Depuis une dizaine d’années, les prescriptions de neuroleptiques en pédopsychiatrie ont « largement augmenté » dans plusieurs pays, et notamment pour « d’autres indications que les troubles schizophréniques », domaine initial des anti-psychotiques. Dans ce contexte où une étude confirme que les psychotropes constituent « la classe de médicaments la plus prescrite en pratique pédiatrique en Australie », des auteurs des universités d’Adélaïde et de Brisbane (Australie) s’inquiètent de cette banalisation, d’autant plus que des travaux de psychiatrie adulte et des recherches sur des « animaux juvéniles » (rats et singes) montrent que la prise d’anti-psychotiques peut être associée à une atrophie cérébrale. Par exemple, après 17 à 27 mois d’exposition à un neuroleptique de première ou de seconde génération, des macaques subissent une « perte significative de leur masse cérébrale » : environ -10 %, comparativement à des congénères sous placebo. Si « toutes les régions principales du cerveau » peuvent être affectées par cette réduction, « les changements les plus significatifs sont observés dans les lobes frontaux et pariétaux.»
Crédit photo : S. Toubon