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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 21 février 2020

Des jeux de société pour mieux comprendre les maladies et leurs symptômes

Par Mathilde Frénois, correspondante à Nice — 
Séance de jeu Adapt'ou Pas à l'institut Claude-Pompidou destinée à la recherche et aux soins des malades d'Alzheimer.
Séance de jeu Adapt'ou Pas à l'institut Claude-Pompidou destinée à la recherche et aux soins des malades d'Alzheimer. Photo Laurent Carré pour Libération



«Adapt’ou pas» permet d’aborder les pertes de mémoire, l’apathie et la désinhibition de façon ludique. Développé par le Centre mémoire de Nice et l’association Innovation Alzheimer, il sera présenté au festival international des jeux, qui commence vendredi à Cannes.

Mamie a bonne mine. Elle a rassemblé ses cheveux en chignon et a enfilé son joli gilet prune. On devine son regard rieur derrière ses lunettes rondes. Mais la grand-mère commence à avoir quelques troubles cognitifs. Sa maladie d’Alzheimer fait qu’elle confond parfois les prénoms, a des difficultés à lacer ses chaussures et refuse de prendre l’air. Mamie est l’héroïne du jeu de société Adapt’ou pas. Elle n’est qu’un être de papier imprimé sur un plateau et sa maladie est sortie de l’imagination des équipes du Centre mémoire de Nice et de l’association Innovation Alzheimer. Glissés dans la peau de ses petits-enfants, les joueurs devront opter pour les bons mots et les décisions appropriées pour aider la grand-mère, sans la froisser, ni la mettre en danger.
On tire la première carte : «Mamie n’arrive plus à lacer ses chaussures. Je lui dis : "Recommence, ce n’est pas compliqué, tu vas y arriver !"» Réponse adaptée ou pas ? Opter pour la bonne solution, c’est marquer l’un des dix points qui mèneront à la victoire. «Ne la mets pas en échec, explique-t-on aux joueurs. A cause de sa maladie, Mamie ne peut plus faire certains gestes. Demande à ta maman d’aller choisir ensemble une nouvelle paire de baskets sans lacet ou à scratch.» La réponse préalablement choisie n’était donc pas adaptée. Pas plus que de se vexer quand elle se trompe de prénom, de filouter en lui demandant «une troisième part de gâteau» ou de «faire des devinettes» quand elle redemande l’heure. «On est partis du constat que le lien familial se délite avec la maladie. Ce n’est pas préserver les petits-enfants que de ne pas rendre visite à leurs grands-parents quand ils sont malades, estime la neuropsychologue qui travaille sur le projet, Julie Brousse. C’est à l’entourage de s’adapter et de réagir correctement.»

Grand âge : 20 millions d’euros débloqués pour l’aide à domicile

Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a promis le « dégel » de 20 millions d’euros pour le secteur, sujet au coeur d’une réforme promise par le gouvernement et très attendue.
Le Monde avec AFP Publié le 20 février 2020
C’est un premier geste pour un secteur exsangue. Consacrant l’un de ses premiers déplacements à la perte d’autonomie, sujet au coeur d’une réforme promise par le gouvernement et très attendue, Olivier Véran a promis jeudi 20 février le « dégel » de 20 millions d’euros pour le secteur de l’aide à domicile. Une « rallonge » qui sera effectuée en 2020, a déclaré à la presse le ministre des solidarités et de la santé après avoir rencontré à Boulogne-Billancourt des auxiliaires de vie de la société Alenvi et des acteurs du secteur.
Avec cette enveloppe permise dans le cadre d’un dégel partiel des crédits médico-sociaux mis en réserve par le gouvernement, « cela fera plus de 115 millions d’euros supplémentaires pour l’aide à domicile par rapport à ce qui était budgété », a ajouté M. Véran. Le ministre, qui a pris ses fonctions lundi, a dit avoir voulu « symboliquement, réserver [son] premier déplacement officiel au champ de la perte d’autonomie, et plus particulièrement à celui de l’aide à domicile ».

La masculinité toxique

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Publié dans le magazine Books n° 105, mars 2020.



















© Patrice Terraz / Divergence
La socialisation des garçons banalise trop souvent la violence et les comportements agressifs. Ici en 2014, dans un lycée professionnel des Pyrénées-Orientales.
Les six articles de ce dossier peuvent se lire dans l’ordre dans lequel nous les publions, dans l’ordre inverse ou encore dans le désordre. En revanche, mieux vaut tous les lire pour se faire une idée de la complexité du sujet abordé. Si la testostérone est l’hormone qui masculinise le fœtus, elle agit en service commandé et n’est pas le propre du masculin. Elle n’est pas responsable des comportements agressifs ni de l’appétit sexuel mais peut amplifier une pulsion existante. Elle intervient dans certaines performances sportives mais pas dans toutes, et le lien n’est pas clairement établi. On ne saurait lui imputer les dérives toxiques de la masculinité, mais le chromosome Y, qui en détermine la production chez le mâle, ne saurait être exonéré.

Fin de vie : la Haute Autorité de Santé, ses oublis, ses ambiguïtés…

Publié le 22/02/2020




Paris, le samedi 22 février 2020 - La mise en examen de deux médecins normands pour administration de substances nuisibles ayant entraîné la mort sans intention de la donner a mis en lumière les difficultés auxquelles se heurtent certains médecins pour accompagner leurs patients en fin de vie et notamment soulager leurs souffrances. Plusieurs syndicats et notamment la Fédération des médecins de France (FMF) ont ainsi dénoncé la complexité des procédures auxquelles doivent s’astreindre les praticiens pour se procurer certains médicaments. Cette alerte a été rapidement entendue par les pouvoirs publics. Dans le cadre d’une réactualisation de ses recommandations sur les bonnes pratiques en matière « d’antalgie des douleurs rebelles et de pratiques sédatives chez l’adulte », la HAS a estimé « nécessaire d’adapter la réglementation de la prescription, de la dispensation, et de la prise en charge par l’Assurance maladie des médicaments concernés (dont le fameux midazolam, ndlr), afin de permettre la mise en œuvre effective à domicile » des pratiques sédatives. Elle réclame aussi l’évolution de la réglementation encadrant ces produits afin qu’ils puissent bénéficier d’une extension d’AMM ou d’une ATU. Dès le lendemain, le ministère de la Santé a pris acte de ces recommandations et a indiqué qu’elles seraient mises en œuvre d’ici quatre mois dans le cadre d’ « un parcours sécurisé prévoyant notamment, pour les situations nécessitant une démarche collégiale, l’obligation pour le prescripteur de passer convention avec une équipe mobile ou un service hospitalier de soins palliatifs afin de garantir la collégialité de la décision ainsi que l’accompagnement et le suivi des patients ». Les syndicats engagés sur ces sujets se sont félicités de cette prise de conscience rapide du pouvoir politique, tout en insistant sur l’importance d’éviter les lourdeurs administratives dans les procédures envisagées. Cependant, certains ont une lecture moins enthousiaste et relèvent d’une part combien cette séquence dénote la frilosité des pouvoirs publics à mettre en œuvre les mesures indispensables pour un accompagnement de qualité de la fin de vie et surtout rappellent que le souhait d’une légalisation de l’euthanasie (qui serait soutenu par une large part de la population selon de nombreuses enquêtes) n’est toujours pas entendu. C’est notamment le message que portent dans nos colonnes les docteurs Denis Labayle et Bernard Senet membres de l’association Le Choix – Pour une mort choisie. Dans cette tribune, les deux praticiens reviennent notamment sur la persistance des limites de la loi et déplorent une importante frilosité politique (signalons que nous ouvrons nos colonnes à ceux qui contesteraient cette approche et notamment aux responsables de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, ici cités).
Par les Dr Denis Labayle et Bernard Senet,
Co-président et membre du collège décisionnel de l’Association Le Choix Citoyens pour une mort choisie

En pratique, la HAS préconise en première intention le midazolam, ou en cas de difficulté d’approvisionnement, le diazépam ou le clonazépam. En cas d’efficacité insuffisante, la HAS recommande en deuxième intention deux neuroleptiques injectables : la chlorpromazine ou la lévomépromazine. Si la sédation est toujours inadaptée, la HAS propose de discuter d’un transfert en service spécialisé.
Mais consciente que ces questions sont complexes et délicates, la HAS suggère également la mise en place d’un réseau national de centres experts qui devrait assurer une astreinte téléphonique continue pour répondre aux questions des professionnels.Docteur Denis Labayle et Docteur Bernard Senet
Suite à l’affaire des deux médecins, suspendus pour avoir aidé leurs patients à mourir en prescrivant du Midazolam à leur domicile, la Haute Autorité de Santé (HAS) conseille enfin aux pouvoirs publics de permettre aux médecins généralistes de prescrire ce médicament, dans le cadre de la loi sur la « sédation profonde et continue provoquant une altération de la conscience maintenue jusqu'au décès », loi de 2016 dite Claeys-Léonetti.
Ce changement soudain d’attitude de la Haute Autorité de Santé est-il un progrès ? Ou la simple correction d’un oubli ? Ou une nouvelle preuve que les conditions drastiques exigées par la loi actuelle n’ont en réalité qu’un but : réduire à tout prix les indications de la sédation terminale ? Jusqu’à obliger les patients à mourir à l’hôpital…


Familles soignantes Un village pour aliénés tranquilles

    
par Marie Derrien , le 20 février 2020

Dans un récit sensible, Juliette Rigondet retrace l’histoire de son village d’enfance, où des personnes atteintes de troubles mentaux sont accueillies par des familles. Elle met ainsi en lumière une expérience méconnue qui est à l’origine de l’accueil familial thérapeutique.


Le nom de Dun-sur-Auron, commune de 4 300 habitants située dans le département du Cher, à une vingtaine de minutes de Bourges, n’évoque probablement pas grand-chose à la majorité des Français. Celles et ceux qui savent qu’il s’y déroula, à l’aube du XXe siècle, une expérience inédite dans l’histoire de l’assistance aux malades mentaux, figurent parmi les historiens de la psychiatrie qui ont croisé son nom dans les archives ou bien l’ont appris parce qu’ils y ont habité.
Pour Juliette Rigondet, qui y a passé une partie de son enfance, Dun-sur-Auron a d’abord été un lieu de vie, avant de devenir un sujet d’écriture. Si le livre qu’elle lui consacre trouve son origine dans une expérience intime, évoquée avec pudeur dans le prologue et l’épilogue, son ambition n’est cependant pas autobiographique. En remontant le fil du temps, l’auteure raconte l’histoire de ce village pour « faire sortir de l’ombre et de l’oubli les souffrants qui [le] peuplent ou [l’]ont peuplé » (p. 14).

Deux-Sèvres. A l’hôpital de Niort, environ 300 agents rendent hommage à Elodie

Publié le 



Plusieurs centaines de salariés de l’hôpital niortais ont respecté une minute de silence dans le cloître de l’établissement.

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Au moment où étaient célébrées les obsèques d’Elodie Multon, à 14 h 30, ce jeudi 20 février à Saumur, un hommage de masse a été rendu à l’infirmière thouarsaise par le personnel du centre hospitalier de Niort.
Plusieurs centaines de salariés de l’établissement – médecins, infirmiers, administratifs, personnels techniques – ont cessé le travail de longues minutes pour se recueillir dans le cloître de l’établissement, non loin du service psychiatrie.
Pendant de longues, de très longues minutes, le silence a plané sur le site. Il a fallu l’intervention de Christophe Grimault, secrétaire général FO, mais ce jeudi porte-parole de tout le personnel pour que le silence se brise. « Je trouve ça très bien que nous soyons aussi nombreux cet après-midi pour rendre hommage à notre collègue. Merci aussi à notre directeur, Bruno Fauconnier de s’être joint à cette cérémonie. N’oublions pas que ce qui est arrivé à Thouars aurait pu se passer n’importe où.

L’étrange contagion des collégiens de Morez

LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund
20/02/2020
28 MIN

Qu'est ce qu'un "syndrome psychogène collectif" ? Qu'est-il arrivé aux collégiens de Morbier -dans le Jura- lors du cross scolaire ? Récits autour de ce mystérieux syndrome pour lequel la douleur est bien réelle mais la cause… imaginaire !
Cross
Cross  Crédits : AUGROS PIERRE - Maxppp
Le 3 octobre, lors d’un cross scolaire à Morbier, dans le Jura, dix-sept collégiens sont pris de malaises les uns après les autres : nausées, vomissements, convulsions…On soupçonne d'abord une intoxication...
Maelys, élève en classe de troisième est dispensée de courir au dernier moment à cause d'une douleur aux cervicales. Assise, elle observe ses camarades. Les filles en classe de troisième sont les dernières à passer quand la scène devient tout à coup irréaliste : 
Une amie arrive et d'un coup j'entends crier : "elle convulse !" Une autre camarade tombe dans les vestiaires. Une autre amie arrive vers moi et me dit paniquée  « je ne sens plus mes jambes ! » et je constate qu'elle tremble de tout son corps, ses jambes ne répondent plus et elle me hurle d'appeler les pompiers. Autour de nous il y avait déjà deux hélicoptères. 
Deux élèves sont en "état d'urgence absolue", dont l'une avec un "pronostic vital engagé". Elles sont héliportées vers l'hôpital de Besançon. 

L’anxiété de performance, souffrance psychique des premiers de la classe

Ce trouble anxieux touche des étudiants qui, face à l’évaluation permanente et la peur de l’échec, ne se sentent pas légitimes et s’« effondrent ».
Par  Publié le 11 février 2020
Ce trouble anxieux touche des étudiants qui, face à l’évaluation permanente et la peur de l’échec, ne se sentent pas légitimes et s’« effondrent »
Ce trouble anxieux touche des étudiants qui, face à l’évaluation permanente et la peur de l’échec, ne se sentent pas légitimes et s’« effondrent » ANNA WANDA GOGUSEY
A la veille des premiers examens et des travaux de groupe à rendre, Lucie, étudiante en master « droits de l’homme » à Sciences Po, accumule les retards dans les divers exposés qu’elle doit terminer. Elle s’angoisse, ne dort presque plus, et se sent isolée. Paniquée, elle cherche à prendre un rendez-vous dans un bureau d’écoute psychologique universitaire pour enrayer ce cercle vicieux – en vain, car le centre qu’elle contacte est surchargé. Un soir après les cours, enfermée dans les toilettes de l’école de la rue Saint-Guillaume, Lucie a le souffle court. Et des pensées suicidaires. Elle finit par se rendre aux urgences psychiatriques de l’hôpital Sainte-Anne.

jeudi 20 février 2020

Femme, fabrique ton corps

Par Noémie Rousseau, correspondante à Strasbourg — 



Photo issue de la série «Thing I Imagined» (2019) de Romy Alizée.

Photo issue de la série «Thing I Imagined» (2019) de Romy Alizée. Photo Romy Alizée

Une nouvelle version française du livre culte «Notre Corps, nous-mêmes» vient de paraître. Ecrit par un collectif de femmes d’âges, d’origines et d’orientations sexuelles différents, l’ouvrage, qui traite de sexualité, de travail, de santé ou d’autodéfense, est tout à la fois un outil et une arme, pour se connaître et riposter.

«Si vous doutez de ce que vous pouvez mettre dans votre vagin, demandez-vous d’abord si vous pouvez le mettre dans votre bouche.» Simple, jouissif, émancipateur. Souvenir ému d’une lecture adolescente, celui de Marie Hermann. Cofondatrice des éditions Hors d’atteinte, la maison qui publie aujourd’hui une version entièrement réactualisée de Notre Corps, nous-mêmes, elle est une des neuf auteures. A l’époque, sa mère n’arrive pas à lui parler «de tout ça», alors elle met entre les mains de Marie Hermann ce classique du féminisme datant de 1977, écrit par et pour les femmes. Le volume est déjà une adaptation de l’original américain, publié pour la première fois en 1973 par le Collectif de Boston pour la santé des femmes, Our Bodies, Ourselves. Un bouquin culte, qu’on trouve encore dans certains plannings familiaux. Dans la vie des femmes, il fut souvent un tournant. «Je commençais tout juste à prendre conscience de mon corps, et le discours ambiant très normatif était violent : l’âge de chaque transformation physique, des premiers rapports sexuels, la manière dont cela devait se passer, ce qu’il fallait dire, faire ou pas, se souvient Marie Hermann. Dans ce livre-là, je pouvais me projeter, tant il y avait de voix différentes. Personne ne me faisait sentir que je n’étais pas normale, différente, ou que j’avais mal fait les choses. Tout était ouvert.»
Sa mère garde jalousement son exemplaire. Alors Marie Hermann s’en procure un d’occasion, le relit. Il a vieilli. L’idée de le réactualiser germe. Elle réunit ses copines, elles parlent de règles, du rapport à leurs mères… mais l’aventure tourne court : les filles sont happées par leurs études.
Plus tard, Marie Hermann fera une fausse couche. Au traumatisme s’ajoute le désarroi. Aucune amie n’a vécu cette expérience. Elle ne sait vers qui, vers quoi se tourner. Internet est larmoyant, religieux ou culpabilisateur. Il faudrait pleurer beaucoup ou s’en remettre, et vite. «Je n’avais rien qui me donne des mots, un imaginaire pour surmonter ça, me raccrocher.»

Philosophie des comédies musicales (3/4) "Peau d’âne", un inceste... enchanté ?

LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE par Adèle Van Reeth
19/02/2020
59 MIN

Enfant, Jacques Demy monte un théâtre de marionnettes où il reconstitue des contes. Quand il réalise, en 1970, le film dont il rêve depuis toujours, "Peau d'âne", il mêle onirisme, baroque et pop psyché, dans une oeuvre à double lecture qui fait rêver les enfants et qui fait réfléchir les adultes...
Catherine Deneuve en Peau d'âne
Catherine Deneuve en Peau d'âne Crédits : Copyright Cine Tamaris
Peau d'âne est l'un des contes les plus anciens du répertoire populaire. Ses premières traces remontent à plus de 150 ans avant que Charles Perrault n'en propose une version rimée en 1694.
L'histoire tient en une phrase : pour échapper au désir incestueux de son père, Peau d'âne exige de lui des robes de plus en plus somptueuses jusqu'au jour où elle s'enfuit, déguisée en souillon. Le 16 décembre 1970, Peau d'âne sort au cinéma. Le réalisateur s'appelle Jacques Demy et ce film est l'aboutissement de huit années de réflexion et de travail qui transpose le monde du conte dans l'univers baroque et romantique qu'affectionnait le réalisateur.

Les contes, quels qu’ils soient, je les ai tous lus. Dans ma jeunesse, j’adorais ça. Il y a des enfants qui aiment la réalité mais pour moi tout était possible : je parlais à mon crayon, à mon mouchoir, à mon plumier. Adulte, quand j’ai relu les contes, j’ai pensé qu’il y avait avec Peau d’âne deux films : un film pour les adultes et un film pour les enfants, c’est très rare de trouver un sujet qui soit passionnant pour tous.                      
Jacques Demy

L'invitée du jour :

Marie Sauvion, rédactrice en chef adjointe cinéma à Télérama

Psychanalyse des contes de fée

Le désir de Jacques Demy, il l'a signifié très clairement en 1970 à la sortie du film, c'était de faire une œuvre à double lecture : il y avait de quoi rêver pour les enfants et de quoi réfléchir et rêver aussi pour les adultes, selon, disait-il, leur degré de puritanisme. La question de l'inceste dans le film passe comme une lettre à la poste avec les enfants, c'est une péripétie comme une autre. Et pour les adultes, Demy savait que selon le spectateur, l'accueil de cet aspect là du film serait différent. Et ça a été vrai chez les critiques, par exemple Jean de Baroncelli, qui, dans Le Monde, en décembre 70, dit qu'heureusement, Demy ne s'est pas farci la tête de psychanalyse des contes de fées, il fait le film de l'innocence... Or Demy lui-même dit qu'il s'est intéressé à la psychanalyse des contes de fées, ou en tout cas à la question de l'inceste.      
Marie Sauvion

Parler aux parents d’un nouveau-né décédé

Publié le 13/02/2020




Des nouveau-nés décèdent quelquefois en salle de naissance ou en unité de soins intensifs malgré des manœuvres de réanimation bien exécutées. Lorsque cela arrive inopinément, tout le monde est traumatisé, les soignants et plus encore évidemment les parents. Témoigner de son empathie et de son soutien aux parents est alors important mais souvent difficile. Une « formation » avec simulation sur mannequin peut aider à améliorer cette communication.

Dans le scénario de la simulation conçue à l’Hôpital Sainte-Justine (Montréal, Canada) un nouveau-né à terme est extrait en urgence par césarienne pour souffrance fœtale. Sa réanimation est inefficace (le mannequin qui représente le bébé est programmé pour rester sans pouls). La mère et le père, dont les rôles sont joués par deux acteurs, sont présents en salle de naissance. La réanimation et les échanges avec les parents sont filmés.

Dépression des personnes SDF souffrant de pathologies mentales : enseignement d’un programme français

Univadis


Par Caroline Guignot    17 févr. 2020

Messages principaux
  • Les données d’une importante cohorte française de sujets en grande précarité, schizophrènes ou bipolaires, montrent que si près de la moitié présentent un épisode dépressif caractérisé, une minorité sont traités et une minorité de ceux sous traitement sont en rémission.
  • Ces données doivent inciter les praticiens prenant en charge ces patients à mieux évaluer le risque ou l’épisode dépressif. Certaines approches thérapeutiques pourraient améliorer ce constat (adaptation des prescriptions, interventions sociales complémentaires…).