L'association Les Invités au Festin, qui pratique une psychiatrie citoyenne et hors les murs, organise chaque année un réveillon entre résidents, bénévoles et salariés dans ses locaux. Sapin, foie gras et même des cadeaux sous le sapin, c'est comme à la maison.
Une vingtaine de convives, venus des différentes résidences bisontines de l'association Les Invités au Festin. Un sapin, du foie gras, et ceux qui attendent la bûche, "aux marrons", avec impatience : c'est un réveillon en famille comme les autres. Être ensemble à Noël et marquer le coup, c'est l'idée de ce repas organisé par l'association qui accueille à l'année en communauté des personnes en souffrance psychique et en situation d'exclusion.
Des cadeaux sous le sapin
"Certains de nos résidents sont partis fêter Noël dans leur famille", explique Julien Dard, l'un des salariés, resté passer le réveillon à l'association. "Mais c'est vrai qu'ici il y a pas mal de personnes qui sont seules, qui n'ont pas forcément de famille chez qui passer le réveillon. Et c'est dommage de ne pas avoir de réveillon quand on n'a pas quelqu'un avec qui le passer".
ENQUÊTELe conflit qui secoue le pays depuis 2014 a de lourdes conséquences psychologiques pour de nombreux mineurs, confrontés à la violence et aux déplacements forcés.
La mère parle de la guerre à son fils. De ses cauchemars d’enfant. De cette paix qui ressemble à une utopie. Mais jamais Ioulia Lovena n’essaie d’expliquer pourquoi la maison où ils vivaient tous deux a été bombardée. « Personne, ni lui ni moi, ne sait pourquoi on se bat. Alors… », tranche-t-elle sans se départir d’un ton sans chagrin ni colère. La jeune femme aux yeux couleur de glace bleutée poursuit son récit sans retirer son bonnet d’où s’échappe une mèche blonde. Nous voici projetés cinq ans en arrière à Pervomaïsk, ville industrielle de l’Est de l’Ukraine.
En 2014, Ioulia habite avec son enfant et ses parents. Agée de 26 ans, elle est employée à l’usine et mène une vie humble, sans passion ni drame. Le père du petit, dont elle a divorcé, est parti depuis longtemps. « Il n’était pas mûr pour avoir un enfant », pense-t-elle. Dans le haut de la rue Lermontov, sa maison fait face à une école abandonnée, devenue le fief des séparatistes et de leurs parrains russes. Ces rebelles, menaçants, ripostent à la prise de pouvoir, à Kiev, des proeuropéens galvanisés par la « révolution de Maïdan », du nom de cette place de la capitale où tout a commencé.
#metoo ? #balancetonporc ? Les ados du lycée Chevrollier à Angers en ont, au mieux, entendu parler dans une chanson d’Angèle. Mais lorsque leur parole se libère, elle révèle la banalité des agressions sexuelles. Et l’urgence de la sensibilisation.
« Ça se fait au feeling. Normalement, il n’y a pas à demander.Si la fille commence à faire des trucs, ça s’enchaîne… » Pour Lenny (tous les prénoms ont été modifiés), 16 ans, la question du consentement féminin est vite réglée. Comme lui, douze élèves de première en maintenance des équipements industriels (MEI) sont assis autour d’un carré de tables. Que des garçons. Face à eux, Martine Nourrit est venue parler de vie affective, relationnelle et sexuelle. Pour savoir ce que #metoo et #balancetonporc ont changé dans la vie des filles et le regard des garçons, cette séance de sensibilisation tombe à pic.
En ce froid matin de décembre, l’infirmière et conseillère conjugale du centre de planification et d’éducation familiale d’Angers intervient dans le plus grand lycée des Pays de la Loire. Chevrollier est un immense vaisseau, amarré entre les barres d’immeubles du secteur populaire de La Roseraie et les tours pimpantes du nouveau quartier des affaires, près de la gare. S’y côtoient des sections pros, des élèves de filière générale, de sport-études. Près de 2 600 élèves y sont inscrits.
Le droit de changer d’avis
« Il n’y en a qu’un seul qui demande à la jeune fille si elle est d’accord ? », s’étrangle l’infirmière en fixant Axel, 17 ans. Elle s’assoit sur un coin de table pour leur raconter une histoire entendue en consultation : « J’ai reçu un garçon qui était accusé de viol. Il n’était pas méchant mais il m’a dit comme ça : “Bah, elle ne bougeait pas !” Mais ça arrive souvent que les filles fassent ça pour faire plaisir alors qu’elles n’en ont pas vraiment envie. Jusqu’au dernier moment, l’autre a le droit de changer d’avis. »
Axel fait la moue, pas convaincu : « Faut pas être trop direct quand même, sinon c’est bizarre. » Martine Nourrit se passe une main sur le front. « Pour une fille, il faut que tous les voyants soient au vert, son désir, sa contraception, le fait de se protéger, la certitude que personne ne viendra les déranger, etc. Si un seul de ces voyants est à l’orange, la lubrification ne se fait pas, elle n’est pas prête. » Le verbe est cru, à dessein.
Des risques accrus avec l’alcoolisation
Elle cite un second exemple, celui d’une jeune fille qui s’était confiée dans le secret de son bureau. « C’était une fille très sérieuse, qui était en couple. Un soir, elle et son copain étaient dans deux soirées différentes. Pour la première fois, elle buvait de l’alcool et… » Sepeliano, solide gaillard de 17 ans, a deviné la suite, il applaudit en silence avec un air réprobateur.
L’infirmière ne relève pas, poursuit son récit : « Elle a rencontré un garçon, a commencé à lui faire des bisous dans le cou. Il l’a emmenée dans une chambre et ils ont eu une relation sexuelle alors que la fille ne voulait pas aller plus loin. » À ses côtés, Axel souffle : « Si elle était vraiment alcoolisée, c’était un déchet quoi… » Son voisin Maxime en rajoute : « C’est un peu de sa faute à elle aussi. »
Harley, une détenue habituée de l’atelier de médiation animale, et le chien Gandhi.Photo Théophile Trossat pour Libération
Depuis trois ans, Aurélie Vinceneux, psychopraticienne, et ses deux bêtes, Gandhi et Lutine, rendent visite à des détenues de la maison d’arrêt de Nantes pour des ateliers de «médiation animale». Une façon d’apaiser et d’adoucir la vie derrière les barreaux.
Repenser la langue pour penser le monde qui nous entoure... La philosophe Barbara Cassin est notre invitée à l’occasion de la parution d’un échange sur le mélange des genres chez Fayard, "Homme, femme, philosophie", livre composé à quatre mains avec son complice Alain Badiou.
En cette fin d’année, au cœur des revendications sociales du moment, après beaucoup d’avancées dans la pensée féministe et au moment du procès de Donald Trump, mis en accusation pour « abus de pouvoir » et « entrave au Congrès », 2019 est-elle l’année qui a vu le langage l’emporter ?
On en parle avec la philosophe et philologue Barbara Cassin, médaille d’or du CNRS et élue à l’Académie française le 3 mai 2018 (au fauteuil de Philippe Beaussant). Dans la lignée de son travail sur ce que peuvent les mots (Quand dire, c'est vraiment faire, Fayard, 2018), sur la sophistique, qu’elle défend là où elle est généralement décriée, sur Platon ou sur le Parménide, elle publie Homme, femme, philosophie chez Fayard, aux côtés de son ami de longue date, Alain Badiou, avec qui elle a déjà composé des ouvrages à quatre mains.
Pourquoi voulons-nous que nos enfants croient au Père Noël ? Voici la réponse lumineuse du célèbre anthropologue, disparu le 30 octobre 2009. [À relire]
Et si les Indiens Pueblo d’Amérique de l’Ouest, avec leur croyance dans l’esprit des morts, nous permettaient de comprendre la fonction du Père Noël ? Voilà le détour étonnant que propose Claude Lévi-Strauss et qui lui permet de prédire un long avenir à ce « nouveau » rite païen. C’était en 1952, dans un article intitulé « Le Père Noël supplicié » paru dans Les Temps modernes. Les catholiques brûlaient alors l’effigie du Père Noël quand des intellectuels de gauche dénonçaient un mythe créé par la société de consommation. Dans une magistrale leçon d’anthropologie structurale appliquée, Lévi-Strauss démontre que la croyance au Père Noël n’est pas seulement une mystification infligée par les adultes aux enfants, mais une forme d’échange, « le résultat d’une transaction fort onéreuse » : en comblant les enfants de leur générosité, les vivants règlent leurs comptes avec les morts ! Comme toujours chez l’anthropologue, la comparaison des mythes a une fonction ultime qui est profondément philosophique. C’est la raison pour laquelle nous avions demandé à Claude Lévi- Strauss l’autorisation de publier des extraits de ce texte à la veille de Noël. Il nous avait amicalement donné son accord le 17 octobre 2009. Aujourd’hui, au lendemain de sa disparition survenue le 30 octobre, c’est une occasion redoublée pour nous de saluer l’un des plus grands penseurs du siècle.
Les fêtes de Noël 1951 auront été marquées, en France, par une polémique à laquelle la presse et l’opinion semblent s’être montrées fort sensibles et qui a introduit dans l’atmosphère joyeuse habituelle à cette période de l’année une note d’aigreur inusitée. Depuis plusieurs mois déjà, les autorités ecclésiastiques, par la bouche de certains prélats, avaient exprimé leur désapprobation de l’importance croissante accordée par les familles et les commerçants au personnage du Père Noël. Elles dénonçaient une « paganisation » inquiétante de la fête de la Nativité, détournant l’esprit public du sens proprement chrétien de cette commémoration, au profit d’un mythe sans valeur religieuse. Ces attaques se sont développées à la veille de Noël ; avec plus de discrétion sans doute, mais autant de fermeté, l’Église protestante a joint sa voix à celle de l’Église catholique. Déjà, des lettres de lecteurs et des articles apparaissaient dans les journaux et témoignaient, dans des sens divers mais généralement hostiles à la position ecclésiastique, de l’intérêt éveillé par cette affaire. Enfin, le point culminant fut atteint le 24 décembre, à l’occasion d’une manifestation dont le correspondant du journal France-Soir a rendu compte en ces termes :
Devant les enfants des patronages, le Père Noël a été brûlé sur le parvis de la cathédrale de Dijon
Une partie du jeu «les Foufounes», édité par Memory Game, à Paris le 22 décembre.Photo Camille McOuat pour Libération
«Bad Bitches Only», «Sexploration», «Mme Monopoly»… Dans le sillage de la vague #MeToo, une nouvelle génération de jeux déconstruisent les représentations parfois sexistes du secteur.
C’est un autre monde, où le roi ne bat pas la dame dans la bataille, où un Memory explore la diversité des sexes féminins, où le Qui est-ce vous fait deviner la jeune militante pakistanaise des droits des femmes Malala Yousafzai ou la figure abolitionniste Harriet Tubman. Et ce nouveau terrain de jeux dits féministes, souvent financés grâce à des campagnes de crowdfunding, est en train de s’étendre.
L’objectif de ce cours est de présenter ce qu’est la psychologie, ce que sont ses principaux secteurs, et les différents débouchés possibles.
De nombreux étudiants s’inscrivent en licence de psychologie en ayant une idée vague, restreinte, voire erronée de ce qu’est la psychologie à l’université : quels contenus enseignés ? Est-il vrai qu’il y a des maths ? Quels métiers à l’issue de la formation ? Ils peuvent parfois être étonnés de découvrir, dès les premiers cours, que cela ne correspond pas vraiment à ce qu’ils avaient imaginé.
Notre objectif principal est donc de présenter dans les grandes lignes, ce que sont la psychologie et le métier de psychologue ainsi que d’autres débouchés possibles. Ce cours peut donc être vu comme une introduction générale à la psychologie, un panorama non exhaustif des objets, méthodes et champs d’application. Il a pour visée une meilleure diffusion de l’information auprès du grand public, une meilleure orientation des étudiants dans cette filière, et, à terme, une meilleure réussite.
À qui s'adresse ce MOOC ?
Ce MOOC s’adresse au grand public sans aucun pré-requis. Il est conçu prioritairement pour les personnes qui souhaitent s’orienter vers un cursus de psychologie à l'université (lycéens et reprises d’études) mais s’adresse également
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Coordinateurs
OPHÉLIE CARRERAS
Ophélie Carreras est Docteur en Psychologie Cognitive, Maître de Conférences à l’Université Toulouse - Jean Jaurès. Elle a été responsable pédagogique du diplôme de Licence de Psychologie (2012-2016).
Il a déjà contribué à la création de ressources numériques pour les étudiants de psychologie dans le cadre de l’Université Ouverte des Humanités (statistiques et psychométrie L1, L2).
De la manifestation #NousToutes à la prise de parole de l’actrice Adèle Haenel, en passant par le succès du Mondial féminin, retour sur une année 2019 de mobilisations et d’avancées en faveur de la cause des femmes.
La déferlante violette #NousToutes
À Paris, le 23 novembre 2019.Photo Edouard Caupeil pour Libération
23 novembre : dans plusieurs villes de France, les rues se parent de violet. Pour la deuxième année consécutive, le collectif #NousToutes a appelé à une vaste manifestation contre les violences sexistes et sexuelles. La mobilisation, intergénérationnelle, fut à la hauteur de la prise de conscience qui s’étend dans la société française : selon le cabinet de comptage indépendant Occurrence, 49 000 personnes se sont jointes à la manifestation parisienne. Les organisatrices, elles, revendiquent 150 000 manifestantes et manifestants sur tout le territoire, dont 100 000 dans la capitale, et saluent «la plus grande marche de l’histoire de France contre les violences». Dans le cortège, figuraient des familles de victimes de féminicides, ainsi que plusieurs personnalités politiques et du monde du spectacle. Tous réclamaient un «changement radical de politique» du gouvernement, scandant: «Un milliard, pas des bobards !»
Le ras-le-bol des hôtesses d’accueil
Au salon de l'automobile, le 14 octobre 2012.Photo Joel Saget. AFP
La révolution sexuelle post MeToo a-t-elle eu lieu ? Y a-t-il un renouveau des représentations des rapports hommes / femmes ? Quels impacts sur la sexualité des français ?
Une émission sur le sexe pendant les vacances de Noël ? C'est plutôt l'été d'habitude. Le fait est que ce n'est pas tout à fait faux. En tout cas, ça n'a pas toujours été. Longtemps le sexe fut relégué soit dans le numéro spécial des magazines, soit dans la presse féminine, mais les choses sont en train de changer. Ainsi, depuis 2015, le journal Le Monde publie une chronique hebdomadaire sur la sexualité tenue par la journaliste Maïa Mazaurette, autrice chroniqueuse sexe pour Le Monde, GQ, Le Temps, et Usbek & Rica. Autrice également de Sortir du trou, Lever la tête, un double essai chez Anne Carrière qui sort le 9 janvier ainsi que Le sexe selon Maïa, au-delà des idées reçues que La Martinière publiera le 9 janvier. Elle sera rejointe par Nathalie Bajos, sociologue et directrice de recherche à l’INSERM.
Un article du Lancet, « Inside Ukrainian social care homes », fait la synthèse des carences des internats psycho-neurologiques (PNI) en Ukraine, révélées notamment par des évaluations d’experts de la Fédération Global Initiative on Psychiatry (FGIP), et alerte sur les retards pris dans le plan d'action décidé à la suite de ces évaluations.
Cette revue de la littérature suivie d’une méta-analyse en réseau montre que les effets métaboliques des antipsychotiques (changement de poids, IMC, taux de cholestérol, etc.) varient considérablement d’une molécule à une autre.
De ce point de vue, l’olanzapine et la clozapine affichent les plus mauvais résultats, tandis que l’aripiprazole, le brexpiprazole, la cariprazine, la lurasidone et la ziprasidone ont un impact moins important sur les différents marqueurs métaboliques.
Ces perturbations métaboliques sont plus fréquentes en présence de certains facteurs de risque comme un poids corporel plus élevé à l’inclusion, le sexe masculin, ou encore une origine non caucasienne.
Mais elles sont également associées à une amélioration des symptômes sur le plan psychiatrique, reflétant peut-être une meilleure observance. Des résultats à prendre en compte lors du choix d’un antipsychotique.
Principal architecte du projet Health Data Hub, Jean-Marc Aubert, patron de la Drees, quitte le service public pour rejoindre à nouveau la société Iqvia, leader mondial de l’exploitation des données de santé.
A peine lancé, début décembre, le Health Data Hub, la nouvelle plate-forme informatique rassemblant la totalité des données de santé personnelles des Français, a focalisé les critiques. Après l’hébergement par un opérateur américain (Microsoft), l’anonymisation fragile des données, les conditions d’accès au Hub par les acteurs privés, etc., une nouvelle polémique pourrait survenir avec le départ de Jean-Marc Aubert, patron de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Principal architecte du projet, il quitte le service public pour la société Iqvia (anciennement IMS Health), le leader mondial de l’exploitation des données de santé, dont le chiffre d’affaires atteignait près de 10 milliards d’euros en 2018.
Officialisé, mercredi 18 décembre, ce départ est en réalité un retour – ou un second pantouflage en moins de dix ans –, puisque M. Aubert était déjà salarié d’Iqvia jusqu’en octobre 2017, lorsqu’il a pris la direction de la Drees. Jusqu’alors directeur pour les « solutions patients » aux Etats-Unis, il revient cette fois en tant que directeur de la filiale française d’Iqvia, selon un communiqué de la société.
Assurer le suivi d’un patient épileptique 24h/24 à l’hôpital ou à son domicile, c’est la promesse du Neuronaute. Ce vêtement bourré de capteurs permet l’enregistrement d’EEG et transmet les données directement à un médecin. Fiabilité, efficacité... ce dispositif peut-il tenir ses promesses ?
BioSerenity propose des services de suivi des patients en continu par le biais de dispositifs d’acquisition et d’interprétation d’examens électrophysiologies tels que l’EEG, l’ECG ou la polysomnographie. Pour cela, la société a mis au point des textiles intégrant des capteurs permettant l’enregistrement des signaux électro-physiologiques. Le tee-shirt Neuronaute ou les bonnets encéphalogrammes en sont des exemples. Ces vêtements « intelligents » mesurent les données et les transmettent au médecin responsable de la lecture par le biais d’une plateforme de télémédecine.
La planétologue remonte aux origines de notre planète en étudiant les pierres tombées du ciel que sont les météorites. Et compare son métier à celui d’un psychanalyste : décrypter l’histoire accumulative de la Terre, qui ne cesse d’évoluer.
Des profondeurs de la Terre à Mars en passant par la ceinture d’astéroïdes, la géologue et planétologue Violaine Sautter explore la mémoire de notre planète et du système solaire. Médaillée de bronze et d’argent du CNRS, cette spécialiste des roches martiennes analyse entre autres les données recueillies par le robot de la Nasa Curiosity. Ces observations venues de loin lui servent à remonter le temps géologique de notre planète et à en savoir plus sur ses premiers instants, dont les traces ont aujourd’hui disparu de la surface.
Comment passe-t-on de la géologie terrestre à la géologie extraterrestre ?
J’étudiais déjà les profondeurs terrestres et notamment les diamants, et en arrivant au Muséum d’histoire naturelle, on m’a proposé de travailler sur les météorites : le Muséum possède l’une des plus importantes collections de météorites du monde. Cette richesse ne tient pas aux moyens mais à la durée : nous collectons des pierres depuis la Révolution française. Dès qu’un Français trouve une pierre un peu curieuse, il l’apporte ici. Surtout les pierres tombées du ciel ! Il y a plus de deux siècles d’accumulation.