Dans une sélection stimulante, la foire internationale dédiée à la photographie présente 100 artistes femmes pour (re)découvrir toutes les autres, et innove avec Curiosa, nouvel écrin consacré au corps. Repérage et focus sur trois d’entre elles.
Dans «Bouzbir», quartier de Casablanca réservé à la prostitution pour l’armée française, Fatima Mazmouz recompose des cartes postales d’époque avec des photos d’utérus malades pour dénoncer l’exploitation coloniale. Photo Fatima Mazmouz. Courtesy Galerie 127
Cherchez les femmes, pardieu, vous les trouverez… C’est avec cet esprit que s’est ouvert jeudi Paris Photo, la foire internationale de la photographie au Grand Palais. Sur l’affiche, le sex-appeal d’une femme noire devant l’objectif queer de l’Américaine Mickalene Thomas affirme un glamour black power et féministe. Alors que le magazine spécialisé Fisheye avait lancé, en 2017, un manifeste dénonçant la sous-exposition des femmes photographes, le plus grand salon international dédié à la photo montre, pour sa 22e édition, que les femmes photographes sont partout : aux murs des 168 galeries, chez les 31 éditeurs, dans le nouveau secteur Curiosa - dédié cette année à la photo érotique - et dans les institutions parisiennes. Pas d’invité d’honneur en 2018, mais 100 femmes pointées par un fléchage, une journée de débats et une publication sous la mention «Elles X Paris Photo» à l’initiative conjointe du salon et du ministère de la Culture, engagé sur les questions de parité.