Trente-six ans après l’assassinat de leur mère, des enfants ont été sollicités pour aider financièrement l’auteur du crime, leur père. L’administration a depuis fait marche arrière. Mais les deux sœurs ont lancé une pétition pour mieux protéger les enfants de parents «indignes».
Quelle que soit l’époque, quel que soit le lieu, la règle semble immuable : dès que les femmes s’affranchissent un tant soit peu des rôles qui leur sont assignés, les hommes se déclarent perdus, déstabilisés, en danger… Le chercheur québécois déconstruit ce mythe qui est avant tout une manipulation rhétorique pour préserver la domination masculine.
INTERVIEW
Qui a écrit : «Les femmes sont devenues si puissantes que notre indépendance est compromise à l’intérieur même de nos foyers, qu’elle est ridiculisée et foulée aux pieds en public»? Non, pas Eric Zemmour, mais Caton l’Ancien, en 195 avant J.-C., alors que les Romaines se mobilisaient contre une loi leur interdisant de conduire des chars et de porter des vêtements colorés. Le polémiste réac, lui, constatait en 2006, dans son ouvrage le Premier Sexe, que «face à cette pression féminisante, indifférenciée et égalitariste, l’homme a perdu ses repères». Vingt-deux siècles n’ont donc pas suffi pour que l’homme, le pauvre, trouve sa place dans une société par trop féminisée. Dans son dernier essaila Crise de la masculinité, autopsie d’un mythe tenace, qui sortira jeudi en France (Editions du remue-ménage), Francis Dupuis-Déri, professeur de science politique à l’Université du Quebec à Montréal, est remonté aux origines de ce discours pour mettre en lumière ses rouages antiféministes.
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Selon les résultats d’une équipe britannique, les troubles dépressifs majeurs (TDM) se manifestent de façon différente chez les adultes et les adolescents. Ainsi, les symptômes végétatifs (changement d’appétit, prise ou perte de poids, insomnie) sont des symptômes plus fréquents chez les adolescents, alors que les difficultés de concentration sont plus communes chez les adultes. Pour les auteurs, ces résultats peuvent faciliter l’identification des TDM chez les adolescents, permettre la mise en place précoce d’un traitement ou la prise d’un avis spécialisé et, in fine, favoriser une évolution plus positive de ces adultes en devenir.
De nouvelles données suggèrent que les enfants de parents atteints d’une maladie psychiatrique présentent un risque de trouble réactif de l’attachement (TRA) multiplié par 51, par rapport aux enfants dont les parents ne présentent aucune difficulté psychiatrique.
Dans une étude de registre basée sur la population à l’échelle nationale, des chercheurs ont identifié 614 enfants diagnostiqués d’un TRA entre 1991 et 2012, à partir du registre finlandais des soins de santé. Chaque cas a été apparié à quatre témoins. Dans une analyse multivariée, le TRA chez les enfants s’est avéré être associé à des diagnostics psychiatriques ayant été établis chez la mère, le père et les deux parents.
Appelés aussi « millennials », ils sont nés entre 1980 et 2000. Et sont un concept à eux seuls, affublés de moult caractéristiques : narcissiques, connectés, instables, nomades… Dans un livre à paraître, le journaliste Vincent Cocquebert détricote ces clichés, dénonçant une vision générationnelle de la marche du monde.
Propos recueillis par Nicolas SantolariaPublié le 1er février 2019
Autocentrés, inconstants, narcissiques… Estimés en France à 16 millions d’individus, les millennials (appelés aussi « génération Y ») sont ces jeunes nés entre 1980 et 2000 auxquels est accolé un catalogue de stéréotypes.
Vincent Cocquebert, 36 ans, rédacteur en chef du site d’information, d’humeur et d’analyse Twenty (fait « par et pour les 16-25 ans ») a acquis, par la fréquentation quotidienne de cette génération, la certitude que ces jeunes ne correspondaient en rien à la caricature qui est faite d’eux. Le journaliste en a tiré un ouvrage passionnant, à paraître le 15 février : Millennial burn-out. X, Y, Z… Comment l’arnaque des “générations” consume la jeunesse (Editions Arkhê, 216 p.).
Dites-moi où vous exercez, je vous dirais qui vous soignez. En lançant ce jour un observatoire cartographique dynamique Unique en son genre permettant d’accéder aux principaux indicateurs de santé, c’est un peu l’exercice auquel s’est prêté Santé Publique France.
Cette plateforme web dynamique, baptisée Géodes pour "Géo données épidémiologiques de santé" et accessible à l'adresse https://geodes.santepubliquefrance.fr, rassemble une grande partie des données provenant de 70 systèmes de surveillances spécifiques, comme par exemple ceux des maladies à déclaration obligatoire, de la surveillance syndromique (données des urgences, des médecins, des décès), d’enquêtes comme le Baromètre de Santé publique France, Esteban, Elfe, ou encore de données de partenaires (Système national des données de santé SNDS, enquêtes, registres…).
Les médecins n'ont pas encore assez le réflexe de déclarer les événements indésirables graves (EIG) associés aux soins survenant dans leur exercice. Les déclarations d'EIG en médecine libérale remontées par les Agences régionales de santé (ARS) à la Haute autorité de santé (HAS) se comptent en effet sur les doigts de deux mains (9 EIG l'an passé).
Qui se souvient, enfant, avoir scruté longuement dans le noir les chiffres lumineux d’un cadran de montre ou de réveil, dont l’effet magique faisait oublier l’heure donnée ?
En 1917, de jeunes ouvrières sont embauchées à Newark, New Jersey, par l’US Radium Corporation pour leurs qualités alors jugées féminines : la précision, le soin et la dextérité.
1er épisode : Radium Girls, des femmes lumineuses
Munies d’un pinceau extrêmement fin, les jeunes femmes devront peindre sur des cadrans de montre ou d’instruments de mesure aéronautique des chiffres avec de la peinture luminescente au radium.
[...] Elles rivalisent de vitesse pour avoir le meilleur rendement. Elles affinent continuellement le pinceau en le portant à la bouche. Et lorsque quittant l’atelier, elles marchent dans la rue à la nuit tombée, un stupéfiant halo lumineux les entoure : leurs vêtements, leurs cheveux, leur peau luisent.
Ce soudain basculement dans le surnaturel les amuse.
Un homme de 37 ans s’est enfui de l’hôpital le 25 janvier avant de se jeter du haut du pont sur l’A86, non loin. Certains agents s’en émeuvent.
Y a-t-il eu défaillance ? Est-ce une conséquence, encore une fois, d’un service des urgences au bord de l’explosion ? Le 25 janvier au soir, un homme de 37 ans est amené aux urgences de l’hôpital Henri-Mondor (AP-HP) à Créteil, entre 20 heures et 21 heures, à la demande de sa famille. L’homme a tenté de mettre fin à ses jours en avalant des médicaments. Deux heures plus tard, après s’être enfui, il se suicide en se jetant du haut du pont de Créteil, sur l’A86. Un appel à témoins avait été lancé par la police pour comprendre les circonstances du drame.
Une revue parue dans Clinical Gastroenterology and Hepatology propose un tour d’horizon des connaissances sur l’axe microbiote-intestin-cerveau (MIC) : il reposerait notamment sur le rôle de métabolites microbiens (acides gras à chaînes courtes, acides biliaires…) qui agiraient localement au niveau de cellules neuroendocrines ou sur le système immunitaire muqueux, ou à distance en passant dans la circulation systémique, voire en franchissant la barrière hématoencéphalique.
Il a notamment été décrit des troubles du développement neuronal chez la souris axénique ( germ free ). Ce processus pourrait impliquer la microglie (macrophages du tissu cérébral) dont la maturation, nécessaire au développement et à l’homéostasie locale, a été décrite comme promue par les acides gras à chaînes courtes. L’indole, un dérivé du tryptophane produit par le microbiote, pourrait, lui, moduler la neuro-inflammation médiée par les astrocytes.
Réputés conservateurs, les médecins se sont souvent opposés aux réformes engagées par les différents ministres de la Santé. Jusqu’à obtenir parfois le retrait de mesures programmées comme la fin de la liberté d’installation ou le tiers payant obligatoire. Ces résistances ont toutefois seulement ralenti le processus, et le système de santé a profondément évolué ces dernières décennies.
Manifestation à Paris le 15 mars 2015 contre la loi Touraine GARO/PHANIE
Des « Gaulois réfractaires au changement ». Voici comment, à la fin de l’été, Emmanuel Macron a décrit les Français et leur tendance – supposée ou réelle – à s’opposer à toute tentative de réforme. Trois semaines plus tard, le président de la République présentait en grande pompe la grande refonte du système de santé de son quinquennat baptisée “Ma santé 2022”.
Par Charles Delouche— «Selon la personne au bout du fil, tu peux te retrouver à dormir dans un “cinq-étoiles” ou à la décharge.»Photo Nolwenn Brod pour Libération
Alors que la Fondation Abbé-Pierre publie son rapport annuel sur le mal-logement, «Libération» a recueilli le témoignage d’un ancien détenu devenu SDF à sa sortie de prison.
Du paradoxe des politiques publiques. L’Etat dépense beaucoup d’argent dans les dispositifs d’hébergement d’urgence des personnes sans domicile fixe et leur réinsertion. Et la puissance publique crée elle-même des sans-abri en ne prévoyant pas de solutions de logement adaptées en faveur des personnes sortant de ses institutions : celles qui quittent la prison, l’hôpital psychiatrique, ou encore celles qui perdent le bénéfice de l’aide sociale à l’enfance une fois majeures. C’est ce paradoxe que pointe la Fondation Abbé-Pierre dans son rapport annuel sur le mal-logement, publié ce vendredi. Elle reproche aux pouvoirs publics de contribuer à la vulnérabilité des personnes fragiles. Libération a rencontré un ex-détenu, qui a connu l’épreuve de la rue à sa sortie de prison.