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lundi 6 avril 2020
La prise en charge psychiatrique des patients en situation de confinement est précisée
Publié le 03/04/20
La Haute Autorité de santé a mis en ligne ce 2 avril les Réponses rapides — un nouveau format adapté à la crise sanitaire — concernant spécifiquement la prise en charge des patients atteints de pathologies psychiatriques en situation de confinement.
La Haute Autorité de santé (HAS) a inauguré ce 2 avril un nouveau format, les Réponses rapides dans le cadre de l'épidémie de Covid-19 (lire l'encadré). Parmi les premières réponses mises en ligne, figurent des éléments concernant la prise en charge des patients souffrant de pathologies psychiatriques en situation de confinement à leur domicile.
Cette problématique comporte sept réponses qui visent à aider les professionnels à garder le lien avec leurs patients durant cette période difficile. La HAS rappelle qu'en cas de nécessité, l'accès aux soins hospitaliers doit être maintenu. Le consentement de la personne pour des soins libres doit alors être prioritairement recherché, en respectant les dispositions réglementaires prévues en temps normal.
À l'hôpital Laborit, l'inquiétude est à la sortie du confinement
06/04/2020
Au centre hospitalier Henri-Laborit à Poitiers, les équipes sont prêtes à combattre le virus mais inquiètent pour la sortie de crise.
Nous sommes prêts, les équipes, toutes volontaires, ont retrouvé un état d'esprit: la psychiatre Sylvie Péron, présidente de la commission médicale d'établissement (CME) du centre hospitalier Henri-Laborit à Poitiers, ne cache pas qu'après plus de deux semaines de confinement l'établissement médical a trouvé ses marques pour accueillir la putative vague de Covid-19 au sein de Laborit. Il a fallu des heures de réunions et de coordination pour préparer et attendre avec confiance cet afflux de patients.
« Nous n'avions pas de masques, c'était catastrophique »
« Nous avons beaucoup réfléchi », dit-elle. Il en est sorti la présentation « d'un plan blanc » en collaboration avec le CHU qui « nous a donné quelques conseils », reconnaît la présidente de la CME.
Un collectif d'ergothérapeutes propose en ligne un livret d'activités adaptées aux enfants
Publié le 07/04/20
Un collectif d'ergothérapeutes libéraux spécialisés en pédiatrie met gratuitement en ligne un livret avec plus de 100 exercices faciles à réaliser avec peu de matériel en confinement. En 150 pages détaillées et illustrées, les rééducateurs proposent des exercices qui reprennent une grande partie du champ des axes travaillées en cabinet : activités sensorielles, travail sur les émotions, motricité globale, motricité fine, activités visio-spaciales, logique, vie quotidienne...
Emmanuelle Deleplace
La FHF fournit un ensemble de clés RH pour gérer la crise sanitaire
Publié le 07/04/20
Recours aux autorisations spéciales d'absence, mobilisation des professionnels de santé, utilisation des taxis... Pour éclairer les directeurs des ressources humaines face au Covid-19, la fédération hospitalière publie une foire aux questions.
L'État instaure de nouvelles mesures pour "soutenir solidement" le secteur du handicap
Publié le 04/04/20
Des mesures supplémentaires pour le handicap. Olivier Véran et Sophie Cluzel ont annoncé ce 4 avril la création d'un accès direct à l'hôpital, un accompagnement renforcé des ESMS et une réouverture des établissements pour assurer une offre de répit.
Les ministres ont largement loué l'engagement des professionnels du secteur. Une reconnaissance qui faisait jusqu'alors défaut aux yeux des premiers concernés.
"Vous n'êtes pas seuls." Tandis que le Collectif handicaps déplorait le manque d'une vraie politique pour le secteur du handicap en ces temps de crise, la secrétaire d'État en charge des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a présenté ce 4 avril avec le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, la nouvelle batterie d'actions à mettre en place pour protéger les personnes en situation de handicap face au Covid-19. Celles-ci entendent à la fois assurer les besoins de répit des familles et donner les moyens d'assurer une prise en charge optimale en cas de contamination par le virus.
Un assureur livre des conseils en vidéo pour le confinement avec des enfants difficiles
Publié le 03/04/20
L'assureur Maif ouvre un espace intitulé Des vidéos qui font du bien avec des mini-conférences d’experts (psychologues, médecins, éducateurs) pour aider à vivre le confinement en famille. Deux vidéos ont été mises en ligne pour l'instant. Dans la première, Isabelle Roskam, professeure de psychologie à l’université de Louvain (Belgique), spécialiste du développement de l'enfant et de la parentalité évoque les signes d'alerte du burnout parental.
Unica Zürn, du surréalisme à la schizophrénie
02.04.2020
Pour vous accompagner durant cette période de confinement, Connaissance des Arts a décidé de vous offrir l'intégralité du contenu de son magazine d'avril en version numérique. Troisième pause culture exclusive : retour sur le parcours de l’artiste Unica Zürn, compagne d’Hans Bellmer et icône des surréalistes.
De combien de vies peut-on disposer en une seule vie ? Successives et chevauchées, réelles et inventées, connues et clandestines ? Et puis, effacées, par le temps et l’oubli dans la mémoire des autres. Ce sont les questions qui s’imposent quand on évoque Unica Zürn (1916-1970), peintre et écrivain. La vie ou l’œuvre. Impossible de les détacher l’une de l’autre et comme chacune d’elle est multiple, nous voici dans un de ces labyrinthes de Luna Park, égarés parmi les miroirs qui se brisent à l’infini. Il faut tirer un fil. Celui de la chronologie en vaut un autre. En attendant l’ouverture de l’exposition du musée d’Art et d’Histoire de l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, qui retrace à travers gravures, dessins, écrits et documents, retour sur le parcours d’Unica Zürn.
En plein coronavirus, l’ARS confirme 600 suppressions de postes à l’hôpital de Nancy
Publié le 6 Avril 2020
L'Agence régionale de santé a confirmé la suppression de près de 600 postes au CHRU de Nancy en pleine épidémie de coronavirus. Et cela ne passe pas du tout.
En pleine épidémie de coronavirus, Christophe Lannelongue, le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) Grand Est assure que le plan de suppression de 174 lits et de 598 postes va poursuivre sa « trajectoire » au CHRU de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Des propos qui ont déclenché une vague d’indignation durant tout le week-end.
Lors d’une audioconférence de presse vendredi 3 avril 2020, le dirigeant de l’ARS a confirmé le plan de réorganisation du grand hôpital public de la cité ducale qui prévoit le regroupement de la plupart des activités sur le site de Brabois mais aussi des postes et des lits en moins. L’Etat doit aussi injecter 500 millions d’euros pour remettre à niveau les infrastructures.
Mais ce sont les propos sur le « plan social » qui ne sont pas passés, alors que la crise fait rage à l’hôpital et que le CHRU de Nancy n’est pas épargné par les tensions dans son service de réanimation.
Coronavirus : mise en place pour réagir à ce type de crises, la réserve sanitaire est pourtant débordée par la situation
Depuis le 17 mars, elle a envoyé sur le terrain près de huit fois moins de personnes que la plate-forme Renforts-Covid montée par l’ARS d’Ile-de-France avec la start-up de santé MedGo.
Par Jacques Follorou Publié le 6 avril 2020
L’épidémie de grippe H5N1, en 2007, avait convaincu la France d’anticiper d’autres crises en créant un corps de réserve sanitaire, de plusieurs milliers de personnes, capable de venir, en urgence, en soutien de professionnels de santé submergés par l’afflux de malades. Treize ans plus tard, face au Covid-19, la réserve sanitaire peine pourtant à remplir son office. A tel point que l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France a dû créer, le 21 mars, un dispositif de renfort alternatif, Renforts-Covid, monté avec la start-up de santé MedGo.
Ce dispositif a été adopté, par la suite, par sept autres ARS. Depuis le 17 mars, la réserve sanitaire a même envoyé sur le terrain près de huit fois moins de personnes que la plate-forme Renforts-Covid. Pour expliquer ce naufrage, les volontaires comme les ARS estiment que son fonctionnement et ses moyens sont inadaptés à une telle situation d’urgence.
« Les cas de Covid se multiplient. Ça tombe, ça tombe. Jusqu’où ? » : la course à la vie d’une réanimatrice
Par Annick Cojean Publié le 6 avril 2020
RÉCIT Paroles de soignants (4/5). Juliette Chommeloux, 31 ans, réanimatrice à Paris, raconte au « Monde » les coulisses du combat incessant que mène son service à l’heure de la pandémie liée au coronavirus.
En sortant de ma demi-garde à l’hôpital, le samedi 14 mars, sur le coup de 1 heure du matin, j’avais mauvaise conscience. Mes vacances commençaient ce matin-là, les premières depuis mon arrivée au service de réanimation de l’Institut de cardiologie à la Pitié-Salpêtrière en novembre dernier, et j’avais prévu de partir à la montagne avec mon copain, réanimateur-anesthésiste dans un autre hôpital. Mais comment dire ? J’avais le sentiment de quitter le navire à la veille d’une déferlante. « Pars ! a insisté un collègue. Et reviens-nous en forme. On en aura besoin ! »
Je suis donc partie, le ventre noué. Le soir même, le premier ministre annonçait la fermeture de tous les lieux publics. Et le lendemain, je me réveillais dans une station de ski fermée, les trains pour Paris déjà pris d’assaut. L’idée d’être coincés loin de l’hôpital était insupportable. Vite, on a loué une voiture à Chambéry pour rejoindre Paris. J’ai textoté à mon service : « J’arrive ! » C’était le 17 mars. J’ai l’impression que c’était il y a trois mois.
Un réseau sexuel pour pas craquer
LES 400 CULS
Agnès Giard 6 AVRIL 2020
Par peur de l’infection, beaucoup de personnes ont cessé de s’embrasser, de se toucher, craignant même de dormir ensemble. Comment faire pour rester sexuel (mais sain) ? L’association Erosticratie propose des solutions. Une par jour, sauf le dimanche.
«La «distanciation sociale» est à l’ordre du jour, et c’est également valable pour notre vie sexuelle.» Le 26 mars 2020, la compagnie We Vibe, «premier fabricant de sextoys connectés pour couples», fait parvenir à la presse française les résultats d’un questionnaire envoyé à peine 6 jours plus tôt aux membres de son panel de testeurs hommes et femmes. Sur les 1200 personnes ayant répondu aux questions, «78 % pensent que le nombre de séparations et de divorces va augmenter en raison de la situation actuelle liée au coronavirus». Autre chiffre révélateur : «une personne sur six a le sentiment que son ou sa partenaire est plus souvent en colère contre elle ou lui.» De façon assez contradictoire, les autres résultats de l’enquête soulignent l’augmentation sensible du désir (1). Il y a donc, d’un côté, des personnes qui témoignent de leur inquiétude face à l’avenir du couple et, de l’autre, des personnes qui affirment avoir plus d’envies et de désirs.
dimanche 5 avril 2020
Cynthia Fleury, philosophe : « Dans toute lutte pour la vie, la part sombre des êtres humains se manifeste »
Un jour, un regard sur la crise du Covid-19. Public Sénat vous propose le regard, l’analyse, la mise en perspective de grands experts sur une crise déjà entrée dans l’Histoire. Aujourd’hui, le regard de… Cynthia Fleury, professeur titulaire de la Chaire Humanités et Santé du Conservatoire National des Arts et Métiers, titulaire de la Chaire de philosophie à l’hôpital du GHU Psychiatrie et Neurosciences, auteure de « Le soin est un humanisme » et de « Répétition Générale » chez Gallimard.
Solidarité, résilience, lutte collective… La philosophe et psychiatre nous donne ses clés pour sortir au mieux d’une catastrophe pandémique traumatisante.
Cela fait plus de deux semaines que nous sommes confinés. Nous sommes en train de réinventer notre quotidien, nous créons de nouveaux repères. Avons-nous une capacité d’adaptation illimitée ?
Pour l’instant, nous réagissons, nous nous adaptons en effet, nous tentons de maintenir des rituels importants, comme la continuité pédagogique, les liens familiaux, et bien sûr nous nous confrontons à la faiblesse des ENTG (environnements numériques de travail). Nous vérifions que télé-travailler n’est pas moins fatigant, c’est un autre type de fatigue, qui sollicite beaucoup la perception visuelle et auditive, la concentration, le calme face aux défaillances du réseau ou de la plateforme. Personne ne connaît à l’avance sa véritable capacité d’adaptation ; en théorie elle est immense, en pratique, elle renvoie elle-même à des conditions de possibilité individuelles et collectives
Roger-Pol Droit : « La peur ramène au réel, en revanche on ne se délivre pas de l’angoisse »
Chronique d’un huis-clos, 2e épisode. Roger-Pol Droit trouve dans sa bibliothèque matière à réflexion sur la pandémie.
Publié le 3 avril 2020
LA PEUR N’EST PAS L’ANGOISSE
La peur, nous l’avions oubliée. Chacun, bien sûr, conservait ses craintes. Certains cultivaient même de singulières phobies. Mais les grandes terreurs, collectives, profondes, terribles étaient devenues histoires anciennes. Même nos fantasmes d’effondrement, nos récentes paniques collapsologiques avaient des airs de train fantôme pour fêtes foraines. En peu de jours, tout a changé. Tous, nous apprenons la frayeur.
Elle prend divers visages : peur d’attraper le virus, d’en être gravement atteint, de voir l’un de ses proches disparaître. Mais aussi : crainte de perdre son emploi, de voir son budget amputé, de ne plus discerner l’avenir. Ou simplement, heure par heure, se demander si l’on n’aurait pas touché la mauvaise poignée, croisé une personne contaminante, si l’on ne serait pas, déjà, sans symptôme, porteur, vecteur. Alors, nous disons que l’angoisse nous submerge. Nous ne voyons plus d’issue.
Pourtant, peur et angoisse ne sont pas synonymes, et leur différence offre peut-être une issue praticable. En relisant les Modernes, on constatera combien les deux se distinguent – si fortement qu’il deviendra difficile de les confondre, comme on le fait trop souvent. S’il fallait tout expliquer, ce serait fort long, en cheminant de Kierkegaard (Le Concept de l’angoisse, 1841) à Sartre (L’Etre et le Néant, 1943), en passant également par les deux élaborations successives de l’angoisse chez Freud et par de nombreuses pages d’Heidegger (Etre et Temps, 1927, notamment § 40).
Les héroïnes oubliées de l'aide à domicile et des Ehpad
Par Maryvonne Lyazid, Présidente de la Fondation AGES, Alsace grand est seniors — 2 avril 2020
Les héroïnes oubliées de l'aide à domicile et des Ehpad Photo Vincent Jarousseau
Ces professionnels du «care» qui s'occupent des personnes âgées isolées, malades et handicapées ne sont pas considérés comme des «soignants». La plupart manquent d'équipement, de soutien financier, psychologique et logistique.
Tribune. Hier matin, elles étaient quelques-unes, auxiliaires de vie et aides à domicile et en Ehpad, près de Mulhouse, à s’être présentées à 8 heures dans un hypermarché pour profiter du créneau horaire alloué aux soignants pour faire des courses. Elles ont été refoulées ; elles ne sont pas soignantes, ni infirmières, ni médecins. Et pourtant le soin, elles le vivent et le dispensent au quotidien aux personnes âgées isolées, malades, handicapées. Il est si dur et si injuste à vivre ce refus lorsqu’il s’ajoute à la difficulté d’avoir des masques pour se protéger et protéger des personnes parmi les plus fragiles, qu’il alourdit les horaires rallongés pour cause d’équipes resserrées, aux lourdes heures de trajet de domicile en domicile pour accompagner les bénéficiaires.
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