- Édition établie par Martin Pavelka, préface de Franck Chaumon. Éditions Lignes - Imec, octobre 2018, 576 p.
C’est en 1984, l’année de mon bac, que j’ai pour la première fois entendu parler de Tony Lainé, à l’occasion d’un documentaire qui m’a marquée pour la vie : Le bébé est une personne. Je n’étais pas, à l’époque, particulièrement intéressée par ces questions, mais la densité particulière des témoignages des chercheurs, des parents et des enfants interrogés m’avaient profondément touchée. Je me souviens d’une séquence où un petit garçon accompagné de ses parents rencontre un pédiatre. L’enfant est agité, il souffre de troubles du sommeil et d’une angoisse de mort. Il présente également un symptôme étrange : il cache des couteaux. Le pédiatre questionne les parents sur les conditions de la grossesse et de l’accouchement. L’enfant est tout ouïe, il dessine. Au fil de l’entretien, il fera trois dessins, qui semblent accompagner la quête de sens à laquelle ses parents et lui sont conviés par le pédiatre. Devant les éléments apportés par les parents, celui-ci fait une hypothèse. À l’issue de l’entretien, un sobre panonceau informe le spectateur que la nuit suivante, pour la première fois, l’enfant a dormi à poings fermés.