seul la persistance du massacre. Certes, la reconnaissance publique par Agnès Buzyn [ministre de la santé de mai 2017 à février 2020] de l’abandon de la psychiatrie a dégagé l’Etat d’une posture perverse de déni, mais, sur le fond, rien n’a changé.
Pour prendre en charge les 2,1 millions de patients suivis par les « secteurs » psychiatriques, une organisation très particulière et spécifique a été conçue dans les années 1960 : le secteur psychiatrique. Le suivi des patients est géographique ; la prise en charge est globale et, pour y parvenir, le secteur dispose d’une équipe, d’un service d’hospitalisation et de très nombreuses autres formes de prise en charge : hôpital de jour, hôpital de nuit, centre de consultation médico-psychologique (CMP), centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP)… Le financement provient d’une dotation globale annuelle plus contrainte encore, depuis 2011, que celle de l’hospitalisation traditionnelle. Si, en principe, l’égalité règne, la réalité depuis vingt ans est scandaleusement autre, car certains secteurs n’ont plus de psychiatres ! Plus de 1 000 postes ne sont pas pourvus, soit de l’ordre de 20 % des postes du secteur public.
Ce livre dresse avant tout un état des lieux de la psychiatrie française. Les deux auteurs la connaissent bien : l’un, Mathieu Bellahsen, est psychiatre de secteur et engagé depuis longtemps dans la défense d’une psychiatrie humaniste ; l’autre, Rachel Knaebel, journaliste à Basta !, enquête sur le terrain. Cela donne un ouvrage très précis — nombre de chiffres à l’appui — qui replace la situation actuelle dans un contexte historique. Celui du secteur et de la psychothérapie institutionnelle, inventés dans la résistance à l’occupant nazi. Celui du néolibéralisme, qui a plongé la psychiatrie dans la « catastrophe gestionnaire » actuelle.
De Lorient à Nancy, de Toulon à Mont-de-Marsan, une centaine de manifestations étaient prévues, selon la Confédération générale du travail (CGT), principalement devant des hôpitaux. A Paris, un cortège de plusieurs milliers de personnes est parti peu après 14 heures de l’ancien hôpital militaire du Val-de-Grâce (5e arrondissement), en direction du ministère de la santé (7e), encadré par un important dispositif policier et un service d’ordre syndical renforcé – après les débordements lors de la mobilisation du 16 juin sur l’esplanade des Invalides.
Les représentants syndicaux des médecins hospitaliers n’avaient pas de mots assez forts, lundi, pour dire leur déception après les propositions de revalorisation salariale faites par le ministre de la santé, Olivier Véran.
Une « douche glacée », une « claque »… Les représentants syndicaux des médecins hospitaliers n’avaient pas de mots assez forts, lundi 29 juin, en fin d’après-midi, pour dire leur déception et leur colère après les propositions de revalorisation salariale faites un peu plus tôt par le ministre de la santé, Olivier Véran, dans le cadre du Ségur de la Santé.
Ce mouvement d’humeur intervient alors qu’une nouvelle journée d’action nationale est organisée par la plupart des syndicats et collectifs hospitaliers, mardi 30 juin, quatre jours avant la fin du « Ségur », désormais annoncée pour vendredi.
Après avoir proposé, la semaine dernière, 6 milliards d’euros pour revaloriser les salaires des infirmiers, des aides-soignants et des personnels techniques et administratifs, le gouvernement a proposé, lundi, une enveloppe de 300 millions d’euros à destination des quelque 100 000 personnels médicaux hospitaliers.
Les représentants syndicaux, qui avaient formulé un plan à 6 milliards ou 7 milliards d’euros, ne s’attendaient pas à une proposition en dessous de 1 milliard. En écoutant le ministre lundi après-midi, ils assurent être tombés de haut. « C’est totalement consternant : ce qui nous est proposé est totalement insuffisant, ce n’est pas avec ce genre de mesurettes qu’on va refonder l’hôpital public », assure Jacques Trevidic, le président d’Action praticien hôpital (APH).
Dans un établissement de Seine-Maritime, des résidents et des soignants racontent le traumatisme de l’isolement et la joie de pouvoir se retrouver après trois mois de crise due au coronavirus.
« Et après tout ça, on fera une grande fête », s’enthousiasme la directrice au milieu du restaurant de la maison de retraite Les Aubépins, à Maromme, petite ville ouvrière de la banlieue de Rouen. Ce jour-là, les boules à facettes n’ont pas encore remplacé les lustres du plafond, et la musique se résume à quelques cliquetis de cuillères contre les bols de fromage blanc du dessert. Les résidents sont sagement assis à leur table, séparés par le mètre barrière de la réglementation sanitaire en vigueur. « Les soignants ont été courageux, mais vous aussi vous avez été très courageux de rester dans vos logements pendant tout ce temps », félicite Marie-Pascale Mongaux, avant que retentissent les applaudissements.
C’est aujourd’hui le premier jour de la libération pour les 80 habitants de cet Ehpad. Après trois mois à prendre leurs repas dans leur chambre, ils peuvent enfin déjeuner tous ensemble. Depuis le 16 juin, le déconfinement progressif des maisons de retraite est en cours sur tout le territoire. Visites sans rendez-vous, reprise de la vie sociale à l’intérieur, sorties à nouveau autorisées… les derniers confinés de France retournent prudemment à une vie normale, sous l’égide des directeurs d’établissement qui décident du protocole de sortie de crise à l’échelle de chaque structure.
Le 16 juin, lors d'une manifestation des personnels soignants à Paris.Photo Thibault Camus. AP
Les syndicats de médecins hospitaliers qualifient de «très insuffisante» l’enveloppe de 300 millions d’euros que l’exécutif entend consacrer à la revalorisation des carrières et appellent à manifester ce mardi.
La psychiatrie, qui n’était déjà pas en très bon état avant la crise du Covid, souffre des mesures barrières et de distanciation physique toujours en vigueur. A Strasbourg, des infirmières de psychiatrie s’inquiètent de mutations d’un site à un autre, qui rompent le lien de confiance avec leurs patients.
Parmi les soignants qui ont manifesté, ce mardi, à Strasbourg, des infirmières en psychiatrie qui travaillent à l’Epsan (Etablissement public de santé Nord-Alsace). « Nous avons très peu d’informations sur le Ségur de la santé, explique Catherine Cordier. Nous avons répondu au questionnaire. » Elle qui a un diplôme d’infirmière de secteur psychiatrique, disparu en 1994 mais auquel elle tient, au point qu’elle a refusé d’opter pour un diplôme d’État qui lui était proposé et a préféré faire un diplôme universitaire en psychiatrie.