Ne plus faire d’enfants pour sauver la planète, submergée par la surconsommation d’une population galopante ? Longtemps taboue, la question de la dénatalité, réactualisée par l’impératif écologique, reprend du sens.
L e j e u d i 1 7 j a n v i e r 2 0 1 9 A u d i t o r i u m d u C e n t r e H o s p i t a l i e r G é r a r d M a r c h a n t
La contention mécanique, mesure de restriction des libertés régulièrement utilisée en psychiatrie, fait
aujourd’hui l’objet de rapports et recommandations dénonçant sa pratique. Sur le plan international, une
assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies en 1991 appuyait la nécessité d’un meilleur
encadrement pour en diminuer le recours et le Conseil de l’Europe énonçait en 2004 le « principe de la
restriction minimale ». En France pourtant, il faut attendre les rapports du député Denys Robiliard en 2013 et
du Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté pour alerter sur sa pratique en psychiatrie, qualifiant
la chambre d’isolement et la contention physique comme « attentatoires aux libertés », souligner leurs
disparités selon les établissements et recommander la constitution d’un registre administratif.
L’économie comportementale (ou nudge) est à la mode. Comment expliquer son succès? Peut-on attendre qu’elle révolutionne aussi bien la recherche en économie que les politiques publiques? Ses premiers usages par les gouvernements tendent à tempérer l’optimisme.
L’économie comportementale a le vent en poupe. Ses promoteurs la présentent d’abord comme une « révolution scientifique » visant à substituer à la figure de l’homo oeconomicus animé par une rationalité parfaite, celle, plus réaliste, de l’homme de la rue dont les nombreux « biais de rationalité » pourraient être mis au jour grâce à des expériences de laboratoire. Cinq des quinze derniers Prix Nobel d’économie se reconnaissent dans ce courant de recherche (Daniel Kahneman en 2002, Peter A. Diamond en 2010, Alvin E. Roth en 2012, Robert J. Shiller en 2013 et Richard Thaler en 2017). La part des articles d’économie comportementale dans les quatre principales revues généralistes d’économie (American Economic Review, Quarterly Journal of Economics, Journal of Political Economy et Review of Economic Studies) a crû de 8,5 % dans les années 1990 à 15 % au début des années 2010.
Mais cette vogue de l’économie comportementale ne s’est pas limitée au domaine académique. Ces savoirs s’étalent depuis le début des années 2010 sur les pages centrales de nombreux journaux à destination du grand public. Un nombre important d’États (Royaume-Uni, États-Unis, Canada, Pays-Bas, Danemark, Chili, Qatar, Arabie Saoudite…) et d’organisations internationales (ONU, OMS, OCDE) se sont dotés depuis le début des années 2010 de « nudge units » ou de « behavioral insights teams » qui entendent mobiliser ces savoirs pour transformer l’action publique. Celles-ci travaillent d’ailleurs de concert, se rencontrant régulièrement et cherchant à constituer des réseaux d’échange de « bonnes pratiques ». Prix Nobel d’Économie en 2017, Richard Thaler exprime remarquablement cette convergence entre une diffusion académique (reconnaissance par les pairs) et politique (il fut conseiller de la nudge unitbritannique à partir de 2010).
Une Afro-Américaine, adoptée bébé, a réalisé plusieurs tests pour connaître ses racines. Ses origines africaines sont passées de 2 % à 27 % puis à 45 % ; des résultats qui interrogent la fiabilité de ces méthodes en vogue.
Par Arnaud LeparmentierPublié le 27 novembre 2018
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Lecture 4 min. LETTRE DE NEW YORK
C’est une histoire comme sait les raconter le New York Times. Une anecdote presque, qui pose des questions existentielles – qu’est-ce qu’être Noir, qu’est-ce qu’être parents ? – sans doute mieux que ne feraient les meilleurs experts. Ainsi, le quotidien new-yorkais, relate-t-il, sous la plume de Ruth Padawer, l’aventure d’une habitante de Philadelphie (Pennsylvanie), âgée de 65 ans : « Sigrid Johnson était Noire. Un test ADN a dit qu’elle ne l’était pas. » Bigre.
Claque de fin pour les violences éducatives ordinaires ? Ce jeudi 29 novembre à l’Assemblée, les députés devront se prononcer sur une proposition de loi qui prévoit l’interdiction des châtiments corporels, des brimades, des humiliations verbales et psychologiques envers les enfants. Fessée, gifle etc ne devraient plus avoir droit de cité au sein du domicile familial. C’est en tout cas ce qu’espère Maud Petit, députée Modem du Val-de-Marne, à l’origine de la proposition de loi. « Au-delà de l’éducation, c’est une histoire de droit », souligne-t-elle. En l’occurrence de droit de l’enfant.
Des projets de télémédecine se développent entre des hôpitaux et des lieux de détention. Outre le fait que ces consultations à distance évitent les « extractions » de détenus, coûteuses, risquées et mal vécues, elles améliorent leur accès aux soins. Les infirmiers y participent activement. Article initialement paru dans le n°28 d'ActuSoins Magazine (mars 2018).
Par Eric Favereau— Dans le service de soins palliatifs de l’hôpital de Saint-Malo.Photo Fabrice Picard. Vu
Introduit par la loi Claeys-Leonetti de 2016, ce droit visant à éviter la souffrance des patients n’ayant plus de perspectives de guérison reste sous-utilisé, montre un rapport publié mercredi. Nombre de soignants y voient en effet un début d’euthanasie.
Une histoire comme il en arrive parfois. Une femme de 92 ans, atteinte d’un cancer. Sa chimio ne donne plus de résultats, un traitement de confort est décidé. La patiente a dit récemment qu’elle voulait mourir chez elle et ne plus avoir de traitement. «Maintenant, c’est le moment», a-t-elle précisé à son médecin généraliste, qui décide de lui prescrire «une sédation profonde et continue jusqu’au décès»,comme le lui permet la loi Claeys-Leonetti de février 2016. Cela porte un sigle impossible - une SPCJD - mais c’est la grande innovation de cette loi : endormir jusqu’au décès. «Les proches de la patiente étaient présents. Elle est morte quarante-huit heures après», raconte cette médecin, qui reconnaît néanmoins que ce n’est pas simple et qu’elle doit, en général, «se débrouiller». Il n’empêche, la praticienne a pu donner suite au souhait de sa patiente.
Vendredi 22 mars 2019 de 18:00 à 21:30 Samedi 23 mars 2019 de 08:30 à 18:00
Lieu : École des Mines de Paris 60 bd Saint Michel, Paris 6e
La santé est, plus que jamais, la grande question de notre quotidien. Quoi de neuf du côté des maladies et de leur traitement ? Beaucoup de mutations dans le système de santé : télémédecine, télé-expertise, dispositifs de soins et de recherche repoussent les limites actuelles de la pensée avec l’usage du numérique. Les relations entre les différentes catégories de professionnels se reconfigurent et leurs identités professionnelles connaissent des transformations.
Quoi de neuf pour les patients et pour leurs familles face au renouvellement des modes de prise en charge et d’hospitalisation ? L’accès élargi aux connaissances médicales leur permettra-t-il de se faire davantage acteurs de leur parcours dont la médecine, de son côté, souhaite rassembler et gérer les données ?
Entre le « Black Friday », les soldes et les multiples opérations promotionnelles, nous sommes entourés de signaux nous poussant à l’achat. Métaphysique des soldes, avec Thomas Schauder, professeur de philosophie.
Publié le 28 novembre 2018
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Chronique Phil’d’actu, par Thomas Schauder. En 1714, Leibniz écrit dans les Principes de la Nature et de la Grâce : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Car le rien est plus simple et plus facile que quelque chose.» On pourrait penser que ce problème métaphysique est purement abstrait. Qu’il est très éloigné de la vie « réelle » des gens, davantage préoccupés par l’augmentation du prix du gazole que par la philosophie.
On aurait tort. Ne vous êtes-vous jamais demandé, alors que vous supprimiez les spams de votre boîte e-mail ou que vous erriez dans les rayons d’un grand magasin, l’esprit engourdi par la musique répétitive et les couleurs criardes, quelle était la raison de tout cet étalage de biens matériels ? Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi existe-t-il un « support pour lunettes en bois de rose »plutôt que… rien ?
La liberté est-elle le pouvoir de choisir ?
Je me souviens de la première fois où je me suis posé cette question. C’était dans mon supermarché, au rayon moutardes. Je suis resté paralysé par la difficulté de choisir. Car, finalement, qu’est-ce qui différencie vraiment telle marque plutôt que telle autre ? Quel critère permettrait d’être sûr et certain de ne pas passer à côté de « la » moutarde, celle qui changera votre expérience gustative irrémédiablement ? C’est alors que la question s’est posée : pourquoi y a-t-il cinq, dix, quinze marques de moutarde différentes ? Est-ce cela la liberté : le pouvoir de choisir sa moutarde au lieu de subir la dictature de la moutarde unique ?
DÉBAT Les points de vue d’Anne Salmon, membre de l’Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques) et vice-présidente de la Commission des usagers de l’hôpital Pinel à Amiens, et de Léa, mère d’un garçon schizophrène.
Des professionnels de l’hôpital Pinel, à Amiens, manifestent pour plus de moyens dans les soins aux malades en psychiatrie, le 3 novembre 2018. / Fred Douchet/Le Courrier Picard/MaxPPP
■ « Des chambres sur-occupées et des médecins usés »
Anne
Membre de l’Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques) et vice-présidente de la Commission des usagers de l’hôpital Pinel à Amiens
« Cette crise est aiguë à l’hôpital Pinel d’Amiens. En juin, une unité d’hospitalisation y a été fermée. C’était le 4e en quatre ans. En quelques années, cet hôpital a perdu un tiers de ses lits. Résultat, les chambres sont souvent suroccupées. On met 3 patients dans des chambres de 2, ce qui ne facilite pas le repose et des prises en charge sereines. À cause de ce manque de moyens mais aussi faute d’un véritable projet médical, les psychiatres s’usent et finissent par s’en aller, le plus souvent sans être remplacés (1).
Comment écrire la mémoire familiale et à travers elle celle des juifs en Europe et en France ? Ecrire sur ce monde disparu : le Yiddishland de l'empire tsariste ? Comment écrire avec force l'amour d'un petit-fils ? Avec Robert Badinter, ancien garde des Sceaux, pour "Idiss" (Fayard, 2018).
Après une vie de barreau et de chancellerie, Robert Badinter a mis de côté ses sujets de prédilection, le travail et la loi, les prisons, l’abolition, l’indépendance de la justice, le sens de la peine… pour en revenir aux origines d’une vie, à l’enfance, la sienne, marquée par la figure de sa grand-mère maternelle : Idiss , titre de ce livre témoignage qui parait chez Fayard.
Témoigner comme une dette dont on s’acquitte envers ceux qui nous ont précédés… Témoigner aussi pour se souvenir et pour transmettre l’histoire d’un monde disparu.
Je suis retourné en ces lieux déserts où il n'y avait plus de juifs, plus de synagogues (...) C'est un monde qui a été délibérément assassiné. Robert Badinter sur sa visite en Bessarabie, la région de sa grand-mère.