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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 24 septembre 2019

Conséquences et gestion de l’aménorrhée dans l’anorexie mentale

Publié le 23/09/2019




F. GIMET, S. GUILLAUME,
CHU Montpelier
Bien que l’aménorrhée ne soit plus un critère diagnostique du DSM-V, ce symptôme reste l’un des premiers signes cliniques présents dans l’anorexie mentale. Cette aménorrhée est dite fonctionnelle, d’origine hypothalamique, en lien avec une baisse des apports lipidiques d’origine alimentaire. Ses conséquences sont multiples, en particulier sur les os, avec une diminution de la densité minérale osseuse. La prise en charge de l’aménorrhée passe par une renutrition. Mais la question du traitement estroprogestatif, notamment pour la protection osseuse, reste débattue. Dans la littérature, les estroprogestatifs par voie transdermique semblent être à privilégier par rapport à la voie orale. Le choix thérapeutique repose sur une balance bénéfices/risques.

« Homo biologicus » de Pier Vincenzo Piazza : pour une alternative radicale à la psychiatrie adulte


Frédéric Paulus / 24 septembre 2019

L’ouvrage « Homo biologicus » [1] de Pier Vincenzo Piazza est tout simplement révolutionnaire. L’auteur veut refondre radicalement la psychiatrie en… trois chapitres. Le dernier chapitre établit une distinction entre maladie, « vice » considéré par certains moralistes et le « cancer psychosocial des addictions » qui conduit à l’obésité et aux différentes dépendances aux drogues (nicotine, cannabis, jusqu’aux drogues dures). L’auteur évoque les difficultés que rencontre la psychiatrie traditionnelle à endiguer l’obésité et les toxicomanies en croissance exponentielle dans notre pays, deux fléaux sur lesquels butte la psychiatrie. L’allusion au « cancer » souligne l’échec de la psychiatrie à soigner ces deux fléaux à titre d’exemple. On pourrait allonger la liste si l’on devait ajouter les dépressions, les différentes formes de schizophrénie, les troubles bipolaires ou TOC dont les soubassements génétiques de ces syndromes sont peu probants. Pour comprendre fondamentalement le livre, les deux premiers chapitres suggèrent des pistes fiables étant donné les récentes découvertes en neuroépigénétique. Nous rappellerons ici les travaux d’Isabelle Mansuy qui est pour nous une référente précieuse.

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lundi 23 septembre 2019

"Les généralistes ne sont pas bien formés en psychiatrie": comment certaines familles sont abandonnés face aux maladies mentales

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18/09/2019

Un rapport parlementaire fait état de nombreux dysfonctionnements qui jalonnent le parcours du patient. Des offres insuffisantes par rapport à la demande de soins, une prise en charge insuffisantes et des patients mal ou pas soignés.

Un Français sur cinq souffre d'une maladie psychique telle que de troubles mentaux, de dépressions, de troubles bipolaires, d’autisme, ou encore de schizophrénie. Or, la profession dénonce un système psychiatrique en plein naufrage et un défaut de prise en charge des malades. Selon un rapport parlementaire, il existe de nombreux dysfonctionnements qui jalonnent le parcours du patient. Des offres insuffisantes par rapport à la demande de soins, une prise en charge insuffisantes et des patients mal ou pas soignés.
Et parfois, des familles se retrouvent parfois seules face à ces maladies. Au début des années 2000, la première fille de Daniel Chatelain est diagnostiquée bipolaire, la seconde schizophrène. Le père de famille est directement confronté à la lenteur du diagnostic sur ce type de maladie. 

Braconner le soin en psychiatrie

  • Frédéric Mougeot
  • Dans Le travail des infirmiers en hôpital psychiatrique (2019), pages 151 à 178


En riposte aux attaques contre leur métier, les soignants, et plus particulièrement les infirmiers, développent et se transmettent une série de pratiques. Ils visent, ce faisant, à subvertir les dispositifs censés s’imposer à eux, tout en affichant une façade de résignation face aux dominations gestionnaires et/ou managériales. La notion de « braconnage », développée par Michel de Certeau, est précieuse pour analyser ces « pratiques traversières » – qui ne relèvent pas nécessairement de stratégies. Les infirmiers font bien plutôt usage de leur intelligence rusée, la mètis des Grecs, pour déjouer les dominations dans le quotidien des unités de soin. Ils s’engagent dans un travail méticuleux de subversion des outils managériaux et gestionnaires supposés rendre compte de leur activité.


Une grande fierté d'avoir fait partie du monde de la psychiatrie



Publié le 23 septembre 2019

Nous y voilà ! Ça y est, décision prise "je suis venu vous dire que je m'en vais. Et les larmes n'y pourront rien changer" comme disait Serge Gainsbourg. Dans quelques jours sonnera l'heure de la retraite...Néanmoins, je me souviendrai toujours de l'excellent accueil que j'ai reçu lors de mon arrivée au " pavillon des enfants " en 1978, moi qui venais de l'Usine sucrière de Stella (Photo d'illustration)

Ainsi, des liens très forts se sont tissés avec les uns et les autres au fil des années. Aujourd'hui me voici rendu au terme de ce long et merveilleux périple qui a duré 41 ans. En ce jour particulier, c'est avec une vive émotion que je m'adresse à vous, en vous retraçant en quelques lignes, ce parcours riche, passionnant professionnel et personnel. D’abord, je veux surtout témoigner ma gratitude aux jeunes patients (Ados) de l’hôpital de jour de la pédopsychiatrie de St-Paul, aux familles, aux équipes pluridisciplinaires et aux médecins de la pédopsychiatrie que j’ai côtoyés, qui m’ont accompagné, formé, encouragé et valorisé au fil des années passées. Que retenir de cette période à la fois exaltante mais aussi parsemée d’instants de frustration. Bref historique…

Un homme d'exception (Arte) : la véritable histoire de John Nash

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Anne-Laure Deparis    22 sept. 2019 

Diffusé ce soir sur Arte, le drame de Ron Howard Un homme d'exception, campé par Russel Crowe, raconte la véritable histoire de John Nash, un mathématicien génial qui souffrait de schizophrénie.

Le héros d’Un homme d’exception, génie des maths atteint de schizophrénie qui allait quand même obtenir un prix Nobel d’économie, c’était lui. John Nash. Incarné à l'écran par Russel Crowe. Réalisé par Ron Howard, ce long-métrage sorti en 2002 était une adaptation en partie romancée d'une biographie, Un cerveau d’exception, écrite par Sylvia Nasar et sortie en 1999. Né en 1928 dans le New Jersey, John Nash a consacré sa vie aux mathématiques, à étudier la théorie des jeux, la géométrie différentielle, et les équations aux dérivées partielles. Il n’était a priori pas destiné à devenir une star. Mais son parcours incroyable ne pouvait qu’inspirer Hollywood…


Qu'ont apporté Freud et la psychanalyse à la médecine ?

par France Inter publié le 
Quels sont les principaux apports de la psychanalyse au traitement des maladies du cerveau ? Entretien avec le professeur Jean-Noel Fabiani spécialiste de l’Histoire de la médecine.
Freud en 1930
Freud en 1930 © Getty / Bettmann
Jean-Noel Fabiani : 
Freud n’a jamais soigné personne, mais il représente une date charnière dans la compréhension des maladies du cerveau, des maladies psychiatriques. D’ailleurs, auparavant non plus, on ne soignait pas les malades du cerveau. Et il faudra attendre bien après lui pour les soigner ! 

Du Moyen Age à la fin du XIXe siècle, une alternance d’enfermement et de libération des « fous »


Jean-Noel Fabiani : "Au Moyen Age, le fou est celui qui est possédé par le diable, qu’il faut exorciser. Si c'est une femme, elle est considérée comme une sorcière, et on la brûle ! En tous les cas, ces personnes sont mises au ban de la société. 


Antonio Damasio dans l’inconnu de la vie

Le chercheur américain en neurosciences et philosophie ouvre de livre en livre des perspectives novatrices sur les origines organiques de la conscience. « L’Ordre étrange des choses » en témoigne. Entrées dans une pensée en mouvement.
Par   Publié le 02 décembre 2017 
Le professeur Antonio Damasio, en 2012.
Le professeur Antonio Damasio, en 2012. BASSO CANNARSA/OPALE/LEEMAGE
Plus les sciences accumulent de connaissances, plus l’esprit humain est tenté de tout expliquer à leur lumière ; et plus c’est impossible. Quand le savoir devient infini, rien ne peut le clore. D’où, en regard de tentatives d’autant plus démesurées et absurdes d’explication intégrale du monde, le plaisir que donne chacun des livres d’Antonio Damasio depuis le premier, L’Erreur de Descartes (Odile Jacob, 1995), merveilles d’effervescence scientifique, d’inventivité conceptuelle et, à la fois, de modestie, de ce sens des limites du savoir que seul le savoir procure.
C’est d’ailleurs par cela que débute le professeur en neurosciences et philosophie de l’université de Californie du Sud lorsqu’on le rencontre pour discuter de son nouvel essai, L’Ordre étrange des choses, consacré aux origines biologiques des cultures humaines : « J’ai toujours peur, avec ce livre, d’être regardé comme quelqu’un qui veut réduire la culture à la biologie. La biologie est un instrument d’exploration, pas de réduction. » Sans doute certains s’y tromperont-ils face à l’ampleur des données réunies dans ce travail, à la fois synthèse des recherches qu’Antonio Damasio, né en 1944 au Portugal, mène depuis plus de trois décennies aux Etats-Unis, notamment sur les liens entre émotions et conscience, et des dernières avancées de l’ensemble des sciences du vivant. Mais, précisément, cela va trop loin, cela recouvre un champ trop vaste – trop de formes de vie, trop de milliards d’années –, aucune démesure même ne serait assez grande pour s’y exercer. Il n’y a, dans l’ouverture radicale que les sciences opèrent, de pensée que de l’inconnu.

Bactéries

Les bactéries, premières formes de vie apparues il y a 3,5 milliards d’années ou un peu plus, ont quelques points communs avec nous. Ne serait-ce que d’être, en effet, des formes de vie, évidence que n’entend pas dépasser Damasio, dont la méthode est plus retorse : pas de révélations sur d’autres points communs ; mais ce qu’on croyait connaître s’élargit soudain. Qu’est-ce qu’être vivant ? Qu’est-ce que cette qualité que nous partageons non seulement avec nos plantes et nos chats, mais avec la moindre cellule présente dans le moindre recoin de la planète ?
Pour le comprendre, il faut commencer par observer – les bactéries, donc. « Ça a été une révélation pour moi, raconte Antonio Damasio, de constater qu’il y a chez elles une complexité des comportements, une émotivité, des stratégies. Certaines travaillent très dur, mais il y a des bactéries traîtresses, il y en a qui rusent pour ne rien faire et profiter de ce que font les autres… C’est très beau, très étrange, parce qu’il n’y a aucune possibilité qu’il y ait une pensée chez elles. » Le livre est né de ce constat, que son auteur résume en une phrase : « Il y a chez les bactéries des comportements qui s’apparentent à nos comportements culturels. »

« Nous, citoyennes et citoyens marocains, déclarons que nous sommes hors la loi »

Contre le contrôle des mœurs, et pour la légalisation de l’avortement, plus de 470 Marocains signent une tribune, rédigée par la romancière Leïla Slimani et la réalisatrice Sonia Terrab, pour encourager leurs dirigeants à ouvrir un débat sur les libertés individuelles et la dépénalisation des relations sexuelles.

Collectif    Publié le 23 septembre 2019

Des militants marocains manifestent en signe de solidarité avec Hajar Raissouni, journaliste inculpé de fornication et d’avortement, lors d’une manifestation organisée devant le tribunal de Rabat, au Maroc, le 9 septembre 2019.
Des militants marocains manifestent en signe de solidarité avec Hajar Raissouni, journaliste inculpé de fornication et d’avortement, lors d’une manifestation organisée devant le tribunal de Rabat, au Maroc, le 9 septembre 2019. YOUSSEF BOUDLAL / REUTERS
Tribune. [Elles sont chefs d’entreprise, universitaires, femmes de ménage, artistes, professeures de lycée, mères de famille, banquières, etc. Ces femmes marocaines signent ensemble, et avec des hommes, un texte écrit en réaction au récent durcissement de la répression sexuelle dans leur pays. Ainsi la journaliste Hajar Raissouni fait actuellement l’objet de poursuites pour relations sexuelles hors mariage. Une ressortissante suédoise et son amant marocain ont également été arrêtés début septembre et risquent deux ans de prison pour adultère. En juillet, la presse révélait que l’actrice Najat El Ouafi avait été arrêtée pour le même motif. Contre le contrôle des mœurs, et pour la légalisation de l’avortement, ce collectif demande aux législateurs et aux gouvernants marocains d’ouvrir un débat sur les libertés individuelles et la dépénalisation des relations sexuelles.]

Chahla Chafiq : « Les corps en feu de femmes iraniennes crient leur refus de l’ordre infernal qui leur est imposé »

Après le suicide par le feu d’une jeune Iranienne condamnée pour avoir assisté à un match de football, l’écrivaine et sociologue lie cette immolation au combat plus général pour la liberté et contre l’oppression islamiste dans ce pays.

 Chahla Chafiq Écrivaine et sociologue   Publié le 23 septembre 2019

Tribune. Début septembre, une jeune femme s’est immolée devant le Tribunal de la révolution islamique de Téhéran. Elle venait d’apprendre sa condamnation à une peine de prison pour avoir osé entrer, en 2018, dans un stade et assister à un match de football. Elle s’appelait Sahar, « l’aube » en persan. Dans la poésie et la chanson iraniennes, ce mot évoque la fin des ténèbres, l’espoir de la délivrance. L’acte suicidaire de Sahar Khodayari, qui entraîna sa mort peu après, ne dit-il pas, au contraire, un profond désespoir ?
En réponse aux indignations massives provoquées par sa mort tragique et aux appels à lever l’interdiction faite aux femmes d’entrer dans les stades, les médias liés au pouvoir diffusèrent les propos du père de Sahar disant que sa fille souffrait de perturbations mentales. Des propos semblables avaient été avancés en février 1994 lorsque Homa Darabi, une pédiatre de 53 ans, s’immola à Téhéran. Un moyen pour le pouvoir islamiste de réduire au silence la lutte de cette femme progressiste contre des mesures misogynes qui avaient abouti à son licenciement du poste qu’elle occupait à l’université.

L'autocollant «bébé à bord» en dit long sur notre vision de la parentalité

Slate.fr

Daphnée Leportois — 

Qu'il s'agisse d'un sticker ou d'un panonceau que l'on ventouse sur son pare-brise arrière, la mention «bébé à bord» ou «famille nombreuse» est un accessoire identitaire et pacificateur.

Ces panonceaux s'avèrent de vrais éléments de langage urbain. | Blondinrikard Fröberg via Flickr
Ces panonceaux s'avèrent de vrais éléments de langage urbain. | 
Blondinrikard Fröberg via Flickr
Les blagues à ce sujet pullulent sur internet, parfois sous forme de tweet railleur, parfois d'une succession de vignettes aux trait et bulles humoristiques. Un petit triangle ou un quadrilatère jaune cerné de noir, trois mots, voire un point d'exclamation, et c'est l'avalanche d'observations moqueuses sur ces conducteurs et conductrices qui voudraient se prémunir des chauffards par ce biais. On comprend la boutade. Pas sûr en effet que la mention «Bébé à bord» à l'arrière de la voiture change grand-chose à la conduite des autres automobilistes, au nombre de queues de poisson comme à l'usage (appuyé) de l'avertisseur sonore.
En tout cas, «côté comportement sur la route, je n'ai pas ressenti de changement fondamental», témoigne Rémy, 33 ans, responsable d'équipe support informatique et père de trois enfants, dont l'arrière de la voiture a été orné un temps d'une girafe avec la formule «Bébé à bord». «Ça ne change rien. On se fait klaxonner autant», abonde Sophie, 38 ans, infirmière, qui a exhibé à l'arrière de sa C3 un panneau rose «princesse à bord» à la naissance de sa fille aînée, puis, sur sa nouvelle voiture, peu avant l'arrivée du deuxième, a collé un «petit rond lilas pâle "bébé à bord"». Certes, cette étiquette, une fois adhérée à l'arrière d'un véhicule motorisé, n'assure pas la sécurité de l'enfant. Elle est pourtant loin d'être inutile et peut même avoir un rôle pacificateur.

Erreur diagnostic : celles qu'on fait passer pour "folles"...

Handicap.fr
16 septembre 2019 • Par 
Illustration article

Des douleurs bien réelles, des bleus, des acouphènes, des fractures ? « Mais, non, madame, c'est dans votre tête ! » Thérèse Fournier a entendu ce diagnostic durant huit longues années, au bout desquelles elle a finalement appris qu'elle souffrait d'un syndrome de Cushing. Cette maladie rare se caractérise par une hypersécrétion de cortisol, provoquée par une tumeur de l'hypophyse. Un verdict salvateur pour cette chanteuse qui commençait à voir la vie en noire... Pourtant cette errance médicale aurait pu lui être fatale.


"C'est dans votre tête", la pire phrase d'un médecin à son patient

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Aurélien BenoilidNeurologue, hypnothérapeute
23/09/2019

Prétendre qu’un symptôme est dans la tête de son patient n’est pas seulement un déni de son symptôme, c’est aussi un déni du patient lui-même.


C’est un constat sans appel. Pendant que la médecine, plus efficace que jamais, double notre espérance de vie et trouve des remèdes à nos pires maladies, la méfiance et l’insatisfaction ne cessent de grandir en chacun d’entre nous. Le contrat symbolique qui reliait jadis, patients et thérapeutes, s’étiole lentement. Dès lors, pourquoi s’étonner de voir proliférer de fausses médecines prêchant une alternance au dogme académique, alors que nous ne faisons que chercher ailleurs, ce que la science et la médecine sont incapables de nous prodiguer.


Femtech : la technologie dédiée à la santé des femmes, un secteur qui monte

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23 SEP 2019

 
@Clue

Les start-ups développant des produits qui visent la santé des femmes, telles que les applications contraceptives ou un soutien-gorge aidant à détecter le cancer du sein, ont levé plus d’un milliard de dollars entre 2014 et 2017. Devant leur essor fulgurant, les investisseurs voient dans la femtech un secteur d’avenir.


Petite histoire du spermatozoïde : la Belle au bois dormant et les missiles

The Conversation 


22 septembre 2019


On a longtemps perçu le spermatozoïde comme un preux chevalier venant réveiller
la princesse endormie. Shutterstock

Sujets sensibles, les spermatozoïdes intriguent, inquiètent ou inspirent. Produits dans les gonades mâles (les testicules), ce sont à l’origine des cellules sphériques (les spermatides), qui se transforment en cellules fuselées, propulsées par un flagelle – leur « queue ». Lors de la fécondation, l’union de deux cellules reproductrices, d’une part un spermatozoïde et d’autre part un ovocyte, rétablit la totalité du nombre de chromosomes et forme la cellule-œuf, qui se développera en embryon.
Cette fonction essentielle fait des cellules reproductrices un objet de préoccupation chez l’homme. Ce dernier surveille leur qualité et leur quantité avec la nervosité d’un conducteur, qui, l’œil sur la jauge, s’inquiéterait de ne pas arriver à bon port. Sa capacité reproductrice se voit en effet parfois affectée, lorsque des facteurs environnementaux tels que les perturbateurs endocriniens ou les métaux lourds diminuent la production ou la qualité des spermatozoïdes.
Peu surprenant donc qu’ils aient été dans l’histoire l’objet de tant de fantasmes et de métaphores. Antoine Van Leeuwenhoek, scientifique néerlandais, fut le premier à décrire la présence de spermatozoïdes dans le sperme en 1677, grâce aux améliorations qu’il fit du microscope. Ces « animaux » à mi-chemin entre le ver et l’anguille furent considérés par beaucoup comme des parasites présents dans la semence. Si le chercheur ne doutait pas de la portée biologique de sa découverte, il fallut attendre le XIXe siècle qu’Alfred Kölliker – anatomiste et physiologiste suisse – montre que les spermatozoïdes n’étaient autres que des cellules produites par les testicules et que ces cellules fécondaient les ovocytes. Les spermatozoïdes y gagnèrent alors leurs premières lettres de noblesse.

Animalcules et homoncules

Animalcules. Daniel Friedman/FlickrCC BY-NC-ND
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Quelle langue parlait Cro-Magnon ?

Par le 22.09.2019


Quelle langue parlaient les hommes préhistoriques ?

Reconstitution de deux "hommes" de Cro-Magnon
Reconstitution de deux "hommes" de Cro-Magnon
© ANDREAS ARNOLD / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE / AFP

Les hommes modernes installés il y a environ 40.000 ans en Europe disposaient d’un langage comparable au nôtre. D’après Jean-Jacques Hublin, directeur du département d’Évolution humaine à l’Institut d’anthropologie évolutive Max-Planck de Leipzig, "les langues des chasseurs-cueilleurs modernes peuvent présenter plus de complexité que les langues les plus parlées aujourd’hui", et il en aurait été de même pour les chasseurs-cueilleurs du paléolithique supérieur.