Leila Minano 19 février 2018
A 1000 kilomètres du Pôle Nord, la petite équipe soignante de l'hôpital le plus septentrional de la planète soigne près de 5000 patients par an. Blessures d'ours polaires, hypothermies, avalanches et missions héliportées en haute mer, les six infirmières de Longyearbyen sont comparées à des « aventurières ».
Dans la salle d'attente un ours blanc observe le visiteur. Personne ne s'en étonne, ici, à 1000 kilomètres du Pôle Nord : le mammifère fait partie du paysage. Dans l'entrée du petit hôpital de Longyearbyen, il est empaillé, mais à moins d'une dizaine de kilomètres, en dehors des limites de la petite capitale du Svalbard, il n'est pas rare de croiser l'un des 2000 ours de l'Archipel le plus septentrional du monde.
C'est d'ailleurs dans cette salle d'attente que les victimes de ces attaques -moins de cinq en douze ans- se retrouvent la plupart du temps. Tout comme les accidentés de motoneige (l'accident le plus fréquent du Svalbard), les pêcheurs russes blessés par une manœuvre malheureuse, le glaciologue en hypothermie ou encore les victimes d'une avalanche.
«A l'hôpital polaire, il y a quand même quelques petites particularités...», ironise Aksel Bilicz, 61 ans, infirmier anesthésiste et… directeur de l'hôpital le plus au nord de la planète. « Officiellement je ne suis pas directeur, corrige le soignant débonnaire. Je suis chef du département de Longyearbyen qui est une annexe de l'hôpital universitaire de Tromso sur le continent (sur la côte norvégienne, ndlr)».