blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 2 février 2020

Ce pharmacien voudrait « être payé pour toutes les boîtes de médicaments » qu'il ne vend pas.

Résultat de recherche d'images pour "public sénat logo"


Par Pauline Vilchez  

Résultat de recherche d'images pour "Ce pharmacien voudrait « être payé pour toutes les boîtes de médicaments » qu'il ne vend pas."


Antoine Prioux, pharmacien de 34 ans à Bugeat en Corrèze a fait réagir sur les réseaux sociaux lors de l’émission Dialogue Citoyen. En réponse aux problèmes des déserts médicaux il remet en cause le modèle de rémunération du pharmacien.








« Pour que ton entreprise croisse, il faut que les gens soient malades ? ». Il est en troisième, il a 14 ans et vient de comprendre le truc le plus fondamental qui vient pourrir le système de santé le plus solidaire et magnifique du monde ». C’est avec cette anecdote sur un élève stagiaire de troisième qu'il a accueilli dans sa pharmacie, qu’Antoine Prioux, pharmacien à Bugeat a marqué les esprits sur le plateau de Dialogue Citoyen.

« Si un stagiaire de troisième arrive à comprendre le problème, alors il faudrait envoyer tous nos politiques en stage de troisième » ; « ça fait du bien d’entendre un pharmacien dire qu’il devrait vendre moins », les messages des internautes de la plateforme Twitch (sur laquelle était diffusée en direct l’émission) ont été nombreux à le soutenir. Lire la suite et voir la vidéo ...







A Vannes, une aire de jeux inclusive pour tous les enfants

Ouvert en décembre 2019, le parc de Tohannic, dans le Morbihan, a adapté balançoires, toboggans et autres « tape-cul » aux enfants porteurs d’un handicap. Une manière ludique de rompre avec l’isolement et de jouer comme et avec les autres.
Par   Publié le 2 février 2020

Laure Le Meitour et ses deux filles, Lucie et Madenn, à l’aire de jeux de Vannes, le 29 janvier.
Laure Le Meitour et ses deux filles, Lucie et Madenn, à l’aire de jeux de Vannes, le 29 janvier. THIERRY PASQUET POUR LE MONDE

Ici, tout le monde a le droit d’être enfant. De rebondir, grimper, ramper, glisser, tripoter, se balancer, hurler ou bouder, et même désobéir aux parents. L’aire de jeux du parc de Tohannic, à Vannes, inaugurée fin décembre 2019, n’offre rien de plus spectaculaire. Elle est pourtant la première de cette taille en France, sur l’espace public. Ses jeux d’extérieurs – une trentaine, sur 750 mètres carrés – sont « inclusifs » comme on dit désormais ; bref, accessibles à tous les minots porteurs, ou non, d’un handicap, et quel que soit ce handicap.
En ce vert quartier résidentiel de bord d’étang, un panonceau « Aire de jeux », traduit en braille, flèche la direction d’une grosse ­balançoire-plateau dont un côté s’abaisse pour pouvoir y glisser un fauteuil roulant ; comme on peut le faire sur le « tape-cul » géant, ou sous les jeux de manipulation, et sur le trampoline au ras du sol. Un toboggan élargi incite à la descente accompagnée. Aux beaux jours, un chemin sensoriel de galets, bois et herbe, s’offrira aux pieds nus.

Polémique autour de l’allongement du congé suivant la perte d’un enfant

Samedi, deux jours après le rejet par la majorité d’une proposition de loi visant à faire passer la durée de ce congé de cinq à douze jours, Emmanuel Macron a « demandé au gouvernement de faire preuve d’humanité ».
Le Monde avec AFP Publié le 1er février 2020
Les députés ont rejeté, le 30 janvier, une proposition de loi allongeant de 5 à 12 jours la durée du congé suivant la perte d’un enfant.
Les députés ont rejeté, le 30 janvier, une proposition de loi allongeant de 5 à 12 jours la durée du congé suivant la perte d’un enfant. JACQUES DEMARTHON / AFP
« Douze jours, je pensais que ça passerait comme une lettre à la poste. » A l’image de François Ruffin, député (La France insoumise, LFI) de la Somme, de nombreux élus et personnalités publiques ont fait part de leur indignation à la suite du rejet par la majorité d’une proposition de loi Union des démocrates et indépendants (UDI)-Agir visant à porter de cinq à douze jours le congé donné aux parents après le décès d’un enfant.
Samedi 1er février, deux jours après le vote, le président de la République Emmanuel Macron a « demandé au gouvernement de faire preuve d’humanité », a fait savoir l’Elysée.

Etre étudiant et parent, une situation compliquée à assumer

Environ 110 000 jeunes jonglent entre leurs études et un enfant à charge. Universités et Crous commencent à proposer aides et aménagements.
Par   Publié le 31 janvier 2020
Isabel Espanol
Ce sera une journée sans. Sans fac pour Marie, en licence d’histoire de l’art à l’université de Montpellier. Sa fille a un peu de fièvre et, de toute façon, avec les grèves, « la crèche est fermée ». Depuis qu’elle a un bébé, la jeune femme de 22 ans a appris à jongler avec les aléas du quotidien. Elle est loin d’être la seule étudiante dans ce cas. Selon une enquête de l’Observatoire de la vie étudiante (OVE) menée en 2016, 4,5 % de la population étudiante a au moins un enfant – « On estime qu’ils sont environ 110 000 étudiants dans ce cas », estime Arnaud Régnier-Loilier, chercheur à l’Institut national d’études démographiques (INED), qui vient de publier une étude sur ce sujet.
Un chiffre pas anodin, « mais qu’il convient de regarder à une échelle macro », poursuit-il. En Suède, rappelle-t-il, un étudiant sur cinq est parent. En France, parmi les étudiants parents, « une grande partie sont en reprise d’études » et ont eu leurs enfants dans d’autres circonstances, en emploi ou au chômage. « Si on ne tient compte que de la parentalité survenue dans le cadre des études, elle concerne 1,2 % des étudiants interrogés en 2016. Ce qui rend le phénomène assez peu visible. » Une invisibilité qui concourt à masquer les difficultés que peuvent rencontrer ces jeunes. Et, en premier lieu, pour la réussite de leur cursus.
Lire la suite ...

samedi 1 février 2020

Quand la haine s’autorise du scientisme …(réponse à la tribune de Sophie Robert)




Paris, le samedi 1er février 2020 – En publiant dans nos colonnes la tribune de Sophie Robert, attaquant sévèrement la psychanalyse, tribune qui s’inscrit dans la lignée de ses actions précédentes et notamment de son action soutenu par des psychiatres et des psychologues en faveur de l’impossibilité pour les spécialistes proches de la psychanalyse d’intervenir comme expert auprès des tribunaux, nous savions que nous susciterions des réticences.
A l’exception de quelques prises de position allant totalement à l’encontre de la santé publique (nous ne pourrions publier une contribution opposée frontalement à la vaccination), nous souhaitons ouvrir le plus largement possible notre espace « tribune » afin d’enrichir le débat sur des questions de santé et de société. Le texte de Sophie Robert répondait parfaitement à cette orientation. Ainsi, si certains au sein même de notre rédaction ont pu nourrir des réserves au sujet des interprétations de la journaliste et réalisatrice, au-delà de ces divergences, nous avions le sentiment d’une part que son combat était argumenté et d’autre part qu’il était utile pour les patients et les professionnels d’entendre ces critiques. Parallèlement, nous avons bien sûr ouvert nos colonnes aux réactions qui ont été nombreuses, et notamment parce que nous avions pressenti que certains éléments pouvaient être discutés (mais probablement pas le fait que Sophie Robert ne soit pas médecin, car cela ne nous semble pas un critère fondamental pour apprécier une pratique telle que la psychanalyse qui s’écarte régulièrement de la sphère médicale), nous nous félicitons de pouvoir publier aujourd’hui une réponse argumentée à ce texte. Ainsi, le docteur Christine Gintz, psychiatre et secrétaire générale du Rassemblement pour une approche des autistes humaniste et plurielle (et mère d’un enfant autiste comme elle précise elle-même)  a estimé nécessaire de « clarifier certaines choses ». Défendant des « avancées portées par les psychanalystes », elle propose en outre une lecture différente de certains documents mis en avant par Sophie Robert.
Nous offrons ainsi à nos lecteurs la possibilité de découvrir cette position également étayée.
Par le docteur Christine Gintz
Pour publier une tribune aussi agressive dans un journal médical, il est nécessaire que celle-ci apporte quelque chose à la médecine, et apporte également quelque chose aux patients concernés par les propos tenus.
Sophie Robert n’est pas médecin. Nous ignorons si elle est une patiente déçue, mais son acharnement contre la psychanalyse ne peut qu’interroger sur ce qui l’anime, sur cette haine qui l’habite au point de consacrer une grande partie de sa vie à ce travail de destruction.
Est-ce que ceci apporte quelque chose à la science ? Est-ce que ceci rend service aux patients (aux usagers de soins) qui seraient concernés ?
En tant que médecin, comme en tant que mère, concernée par la maladie de mon fils, je soutiens que non.

Courrier des lecteurs Fin de vie : la plupart des malades souhaitent être accompagnés par leur médecin traitant

31.01.2020



Après la publication de notre dossier consacré à la fin de vie à domicile (n°2895), « Des généralistes veulent simplifier l'accès à la sédation profonde », le Dr Jean-Jacques Saunier expliquait la semaine passée pourquoi cette procédure n'était selon lui qu'« exceptionnellement réalisable en libéral ».
Cette semaine, Claudette Pierret, déléguée adjointe de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), lui répond. Elle affirme « être confrontée tous les jours aux malades qui veulent aller mourir en Belgique ou en Suisse ».
Comment le Dr Jean-Jacques Saunier peut-il émettre un avis aussi tranché sur le comportement de ses confrères en disant qu'ils risquent d'utiliser le sédatif « à tort et à travers » ? Et comment peut-il écrire qu'il faut qu'ils soient « éthiquement d'aplomb » ? Est-ce qu'il se rend bien compte de ce qu'il écrit ?
Des professeurs comme le Pr Sicard se disent « pour » l'utilisation du Midazolam en médecine de ville. Des responsables de soins palliatifs comme le Dr Véronique Fournier, présidente du Centre national des soins palliatifs, sont « pour » également ! Même notre ministre de la Santé, pas particulièrement encline à aller vers une fin de vie choisie, y est favorable… Tous reconnaissent qu'il faut autoriser les médecins de famille à utiliser le midazolam en médecine de ville. TOUS, sauf quelques irréductibles comme le Dr Saunier qui veut se garder son pré carré et ne voir personne piétiner ses plates-bandes ! Que les malades en soient les otages et les victimes, ce n'est pas un problème apparemment !

Collectif Handicaps : 47 associations s’unissent en faveur des droits des personnes en situation de handicap

Previssima Logo

PUBLIÉ LE :

Collectif Handicaps : 47 associations s’unissent en faveur des droits des personnes en situation de handicap
Adobe Stock
47 associations* défendant les droits des personnes en situation de handicap viennent de s’unir au sein du « Collectif Handicaps ».
L’objectif de ce collectif inter-associatif loi 1901, présidé par Arnaud de Broca, ancien secrétaire général de la FNATH (Fédération des accidentés de la vie), est de « porter la voix, les revendications et les besoins des personnes en situation de handicap et de leurs aidants, de défendre leurs droits auprès des décideurs politiques et de militer pour une société inclusive, solidaire, juste et équitable ».
Le Collectif Handicaps entend peser sur plusieurs débats tels que les concertations autour du revenu universel d'activité (RUA), la réforme des retraites ou encore, le projet de loi grand âge et autonomie.
Ainsi, au sujet du revenu universel d’activité, le collectif refuse toute « fusion - absorption » de l'Allocation aux adultes handicapés (AAH) dans le dispositif « pensé en référence à la valeur travail ». En effet, « sous prétexte de simplification administrative, les allocataires de l’AAH seraient pénalisés. Une aberration quand on sait que deux allocataires de l'AAH sur 10 seulement ont accès à une activité professionnelle et que la totalité des allocataires ont un taux d'incapacité reconnu par les MDPH (Maisons départementales des personnes handicapées). Une telle évolution amènerait à ‘détruire’ l'AAH, droit fondamental acquis depuis 1975. » a réagit Arnaud de Broca.

De la pédophilie à la pédocriminalité, comment les agressions sexuelles sur mineurs sont devenues le mal absolu

Par  Publié le 31 janvier 2020


C’est l’histoire de Marie, une « fille d’hospice » de 9 ans placée comme servante dans les années 1820, chez un cultivateur de l’Hérault. Logée dans un grenier à foin, elle se consacre à son labeur mais elle est violée par le fils de la maison dans sa chambre de fortune, puis, dans un abri de montagne. Le jeune homme de 22 ans est si brutal et ses assauts si nombreux que Marie se met à claudiquer : elle est finalement renvoyée au motif qu’elle ne peut plus « faire son ouvrage ».
Parvenus tardivement à la justice, les faits ne mettent nullement le jury en émoi : s’il consent à reconnaître un attentat à la pudeur avec violence, il est surtout indigné par l’outrage public à la pudeur – l’un des viols a eu lieu dans un pré où un passant, comble d’immoralité, aurait pu les apercevoir.
Ce récit du XIXe siècle, cité par Anne-Claude Ambroise-Rendu dans son Histoire de la pédophilie (Fayard, 2014), nous raconte le long chemin parcouru depuis bientôt deux cents ans en matière d’agressions sexuelles sur mineurs : parce qu’elle mêle intimement l’histoire du corps et de la morale, la pédophilie n’a pas toujours suscité une forte réprobation sociale. Si l’histoire de Marie illustre, pour les lecteurs du XXIe siècle, l’infinie perversité d’un adulte prédateur et l’immense souffrance d’un mineur innocent, les citoyens du XIXe siècle y voient tout autre chose : ils redoutent l’offense inconvenante aux bonnes mœurs, ils soupçonnent l’enfant de corruption morale, ils confondent dans une même indignité l’agresseur et l’agressé.

Violences conjugales par des policiers et gendarmes: «Il y a une sorte de sacralisation de la parole de ces hommes»

Sophie Boutboul et Alizé Bernard à Paris le 14 novembre 2019.
Sophie Boutboul et Alizé Bernard à Paris le 14 novembre 2019.

Alizé Bernard, battue pendant des années par un gendarme, et Sophie Boutboul, journaliste, mettent en lumière dans un livre-enquête l’isolement des victimes face à leurs bourreaux censés représenter la loi.

Silence, on cogne (1) est un cri d’alerte à deux voix. Celle d’Alizé Bernard, 32 ans, battue plusieurs années par son ex-conjoint gendarme. Et celle de Sophie Boutboul, journaliste ayant enquêté durant un an et demi pour recueillir la parole de magistrats, de forces de l’ordre et d’une vingtaine de victimes de violences conjugales d’un (ex-) compagnon policier ou gendarme. S’il n’existe pas de chiffres, la Fédération nationale solidarité femmes a recensé, en 2016, 115 appels au 3919 (numéro national d’écoute), de conjointes de policiers ou militaires violentées, sur les 1 210 fiches pour lesquelles la profession de l’auteur présumé était renseignée. En 2017, on en comptait 93. Tandis qu’une proposition de loi pour lutter contre les violences conjugales est à l’étude à l’Assemblée, ces témoignages accablants mettent en lumière un angle mort du grenelle des violences conjugales : la défaillance des institutions face aux agissements de certains représentants de la loi et la difficulté accentuée, pour leurs victimes, à se faire entendre.
Qu’est-ce qui vous a convaincue de livrer ce récit ?
Alizé Bernard : L’objectif est d’alerter et de sensibiliser sur tous les dysfonctionnements que rencontre une femme victime de violences conjugales par son conjoint policier ou gendarme, dès qu’elle va vouloir sortir du silence. J’ai envie de dire aux victimes de ne pas lâcher, mais c’est éreintant. Aux violences viennent s’ajouter la non-prise en charge, les défaillances, la multiplication des procédures, la lenteur de la justice… Aujourd’hui encore, je suis hébergée par mes parents qui m’épaulent psychologiquement et financièrement. J’aimerais que l’Etat prenne conscience qu’on ne devrait pas avoir à batailler comme ça pour être entendues. Je le fais aussi pour mon fils car il ne faut pas oublier les enfants qui sont directement touchés.

La perpétuelle peur des pandémies



Alors que l'épidémie du coronavirus sévit et inquiète, cela ne fait pas figure d’exception. Que ce soient les différentes formes de pestes au Moyen Âge, ou encore la grippe espagnole en 1918, les pandémies ont effrayé à travers l'histoire...
Des membres de la Croix-Rouge, tous portant des masques contre la propagation de l'épidémie de grippe, Saint Louis, Missouri, octobre 1918
Des membres de la Croix-Rouge, tous portant des masques contre la propagation de l'épidémie de grippe, Saint Louis, Missouri, octobre 1918 Crédits : Photo de PhotoQuest - Getty

Lire la suite et écouter le podcast ...

Isabelle Stengers, de la science à la sorcellerie

LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE par Adèle Van Reeth
31/01/2020
58 MIN

Isabelle Stengers s'est formée avec le prix Nobel de chimie Ilya Prigogine, avec qui elle écrivit son premier livre en 1979, remettant en cause l'autorité de la science. Elle s'attache aujourd'hui à explorer de nouveaux modes de nouveaux modes de production de savoir, de l'hypnose à la sorcellerie.
Isabelle Stengers
Isabelle Stengers Crédits : Copyright Olivier Ralet

Lire la site et écouter le podcast ...

Les musées de Paris offrent 100 000 œuvres libres de droits sur un portail dédié

Résultat de recherche d'images pour "presse citron logo"
 

vendredi 31 janvier 2020

Maladies chroniques : les députés s'attaquent aux discriminations professionnelles

PUBLIÉ LE 31/01/2020



Crédit photo : PHANIE
L'Assemblée a adopté jeudi soir une proposition de loi UDI-Agir pour combattre les discriminations professionnelles subies par les diabétiques et les autres malades chroniques. Porté par la centriste Agnès Firmin Le Bodo, le texte a été voté à l'unanimité en première lecture et doit maintenant être examiné par le Sénat. 
La proposition de loi prévoit que « nul ne peut être écarté d'une procédure de recrutement ou de l'accès à un stage ou à une période de formation au seul motif qu'il serait atteint d'une maladie chronique, notamment de diabète ».

Dr Sandrine Bonnel, PH démissionnaire de ses fonctions administratives : « Je ne veux plus simplement subir »

PAR 
MARTIN DUMAS PRIMBAULT
PUBLIÉ LE 31/01/2020



Crédit photo : DR
Le 14 janvier, plus de 1 000 médecins menaçaient de démissionner de leurs fonctions administratives à l’hôpital. Cette semaine, à Rennes, Saclay, Nantes ou encore Brest, des dizaines de praticiens sont passés à l’action.
Avec une vingtaine de collègues, le Dr Sandrine Bonnel, chef de pôle à l’établissement public de santé mentale de Ville-Evrard (Seine-Saint-Denis), remettra sa démission dans quelques jours. Entre perte de sens et pénurie de soignants, la psychiatre de 56 ans explique son geste au « Quotidien ».
LE QUOTIDIEN : Pourquoi avoir fait le choix de démissionner ?
Dr SANDRINE BONNEL : J'ai le souci et le sentiment de pouvoir faire quelque chose pour le service public hospitalier. Je ne veux plus simplement subir et déplorer. Subir une lente dérive qu'on sent venir depuis une vingtaine d’années mais qui atteint aujourd’hui un seuil critique.

« J’ai expliqué à un médecin qu’il n’y avait pas de dose plafond » : comment les opiacés ont drogué les Etats-Unis

Publiés au fil des procès visant les fabricants d’opiacés aux Etats-Unis, des milliers de documents confidentiels éclairent leur stratégie, à l’origine de la plus grave crise de santé publique dans l’histoire du pays.
Par   Publié le 31 janvier 2020
Le nom de Sackler, famille propriétaire de Purdue, est retiré d’un bâtiment de l’université Tufts, à Boston, le 5 décembre 2019.
Le nom de Sackler, famille propriétaire de Purdue, est retiré d’un bâtiment de l’université Tufts, à Boston, le 5 décembre 2019. DAVID L. RYAN / THE BOSTON GLOBE VIA GETTY IMAGES
Tout a commencé en 1980 par une brève lettre publiée dans la très prestigieuse revue New England Journal of Medicine. Onze lignes présentent les résultats d’une étude évaluant l’effet des médicaments opiacés sur 11 882 patients hospitalisés.
Les deux auteurs constatent que seuls quatre d’entre eux présentent des signes de dépendance, avant de conclure que le phénomène est « rare ». Aucun détail n’est donné sur les molécules utilisées, leurs dosages ou la durée du traitement, et pourtant ces quelques phrases ont changé le cours de l’histoire aux Etats-Unis.
Pendant vingt-cinq ans, elles ont été au cœur de l’argumentaire des fabricants d’opioïdes, avec cette statistique reprise en boucle dans les brochures, les conférences et les échanges avec les docteurs : « Le risque d’addiction concerne moins de 1 % des patients. »