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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 5 novembre 2019

Témoignage : j'ai 20 ans et je suis atteint de schizophrénie

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Un jeune francilien de 20 ans, atteint de schizophrénie, témoigne de sa maladie. Des prémisses au diagnostic, du regard des autres à sa vision de l’avenir, chronique d’une maladie méconnue qui touche 600 000 personnes en France et se déclenche, dans 75 % des cas, entre 15 et 25 ans.

(© Sara Bentot)


Chez les étudiantes, un nouveau rapport à la contraception

Prescriptions moins normées, écoute plus individualisée : à l’espace santé de l’université de Bordeaux, les jeunes femmes s’émancipent des schémas de contraception classiques.
Par   Publié le 4 novembre 2019
ISABEL ESPANOL
Dans la salle d’attente de l’étage aux portes mauves, on reconnaît certaines jeunes femmes à la fiche verte qu’elles froissent entre leurs mains. Ces étudiantes, discrètes, ont rendez-vous avec une sage-femme. Ici, elles bénéficient du tiers payant intégral et n’avanceront donc aucun frais. Mais là n’est pas l’unique raison de leur présence à l’Espace santé de l’université de Bordeaux. Elles savent, par le bouche-à-oreille et les forums sur Internet, qu’elles vont pouvoir y échanger librement sur des sujets intimes et parfois délicats : leur sexualité et leurs modes de contraception.
Alicia, 18 ans, accepte de témoigner, porte fermée : « Avant de venir ici, j’ai vu une gynéco très vieux jeu dans un cabinet libéral à Bordeaux. Je voulais des renseignements sur le stérilet en cuivre, je suis repartie avec une ordonnance pour la pilule ! Elle a commencé par me demander si j’avais eu des enfants… J’ai senti que le dialogue allait être compliqué… En bref, elle me disait : “C’est moi la spécialiste et tais-toi”. »
Ici, sur le campus de Pessac (60 000 étudiants) de l’université de Bordeaux, l’approche est inversée : « On part du principe que la patiente sait mieux que nous ce qui est bien pour elle », explique Mathilde Lafaysse, médecin généraliste avec une formation complémentaire en gynécologie. La volonté, partagée par les deux sages-femmes et quatre consœurs généralistes du cabinet, est de se montrer très ouvertes lors des consultations, sans a priori. « Les étudiantes nous disent souvent que c’est la première fois qu’elles sont reçues ainsi. A travers leur approche, certains professionnels de santé reproduisent indéfiniment une forme de maltraitance », regrette Mathilde Lafaysse, 40 ans, elle-même mère de trois filles.

Surdoués, précoces : a-t-on tendance à surdiagnostiquer les enfants ?

LA QUESTION DU JOUR par Guillaume Erner
04/11/2019
7 MIN

Un élève est distrait en classe ? Il a des difficultés à suivre ses cours ? Après consultation, la réponse du psychologue est sans appel : il est précoce !
Les tests pour mesurer la précocité des enfants ne prennent pas toujours en compte la maturité sociale et émotionnelle des enfants.
Les tests pour mesurer la précocité des enfants ne prennent pas toujours en compte la maturité sociale et émotionnelle des enfants.  Crédits : Ailbhe O'Donnell - Getty
Ce diagnostic rassurant pour les parents permet d’expliquer pourquoi leur enfant n’est pas aussi performant que ses camarades. Avec pour risque de passer à côté d’autres troubles comme l'autisme, la dyslexie ou des troubles de l’attention. « Surdoués, précoces : a-t-on tendance à surdiagnostiquer les enfants ? »
Avec Franck Ramus, directeur de recherches au CNRS, professeur de psychologie à l'Ecole Normale Supérieure.

La psychanalyse mise au ban: défendons la liberté de pensée!

(...)Ces tenants de l'éradication de la psychanalyse, qu'ils qualifient d' « antisociale » , mènent cette bataille depuis une vingtaine d'années avec l'appui des technocrates néolibéraux des gouvernements successifs. En 2004, la Haute autorité de santé affirma que les approches psychothérapeutiques étaient « non pertinentes » avant de devoir piteusement se rétracter.
Face à la calomnie et au mensonge,face à Martine Wonner et à Macron, défendons la liberté de pensée!
Un texte d'universitaires publié le 22 octobre dans l'Obs est intitulé « la psychanalyse ou l'exercice illégal de la médecine » (1). Ce texte a ensuite été repris avec enthousiasme par le Figaro. Il est devenu une pétition qui rassemble plus de 700 signatures. Les psychanalystes y sont accusés d' « emprise sectaire » à l'Université et la psychanalyse y est définie comme pratique « antisociale ». Parmi les signataires on note le professeur Van Rillaer qui apparut comme l'artisan principal du « Livre noir de la psychanalyse » (2), ce livre collectif, un brûlot, paru en 2005. On note aussi la signature de Martine Wonner, psychiatre devenue députée LREM, qui a publié avec d'autres un rapport parlementaire sur la psychiatrie (3). Cette signature apporte la caution du parti majoritaire, de l'équipe gouvernementale. C'est un véritable retour de la science psychiatrique d'état que vient signifier la signature de Wonner; elle concourt à cette volonté d'une police de la pensée à la façon de ce fit la dictature stalinienne au 20ème siècle. La même qui cite Basaglia et Bonnafé !

Communiqué du SIUEERPP "Contre l'exclusion de la psychanalyse / Pour la diversité des recherches..."

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4 NOV. 2019 — 
Contre l’exclusion de la psychanalyse
Pour la diversité des méthodes de recherches et de soins
Un appel à la pensée

Dans une tribune parue le 22 octobre dernier dans l’Obs – « Pourquoi les psychanalystes doivent être exclus des tribunaux » – il fut demandé, par ce biais, que la psychanalyse soit bannie de la cité. Et également requis que ne soient plus recrutés dans les universités d’enseignants-chercheurs déclarant se référer à celle-ci.
 Profondément choqués par ces propos, les membres du Séminaire Inter-Universitaire Européen d’Enseignement et de Recherche en Psychopathologie et Psychanalyse (SIUEERPP) demandèrent à l’Obs la possibilité de répondre, laquelle leur fut donnée dès le 1er novembre. Il ne s’agissait pas pour eux de présenter un argumentaire scientifique (qui n’avait pas place en ce lieu et était largement instruit ailleurs : dans les ouvrages et publications ad hoc) ni une réfutation point par point de cette tribune (la place y manquait aussi). Mais de répondre à un discours d’excommunication par une tribune opposée, plaidant pour un appel à la pensée, à la tolérance, à la pluralité et à une éthique scientifique qui sache faire la différence entre opinion et réflexion.Enjeu qui dépasse de loin, on le voit, le cadre « disciplinaire » de la seule psychanalyse.


3 installations immersives à découvrir à Paris, lors de la biennale des arts numériques

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De l'expérience d'une rave party à une scène de fin du monde, ces installations monumentales vont en envoûter plus d'un.

Dans le cadre de la biennale des arts numériques Némo, le Centquatre-Paris présente une exposition énigmatique intitulée "Jusqu’ici tout va bien ?", mettant à l’honneur des artistes conceptuel·le·s du monde entier. Le principe de l’exposition fonctionne sur une projection dans le futur, dans un cadre dystopique au sein duquel l’espèce humaine aurait totalement disparu et les œuvres auraient "continué de fonctionner en totale autonomie, sans leurs créateurs ni leur public initial".

Le Centquatre-Paris se transforme en musée abandonné de l’an 2019, et le visiteur se trouve plongé dans une ère apocalyptique :

"Paradoxalement, cette exposition avait été programmée à un âge où les humains s’inquiétaient, justement, de leur possible disparition, de leur remplacement plausible par les machines et les intelligences artificielles. Dès lors, ce qui était une exposition spéculative, interrogeant des futurs plus ou moins désirables, est devenue une exposition d’archéologie sur 2019."

"Out of Power Tower", Kristof Kintera. (© Quentin Chevrier)

Les visiteur·se·s sont donc invité·e·s à errer dans ces "archéologies d’un monde numérique", et voir à quoi ressemblait le monde de l’art en 2019. Qu’est-ce qui préoccupait les artistes en 2019 ? Qu’est-ce qui les inspirait ? Avec quels matériaux créaient-ils ? Et quelles conclusions pouvons-nous en tirer ?

"Tomorrow’s Borrowed-Scenery", Paul Duncombe. (© Quentin Chevrier)


Indice QALY: combien, en euros, vaut votre vie?

korii.

Repéré par Thomas Burgel sur The Wall Street Journal   06/11/2019

QALY, pour «quality-adjusted life year», soit «année de vie pondérée par la qualité»: c'est le nom de l'indice dont se servent de nombreuses institutions publiques comme privées pour déterminer la valeur de l'existence, donc le coût optimal des traitements médicaux pouvant en améliorer les conditions.
Dans un article consacré à la question, le Wall Street Journal détaille le principe du QALY. Les nations ou organismes utilisant l'équation déterminent une valeur monétaire pour une année de vie en parfaite santé. Selon l'Institute for Clinical and Economic Review (ICER), elle est de 150.000 dollars [134.000 euros] pour un·e Américain·e.
Cette valeur fluctue grandement en fonction du pays et de l'institution qui la fixe. En 2016, elle était par exemple de 500.000 couronnes en Suède [47.000 euros], de 80.000 euros aux Pays-Bas et oscillait entre 20.000 et 30.000 livres [23.000 à 34.000 euros] au Royaume-Uni.

Les médecins qui reçoivent des avantages des labos prescrivent plus et moins bien

Publié le 
Une étude a comparé les cadeaux reçus par les médecins de la part des labos avec leur prescription de médicaments. Résultat : plus le montant total des avantages perçus est élevé plus le surcoût moyen par prescription augmente.

Les médecins généralistes français qui reçoivent des cadeaux des laboratoires pharmaceutiques ont tendance à faire "des prescriptions plus chères et de moindre qualité", montre une étude publiée mercredi.
Inversement, ceux "qui ne reçoivent aucun avantage de la part de l’industrie pharmaceutique sont associés en moyenne à de meilleurs indicateurs établis par l’Assurance Maladie quant à l’efficacité de leurs prescriptions, et celles-ci coûtent globalement moins cher", concluent ses auteurs, médecins, chercheurs et ingénieurs à l’université et au CHU de Rennes. 

lundi 4 novembre 2019

Déchiffrée, contrefaite, modifiée : les métamorphoses de la voix

Informaticiens, acousticiens et chercheurs en neurosciences distordent en tous sens les paramètres vocaux… pour synthétiser des voix « sur mesure ». Au risque d’un détournement, si des escrocs s’emparent de ces outils à des fins de « deepfakes » ?
Par   Publié le 4 novembre 2019
ALE+ALE
Une folle arnaque a récemment défrayé la chronique. En septembre dernier, le Wall Street Journal révélait qu’en mars des aigrefins avaient ravi la coquette somme de 220 000 euros à une entreprise britannique. Comment ? En simulant la voix du dirigeant de la maison mère allemande. La victime britannique avait reçu un appel téléphonique de son – faux – patron, lui ordonnant d’effectuer en urgence un virement sur un compte hongrois. Cette voix artificielle imitait l’accent germanique du patron et ses intonations. « Le résultat n’est pas parfait, mais peut faire illusion dans un environnement sonore perturbé », confiait au Monde Jean-Baptiste Mounier, salarié d’Euler Hermes, l’assureur qui a divulgué l’affaire au Wall Street Journal.
Les escrocs ont-ils eu recours à une intelligence artificielle (IA) pour créer une voix de synthèse ? Ont-ils fait appel à des procédures de deep learning (« apprentissage profond »), à partir d’un discours enregistré dudit patron ? Les experts n’y croient guère – notamment parmi ceux qui ont fait profession de manipuler en tous sens la voix humaine.

Un ballet de musiciens-chercheurs

Place Igor-Stravinsky, à Paris. La clé de sol veille, flanquée de la monumentale Nana et des grands automates de métal. Baigné par l’ombre tutélaire du Centre Pompidou, l’Oiseau de feu les contemple. L’Amour, de sa bouche écarlate, nous invite à plonger en sous-sol. Nous voici donc sous la fameuse fontaine de Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle. Nous pénétrons dans les laboratoires de l’Ircam (Institut de recherche et de coordination acoustique-musique). Là, tout un ballet de musiciens-chercheurs s’active. Sous terre, pour limiter tout bruit parasite. C’est que cet institut, fondé par Pierre Boulez en 1970, est consacré à la création musicale contemporaine. Mais aussi au décodage, à la transformation et à la synthèse de la voix parlée ou chantée. Un centre unique, par sa dimension et son rayonnement, qui mêle art, science et technologies.

Que révèlent les catastrophes sur les soins de santé mentale

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 JABAL AMMAN Une clinique de santé mentale, perchée au sommet d’une colline dans la vieille ville de la capitale jordanienne, Walaa Etawi, la directrice et ses collègues répertorient les pays d’où ils voient les réfugiés – et leurs maux. Il y a des Iraquiens (beaucoup souffrent de stress post-traumatique, selon une infirmière), des Syriens (beaucoup de dépression), des Soudanais (anxiété) et au moins dix autres nationalités. Selon les estimations officielles, 1,4 million de personnes sont venues en Jordanie du seul fait de la guerre civile en Syrie. Les groupes de secours en cas de catastrophe tels que l'International Medical Corps (IMC), qui gère la clinique Jabal Amman, est venue aider.
Au cours des deux dernières décennies, les soins apportés aux personnes en détresse mentale dans de telles situations d’urgence, qu’elles soient causées par un conflit ou une calamité naturelle, sont devenus une priorité immédiate – au même titre que le logement et la nourriture. Et les leçons tirées des catastrophes ont inspiré de nouveaux modèles de soins de santé mentale réduits qui peuvent être déployés rapidement pour aider de nombreuses personnes. Dans certaines parties de l'Indonésie, du Sri Lanka, des Philippines et ailleurs, ces modèles ont été intégrés à des systèmes de soins de santé reconstruits. Ils sont maintenant recueillis en Amérique et en Europe, alors que les gens se rendent compte de l'ampleur des problèmes de santé mentale et de la pénurie de spécialistes pour les traiter.

Quand le stress expose à des infections graves

Publié le 30/10/2019




Le stress augmenterait la sensibilité aux maladies. Cette affirmation, souvent considérée comme un lieu commun, repose-t-elle sur des faits avérés ? Ce qui est certain, c’est que des modèles animaux et des études sur l’homme ont suggéré une forte modulation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien en réponse au stress, avec une altération des fonctions immunitaires (humorale et cellulaire) et une augmentation des réactions inflammatoires. Un risque accru d’infections virales respiratoires a été rapporté chez des patients exposés à un stress psychologique.

On a peut-être découvert l'origine cérébrale de l'anxiété


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Repéré par Robin Tutenges — 
Près de 9.000 analyses cérébrales ont été étudiées 
pour ce travail de recherche. 
| Robina Weermeijer via Unsplash

Anxiété, idées noires, troubles bipolaires: l'une des plus grandes études d'imagerie cérébrale jamais menée a peut-être décelé la clé permettant de mieux comprendre ces souffrances.

Des scientifiques ont étudié près de 9.000 analyses cérébrales provenant de 226 études d'imagerie fonctionnelle précédemment réalisées et ont comparé les données d'adultes en bonne santé avec celles de sujets affectés par des troubles de l'humeur ou de l'anxiété.

Les résultats, publiés dans la revue médicale JAMA Psychiatry, montrent chez la deuxième catégorie d'individus une activité anormalement faible de certaines régions du cerveau, notamment celles chargées de suspendre notre réflexion et celles nous permettant de changer rapidement d'idée.


Ces zones, désignées dans la recherche comme étant liées au «contrôle cognitif», correspondent au cortex préfrontal et pariétal inférieur, ainsi qu'à l'insula et au putamen. L'équipe de recherche a également noté une hyperactivité de l'amygdale gauche, censée «traiter les pensées et les sentiments émotionnels».


Le grand remplacement, un virus français (1/5) : à l'origine du mythe


Le mythe d’une invasion migratoire n’est pas un thème nouveau. A intervalles réguliers, il traverse la France depuis près d’un siècle. Belle époque, années folles, grande dépression, décolonisation : chaque décennie a connu ses prophètes de la submersion étrangère qui lancent leurs carrières littéraires et politiques sur le dos de l’immigration. Dès les années 1910, le mythe prend forme.
Au début du XXe siècle, les livres du Capitaine Danrit (pseudo d'Emilie Driant) étaient des best-sellers et évoquaient "l'invasion jaune" ou "l'invasion noire"
Au début du XXe siècle, les livres du Capitaine Danrit (pseudo d'Emilie Driant) étaient des best-sellers et évoquaient "l'invasion jaune" ou "l'invasion noire"
Entre octobre 2018 et août 2019, 3 attentats ont ensanglanté l’actualité : Pittsburgh, 11 morts ; Christchurch, 51 morts ; El Paso, 22 morts. Perpétrés par des suprémacistes blancs, ces trois massacres visaient respectivement des juifs, des musulmans, des hispaniques. Chaque fois, les terroristes avaient rédigé un texte pour expliquer le choix de leurs cibles. Parmi ces revendications, le manifeste du tueur de Christchurch se distingue par son titre : The Great Replacement, Le Grand remplacement. 

Knock Outsider : l’art brut comme retour aux sources

ActuaBD
2 novembre 2019 


Des ouvrages et des expositions en France et en Belgique : Knock Outsider ne ménage pas ses efforts pour mettre l'art brut à l'honneur en cette fin d'année. Et contribue ainsi, non seulement à promouvoir des artistes qui sans cela resteraient totalement inconnus, mais aussi à brouiller les frontières entre les champs artistiques pour mieux susciter la créativité.


Quel rapport entre un Tintin un peu amoché peint sur un carton dans une petite localité de Wallonie et une structure métallique de plusieurs mètres de hauteur au fin fond du Texas ? Ou entre une planche de bande dessinée griffonnée au style à bille exposée à Paris et une tête de mort sculptée dans la roche en Californie ?
Jean Dubuffet nous donne la clé. Nous avons là des « œuvres ayant pour auteurs des personnes étrangères aux milieux intellectuels, le plus souvent indemnes de toute éducation artistique, et chez qui l’invention s’exerce, de ce fait, sans qu’aucune incidence ne vienne altérer leur spontanéité. [1] » L’art brut, promu par Knock Outsider, parfois également qualifié d’art outsider, ne doit pas être confondu avec l’art naïf et désigne les créations d’artistes autodidactes, souvent en marge voire atteints d’une déficience.

Knock Outsider est un projet lancé en 2007 par les éditions Frémok et l’institution La "S" Grand Atelier. Aujourd’hui mené par Anne-Françoise Rouche et Thierry Van Hasselt, Knock Outsider était au départ une collection à part entière du FRMK. Destiné à faire se rencontrer des artistes outsider et des artistes contemporains, en particulier autrices et auteurs de bande dessinée, Knock Outsider est devenu une plateforme d’expérimentation et d’édition autonome dans le domaine de l’art brut. Celle-ci s’adosse à l’association (asbl) Fréon, ce qui lui permet de bénéficier de son expérience éditoriale et de ses liens pour la diffusion.

Présence des sorcières. Du bûcher à l'écoféminisme

SIGNES DES TEMPS par Marc Weitzmann
03/11/2019
45 MIN

« Si vous êtes une femme et que vous osez regarder à l’intérieur de vous-même, alors vous êtes une sorcière. » Manifeste de Women’s International Terrorist Conspiracy from Hell, New York, 1968
« Nous sommes les arrières petites filles des sorcières que vous n’avez pas pu brûler » clament certaines féministes aujourd'hui. Quelles revendications se cachent derrière ce slogan provocateur ?
« Nous sommes les arrières petites filles des sorcières que vous n’avez pas pu brûler » clament certaines féministes aujourd'hui. Quelles revendications se cachent derrière ce slogan provocateur ? Crédits : Cavan Images - Getty
Les sorcières sont-elles de retour ? Cela peut sembler un fait avéré en effet depuis que l’activiste écoféministe américaine Starhawk, qui se revendique également sorcière, s’est fait connaître en venant soutenir la ZAD de Notre-Dame des Landes, depuis #MeToo aussi, et tandis que sur Internet se multiplient les sites de sorcellerie new age, végétariens ou jeteurs de mauvais sorts contre Donald Trump, qu'en France, le Witch Bloc conspue Emmanuel Macron sur une banderole lors d'une manifestation

dimanche 3 novembre 2019

Jeunes de banlieue et autistes sévères : « Un pour un » et tous pour eux

Thierry Bellanger et Philippe Elusse ont filmé pendant deux ans des jeunes de Seine-Saint-Denis en formation au sein d’une association qui accueille des adultes autistes. Et en tirent un documentaire porteur d’espoir.
Par   Publié le 28 octobre 2019

Extrait du documentaire  « Un pour un », de Thierry Bellanger et Philippe Elusse.
Extrait du documentaire  « Un pour un », de Thierry Bellanger et Philippe Elusse. FRANCE TV

FRANCE 2 - LUNDI 28 OCTOBRE À 22 H 55 - DOCUMENTAIRE
Il est des histoires simples qui, traitées avec le regard et la distance justes, vous bouleversent. L’histoire de Boni, Sadio, Aymeric, Marine, William, Alexis et des autres protagonistes du documentaire Un pour un, en fait partie.
Réalisé par Thierry Bellanger avec la collaboration de Philippe Elusse, Un pour un parle de ces jeunes « dont personne ne veut ». Les autistes accueillis par l’association Le Relais Ile-de-France – dont le travail a inspiré Olivier Nakache et Eric Toledano pour leur film Hors normes – ne sont pas Asperger, ils ne sont pas Rain Man. Ils sont les autistes que l’on ne veut pas voir. Ceux qui hurlent pour dire leur joie ou leur colère, ceux qui frappent, ont peur de tout, semblent emmurés en eux-mêmes, se mutilent.
Face à eux, d’autres jeunes « dont personne ne veut ». Ceux qui ont grandi en Seine-Saint-Denis, ont quitté l’école trop tôt, cherchent une voie de secours mais n’arrivent jamais à l’heure et ne supportent pas la moindre contrainte. Se former auprès des professionnels du Relais est pour certains la dernière chance de se prendre en main, d’obtenir un diplôme et se sentir utile.