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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 23 novembre 2018

L'amour sans réciprocité

Par Elisabeth de Fontenay, philosophe et écrivain — 
Il n'existe que 60 unités en France, créées dans le cadre du 3e plan autisme (2013-2017), qui associent Education nationale et secteur médico-social
Il n'existe que 60 unités en France, créées dans le cadre du 3e plan autisme (2013-2017), qui associent Education nationale et secteur médico-social Photo ERIC CABANIS. AFP



Quand il n'y a plus d'espace pour la parole avec un enfant autiste, seule la tendresse résiste. Une tribune de la philosophe Elisabeth de Fontenay.

Première conférence sur la psychothérapie institutionnelle

Le 24/11/2018

Samedi 24 novembre, l'Association les Jeunes Handicapés (AJH) organise sa première matinée de conférence sur le thème de la psychothérapie institutionnelle au gymnase du foyer de vie Saint-Médard de Lahage : «La vie en institution n'est pas un long fleuve tranquille». Cette matinée de travail, principalement composée de témoignages des équipes de terrain, sera aussi l'occasion de recevoir Pierre Delion, professeur de psychiatrie, psychanalyste et pédopsychiatre qui interviendra afin de transmettre son savoir de praticien autour du soin institutionnel. «La psychothérapie institutionnelle est une approche humaniste (...).


Une pierre de plus dans le jardin du paiement à l’acte et de l’exercice isolé

Univadis
  • F.H.
  •   
En marge de l'annonce de la « stratégie de transformation de notre système de santé » évoquée une première fois en février 2018 par le Premier ministre, Édouard Philippe, le directeur de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), Jean-Marc Aubert, s'était vu confier l'animation d'une task force dédiée au financement du système de santé et à la rémunération des professionnels.

Il a présenté ces jours-ci, sans encore les publier officiellement, ses premières conclusions aux commanditaires du rapport.
Réduire drastiquement le paiement à l'acte

Selon les échos qui ont pu filtrer dans la presse professionnelle, le document fixe pour objectif de réduire drastiquement, d'ici 2022, la part de financement à l'activité dans tous les secteurs pour y développer des modes de rémunération mixte (forfait/activité), avec pour objectif (affiché…) d'améliorer la qualité des soins.


Niort : la grève se poursuit à l'hôpital, 93ème jour de conflit

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Par EG  Publié le 21/11/2018

Les grévistes de l'hôpital de Niort dénoncent le manque de moyens. / © D. Laveau, France 3 Poitou-Charentes
Les grévistes de l'hôpital de Niort dénoncent le manque de moyens. / © D. Laveau, France 3 Poitou-Charent

Les grévistes qui campaient devant l'hôpital de Niort depuis le 11 septembre, ont démonté leur village revendicatif mais ils continuent leur combat. Ils demandent plus de moyens humains. 


Ils lèvent le camp mais ne déposent pas les armes. Tout juste concèdent-ils "une petite trève", avant "d'autres actions ailleurs".

Ce mercredi, les personnels en grève depuis 93 jours ont démonté le village revendicatif installé devant l'entrée de l'établissement depuis septembre ; mais ils ont voté la poursuite du mouvement en assemblée générale. 



Le Cesame, première haut-rhinoise en matière de soins en psychiatrie

M+, l'info de Mulhouse | Webzine officiel de la Ville de Mulhouse

par   21 novembre 2018

Destiné aux personnes présentant des velléités suicidaires ou en état d’angoisse, le Centre de santé mentale (Cesame) a ouvert ses portes à l’hôpital du Hasenrain. Une structure unique dans le Haut-Rhin, fruit d’une collaboration étroite entre le GHR Mulhouse et le CH de Rouffach.
Et une étape de plus en matière de soins en psychiatrie. Le Cesame, comprenez Centre de santé mentale de l’agglomération mulhousienne, a ouvert ses portes au premier étage du Pavillon 3 à l’hôpital du Hasenrain. Unique dans le Haut-Rhin et fruit d’une étroite collaboration entre le GHR de Mulhouse Sud-Alsace et le CH de Rouffach, le Cesame propose une avancée significative en matière de « prise en charge des patients qui présentent des velléités suicidaires en proposant notamment un guichet unique, accessible 24h/24 », commente le Dr Philippe Greth, chef du Pôle psychiatrie au GRH Mulhouse.
Marc-Antoine Vallori
Le Dr Philippe Greth, chef du Pôle psychiatrie au GRH Mulhouse.


« Confidences d’astronautes » : les « cobayes de l’espace » racontent la vie là-haut

Une douzaine de spationautes racontent les troubles physiques et psychiques d’un séjour dans l’espace.
Par Antoine Flandrin Publié le 22 novembre 2018

Temps de
Lecture 4 min.    Un astronaute en sortie extravéhiculaire.

Un astronaute en sortie extravéhiculaire. NASA / COCOTTES MINUTE PRODUCTION
France 5, jeudi 22 novembre à 20 h 55, documentaire
L’excentrique milliardaire américain Elon Musk rêve d’installer d’ici à 2024 une colonie humaine sur Mars pour sauver l’humanité. Rares sont ceux qui le prennent au sérieux : celui-ci reste évasif lorsqu’on lui demande comment son équipage s’approvisionnera en oxygène, en nourriture, et comment il protégera des radiations cosmiques. Plus réaliste, l’ancien spationaute français Jean-François Clervoy prévoit, pour sa part, que l’homme aura marché sur Mars avant 2050. D’ici là, la médecine spatiale devra relever de nombreux défis. Au premier chef, il s’agira de s’assurer que l’organisme humain peut encaisser un voyage vers une destination si lointaine, la distance moyenne vers Mars étant de 76 millions de kilomètres.

Mutations du travail : les maisons de santé inventent la médecine collaborative








Depuis leur création en 2007, ces lieux, qui regroupent plusieurs disciplines, prodiguent des soins d’une nouvelle manière.
Par Anne Chemin Publié le 23 novembre 2018

Temps de
Lecture 2 min.
    C’est une avancée encore discrète mais elle pourrait un jour fragiliser l’exercice solitaire de la médecine libérale : depuis leur création, en 2007, les « maisons de santé » inventent, dans les territoires, une nouvelle manière de prodiguer des soins. Ces lieux, qui regroupent des généralistes, des infirmiers, des kinésithérapeutes et des sages-femmes, conçoivent leur travail de manière collective, horizontale et pluriprofessionnelle – trois adjectifs qui ne sont pas, tant s’en faut, au cœur de la tradition libérale à la française…

Un psychiatre dénonce le retour de «l’asile»

Le Quotidien

ÉLISABETH FLEURY   
24 octobre 2018 

En entrevue au Soleil, le Dr Hubert Wallot a rappelé qu’au cours des dernières années, des hôpitaux généraux ont vu disparaître progressivement leurs départements de psychiatrie. C’est le cas de l’Hôtel-Dieu de Québec et des hôpitaux Saint-François-d’Assise, Jeffery-Hale et Enfant-Jésus, qui n’ont plus de lits courte durée en psychiatrie. Un peu plus de la moitié des lits (24 sur 44) de l’Enfant-Jésus ont été transférés — temporairement, nous dit le CIUSSS — à l’Institut universitaire de santé mentale de Québec (IUSMQ), l’ancien asile Saint-Michel-Archange (devenu Robert-Giffard par la suite). Les 20 autres, comme ceux de l’Hôtel-Dieu, de Saint-François-d’Assise et du Jeffery Hale, ont été coupés.
On a également appris la semaine dernière que l’urgence psychiatrique de l’Hôpital du Saint-Sacrement fermera ses portes en novembre, et que la quarantaine de lits en psychiatrie de l’établissement du chemin Sainte-Foy disparaîtront dans la prochaine année. Le CIUSSS de la Capitale-Nationale veut conserver seulement deux urgences psychiatriques, l’une à l’ouest, au CHUL, et l’autre à l’est, à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus

« After My Death » : quand le suicide d’une ado ouvre un gouffre

Entre réalisme et onirisme, le film de Kim Ui-seok évoque le malaise de la société coréenne ultracompétitive.
Par Mathieu Macheret Publié le 21 novembre 2018

Temps deLecture 5 min.     Jeon Yeo-bin (dans le rôle de Young-hee) et Jeon So-nee (Kyung-min) dans « After My Death », de Kim Ui-seok.
Jeon Yeo-bin (dans le rôle de Young-hee) et Jeon So-nee (Kyung-min) dans « After My Death », de Kim Ui-seok. LES BOOKMAKERS / CAPRICCI FILMS
L’avis du « Monde » – à voir
Tel qu’il nous arrive sur les écrans français, le ­cinéma sud-coréen fait souvent preuve d’une férocité mordante, d’une noirceur certaine et d’une propension à l’excès, qui secouent régulièrement le flux des sorties. After My Death, premier long-métrage de Kim Ui-seok, réalisateur débutant qui fut d’abord assistant du survolté Na Hong-jin sur The Strangers (2016), mémorable polar fantastique, fait partie de ces films incisifs, travaillés par toutes sortes d’énergies, donnant à l’arrivée un objet irrégulier mais passionnant, récompensé par deux prix (meilleur film et meilleure actrice pour Jeon Yeo-bin, sa jeune interprète d’une sidérante intensité de jeu) au Festival de Busan.
En Corée du Sud, le suicide des adolescents atteint un taux deux fois plus élevé que la moyenne mondiale
After My Death s’empare d’un sujet grave, le suicide des adolescents, dans un pays où le phénomène atteint un taux deux fois plus élevé que la moyenne mondiale. Kim Ui-seok ne s’en tient pas au constat mais ausculte à travers ce fléau le malaise plus complexe d’une société coréenne hyperconcurrentielle, cynique et brutale, suscitant chez certains, notamment les plus jeunes, une pulsion de mort et des bouffées de nihilisme, qui ne sont jamais que le reflet déformé de sa propre dureté.

Parentologie : les parennials ou la (trop) bonne éducation

Notre chroniqueur s’intéresse à cette nouvelle génération de parents qui semble avoir trouvé dans la technologie la martingale leur assurant une éducation réussie. Raté.
Par Nicolas Santolaria Publié le 24 novembre 2018

Temps de
Lecture 4 min.    

LASSE RUSSE
Pour des raisons qui seraient trop longues à exposer ici, j’ai eu mes deux enfants assez tard. Enfin, quand je dis « j’ai eu », il s’agit là d’une formule de style, car, en réalité, le plus grand mérite en revient bien entendu à ma femme. Toujours est-il qu’au moment de la naissance de notre premier fils, mon épouse avait 38 ans et moi 39, ce qui ­faisait déjà de nous de vieux parents, entourés de jeunes couples procréateurs. Selon une étude publiée par l’Insee en mars 2017, l’âge moyen du premier enfant en France pour une femme était de 28,5 ans en 2015. Faites un petit calcul et vous verrez : pendant que je me dirige lentement vers des problèmes d’arthrose, les millennials, eux, arrivent fringants à l’âge de la parentalité. Aux Etats-Unis, plus d’un million de femmes nées entre 1981 et 1996 deviennent mère chaque année (source : Pew Research Center). En 2016, elles étaient déjà à l’origine de 82 % des naissances.
Comme la mystique veut que les millennials ne fassent rien comme tout le monde, il a donc fallu donner un nom pour distinguer cette génération de parents avant-gardistes de celle qui l’avait poussivement précédée : le journaliste américain Bruce Feiler inventa alors le terme de « parennials », contraction de « parents » et de « millennials ». En tant que membre ­ronchon de la génération X, cette tendance à dégainer systématiquement des acronymes pour évoquer la modernité m’agace au plus haut point. Les « parennials » ? Et pourquoi pas les « bébénnials », tant qu’à y être, histoire de bien signifier que leurs enfants aussi sont différents !

13 Novembre, ce que la recherche nous apprend : l’émission en replay

Les Jours

Replay. Trois ans jour pour jour après les attentats de Paris, revivez l’émission live des « Jours ».

Après les attentats du 13 novembre 2015, il y eut ce curieux débat politique : chercher à comprendre, était-ce excuser ? Le monde de la recherche ne s’est pas posé la question. Les projets se sont au contraire multipliés, créant un sursaut inédit, tous champs disciplinaires confondus, pour tenter de comprendre les effets du terrorisme sur notre société.
Pour ce live vidéo des Jours spécial « 13 Novembre », Florent Peiffer, de YouBLive, et Charlotte Rotman des Jours reçoivent ces chercheurs qui tentent de mesurer l’incommensurable : le souffle de la terreur. 

«Si vous n'étiez pas obligé d'aller travailler, vous iriez quand même ?»


19.11.18
Docu.
Si vous êtes nostalgique de la proposition de revenu universel mise en avant par Benoît Hamon lors de la dernière présidentielle, le documentaire interactif«Gagner sa vie» de Margaux Missika et Yuval Orr est fait pour vous.

Histoire de la psychanalyse Elisabeth Roudinesco (GHSS-Université Paris VII)



Département d'Histoire
Ecole normale supérieure

Pour le séminaire de l’année 2019, j’étudierai l’état des lieux de la psychanalyse dans le monde d’aujourd’hui : institutions, formation des praticiens (hommes et femmes et origines sociales). Je montrerai comment cette discipline, qui a dominé toutes les approches psychiques du XXsiècle, en imprégnant toutes les cultures, est perçue au sein des sociétés occidentales (où elle s’est massivement implantée) et dans les pays non occidentaux. Pourquoi est-elle aujourd’hui en régression et appréhendée de façon négative ?

Pourquoi le suicide est la première cause de mortalité des enfants japonais

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PARJohann Fleuri 
- 19/11/18


Des lycéens japonais lors de leur cérémonie de remise de diplôme, en 2011. (Toshifumi Kitamura/AFP)

Si le taux de suicides du Japon est plutôt à la baisse, il reste la première cause de mortalité des 10-19 ans. En 2017, le nombre d'enfants à avoir commis l'acte a atteint un pic inédit depuis 1986.
"Ma fille de 13 ans, Rima, s'est jetée sous un train, il y a deux ans." Le visage de ce père de famille, originaire de la préfecture d'Aomori dans le nord du Japon, est tordu par la douleur. La mâchoire crispée, Gô Kasai, 40 ans, tente de poursuivre son récit : "J'ai compris, après sa mort, qu'elle avait souffert d'ijime en découvrant des messages dans son téléphone portable". L'ijime est un phénomène répandu dans la société japonaise, en particulier dans les écoles. Il prend la forme d'une série d'actes humiliants opérés vis à vis de ceux qui sont différents du groupe. En d'autres mots, c'est un bizutage, une sorte de harcèlement extrême. Une loi du plus fort dans la cour de récré autant qu'une souffrance psychologique taboue que l'on tait.

Un coffre-fort numérique pour les patients les plus vulnérables

| 22.11.2018


Afin de faciliter l’accès aux droits et aux soins des patients les plus vulnérables, l’AP-HP expérimente, depuis le 5 novembre, un coffre-fort numérique soit une plateforme de stockage de papiers et de documents administratifs. Déployé d’abord au sein de l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière, qui héberge deux permanences d’accès aux soins de santé (PASS) et regroupe une soixantaine d’assistants sociaux, le dispositif devrait être mis à la disposition de 35 000 patients dans les 39 hôpitaux de l’AP-HP sur trois ans.

Google s’apprête à créer un assistant basé sur l’intelligence artificielle pour les médecins

Univadis
Mary Corcoran   19 nov. 2018

Le géant technologique Google s’apprête à créer un nouvel assistant utilisant l’intelligence artificielle (IA) destiné aux cliniciens. 

Le projet s’appuie sur le succès d’une application mobile développée pour les médecins et les infirmiers au Royaume-Uni intitulée Streams, laquelle est utilisée pour aider les cliniciens à mieux identifier et traiter l’insuffisance rénale aiguë. L’application intègre différents types de données et de résultats de tests provenant de divers systèmes informatiques existants utilisés par les hôpitaux de sorte que les informations médicales importantes, comme les résultats de laboratoire, puissent être accessibles en un seul endroit. Elle permet d’une part aux cliniciens de consulter instantanément les signes vitaux des patients et d’enregistrer ces observations directement dans l’application et permet d’autre part à des cliniciens exerçant dans des hôpitaux partenaires d’aider à identifier des problèmes graves. 


Recours aux urgences : prédire le risque avec l'intelligence artificielle

| 22.11.2018


Comment mieux réguler le passage aux urgences ? L'intelligence artificielle (IA) pourrait permettre de mieux anticiper le risque d'hospitalisations non programmées d'un patient donné en fonction de ses caractéristiques, via l'utilisation en routine d'outils prédictifs performants, suggère une étude britannique dans « PLOS Medicine ».

jeudi 22 novembre 2018

Soirée d'écoute "Moi, Sigmund Freud" en public au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme à Paris

LE 28 NOVEMBRE DE 19H30 À 21H30


Venez découvrir ou re-découvrir Freud, le temps d'une soirée d'écoute de la série-documentaire "Moi, Sigmund Freud" le 28 novembre à 19h30 dans l'Auditorium du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris

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. Crédits : .

Entrée libre sur réservation / Inscription sur auditeurfc@radiofrance.com ou au 01 56 40 10 57
A l’occasion de l’exposition « Sigmund Freud. Du regard à l’écoute », France Culture s'associe avec le mahJ et vous propose de découvrir  la série-documentaire « Moi, Sigmund Freud ».

Qui est vraiment Sigmund Freud ?

Partez à la rencontre d’un Freud inédit, qui rêve tout haut, écrit beaucoup, prend de la cocaïne, cultive la compagnie des femmes d'esprit et affronte les ténèbres. Un Freud à la première personne. 

mercredi 21 novembre 2018

FAITES ENTRER LA PRÉFÈTE

Par Claire Devarrieux — 

A quel moment les «proviseures» se sont-elles affranchies des académiciens ? Dans son dernier ouvrage, «Le ministre est enceinte», le linguiste Bernard Cerquiglini retrace avec humour et brio le difficile parcours de la féminisation des noms de métiers.

Au premier plan, Simone de Beauvoir et Yvette Roudy et, entre les deux, Ségolène Royal, à l’Elysée, le 8 mars 1983, pour la Journée internationale des femmes.

Au premier plan, Simone de Beauvoir et Yvette Roudy et, entre les deux, Ségolène Royal, à l’Elysée, le 8 mars 1983, pour la Journée internationale des femmes. Photo Thierry Campion. Gamma



Si Margaret Thatcher était Premier ministre, il va de soi aujourd’hui pour toute la presse, y compris le Figaro, que Theresa May est la Première ministre britannique. De la même manière, le compte Twitter de certaines préfectures affiche le profil «préfète de la Charente» ou «préfète de la Seine-Maritime», on en recense comme ça une douzaine, autant qu’il y a de femmes à occuper cette fonction. Comment en est-on arrivé là, à un vocabulaire qui ne pose (presque) plus de problème à personne ? Bernard Cerquiglini le raconte dans Le ministre est enceinte, sous-titré «ou la grande querelle de la féminisation des noms», un ouvrage à la fois savant - l’auteur est linguiste - et drôle, riche des qualités de pédagogie et d’ouverture mises en œuvre dans les ouvrages précédents, comme Enrichissez-vous : parlez francophone ! (Larousse, 2016). La langue française, écrit Cerquiglini, «a connu un des changements les plus rapides et les plus étendus de son histoire», mais cela ne pouvait pas aller sans heurt, dans un pays où l’orthographe est sacrée, et les néologismes, des blasphèmes. «Il en est ainsi : l’attachement à la langue française est si fort et communément partagé que toute innovation langagière incommode.» A fortiori lorsqu’il s’agit de faire coïncider le genre d’un nom de métier avec celui de la personne qui l’exerce.