Dans le sud-ouest de l’Angleterre, la ville de Bristol utilise les données relatives à la vie de ses habitants pour identifier les potentielles victimes de violences domestiques ou les consommateurs de drogue. S’il s’agit pour l’heure d’un simple outil à destination des travailleurs sociaux, l’expansion de la pratique inquiète. Reportage sur place du Guardian.
L’ordinateur IBM ronronne jour et nuit pendant qu’un algorithme parcourt les données relatives à la vie de 170 000 habitants de Bristol. Ces informations sont communiquées par la police, le NHS [le service de santé public], le ministère de l’Emploi et des Retraites et les autorités locales. Emploi, problèmes d’alcool, de drogue, de santé mentale, infractions, incivilités, absences scolaires, grossesses précoces et violence domestique, tout y est.
Près d’un quart de la population de Bristol, la plus grande ville du West County, dans le sud-ouest de l’Angleterre, est suivi par le programme. Les intéressés reçoivent une note de 1 à 100 qui indique la probabilité qu’ils se livrent à des incivilités, portent atteinte à des enfants ou disparaissent, entre autres. Le système a même prédit qui parmi les enfants de 11 à 12 ans semble destiné à une vie de NEET – quelqu’un qui ne travaille pas, ne fait pas d’études et ne suit pas de formation – en analysant les caractéristiques que les personnes actuellement dans cette situation présentaient à cet âge.