Un médecin hospitalier giflé à Naples par la famille d’un patient. Une urgentiste menacée de mort par le père d’un patient qui tente ensuite de l’étrangler. Une équipe de paramédicaux bloquée par un patient armé d’un katana, le sabre japonais des samouraïs…
Ces histoires édifiantes de violences dans des établissements ont conduit l’association des médecins et chirurgiens hospitaliers italiens (Aso) à tirer la sonnette d’alarme et à réclamer la mise en place de mesures de protection. Selon les dernières estimations, 1420 plaintes ont été déposées l’an dernier. Une dizaine d'agressions (violences, incivilités) par jour seraient recensées en moyenne.
C’est l’histoire d’une Tanzanienne de 85 ans, aveugle et qui malgré sa cécité a des visions hallucinatoires riches et stéréotypées, consistant en des images bien définies, claires et organisées. Ce cas clinique, littéralement hallucinant, a été rapporté en mars 2018 dans la revue Clinical Case Reports.
Cette octogénaire, qui a totalement perdu la vue du fait de lésions irréversibles de la rétine causées par un glaucome bilatéral, est admise en psychiatrie pour des troubles du comportement. Elle est irritable et agressive. Son langage est incohérent. Elle s’exprime en criant. Elle déclare être victime de la magie noire et affirme voir des visages humains que personne d’autre ne peut voir. Cela fait 8 mois qu’elle présente un phénomène hallucinatoire visuel qui n’a fait qu’empirer.
« Vision fantôme ». Copie d’écran YouTube
Cela a commencé par des visions d’étranges personnages, géants ou minuscules, grimpant aux murs. Par la suite, elle s’est plainte que ces formes humaines la suivaient partout, qu’elles observaient tous ses faits et gestes, et la menaçaient parfois avec des serpents. Au fur et à mesure de l’aggravation des symptômes, la veille femme devient agitée, dort mal et déprime. Elle refuse même d’aller sous la douche de peur que ces étrangers ne l’observent. Elle n’accepte de se laver qu’en gardant tous ses vêtements. Ses proches remarquent que la vieille femme demande souvent d’aller voir sa mère, pourtant depuis longtemps décédée. Elle a conscience de vivre une situation catastrophique et estime avoir besoin d’aide. Elle se plaint également que son mari invalide, atteint de la maladie d’Alzheimer, et sa sœur complotent et s’adonnent à la magie noire contre elle.
Dans une tribune au « Monde », l’économiste Marie-Anne Valfort estime que l’on ne peut pas opposer ces deux tendances. Il faut les prendre en compte dans leur complémentarité afin de lutter contre la violence terroriste et l’exclusion sociale.
LE MONDE| |
Par Marie-Anne Valfort (Economiste, Ecole d’économie de Paris-université Paris-I-Panthéon-Sorbonne-IZA)
Tribune. Toutes les grandes religions sont traversées par des courants sectaires prônant une lecture littérale et absolutiste des textes sacrés. Dans l’histoire récente de notre pays cependant, comme dans celle de nombreux autres, c’est au sein de l’islam que ces tendances radicales ont pris le plus d’ampleur.
Depuis le 11 septembre 2001, les travaux de recherche se sont multipliés pour identifier les facteurs pouvant amener des individus à perpétrer au nom de l’islam des actes terroristes contre les pays mêmes qui les ont vu grandir.
Paris, France—Quelle place faut-il accorder aux psychotraumatismes dans la genèse et le développement des troubles psychiatriques ? Une étude présentée par le Dr Olivier Fossard (chef du service de psychiatrie, établissement public de santé mentale Montfavet) lors du 12ème congrès Médecine Générale France suggère qu’elle devrait être plus importante que celle qu’on lui accorde aujourd’hui.
En évaluant la proportion de patients psychiatriques tout-venant qui a été exposée à une situation traumatique au cours de sa vie au sein du pôle de soins psychiatriques Avignon Sud Durance (patients hospitalisés temps plein, CATTP, HDJ, CMP et CASP), les Drs Fossars, Lahya et coll. ont constaté que 72 % des patients avaient des antécédents psychotraumatiques.
Par comparaison, il est estimé que 30 % de la population générale a été exposée à un événement potentiellement psycho-traumatique dans sa vie et que 4 % déclenche de la symptomatologie lourde, un chiffre probablement très sous-estimé, selon l’orateur.
Une proposition de loi sur l’interdiction du portable doit être examinée le 29 mai en commission à l’Assemblée. Environ la moitié des collèges, selon une estimation du ministère, ont déjà inscrit l’interdiction au règlement intérieur.
Fini les sonneries en cours, les élèves déconcentrés et les photos qui circulent le soir sur Facebook. Au collège Lucie Faure, dans le 20e arrondissement de Paris, ces tracas ont disparu lorsque la principale de l’établissement a décidé, en septembre 2016, que les téléphones resteraient rangés au fond du sac. « On ne peut pas, selon la loi, interdire aux élèves de venir avec leurs portables », précise la principale. Il fallait donc, jusqu’ici, inscrire l’interdiction d’usage des téléphones dans le règlement intérieur.
Mais une étape supplémentaire devrait être franchie, le 29 mai, avec l’examen en commission à l’Assemblée d’une proposition de loi qui interdit « l’utilisation d’un téléphone mobile dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges », à l’exception de certains lieux prévus dans le règlement. Le texte, qui renvoie à une promesse de campagne du candidat Macron, entérine un principe présent dans le code de l’éducation : le téléphone est interdit pendant les heures d’enseignement, mais aussi sur d’autres temps scolaires, en fonction du règlement (récréation, pause déjeuner…).
La Cour de cassation a rejeté un pourvoi formé par le CH de Montfavet, établissement spécialisé en psychiatrie à Avignon (Vaucluse), contre une ordonnance enjoignant la mainlevée de l'hospitalisation complète d'un patient mis à l'isolement, dans un arrêt rendu le 24 mai (à télécharger ci-dessous). Selon cet arrêt diffusé par l'association Cercle de réflexion et de proposition d'action sur la psychiatrie (CRPA), ce rejet est notamment motivé par les magistrats par l'argument selon lequel l'hôpital n'avait pas qualité à agir car il n'était pas "partie" de la décision d'une mesure de soins psychiatriques, prise en l'occurrence par un préfet.
Jusqu'au 24 juin, la maison du docteur Gachet, un passionné d'art et un spécialiste des problèmes de dépression, accueille l'exposition « Melancholia, art et psychiatrie au XIXe siècle ».
Françoise Dolto avec ses enfants. De gauche à droite : Yvan-Chrysostome (Carlos), Catherine et Grégoire.Photo AFP
Pour Elisabeth Roudinesco, la grande psychanalyste Françoise Dolto mérite bien mieux qu'un documentaire mal fagoté et truffé d'erreurs diffusé sur France 3 ce mercredi pour célébrer les trente ans de sa disparition.
Gardien du temple lacanien depuis près de trente ans, Gérard Miller dirige aujourd’hui la web-télé Le Média tout en vendant des documentaires à des chaînes.
Par Laurent Telo
Le stade de l’adolescence
Gérard Miller suce-t-il encore son pouce ? On va être honnête, on n’a pas osé lui poser cette question essentielle, si, si, essentielle, car sachez qu’en psychanalyse la vérité n’est jamais une et indivisible. La preuve, c’est Philippe Geluck, l’auteur belge qui dessine des chats, qui a vendu la mèche : « Pour les copains, dont je fais partie, Gérard organise des jeux super sympas… Le jeu de l’académie, par exemple. Deux équipes. On attribue un personnage à l’une, et l’autre doit deviner avec des indices ou des mimes. » Pardon ? « Il y a le jeu des sardines aussi. Le cache-cache à l’envers. Si on trouve la personne, on se cache avec elle. Ceux qui ne trouvent pas continuent donc à chercher pendant que les autres gloussent comme des imbéciles entassés – d’où les sardines – dans un placard. Gérard, il a un côté GO du Club Med. »
Attendez… LE Gérard Miller ? La statue magistrale du psychanalyste lacanien, le documentariste raffiné, le chroniqueur médiatique éclairé par les feux brûlants d’une lourde gloire, l’ex-mao toujours à l’avant-garde éclairée du prolétariat insoumis, le cofondateur du Média, la chaîne Web alternative-et-indépendante-qui-n’a-RIEN-à-voir-avec-Mélenchon ? « Oui, oui, a fait Geluck. Il y a deux Gérard : en public, il peut avoir l’air tranchant mais, en privé, c’est le type le plus délicieux et le plus tordant qui soit. »
Après huit jours de grève de la faim, les agents du centre hospitalier du Rouvray à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) ont reçu la visite de Benoît Hamon, ancien candidat à la présidentielle et leader du mouvement Génération-s. Il entend autant que possible porter les revendications des salariés au niveau national.
Les traits sont tirés, les visages creusés, les corps affaiblis. Après huit jours de grève de la faim, les quatre agents de l'hôpital psychiatrique du Rouvray à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) sont métamorphosés et clairement à fleur de peau. Depuis mardi 22 mai 2018, ils ne mangent plus, dernier moyen pour eux de se faire entendre. Ils ont été maintenant rejoints dans leur combat par trois autres salariés.
Podcast inédit |Une mère veut comprendre ce qu’est devenue sa fille, Emma, 15 ans, endoctrinée par les réseaux de l’Etat islamique. Une série documentaire en cinq épisodes qui montre une société démunie face à l’islamisme. Un podcast de Rémi Dybowski-Douat et Laure Marchand pour "Les Pieds sur terre".
Nathalie est chanteuse et gagne modestement sa vie avec sa passion, le folk. Son mari est également musicien. Avec leur deux adolescents, ils vivent à dix minutes de Trappes dans une grande demeure pas très chauffée qui ressemble à la maison bleue de la chanson. Tout se passe pour le mieux dans cette famille un peu bohème mais joyeuse, jusqu’à ce jour de 2014, où Nathalie reçoit un coup de téléphone de Dounia Bouzar, la directrice du CPDSI, le Centre de prévention contre les dérives sectaires. Elle lui apprend qu’Emma, sa fille de 15 ans et demi, fait partie d’un convoi qui doit quitter la France dans les jours qui viennent pour rejoindre l’Etat islamique en Syrie. Il ne reste que peu de temps pour déjouer le piège.
Dans les pays à revenus faibles ou moyens, comme l’Inde, l’accès aux consultations et aux traitements psychiatriques demeure encore limité, non seulement du fait de la « pénurie globale » des psychiatres et des autres professionnels intervenant dans le domaine de la santé mentale, mais aussi en raison de la réticence (voire de la méfiance) des patients à leur égard.
Dans ces régions du monde, la plupart des malades mentaux continuent à rechercher l’aide de « guérisseurs mystiques » (faith healers) et ne comprennent pas toujours l’intérêt de s’adresser à un psychiatre ni de recourir à une approche thérapeutique de type « occidental », basée notamment sur des médicaments psychotropes.
Le député LREM de la 2e circonscription des Hauts-de-Seine, Adrien Taquet, a qualifié d'« illisible » le système de prestations sociales en faveur des personnes handicapées dans un rapport remis lundi au Premier ministre Édouard Philippe et à la secrétaire d'État Sophie Cluzel, dans lequel il préconise « d'attribuer un certain nombre de droits à vie ».
Parmi les 113 propositions de ce rapport réalisé avec Jean-François Serres, membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE) pour « restaurer les conditions de la confiance », le député (LREM) veut notamment « refondre le système de compensation à destination des enfants ».
Dans une tribune au « Monde », l’écrivaine Mara Goyet évoque son père, ancien soixante-huitard aujourd’hui dans un Ehpad. L’occasion, pour elle, de réfléchir à l’avenir des utopies et aux nouveaux combats à mener.
LE MONDE| | Par Mara Goyet (écrivaine et professeure d’histoire-géographie)
Tribune. J’ai longtemps cru que Mai 68 était l’un des événements les plus fondamentaux de notre histoire. Avec Marignan, la prise de la Bastille, la Commune, les deux guerres mondiales et l’élection de François Mitterrand. Tous les dix ans, 1978, 1988, 1998, 2008, ce fut l’occasion de faire un bilan, de voir grandir puis vieillir ses parents. Ce fut aussi le moment d’évaluer sa propre capacité de révolte à l’aune de ce mythe parfois pesant.
Mai 2018. Le constat est amer. C’est à peine si j’arrive à le faire. Je ne parle pas de l’état de l’école, qui a si peu changé et reste si empesée, ni de celui des luttes qui peinent à converger, des révoltes étudiantes dont je ne sais que penser. Plus intimement, je songe à mon père, pour qui Mai 68 fut le haut fait et qui, atteint de la maladie d’Alzheimer, installé dans un Ehpad [établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes], n’aura pas loisir de le commémorer.
« Tu connais la différence entre un étudiant en médecine et un étudiant en prépa ? Demande-leur d'apprendre le bottin par cœur. L'étudiant en prépa te demandera pourquoi ? Celui en médecine, pour quand ? » Cette réplique tout droit sortie du nouveau long-métrage du Dr Thomas Lilti (en salles le 12 septembre) traduit bien la tonalité de la PACES. Reconverti en réalisateur, le Dr Lilti décrit dans « Première Année » le quotidien de deux étudiants en première année commune aux études de santé (PACES) qui souhaitent décrocher leur place en deuxième année de médecine.
30 MAI 2018 — La plupart des objectifs de notre pétition, qui date maintenant d’un peu plus d’un an, sont loin d’être réalisés. En attendant les actions qui s’imposent, nous vous proposons que cette pétition soit un lieu d’informations qui peuvent intéresser chacun. Pour aujourd’hui nous vous communiquons les faits suivants :
Voici une information de la maison de la psychologie concernant l'expérimentation d'ARS concernant les psycho en libéral et les relations avec le public et sa prise en charge...
De la part de la Maison de la Psychologie
Chers adhérents, sympathisants, collègues confrères et amis,
Vous avez du entendre parler du protocole expérimental sur trois ans en vigueur en Haute Garonne et Bouches du Rhône (mais aussi Morbihan et Landes), proposant un remboursement via la CPAM de consultations psychologues pour les 18-60 ans.
Bien que seduisant (car il permet a des professionnels independants, notamment qui demarrent leur activite, d esperer se creer ainsi une patientele/clientele plus facilement) et flatteur (puisqu il reconnait les bienfaits des psychotherapies et distingue les psychologues des autres professions "psy"), et malgre certains objectifs louables (diminution de la prescription medicamenteuse et acces facilite et totalement rembourse pour toutes les categories sociales a un accompagnement psychologique), ce dispositif represente un grand danger pour la profession, en plus de contrevenir a ce qui la fonde en termes d ethique et de pratique.
Sans vouloir se substituer a nos instances syndicales et représentatives qui se mobilisent actuellement sur le sujet, la Maison de la Psychologie, vu la gravite de la situation, a décidé de se positionner et de vous en informer. car il s agit ici aussi, et avant tout, de la protection de l usager d une part et de la promotion des psychologues d autre part (les deux objectifs principaux de notre association), et que ce dispositif est non seulement a l'expérimentation dans deux départements ou elle y a une antenne, mais que ses propres activités (service d orientation, pôles d intervention) en sont déjà négativement impactées.