Une gouvernance hospitalière en pleine introspection, un directeur de l'AP-HP indéboulonnable, un petit hôpital qui souffre d'être resté à l'écart du Covid-19... La rédaction d'Hospimedia a sélectionné des événements marquants de la semaine écoulée.
[Fait marquant] "L'opposition entre "médical" et "administratif" est une facilité rhétorique. Ce n'est pas la réalité des organisations hospitalières telles que nous les connaissons, et cela ne traduit pas l'engagement profond que nous partageons tous, en tant qu'hospitaliers." Dans une tribune anonyme parue dans Libération, dix-sept directeurs d'hôpital adjoints prennent la plume. À l'heure où s'ouvre le Ségur de la santé, "l'heure du changement a sonné", écrivent-ils : les hôpitaux "doivent désormais répondre aux besoins spécifiques à chaque territoire, revaloriser les rémunérations et garantir une prise de décision partagée entre administrateurs, médecins et soignants" (lire notre article et notre interview).
« Le même qui nous a dégradé nos conditions de travail demande aujourd’hui la revalorisation des salaires. C’est un paradoxe à lui tout seul. » Martin Hirsch, patron de l’AP-HP, de la crise de l'hôpital à celle du #Covid_19
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Toujours chez les directeurs d'hôpital, Le Monde propose un portrait de Martin Hirsch, qui aura passé cet automne un premier septennat à la tête de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP). "Un paradoxe à lui tout seul" pour "un job horrible" pour ne pas dire "très ingrat". Mais l'intéressé ne semble pas décidé à partir (lire notre dossier). "Il y a quelques mois, je lui ai demandé s'il n'en avait pas marre, confie ainsi l'ancienne ministre de la Santé, Marisol Touraine (2012-2017). Il m'a répondu : "Je suis arrivé en me disant qu'il fallait que l'AP-HP se porte mieux à mon départ qu'à mon arrivée. Ce n'est pas le cas. Je suis orgueilleux, je veux y arriver"."
De son côté, et toujours dans Libération, le professeur de psychologie du travail au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), Yves Clot, reprend la proposition du collectif interhôpitaux d'instituer "un droit de véto pour les médecins, les [...] paramédicaux et les usagers, au même titre que l'administration pour s'opposer quand c'est nécessaire aux décisions contraires à l'intérêt des patients". Ce "verrou du professionnalisme" permettrait de préserver la "souveraineté médicale reconquise" dans les hôpitaux à la faveur de la crise (lire notre article). Le tout sur fond de simplification administrative, appuie via les réseaux sociaux le Dr Thierry Godeau, président de la Conférence des présidents de commission médicale d'établissement de CH.