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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 27 février 2018

Baclofène : pour le Conseil d’Etat, un verre à moitié plein ?

Par Eric Favereau — 

Au départ, le baclofène est prescrit comme relaxant musculaire.
Au départ, le baclofène est prescrit 
comme relaxant musculaire. 
Photo Garo. Phanie


Alors que de grands alcooliques se disent sauvés par ce médicament, la question des effets secondaires à haute dose inquiète les autorités sanitaires. Une décision est attendue dans les prochains jours.

Le baclofène est vraiment unique. Au point que l’aventure autour de ce médicament, hier utilisé comme myorelaxant puis massivement détourné pour soigner l’alcoolisme, se poursuit depuis dix ans avec des épisodes peu communs. Une décision du Conseil d’Etat sera rendue publique «dans les jours qui viennent»à fait savoir lundi l’institution. Elle fait suite à la requête d’une patiente qui contestait l’interdiction de le prescrire à haute dose, décrétée fin juillet par l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM). Cette dernière rendra dans quelques mois son verdict sur ce produit en lui accordant ou pas une autorisation de mise sur le marché.

Le Lancet met les antidépresseurs au banc d’essai

Linda Sitruk
| 24.02.2018



Antidépresseurs
GARO/PHANIE

Une méta-analyse issue d’équipes anglaises et américaines parue de la dernière édition du Lancet confirme que les antidépresseurs sont plus efficaces que le placebo.
Ce travail méthodique et complexe a comparé l’efficacité et l’acceptabilité de 21 antidépresseurs (*) chez des patients souffrant d’épisodes dépressifs majeurs dûment diagnostiqués.
Ainsi, 522 études comprenant 116 477 patients ont été passées au crible. Seules les études contrôlées randomisées en double aveugle ont été retenues. Ont notamment été exclus de la méta-analyse les travaux dont les populations comptaient 20 % et plus d’adultes bipolaires, souffrant de dépression psychotique, de dépressions résistantes ou de comorbidités sévères. L’efficacité a été définie par une réduction d’au moins 50 % des scores de dépression à 8 semaines de traitement. L’acceptabilité a été mesurée par le taux d’abandons thérapeutiques à 8 semaines.

lundi 26 février 2018

« Les filles sont épuisées »

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KARINE BLANCHARD   28 février 2018

QUEBEC
Manque de personnel. Temps supplémentaire obligatoire. Épuisement. Une infirmière de l’urgence de l’hôpital de Granby dénonce les conditions actuelles et lance un cri du cœur.

« Les filles sont épuisées. C’est drainant. C’est jour après jour. Tu pars le matin et tu te demandes comment elle sera grosse ta merde aujourd’hui, dénonce l’employée qui s’est confiée à La Voix de l’Est sous le couvert de l’anonymat. Sincèrement, je n’ai jamais vu ça comme ça. »
Épuisée par la situation qui persiste à l’urgence, elle a décidé de lever le voile sur des situations qu’elle et ses collègues vivent. « J’ai des amis de longue date, des pionnières, des filles chevronnées d’urgence, qui en mangent et qui sont capables d’en prendre. Quand tu vois ces filles-là pleurer, tu te dis “OK, il y a un problème” », raconte-t-elle.
Les situations qu’elle dénonce, et qui sont survenues dans les dernières semaines, découlent notamment d’un manque de personnel, autant des infirmiers, des préposés aux bénéficiaires que des secrétaires médicales, dit-elle. Il n’est pas rare qu’il manque une, deux, voire même trois infirmières pendant un quart de travail, dit-elle. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit pendant un quart de nuit où il manquait trois infirmières.

Un infirmier néerlandais a revolutionné les soins à domicile dans son pays

28 février 2018

Après 16 ans d'exercice, un infirmier a révolutionné les soins à domicile au Pays Bas.Il a remplacé le système bureaucratique ultra rationalisé pour privilégier la relation au malade .Aujourd'hui 70% des soins à domicile sont réalisés par son entreprise Buurtzorg.


Association Rodez-Antonin Artaud : «Artaud n'est pas réservé à une élite»

Du 02/03/2018 au 04/03/2018

Une représentation d'Antonin Artaud orne un des murs de la chapelle Paraire à Rodez./ Photo DDM
Une représentation d'Antonin Artaud orne un des murs de la chapelle Paraire à Rodez./ Photo DDM

Parce qu'il ne rentre dans aucune case, Artaud est un personnage qui fait peur. «Il ne doit pas pourtant être enfermé dans une sorte de Panthéon inaccessible, ni être réservé à une élite», explique Guy Drillin, membre du conseil d'administration de l'association Rodez-Antonin Artaud, créée le 4 mars 1998, le jour du 50e anniversaire de sa mort, «pour mieux faire connaître sa vie et son œuvre, faire vivre l'espace qui porte son nom à la chapelle Parraire, et aider à la diffusion de la création artistique se situant dans la mouvance d'Artaud, soit de l'art brut, des arts singuliers ou de la folie».
Acteur, écrivain, poète et épistolier hors norme, Artaud est admis à l'hôpital psychiatrique de Rodez en février 1943. Confié aux bons soins du docteur Gaston Ferdière, médecin chef, il y restera jusqu'en 1946, et mourra deux ans plus tard à Paris, à l'âge de 52 ans.

Maladie d’Alzheimer : faux bébés, vraies questions

Par Anaïs Moran, envoyée spéciale à Potigny (Calvados) — 

Geneviève Fournel, 77 ans, avec son «petit pépère», à l’Ehpad de Potigny, le 2 février.

Geneviève Fournel, 77 ans, avec son «petit pépère», à l’Ehpad de Potigny, le 2 février. Photo Nolwenn. Brod. Vu pour Libération

Dans un établissement pour personnes âgées du Calvados, l’équipe médicale se sert de poupées d’enfants pour apaiser les patients. Une méthode qui soulève de nombreuses interrogations philosophiques et médicales.

Louise Martinet* ne parlait plus, ou alors seulement parfois, du bout des yeux. Et puis un matin, cette dame de 88 ans, aphasique, atteinte de la maladie d’Alzheimer, a lâché un inespéré «mon p’tit petiot» dans les couloirs endormis de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de Potigny (Calvados).

Catherine Ollivet : «Il y a une différence entre la vérité qui est la nôtre et celle des malades»

Par Anaïs Moran — 

Lucienne Goulet, 88 ans, résidente à l'Ehpad de Potigny.
Lucienne Goulet, 88 ans, résidente à l'Ehpad de Potigny.Photo Nolwenn Brod. VU pour Libération

La fondatrice de l’antenne en Seine-Saint-Denis de France Alzheimer explique les avantages et les dérives à éviter dans l’usage des «poupées d’empathie».

Miraculeux pour ses partisans, mais déontologiquement incorrect voire irrévérencieux pour ses détracteurs : la «poupée d’empathie», nouvel outil utilisé pour apaiser les malades atteint d’Alzheimer, fait l’objet de débats au sein de la sphère médicale. Catherine Ollivet, fondatrice de l’antenne en Seine-Saint-Denis de l’association France Alzheimer en Seine-Saint-Denis et présidente de l’Espace de réflexion éthique de la région Ile-de-France, fait le point.
Dans quelle démarche médicale s’inscrit l’usage des «poupées d’empathie» ?
Il s’agit avant tout de mettre en application la notion de «prendre soin». La réponse médicale ne peut se réduire à garantir les besoins primaires (manger, se laver, s’habiller) et accomplir des soins techniques (donner les médicaments, traiter des escarres ou installer une perfusion d’hydratation). Les personnes malades d’Alzheimer ont eux aussi des besoins relationnels, affectifs, et ce besoin d’exister dans le regard de l’autre, des proches aidants et des professionnels du soin. Des «objets» peuvent ainsi être des médiateurs de l’expression des sentiments. C’est le cas de ces baigneurs, c’est le cas aussi du phoque Paro, un robot mis au point au Japon qui est déjà utilisé dans de nombreux établissements d’accueil en France. Bourré de capteurs, il réagit aux gestes et à la voix des personnes malades et leur permet d’exprimer des sentiments de tendresse, de bavarder ensemble, même si la maladie ne leur permet plus d’avoir un langage compréhensible.

«Dans beaucoup de cultures, entendre des voix est complètement naturel».

 


«Dans beaucoup de cultures, entendre des voix est complètement naturel». Pour John Read, professeur en psychologie clinique, il serait temps d’accorder du sens aux hallucinations auditives : elles ont une «raison» d’être.
«L’idée que les voix sont les manifestations hasardeuses d’un cerveau malade, vides de sens, est un concept récent, propre aux cultures où domine le modèle médical dans le traitement de la souffrance humaine», dit John Read. Comme en réponse à son manifeste (publié dans The Conversation), un autre chercheur –l’historien James Kennaway– rappelle à bon escient cette vérité que Dieu ne se montre pas, ou rarement : il préfère se faire entendre. «Dans le buisson ardent, Moïse voit un ange mais entend la voix de Dieu : «Je suis celui qui suis» (Exode 3, 2 et 14).» De même Jésus et Jeanne d’Arc entendent Dieu. Etaient-ils fous ?
Les voix sont généralement associées à la schizophrénie

Dans un article intitulé «Celles qu’on n’entend pas sont plus douces» (publié dans la revue Terrain, numéro 68), James Kennaway raconte pourquoi et de quand date l’approche clinique du «phénomène étrange et mal compris» des hallucinations auditives. A-t-on raison de les associer à des problèmes de santé mentale ? «Le fait même que ce type d’hallucinations ne soient pas forcément vécues comme une maladie est un bon point de départ pour appréhender la question», suggère-t-il, invitant ses lecteurs à envisager d’autres grilles de lecture que celle, Occidentale, d’un trouble d’ordre neurologique. Lorsque des voix et des musiques se font entendre, «le sens qu’on leur donne» diffère selon l’époque et la culture. Pour le dire plus clairement : les hallucinations, ce n’est pas une question de santé mais d’interprètation.

Cette nuit en Asie : les strip-teases funéraires dans le collimateur de Pékin

FRÉDÉRIC SCHAEFFER



A la veille du Nouvel An chinois, le ministère de la Culture a promis de sévir contre ces « performances obscènes et vulgaires qui se tiennent lors de mariages, de funérailles et de cérémonies dans les temples » - Johannes Eisele/AFP

Le gouvernement veut interdire cette pratique répandue dans certaines campagnes, où des familles veulent attirer plus de gens à l'enterrement pour mieux honorer le défunt.

Plus d'effeuillages aux funérailles. Les autorités chinoises ont décidé de lancer une nouvelle offensive contre les danses de strip-teaseuses lors des enterrements, une pratique rependue dans certaines campagnes.

Des chercheurs se penchent sur les déterminants du handicap pour mieux estimer les besoins



Identifier les déterminants de la répartition spatiale des personnes handicapées pour mieux évaluer les besoins. C'est sur ce postulat qu'ont travaillé le Creai Paca-Corse* et le laboratoire population environnement développement (LPED) de l'université d'Aix-Marseille. Dans un rapport dévoilé en janvier, Sophie Bourgarel, géographe de la santé, Amélie Etchegaray, doctorante, et Hubert Mazurek, directeur de recherches à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), ont abouti à une équation à même d'estimer la population sur chaque département. Un moyen, estiment-ils, d'orienter au mieux les ressources publiques à l'heure où les données épidémiologiques manquent encore cruellement (lire notre article).

Aubaine de la télémédecine

Blog Le Monde , par Luc Perino

La télémédecine, littéralement « médecine à distance », date des haruspices babyloniens qui examinaient le foie d’un mouton pour établir le pronostic d’un patient  situé à distance. Quand les cliniciens se sont éloignés du lit (kliné) d’un malade pour faire de la « paraclinique » (analyses, radios, etc.), ils ont fait de la télémédecine. Omnipraticiens et régulateurs de centre 15 font de la télémédecine en décryptant les angoisses et en prodiguant leurs conseils de patience au téléphone. La télémédecine plus moderne n’a rien de très novateur. Lire le résultat d’un scanner interprété en Inde ne change rien au principe du scanner. Un robot chirurgical piloté à distance ne fait rien de plus qu’une thérapeutique répondant à un diagnostic initial. Une consultation par Skype est réaliste, une auscultation du cœur à distance est possible. Il n’est guère que la palpation du ventre qui semble irréductible, mais est-il aujourd’hui un patient ou un praticien qui en accepte le verdict comme définitif ?

Tous formatés par les machines

Rapport d’étonnement. Nos manières d’être et de réfléchir sont influencées par les robots avec lesquels nous interagissons sans cesse. Gare, car la réalité est bien plus complexe que les algorithmes qui prétendent la représenter.
LE MONDE Par 

Beaucoup s’inquiètent que les robots et l’intelligence artificielle détrônent les humains dans tous les métiers. Mais peu se demandent : l’omniprésence des machines n’influence-t-elle pas les humains eux-mêmes ? Nos façons de penser et d’agir ? Nos manières de travailler ? Plutôt que de craindre les robots, ne devrions-nous pas redouter d’être nous-mêmes robotisés ?

samedi 24 février 2018

Les psychologues et le soin 1ère journée des psychologues 8 mars 2018







COLLOQUE Le travail : questions cliniques et enjeux actuels



Journée d’Étude du CERA – Autisme et parentalité

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Les frontières éthiques du revenu universel

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Cet article est rédigé par Gildas Monnerie, économiste et philosophe de formation. Il n’engage pas le MFRB dans son ensemble mais ouvre une réflexion plus générale autour du revenu de base.
« La justice sociale se fonde sur l’espoir, sur l’exaltation d’un pays, non sur les pantoufles », confiait le général de Gaulle à Malraux[1]. Mais lorsque ce dernier lui rétorque : « Mon général, est-ce que vous savez ne rien faire ? – Demandez au chat. Nous faisons des réussites et des promenades ensemble. Personne ne s’impose aisément une discipline d’oisiveté, mais c’est indispensable. La vie n’est pas le travail : travailler sans cesse rend fou. Souvenez-vous-en. Vouloir le faire est mauvais signe. Ceux de vos collaborateurs qui ne pouvaient se séparer du travail n’étaient aucunement les meilleurs. »
Cet appel du Général à une « discipline d’oisiveté » sonne comme une rémanence de l’esprit de noblesse, pour qui, faut-il le rappeler, le travail est un acte de dérogeance (ou « d’intendance », dirait le Général). Le terme est d’ailleurs bien choisi : l’« oisiveté », censée délivrer l’homme du temps économique, n’est pas égale à la paresse, qui le provoque, ni au loisir, qui le prolonge. Mais peut-on aisément s’« imposer » la délivrance du temps économique sans un certain sentiment de sécurité ? « Est-il un sort plus heureux que celui de ne pas trembler pour son existence […] »[2].
Or, quoiqu’immense, l’obstacle financier que représenterait une garantie universelle de revenu, sans condition, de la naissance jusqu’à la mort, ne paraît plus aujourd’hui insurmontable. Au pire, cet obstacle mérite d’être étudié au regard des bénéfices. Dans son dernier « moniteur des finances publiques » (oct. 2017), le F.M.I. estime ainsi qu’un revenu fixé à 25 % du revenu médian par habitant coûterait en moyenne 6,5 pour cent du P.I.B. pour les pays avancés. A contrario, les retombées positives sur l’égalité et la pauvreté seraient substantielles, avec une baisse cumulée de 5,3 points du coefficient de Gini et de 10,4 points de pourcentage de la pauvreté. L’institution centrale du système monétaire et monétaire international admet donc le caractère « optionnel » de l’utopie de Thomas More, a fortiori pour les pays en situation d’abondance ou au système de protection sociale défaillant.

Des femmes qui ne veulent pas d’enfants témoignent

Exaspérées par une société qui les stigmatise, des femmes revendiquent leur choix de ne pas avoir d’enfants, jamais. Elles témoignent.

LE MONDE  | Par 

Non, elles ne sont pas malheureuses ; non, elles ne changeront pas d’avis ; non, elles n’ont pas peur de se retrouver seules quand elles seront vieilles. Mais oui, elles aimeraient que la société change de regard sur elles, les femmes qui ont choisi de ne pas avoir d’enfants. « Je ne suis pas un monstre », lance Cyrielle, 30 ans, une jeune femme sans enfants qui entend bien le rester, en réponse à un appel à témoignages lancé sur Lemonde.fr. Le dernier bilan démographique de l’Insee l’a montré : si la natalité reste élevée en France par rapport aux autres pays européens, les Françaises, en particulier celles âgées de 25 à 34 ans, font de moins en moins d’enfants. L’indicateur de fécondité s’établit à 1,88 enfant par femme (contre 2 en 2012).