« Nous fabriquons des jeunes honteux de ce qu’ils sont », déplore la pédopsychiatre Catherine Jousselme.
Eduquer pour faire croître et non pour « casser » les vocations. Tel devrait être le centre de nos préoccupations, selon Catherine Jousselme, pédopsychiatre et chef du pôle enseignement-recherche de la Fondation Vallée, institution de soins en pédopsychiatrie située à Gentilly (Val-de-Marne). Au sein d’une société « méprisante par son élitisme », elle s’inquiète de voir monter le stress chez des jeunes dont les passions et compétences n’ont été ni repérées ni cultivées par le système scolaire.
Pour une pédopsychiatre, la procédure Parcoursup, c’est quoi ?
Catherine Jousselme : Parcoursup et admission post-bac (APB), qui l’a précédé, ne diffèrent pas radicalement : des étudiants de plus en plus nombreux à répartir le moins injustement possible, pour que chacun puisse obtenir la formation qu’il souhaite. L’idée est de trouver le moins mauvais des systèmes de sélection. APB utilisait dans certaines filières le tirage au sort : pour moi, c’est choquant et pas du tout égalitaire ! Tirer au sort des choix de vie donne l’impression aux jeunes qu’on joue aux dés, pire à la roulette russe, leur avenir.