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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 11 juin 2020

Suicide : quels liens avec le travail et le chômage ? Penser la prévention et les systèmes d’information, Observatoire national du suicide - 4e rapport / juin 2020

Ministère des Affaires sociales et de la Santé (France) — Wikipédia
Publié le10.06.20

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L’actualité fait régulièrement état de suicides de personnes sur leur lieu de travail ou de témoignages de personnes qui se sont suicidées en incriminant leurs conditions de travail. La perte d’un emploi et la situation de chômage peuvent également fragiliser les personnes et entraîner un risque suicidaire. Que signifient ces suicides liés à la situation professionnelle ? Comment les prévenir ?

Dénombrer les suicides liés au travail ou au chômage est un exercice délicat. La part qu’ont représenté les facteurs professionnels dans la décision de la personne de mettre fin à ses jours est difficile à évaluer. Pourtant, ce geste ne peut pas être réduit à une fragilité individuelle et les conditions de travail ou le vécu du chômage sont souvent en cause. Face à cette réalité, des mesures concrètes de prévention du suicide sont mises en oeuvre dans de nombreuses professions, celles s’adressant aux chômeurs restent, en revanche, à construire.
Pour ce quatrième rapport, l’Observatoire national du suicide apporte des éclairages académiques, statistiques et juridiques sur les suicides liés au travail et au chômage. Il offre également un état des lieux des évolutions des systèmes d’information pour améliorer la mesure globale des suicides et éclairer les liens avec la situation professionnelle et la santé mentale.

Roger Ballen ouvre grand les portes de ses cauchemars à la Halle Saint Pierre

Numéro

12JUIN
Par Matthieu Jacquet

 
Depuis le 7 septembre dernier, la Halle Saint Pierre – musée parisien consacré à l'art brut et outsider à quelques pas de la basilique du Sacré-Cœur – consacre une rétrospective d'ampleur au photographe américain Roger Ballen, la plus grande qu'il ait jamais connu. Sa réouverture récente offre l'occasion de plonger dans l'univers hanté de cet artiste fasciné par les mystères de l'humain et de son inconscient, incarnés dans ses mises en scène inquiétantes en noir et blanc où se croisent hommes et femmes marginaux, animaux, poupées et fantômes. À cette occasion exceptionnelle, l'artiste recrée ici ses décors favoris à travers une étonnante installation in situ. 

Roger Ballen, “Addict” (2014).

Difficile de qualifier le sentiment qui traverse le spectateur lorsqu’il découvre l’exposition de Roger Ballen à la Halle Saint Pierre. Ressent-il de l’angoisse, du dégoût, du malaise? S’il s’agit bien de cela, comment expliquer alors le puissant magnétisme de ces œuvres, qui provoquent chez lui une indéfectible fascination? Car c’est bien animé par cette attraction presque inconsciente que le regard se pose sur les innombrables clichés en noir et blanc, au même format carré, qui jalonnent les cimaises du premier étage du musée parisien. Des mises en scène où se mêlent tout un ensemble de “gueules” : celles des mannequins en plastique désincarnés, celles des portraits accrochés en arrière plan qui semblent datés du XIXe siècle, celles des visages grimaçants dessinés sur le mur ou celles des corps, bien réels, qui regardent l’objectif du photographe avec un air de défi. Car dans cette galerie atypique, toutes les identités – qu’elles soient réelles ou fictives, contemporaines ou ancestrales – sont ramenées au même plan. Unifiés par leurs décors de fortune, par la lumière directe du flash et l’absence quasi totale de profondeur de champ, ces clichés produisent une immersion directe dans l’imaginaire de Roger Ballen. La visite de son monde si singulier peut alors commencer.


Contrôler la pensée avec des aimants : un traitement prometteur contre la dépression

The Conversation

10 juin 2020

La dépression est un fléau en augmentation au Canada et ailleurs, et représente l’un des enjeux de santé publique les plus importants, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement qui s'en sont suivis ont eu un impact sur la santé mentale des Canadiens. On prévoit une hausse des suicides.
Malheureusement, les traitements de première ligne contre la dépression, tels que la psychothérapie et la médication, restent inefficaces pour une grande portion des patients recevant des soins.

Or, un nouveau type de traitement est prometteur : la neurostimulation. Les soins sont prodigués en clinique par un technicien, qui oriente une bobine magnétique et délivre quelques centaines de pulsations électromagnétiques sur une zone bien particulière du cerveau. Les traitements sont indolores, ne comportent ni chirurgie ni effets secondaires importants et prennent moins d’une heure par jour. Les résultats sont spectaculaires. Un mirage ?
Neurostimulation intracrânienne. Baburov/Wikimedia

Le « care design », des objets aux petits soins

Penser aux plus fragiles en concevant des objets. En plein essor, cette approche n’est pourtant pas nouvelle. Elle se présente plutôt comme un retour aux fondamentaux du design. Avec une conviction : ergonomie et style ne s’opposent pas.
Par  Publié le 10 juin 2020


Exposé au MoMA, à New York, le fauteuil Paimio, aussi appelé Fauteuil 41, fait fantasmer les collectionneurs du monde entier. Création d’Alvar Aalto, génial designer alors débutant, prouesse technique où le bouleau est travaillé à la main comme un ruban souple, cette assise d’un confort exceptionnel doit son inspiration au style Art nouveau. À l’origine, le séduisant Paimio était destiné à un sanatorium situé dans le sud-ouest de la Finlande, dont Aalto a signé l’architecture et l’ameublement en 1929.
L’inclinaison du dossier devait faciliter la respiration des tuberculeux, le traitement du bois répondait à des considérations d’ordre hygiénique et sa forme, tout en courbes, en ­simplifiait l’entretien. Depuis des années, les heureux propriétaires d’un Paimio 41 lui font une place de choix dans leur salon sans forcément connaître son histoire. Le design est affaire de goût et de confort, mais de là à percevoir derrière ses icônes du mobilier du bien-être pour les malades…
Longtemps passé sous les radars, le care design, ou design du soin, est aujourd’hui en plein essor. L’idée est noble et simple : imaginer des objets, des meubles et des services adaptés aux personnes souffrant d’un handicap, malades ou âgées, sans tomber dans l’équipement médical. L’esthétique, méticuleusement étudiée, doit s’adresser à n’importe qui. « En ayant à l’esprit les besoins des personnes vulnérables, nous simplifions la vie de tout le monde », résume Clémence Montagne, directrice du Care Design Lab, laboratoire de recherche de L’École de design de Nantes-Atlantique.

mercredi 10 juin 2020

“On m’a enlevé mon enfant à la naissance” : placements abusifs ?

LES PIEDS SUR TERRE
par Sonia Kronlund


LE 09/06/2020

La petite Mary n'avait que deux heures quand des agents des Services sociaux sont venus la soustraire de ses parents, Aurélie et Maxime. Un matin l'enfant de Rémi et Mélanie convulse, Rémi appelle le Samu et très rapidement est accusé d'avoir secoué son bébé. Le cauchemar ne fait que commencer.
Un médecin vient chercher le bébé
Un médecin vient chercher le bébé Crédits : Orbon Alija - Getty
C'est un cas rarissime en France. Alors que la petite Mary n'a que deux heures de vie, elle est retirée de la garde de ses parents par les services sociaux. Sa mère, Aurélie et son père Maxime ne comprennent toujours pas le placement de leur enfant et celui de leurs trois autres filles, qu'ils estiment abusif.
Soit on acceptait le placement, et elles restaient avec nous le temps qu'il faudrait, soit ils nous les enlevaient pour les mettre en foyer directement. 
Cela fait un et demi qu'elles demandent à revenir mais leur voix n'est pas entendue. 
Rémi, lui, s'est vu retirer son bébé, accusé de l'avoir secoué. Le petit Nicolas n'a alors qu'un mois et demi. 

Psychiatrie : les droits fondamentaux des personnes privées de liberté toujours bafoués

Accueil
Par JULIEN MOSCHETTI  
09/06/2020 

Le CGLPL (Contrôleur général des lieux de privation de liberté) vient de publier son rapport d’activité pour 2019. Coup de projecteur (en 4 points) sur les atteintes aux droits fondamentaux dans les hôpitaux psychiatriques.

Chargé de veiller au respect des droits fondamentaux des personnes privées de liberté, le CGLPL (Contrôleur général des lieux de privation de liberté) vient de publier son rapport d’activité pour 2019 (1). À l’intérieur, 257 recommandations qui constituent le socle minimal des mesures à prendre pour respecter la dignité et les droits fondamentaux des personnes privées de liberté. Elles s’appliquent à l’ensemble des lieux de privation de liberté : établissements pénitentiaires, hôpitaux psychiatriques, centres de rétention administrative, geôles et dépôts de tribunaux, locaux de garde-à-vue ou de rétention…
WUD s’est particulièrement intéressé à la situation des établissements de santé mentale. En 2019, le CGLPL a visité trente-quatre d’entre eux habilités à recevoir des patients hospitalisés sans leur consentement. Il en a tiré les conclusions suivantes que nous vous présentons en quatre points.

1 : une sur-occupation inquiétante

Leur sur-occupation est « constante et importante », selon le CGLPL. Si bien que lorsque les unités fermées n’ont plus de lit disponible, le patient est « affecté dans une unité ouverte qui est alors fermée pour lui et donc pour tous les autres patients qui y séjournent ». Par ailleurs, certains patients ne peuvent conserver leur chambre quand ils sont à l’isolement ou sortis en permission, tandis que d’autres sont hébergés sur des lits d’appoint.
Pendant ce temps-là, soignants et médecins sont « accaparés par la recherche de lits, mettant de côté l’organisation des activités ». Cerise sur le gâteau, la sur-occupation s’accompagne souvent d’un manque de moyens en personnel, d’après le CGLPL qui conclut : « Face à ces difficultés, des pratiques portant atteinte aux droits fondamentaux et à la dignité peuvent être instaurées, avec une tendance à les protocoliser pour leur donner un vernis de normalité. »

Combien de personnes de moins de 50 ans sont mortes du Covid-19 en France ?


Par Emma Donada 4 juin 2020

Dans une clinique de Nantes, en avril.
Dans une clinique de Nantes, en avril. 
Photo Stéphane Mahé. Reuters

Le nombre de décès chez les moins de 50 ans reste faible dans l'Hexagone par rapport au nombre total de morts. Il concerne cependant plus de 300 personnes depuis le début de l'épidémie.

VIDÉO. Voici pourquoi simplifier l'orthographe serait "un nivellement par le haut"

POSITIVR : initiatives positives, causes, innovations et inspiration 




Théoriquement, l'orthographe aurait dû être un outil nous facilitant l'usage de la langue française. Au lieu de ça, elle a été conçue pour nous diviser.


À quoi sert l’orthographe ? À faciliter l’usage de la langue ou bien à distinguer l’élite sachante de la masse ignorante ? Dans un pays, la France, où l’orthographe est érigée en dogme, voici une question passionnante posée ici avec savoir et fantaisie par Arnaud Hoedt et Jérôme Piron.

Contrairement à ce qu’on nous laisse entendre, l’orthographe française ne répond à aucune évidence et, surtout, n’est pas figée depuis toujours. En fait, ses règles ont été inventées de toutes pièces afin de la rendre volontairement compliquée et difficilement accessible.
Des générations d’enfants s’y sont cassé les dents et y ont perdu une énergie folle plutôt que de consacrer davantage de temps à ce qui fait véritablement la richesse de notre langue. De plus, arrivés à l’âge adulte, beaucoup sont montrés du doigt pour leur incapacité à assimiler des règles qui, précisément, ont été imaginées dans le seul but de les maintenir à l’écart des gens qui savent.

Sachant cela, l’heure est peut-être venue de passer à une simplification de l’orthographe française. Tel est en tout cas le point de vue brillamment défendu par Arnaud Hoedt (comédien et ancien professeur de français) et Jérôme Piron (comédien, médiateur culturel et ancien professeur de religion catholique) dans cette vidéo instructive et savoureuse.

mardi 9 juin 2020

Grand entretien avec Arnaud Fontanet

LA MÉTHODE SCIENTIFIQUE
par Nicolas Martin
LE 04/06/2020

Quel regard Arnaud Fontanet porte rétrospectivement sur la gestion de la pandémie, en tant que médecin épidémiologiste et membre du Conseil scientifique ? Comment lui et ses confrères ont vu évoluer la pandémie, depuis la Chine jusqu'à l’Europe et la France ?
Quelles leçons tirer de ces dernières semaines pour l’avenir, et l’éventuelle crise sanitaire prochaine ?
Quelles leçons tirer de ces dernières semaines pour l’avenir, et l’éventuelle crise sanitaire prochaine ? Crédits : Jena Ardell - Getty
Trois mois et demi depuis l'annonce officielle du premier cas de Covid en France, 142 jours très précisément. Après 4 semaines de déconfinement et dans l'attente d'une deuxième vague annoncée, mais qui ne semble pas vouloir venir. Quel regard rétrospectif peut-on avoir sur l'ensemble de cette crise sanitaire mondiale ?

Affaire Sarah Halimi: Nicole Belloubet lance une mission sur la responsabilité pénale

i24news — Wikipédia
AFP


La ministre de la Justice Nicole Belloubet lors des questions au gouvernement devant l'Assemblée nationale, le 12 décembre 2018
Bertrand GUAY (AFP)La ministre de la Justice Nicole Belloubet lors des questions au gouvernement devant l'Assemblée nationale, le 12 décembre 2018
Elle sera "chargée de faire un bilan de la jurisprudence et des pratiques de psychiatrie en France"
La garde des Sceaux Nicole Belloubet a lancé lundi les travaux d'une commission d'experts chargée de réfléchir à la notion de responsabilité pénale, vivement débattue après que la justice a décidé qu'il n'y aurait pas de procès pour le meurtrier de Sarah Halimi. 
"Composée de praticiens du droit et de médecins psychiatres", cette mission est présidée par deux anciens présidents de la commission des lois de l'Assemblée nationale, Dominique Raimbourg et Philippe Houillon, précise un communiqué du ministère de la Justice. 

Plouguernével. L’Association hospitalière de Bretagne reste mobilisée

Publié le 
La sortie progressive de la période de confinement, liée au Covid-19, amène les établissements sanitaires et médico-sociaux de l’Association hospitalière de Bretagne à reprendre leurs activités dans un cadre sécurisé et sécurisant.

« Nous passons, avec le déconfinement, d’une période de crise aigüe à une période de crise chronique : l’état d’urgence sanitaire reste activé au niveau national et les dispositions prévues dans le plan de situation sanitaire exceptionnelle ainsi que la cellule de crise restent en vigueur au niveau de l’AHB », explique le directeur, Xavier Chevassu.

Il s’agit donc aujourd’hui de conserver les bénéfices du confinement tout en proposant une reprise progressive des activités en présentiel pour éviter les pertes de chances et répondre aux besoins des patients. Les modalités d’admission et d’hospitalisation des patients au centre hospitalier restent en vigueur, avec un redémarrage de l’activité d’addictologie et une augmentation des capacités de psychiatrie active.

Grand âge, autonomie : feu vert de principe des députés vers la création d'une cinquième branche de la Sécu

PAR 
MARTIN DUMAS PRIMBAULT - 

PUBLIÉ LE 09/06/2020



Crédit photo : S.Toubon
Souvent évoquée par le passé, la réforme du financement de la dépendance s'accélère désormais à la faveur de deux projets de loi – organique et simple – votés lundi 8 juin par les députés en commission spéciale (chargée d'examiner les textes relatifs à la dette sociale et à l'autonomie). Une cinquième branche de la Sécu va être créée pour prendre en charge le financement de la perte d'autonomie. L'examen en séance publique de ces premiers textes aura lieu les 15 et 19 juin.

"Les taux restent inquiétants" : le déconfinement n'a pas apaisé la souffrance psychologique des salariés

LCI

Sibylle Laurent   09 juin 2020

"Les taux restent inquiétants" : le déconfinement n'a pas apaisé la souffrance psychologique des salariés

AFP

ÉTUDE - Jusqu'à 47% des salariés français se disaient en détresse psychologique pendant le confinement. Sa levée progressive a-t-elle fait évoluer les choses dans le bon sens ? Non, tend à répondre un baromètre du cabinet conseil en qualité de vie Empreinte humaine.

Pendant le confinement, le cabinet Empreinte humaine avait évalué, à travers plusieurs baromètres, la santé mentale des salariés. Et les chiffres étaient douloureux. Le déconfinement a-t-il eu un impact positif ?
Les précédentes mesures réalisée par OpinionWay pour ce cabinet conseil en qualité de vie avaient montré que le Covid-19 n’était pas qu’une crise épidémiologique, mais aussi une crise psychosociale : jusqu’à 47% des salariés français se disaient en détresse psychologique pendant le confinement, dont 21% en détresse psychologique élevée, avec de forts risques de développement de troubles mentaux plus ou moins sévères.

lundi 8 juin 2020

« En quatre ans, j’ai assisté à plus de trente départs » : l’hôpital à la recherche de l’attractivité perdue

Les maux de l’hôpital 1/6. Lancé il y a deux semaines, le « Ségur » de la santé doit aboutir d’ici à la mi-juillet à l’annonce d’une revalorisation « significative » des salaires des personnels hospitaliers.
Par  Publié le 8 juin 2020
Manifestation de personnels soignant devant l’hôpital de la Timone à Marseille, le 26 mai.
Depuis qu’elle a obtenu son diplôme d’infirmière, il y a une dizaine d’années, Coralie (le prénom a été modifié) cumule deux emplois. L’un au sein d’un service de réanimation d’un hôpital public francilien, pour 2 000 euros net par mois, primes de week-end comprises. L’autre, théoriquement interdit, quelques jours par mois, dans le centre de dialyse d’une clinique privée, à 200 euros la journée. « Au vu des responsabilités qu’on a, on gagne très peu à l’hôpital », dit-elle, en pointant la « pénibilité de l’alternance jour/nuit et une charge en soins la nuit comparable à celle de la journée ». En dépit de ce « rythme épuisant », plusieurs de ses collègues effectuent également, selon elle, de tels « extras », qui leur permettent le plus souvent de gagner entre 300 et 500 euros de plus par mois environ.
Impossible de connaître le nombre de soignants qui font de telles prestations en dehors de l’hôpital, parfois juste pour réussir à joindre les deux bouts. Mais la pratique est révélatrice d’une certaine ingratitude de l’Etat envers ses personnels soignants. Le point d’indice de la fonction publique hospitalière est quasiment gelé depuis dix ans, en hausse de seulement 1,7 % entre 2009 et 2017, selon les calculs de l’AdRHess, une structure réunissant les responsables ressources humaines (RH) des établissements de soins. Selon les derniers chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), remontant à 2015, les 500 000 infirmiers français perçoivent une rémunération inférieure de 6 % au salaire moyen en France.

« Nous étions acclamés comme des dieux. On n’avait jamais connu ça ! » : le spleen des « héros » du confinement

Les professions « en deuxième ligne », mises en avant pendant la crise sanitaire du coronavirus, aimeraient bénéficier d’une reconnaissance durable.
Par  et  Publié le 8 juin 2020

Un agent d’entretien désinfecte un train au centre de maintenance de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), le 7 mai.
Certains en seraient presque nostalgiques. « Nous aurions voulu que le confinement continue !, plaisante Jean-Pierre Lascary. Nous étions les rois de Paris ! Des dessins, des applaudissements… Nous étions acclamés comme des dieux. On n’avait jamais connu ça ! », raconte cet éboueur de la société Pizzorno, qui collecte dans le 15arrondissement de la capitale.
Au Super U d’Egletons (Corrèze), Laurence Gillet, responsable de rayon, évoque les « merci », « bravo à vous », « courage » laissés sur la page Facebook du magasin. Pierre Audet, chauffeur routier qui a poursuivi son activité de livraison de commerce alimentaire pendant tout le confinement, se souvient des SMS de soutien du maire de son village en Gironde et des applaudissements de 20 heures dans sa rue, dont des voisins lui ont signifié qu’ils étaient aussi pour lui. « Ça fait quelque chose », glisse-t-il.
Témoignages de sympathie, reportages… La crise sanitaire a mis en lumière nombre de professions d’ordinaire peu considérées, mais dont le confinement a révélé combien elles étaient indispensables au quotidien. Jusqu’au président de la République, qui avait rendu hommage à ces « deuxièmes lignes » – les premières étant les personnels de santé – dans son discours du 13 avril.