A Kuala Lumpur, en septembre. Photo Mohd Rasfan. AFP
Le mème « OK Boomer » devenu viral sur les réseaux sociaux.
Dans The Atlantic, Andrew Ferguson se moque de ce mème qui a pris comme un feu de paille, mais commencerait, selon lui, à être déjà moins utilisé sur les réseaux sociaux. « Dans notre époque imprégnée d’ironie il signifie, comme souvent, le contraire de ce qu’il semble signifier à priori ». En effet, le sens de ce slogan, c’est : « non, pas OK du tout, tu es un baby-boomer ». Et cette simple mention de l’âge du contradicteur dispenserait de lui répondre par des arguments.
Andrew Ferguson a tort quand il dit qu’on ne sait pas d’où sort « OK, Boomer ». Selon des sources qui paraissent mieux informées, comme Cosmo Landesman, dans The Spectator britannique, tout a commencé lorsqu’un homme d’âge mûr a fait circuler sur le réseau social Tik-Tok une vidéo dans laquelle il dénonçait la jeune génération. Cette classe d’âge, disait-il, refuse de grandir ; elle souffre du syndrome de Peter Pan. Aussitôt, un des jeunes en question a posté « OK, Boomer ! ». Et ce slogan est devenu viral. Il sert dorénavant à la génération Z (née depuis 1996, donc des garçons et des filles âgées de moins de 24 ans) à accuser celle qui est née entre 1945 et 1965 de lui léguer un héritage empoisonné.
La génération du baby-boom s'accroche au pouvoir, après avoir bien profité de tout.
« L’antipathie éprouvée par la génération Z envers les baby-boomers, écrit Cosmo Landesman est basée sur toutes les raisons prévisibles : pour leur condescendance envers les jeunes, bien entendu, mais surtout pour avoir précipité le changement climatique, amassé des dettes publiques, augmenté le coût des études, poussé les cours de l’immobilier à la hausse… et élu Donald Trump. » Mais ce que les jeunes reprochent surtout aux 55 ans-75 ans, c’est de s’accrocher au pouvoir, alors que tourne l’horloge biologique.
En réalité, selon Landesman, ce sont surtout les Millenials, ceux qui sont nés entre 1981 et 1996 qui devraient se plaindre des "Boomers". Car c’est eux qui ont essuyé les plâtres de quantité de décisions erronées prises par leurs aînés, comme la guerre d’Irak et la grande récession de 2008.