La réussite du long métrage tient surtout au personnage de Haley Bennett, femme esseulée qui se met à engloutir toutes sortes d’objets.
On connaît l’histoire par cœur. Le portrait de femme (i.e. d’épouse) en cas clinique, femme au foyer, d’intérieur cautérisé, design, qui marque tout de suite sa révérence au roman gothique, à la présence d’emprise du mari qui tient sa jeune épouse en poupée porcelaine dans sa maison cloîtrée, vitrée, comme un trophée. Il est attendu d’elle la reproduction dynastique, qu’elle se charge de la progéniture et du standing.
Programme appliqué à la lettre par le jeune couple, Hunter (Haley Bennett) tombe enceinte de Richie (Austin Stowell). Ça se déglingue à partir de là, chose également prévisible. La jeune gravide, blonde aux yeux bridés en amande nordiques, se met à avaler («swallow») des petits objets (une bille, une vis…) de plus en plus dangereux, coupants, et y trouve une sorte d’accalmie satisfaite. De quoi reculer temporairement son angoisse, ce qui la tenaille et la terrifie.