Olivier Michelet expose quelques-unes de ses créations à l’occasion de l’exposition collective de fin d’année à la Galerie du Boulevard.
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La maladie psychique n’empêche pas une vie créative. Exemple avec le Mellois Olivier Michelet, à la fois schizophrène et artiste.
Docteur Olive ou l’Œil polyglotte, deux noms pour une seule personne, Olivier Michelet. Artiste peintre déclaré depuis peu à la Maison des artistes, il est aussi malade. Touché par un mal qui effraie bien souvent l’entourage, la schizophrénie. « J’ai été diagnostiqué à l’âge de 19 ans à la suite d’une série de symptômes dont des hallucinations auditives. Il peut se glisser un peu de paranoïa aussi. Ça fait peur aux autres, mais c’est surtout dur à vivre pour le malade. » Une maladie handicapante car elle peut compliquer la relation aux autres. Si le vivre ensemble devient parfois chaotique, la maladie n’atteint pas les facultés intellectuelles. « Je suis passé par plusieurs structures psy. C’est un psychiatre qui peut poser le diagnostic. Tu peux faire des crises de bouffées délirantes. » Un délire qui n’a rien d’euphorique et qui s’accompagne d’une grande souffrance.
Aujourd’hui, Olivier Michelet vit avec un traitement neuroleptique. Une chimie au quotidien qui permet de vivre avec la maladie. « Je n’ai jamais essayé d’interrompre le traitement, même si une fois qu’on va bien c’est tentant d’arrêter, je sais que les symptômes reviendraient aussitôt. » Après un séjour dans un centre de Bordeaux, Olivier Michelet vit aujourd’hui chez ses parents. « Les médicaments me permettent d’avoir une vie normale, sauf que je ne peux pas avoir un travail salarié trop contraignant avec des horaires stricts. Il me faut une vie tranquille, donc plutôt en zone rurale, et assez libre pour éviter trop de stress. »