Le silence est d’or et la parole est d’argent…mais par temps de Covid-19 la parole est surtout productrice de gouttelettes, plus nombreuses encore quand il y a postillons ! Ces gouttelettes sont autant de vecteurs potentiels dans la transmission interhumaine des virus, tout particulièrement du SARS-CoV-2. Parler, c’est émettre des sons mais aussi une infinité de particules liquides de volume variable qui peuvent facilement abriter un virus : les plus grosses tombent rapidement sur le sol, mais le devenir des autres est plus imprévisible. Ces dernières peuvent subir une légère déshydratation au contact de l’air et se réunir sous la forme de groupuscules se comportant comme un aérosol, ce qui élargit leur champ d’action...
L’Institut Pasteur a présenté mardi 21 avril une étude épidémiologique sur l’ampleur de l’épidémie en France.
C'est une étude forcément intéressante en ce qu'elle propose un modèle de dispersion de l'épidémie, et qu'elle montre quels ont été les effets des mesures de confinement et vous avez certainement déjà entendu que ces effets ont été copieux.
Quelques chiffres intéressant qui aident à rationaliser pour commencer : seules 2,6% des personnes infectées sont hospitalisées, et 0,53% meurent, avec d'importantes variations de ce taux de mortalité qui est au plus haut, chez les plus de 80 ans de 8,3%, contre seulement 0,001% chez les moins de 20 ans. L'âge moyen des personnes hospitalisées est de 68 ans, celui des décès de 79 ans et plus de 8 décès sur 10 surviennent chez les plus de 70 ans. Par ailleurs, la mortalité est un peu plus élevée chez les hommes, 60% contre 40 pour les femmes.
Comment ont été obtenus ces chiffres ? Il faut avant tout préciser qu'il s'agit d'un modèle. Ce n'est pas le résultat d'une étude épidémiologique d'ampleur sur l'ensemble de la population, à l'image de celle qu'est en train de réaliser en Allemagne le Max Planck Institute sur 100 000 citoyennes et citoyens allemands.