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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 4 mai 2020

Pour lutter contre les inégalités sociales de santé, il faut pouvoir les mesurer !




A Saint-Denis, cité du Franc-Moisin.
A Saint-Denis, cité du Franc-Moisin. Photo Stéphane Lagoutte. Myop


Difficile en France d'avoir des données reliant santé et contexte social, alors qu'on sait déjà que ces inégalités vont se creuser pendant et longtemps après la crise actuelle.

Par delà les murs de la prison, la parole déconfinée

Par Julie Brafman, dessin Aseyn — 
Dessin Aseyn pour Libération

Absence de parloir, d’activités et d’intervenants extérieurs… Depuis le 17 mars, le monde carcéral s’est figé. Face à un isolement sans échappatoire, l’émission de radio «l’Envolée», diffusée sur Fréquence Paris plurielle et destinée aux détenus, est devenue quotidienne.

Depuis près de vingt ans, l’émission débute toujours de la même façon : la chanson rock - Y a du baston dans la taule - qui dépote, puis le bruit d’un hélicoptère, tellement proche qu’on dirait qu’il se pose sur votre épaule. C’est parti pour la grande évasion sur la radio associative Fréquence Paris plurielle (FPP), en région parisienne et sur une dizaine de stations locales. Tous les vendredis à 19 heures tapantes, et pendant une heure et demie, l’Envolée donne la parole aux enfermés, fait résonner les mots de derrière les barreaux jusqu’au micro. A l’antenne, une «bande de copains», comme ils se décrivent, de sensibilité libertaire et farouchement anticarcérale - ils ne ménagent pas Nicole Belloubet, baptisée «la ministre des tribunaux et des prisons» -, lit des témoignages de détenus et de leurs proches, retransmet les appels, parfois grésillants, passés en loucedé depuis les cellules. «L’Envolée, c’est une remise en cause radicale du traitement de la parole des prisonniers par le reste du monde. C’est prendre le contre-pied soit de l’absence de discours, soit de la censure, explique Pierre, 40 ans, l’un des plus anciens du collectif. Nous sommes des porte-voix.»

Le confinement nous fera-t-il basculer vers le «métaverse» ?

Par Lucie Ronfaut — 
Concert virtuel de Travis Scott dans le jeu en ligne Fortnite, le 23 avril.
Concert virtuel de Travis Scott dans le jeu en ligne Fortnite, le 23 avril. Photo Frazer Harrison. AFP

Alors que tout le monde est coincé chez lui, le fantasme d'un univers virtuel collectif entièrement en ligne refait surface.

Plongée dans les eaux profondes d’Internet. Cette semaine, comment les créateurs de Facebook ou Fortnite rêvent de créer un monde parallèle numérique.
En 1992, l’auteur de science-fiction Neal Stephenson imaginait dans son roman le Samouraï virtuel (Snow Crash, en anglais) le concept de «métaverse». Il s’agit d’un espace numérique collectif, accessible grâce à des lunettes connectées. Le «métaverse» fait figure d’univers parallèle au nôtre : les éléments qui le composent sont persistants, et l’on s’y balade à la première personne, au travers des yeux de notre avatar virtuel. En résumé, imaginez un monde dans lequel vous n’avez pas besoin de sortir de chez vous pour aller au cinéma, voir un concert, faire du shopping ou prendre un apéro entre amis. En fait, n’imaginez rien du tout. Depuis le début de la crise du coronavirus, avec notre nouveau quotidien confiné et hyperconnecté, nous n’avons jamais été aussi proches du vieux fantasme du «métaverse».

Pathologies du confinement : des "patients beaucoup plus jeunes que ceux que l’on reçoit habituellement" sont hospitalisés, constate une psychiatre

franceinfo:  publié le 
franceinfo : Vous constatez l’afflux en psychiatrie, ces dernières semaines, de patients plus jeunes et sans antécédent, dans le contexte de l’épidémie de Covid-19 ?

Marie-Christine Beaucousin : En effet, au début du confinement, on a d’abord eu une baisse des entrées en hospitalisation. L'effet de confinement a induit un effet de contenance, donc notre activité a plutôt diminué. Mais après, au bout d’une quinzaine de jours, sont apparus des patients qu'on ne connaissait pas, des gens assez jeunes, beaucoup plus jeunes que ceux qu’on reçoit en moyenne habituellement, qui n'avaient pas d'antécédents et qui ont décompensé des tableaux très brutaux, très bruyants, psychiatriques, en quelques jours et qui ont nécessité des hospitalisations.

Direct 3 mai 2020 : Sérologie, les sept indications de la HAS | Véran recadre Raoult

Publié le 03/05/2020







Cette veille quotidienne régulièrement réactualisée vous permet de retrouver rapidement certaines des informations brèves concernant l’épidémie actuelle. Retrouvez tous nos articles sur le Covid-19.

19 h 30 - Un point épidémiologique en France

Selon les dernières données rendues publiques par Santé publique France, on compte 131 287 cas confirmés par PCR (+ 308) de Covid-19 dont 25 800 sont actuellement hospitalisés (-27, 345 admis en 24 h). En réanimation, on dénombre 3 819 patients atteints de covid-19 (- 8, 80 admis en 24 h) Au total, on compte 24 895 décès de covid-19 (15 583 à l'hôpital, 9 312 en EHPAD) depuis le début de l'épidémie (+ 135 vs + 166 hier).

18 h 30 - Italie : le nombre de morts le plus bas du confinement

Après un rebond hier, l'Italie connaît aujourd'hui son nombre de morts le plus bas depuis le début du confinement, le 9 mars : 174 décès en 24 h. Au total 28 884 personnes sont décédées de Covid-19 dans ce pays. Le nombre de patients en réanimation poursuit lui aussi sa lente décrue (1 501 vs 1 539 hier).

17 h 30 - Du Covid-19 en France depuis le 27 décembre ?

Sur l'antenne de BFM TV, cet après-midi, le Pr Yves Cohen, chef du service de réanimation médicale de l'hôpital Avicenne de Bobigny raconte : "On a repris toutes les PCR testées chez des patients atteints de pneumonie en décembre et janvier dont les résultats étaient négatifs (...) sur les 24 patients, nous avons eu un cas positif au Covid-19, le 27 décembre". Fort de ce résultat, le Pr Cohen et son équipe ont mené l'enquête : "Nous avons appelé le patient. Il a été malade 15 jours et il a contaminé ses deux enfants, mais pas sa femme." "Puis on apprend par hasard qu'elle travaille [avec] des gens d'origine chinoise. On se demande si elle n'a pas été atteinte ainsi de manière asymptomatique. On ne peut pas aller plus loin, je pense que c'est à une autre institution de faire les enquêtes".

15 h 30 - MG France plaide en faveur de l'application Stop Covid

Dans une interview accordée à France Info, le président du syndicat MG France, Jacques Battistoni, considère, concernant l'application Stop Covid que : "dans cette histoire, nous sommes face à un incendie. Aujourd'hui, nous avons réussi à éteindre le feu. Par contre, il peut y avoir, ça ou là, des réapparitions de foyers épidémiques donc c'est extrêmement important d'être vigilants. Et comment pouvons nous être vigilants si nous n'avons pas une vision d'ensemble ? Si nous ne sommes pas capables, dans un territoire donné, de repérer où il se passe quelque chose ? Nous avons absolument besoin de ce regard et ce regard est forcément apporté par l'existence d'un fichier qui centralise ces renseignements".

15 h - Moins de 200 nouveaux décès en Espagne


L'Espagne a recensé 164 décès de Covid-19 ces dernières 24 heures. Il s'agit du chiffre quotidien le plus bas depuis sept semaines dans ce pays qui entame graduellement son déconfinement, l'un des plus stricts en Europe. Mais ce chiffre doit être interprété avec "prudence", car la transmission par les hôpitaux des chiffres de décès est plus lente durant les longs weekends comme celui du 1er mai a averti le directeur du centre d'alertes sanitaires, Fernando Simon. Au total, le royaume enregistre 25 264 décès de Covid-19 depuis le début de la pandémie.

14 h 30 - Olivier Véran "recadre" le Pr Raoult

Dans une interview accordée au Parisien, le ministre de la santé, Olivier Véran assène: « le Professeur Raoult est inventif, ingénieux, touche-à-tout . C'est un grand virologue. Mais en termes de prévisions, je préfère me référer à des experts qui ne disent pas qu'il y aura moins de morts du coronavirus que par accidents de trottinette ! Ou qui ne disent pas qu'il n'y aura pas de seconde vague après avoir dit qu'il n'y aurait pas de première vague ».


Fin de grossesse en contexte de Covid : la HAS insiste sur le respect du confinement au 3e trimestre mais autorise la présence d'un accompagnant pour l'accouchement

PAR 
DR IRÈNE DROGOU - 
PUBLIÉ LE 04/05/2020

Crédit photo : PHANIE
La Haute Autorité de santé réactualise les fiches de début avril sur le suivi des femmes enceintes en contexte épidémique Covid. 
Pour l'agence sanitaire, les femmes dans leur 3ème trimestre de grossesse étant à risque de développer une forme sévère de Covid-19 « doivent impérativement respecter les mesures de confinement », mais également « qu’il faut envisager de garder les consultations du 7ème et du 8ème mois si la grossesse est à risque ».

Avec le confinement, les psy improvisent pour garder le lien avec leurs patients

doctissimo | Futurapolis sante
LUNDI 04 MAI 2020 

"J'ai tout dit, là. Ca va"... Et l'enfant a raccroché. Avec le confinement, les psy bataillent et improvisent pour garder le lien avec leurs patients, contraints parfois d'aménager leurs pratiques.

"Très vite, on a pris le pli de contacter nos patients, mais ça nous oblige à une médecine beaucoup plus interventionniste et proactive", constate le Dr Alice Oppetit, pédopsychiatre de la Salpêtrière, à Paris.
En milieu fermé c'est également compliqué: "Les hôpitaux psychiatriques sont les grands oubliés", estime-t-elle en faisant valoir qu'il y est plus difficile qu'ailleurs de maintenir la fameuse " distanciation sociale".
"Cette notion est à l'opposé de notre démarche de soins", relève le Dr Fayçal Mouaffak, responsable des urgences psychiatriques dans l'un des pôles de Ville-Evrard en Seine-Saint-Denis (30.000 patients dont 4.000 hospitalisés).
L'établissement a très vite ouvert une " unité Covid" pour ses patients malades et pour isoler les nouveaux arrivants.
"C'est une situation inédite, on fait tous comme on peut, tout en essayant de réfléchir au cadre qu'on propose, au cas par cas", avoue Samuel Lannadère, psychologue-psychanalyste.

Au long cours

A l'hôpital de jour dans lequel il officie, les activités sont suspendues. Mais une permanence reste assurée car certains patients continuent de venir, spontanément. "Ce sont des patients au long cours, très malades, depuis très longtemps, souvent isolés ou en grand précarité familiale et psychique". Ils vivent en foyer ou en appartement thérapeutique, ou sont retournés en famille pour le confinement...
L'hôpital leur fournit des dérogations pour se déplacer mais parfois la peur d'être contrôlé est dissuasive. Pour ceux-là, le téléphone reste la ligne de vie. "Si on supprime les soins, on craint que des patients finissent par être internés. Il faut empêcher d'en arriver là alors que les services sont engorgés".
D'autant, relève le sociologue Didier Meillerand, délégué-général de l'association d'entraide Psychodon, que le confinement crée des situations familiales compliquées: "Le quotidien peut devenir extrêmement difficile quand on vit avec un enfant autiste ou un proche souffrant de schizophrénie... Des tensions se créent car les rituels sont brisés".

Environ 12 millions de Français souffrent de pathologies psychiatriques, rappelle-t-il, et la période génère des stress supplémentaires.


A l’hôpital, la crainte d’un retour au fonctionnement d’« avant »

Les soignants rappellent la promesse présidentielle d’un plan massif d’investissement.
Par  Publié le 4 mai 2020
Unité de réanimation Covid de l’hôpital Beaujon AP-HP à Clichy le 24 avril.
Unité de réanimation Covid de l’hôpital Beaujon AP-HP à Clichy le 24 avril. Bruno Fert
Le temps d’affronter la tempête du Covid-19, ils ont tu leur malaise et mis de côté leurs revendications. L’accalmie venant, les personnels hospitaliers veulent rappeler à Emmanuel Macron sa promesse, faite le 25 mars à Mulhouse, d’un « plan massif d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières » à l’hôpital public. Plus largement, lors d’une conférence de presse mardi 5 mai, les responsables du Collectif inter-hôpitaux (CIH) devraient annoncer leur opposition à une reprise du fonctionnement de l’hôpital comme avant l’arrivée massive de patients Covid et réitérer leurs demandes de moyens supplémentaires.
En dépit d’équipements de protection parfois insuffisants, beaucoup de praticiens hospitaliers tirent en effet un bilan positif de la façon dont l’hôpital a su se réinventer et se métamorphoser ces dernières semaines. « En quinze jours, on a retourné l’hôpital. Il y a eu une coopération avec l’administration, on a obtenu ce qu’il fallait. On avait ce sentiment que tout était facile, qu’on pouvait se concentrer sur les malades. C’était assez incroyable, ça devrait être comme ça tout le temps », témoigne Nathalie de Castro, infectiologue à l’hôpital Saint-Louis à Paris et membre du CIH. « On a tous retrouvé du sens à travailler ensemble, pour un objectif commun », ajoute-t-elle.

Le think tank Jean Jaurès plaide pour une augmentation du salaire des internes

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La fondation Jean-Jaures vient de rendre publique une note sur la santé mentale des étudiants en médecine. L'auteur de cette étude, Ariel Frajerman plaide notamment pour une hausse du salaire des internes. 
La fondation Jean-Jaurès, un thnik tank proche du parti socialiste, vient de publier une étude sur la santé mentale des étudiants en médecine. Rien de bien neuf : la note rédigée par Ariel Frajerman, psychiatre, compile des études déjà parues et rappelle que des solutions de bon sens sont à portée des pouvoirs publics pour améliorer le bien-être des étudiants en médecine.
Ariel Frajerman rappelle en préambule que les quelque 60 000 étudiants en médecine des hôpitaux français constituent un rouage essentiel dans le fonctionnement de notre système de santé, c omme l’a démontré la crise du Covid19. 
Mais s’ils sont indispensables à la bonne marche des hôpitaux, ils ne sont pas pour autant choyés par l’institution. Ainsi le taux de suicide des internes est estimé à 33 pour 100 000, contre 10,9 pour 100 000 dans la population générale. Selon une étude datant de 2016, 15,8% des étudiants en médecine ont connu un épisode dépressif, et 8,8% d’entre eux ont été traversés par des idées suicidaires.

Traitement contre le Covid-19 : les effets d’un antipsychotique prometteurs, une première étude sur l’homme lancée en France

franceinfo:  Publié le 
Baptisée "reCovery", la première étude sur l’homme dans le monde débute au sein du GHU parisien en partenariat avec l’Institut Pasteur, explique le communiqué. "Les services de soins en psychiatrie constatent une faible prévalence de formes symptomatiques et sévères du Covid-19 chez les patients atteints de troubles psychiques"  pourtant "à risque" (surpoids, troubles cardio-vasculaires), est-il expliqué.

La chlorpromazine pourrait agir comme un inhibiteur de l’entrée du virus dans les cellules, ou endocytose. Ce phénomène serait opérant à des stades précoces, mais aussi tardifs, de l’infection.
GHU Paris psychiatrie et neurosciences

Covid-19 : une enquête pour suivre l’évolution des comportements et de la santé mentale pendant le confinement

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Mis à jour le 30 avril 2020

Depuis le 23 mars 2020, Santé publique France a lancé l'enquête CoviPrev en population générale afin de suivre l’évolution des comportements (gestes barrières, confinement, consommation d’alcool et de tabac, alimentation et activité physique) et de la santé mentale (bien-être, troubles).

Dominique Mastelli, psychiatre du front

Logo l'Alsace

Quand un tueur sème la terreur en ville ou quand un TGV déraille, le docteur Dominique Mastelli et sa Cellule d’urgence médico-psychologique (Cump) se rendent sur place avec les premiers secouristes : ils soignent les blessures intérieures. Ils sont évidemment présents sur le front du Covid-19.

Par Hervé de CHALENDAR

Le médecin pyschiatre Dominique Mastelli dans l’enceinte de l’Hôpital civil de Strasbourg : « Notre rôle, c’est de mettre les briques qui permettront aux victimes de créer un souvenir. De faire en sorte qu’elles dorment de nouveau sur leurs deux oreilles. » Photo L’Alsace /Jean-Marc LOOS

Strasbourg, 11 décembre 2018. Quand Dominique Mastelli arrive dans l’ellipse insulaire, en début de soirée, le tueur est en train de la quitter. Parmi toutes les scènes de l’attentat de Strasbourg qui occupent sa mémoire, le médecin-psychiatre raconte celle-ci : le cadavre d’un touriste thaïlandais dans le couloir d’un restaurant de la Petite-France et sa femme, à côté, en état de sidération. Totalement perdue, soudainement privée de tous repères. Indemne physiquement, mais souffrant d’une atroce blessure psychologique.

« Redonner du sens à l’insensé »

C’est pour soigner ces blessures intérieures que le docteur Mastelli et son équipe font toujours partie de la première ligne des secours. Depuis cinq ans, il dirige la Cellule d’urgence médico-psychologique du Bas-Rhin (Cump 67). Il la résume en une formule : « C’est le Samu psy ! »

Sur le porte-manteau de son bureau, dans un bâtiment centenaire de l’Hôpital civil de Strasbourg, un gilet fluorescent marqué « SAMU 67 médecin » attend la prochaine catastrophe. La Cump partira alors au quart de tour, adossée au Samu classique. Ses membres feront partie des secouristes d’urgence, parce que prendre en compte une personne, c’est gérer une dualité : un corps et un esprit. Ces psychiatres du front soigneront sur place, à la lumière des gyrophares, puis, durant les jours ou semaines qui suivront, bien après que le sang aura été nettoyé et que les plaies auront été bandées, ils écouteront des dizaines, des centaines ou des milliers de victimes dans le confort banal d’un bureau. Pour l’attentat de Strasbourg, la Cump 67 a vu 1200 personnes lors de 2200 consultations.