Par Pierre Durand-Gratian Publié le
Un an après une grève de la faim et un dur mouvement social au Centre hospitalier du Rouvray (Seine-Maritime), spécialisé en santé mentale, les engagements sont encore loin d'être tenus. 13 postes sur les 30 promis ont été pourvus et la création d'une unité pour adolescent n'en est qu'au stade de projet.
Jean-Yves Herment a conservé comme une piqûre de rappel la banderole qui était accrochée au bâtiment administratif au coeur du mouvement social.
C'était le 22 mai 2018 : après trois mois d'un mouvement social stérile, quatre salariés du centre hospitalier du Rouvray près de Rouen (Seine-Maritime) décidaient d'une solution plus radicale… une grève de la faim, pour dénoncer notamment les conditions d'hospitalisation des patients. D'autres les rejoindront. Certains tiendront 19 jours, avant qu'un accord soit finalement signé avec la direction de l'hôpital et l'Agence régionale de santé (ARS).
Jean-Yves Herment, infirmier et secrétaire de section à la CFDT, ne s'est pas alimenté pendant 14 jours. "Physiquement, on met un peu de temps à s'en remettre, mais surtout psychologiquement, là-haut, pendant un moment, ça n'allait plus", explique-t-il en levant les yeux, un an après. Leur action, fortement médiatisée, a permis d'attirer l'attention sur une profession en souffrance. Ils obtiendront de l'ARS le financement de 30 postes supplémentaires d'infirmiers et d'aides-soignants et la garantie de la création en "priorité absolue" d'une unité d'accueil pour adolescents.