Au commissariat central de Lille, le 23 avril, une victime de violences conjugales attend pour une confrontation avec le mis en cause. Photo Aimée Thirion
Depuis le début du confinement, le Nord a constaté une hausse des interventions pour différends familiaux. La sûreté urbaine lilloise a mis en place une cellule chargée de recontacter 200 femmes, parfois isolées par les mesures sanitaires.
Il y a eu ce premier SMS : «Monsieur aidez-moi SVP il vient de me taper pour un courrier… un bulletin de mon fils.» Suivi d’un autre : «SVP je vais pas tenir, il va me finir.» Les messages sont arrivés sur le portable de Jacky (1), retraité de la police. Il a alerté les services de police secours, une patrouille a interpellé le conjoint violent au domicile familial. Quelques jours plus tôt, il avait contacté cette femme en instance de séparation, confinée avec son futur ex et leurs enfants. Dans le dossier, déjà plusieurs procédures pour violences conjugales. Jacky s’était enquis du déroulé du huis clos, avait laissé son numéro : «Je l’ai eue deux-trois fois au téléphone. Elle avait besoin de parler, c’était tendu.»