Dans une lettre, le réalisateur Michel Hazavanicius et le journaliste Raphaël Glucksmann appellent les hommes à se joindre au mouvement #metoo de libération de la parole des femmes contre les violences sexuelles.
LE MONDE|
« Nous aussi, nous voulons l’égalité. » Plus de trois mois après le début de #metoo, grand mouvement de libération de la parole des femmes contre les violences sexuelles, le réalisateur Michel Hazavanicius et le journaliste Raphaël Glucksmann ont appelé les hommes à exprimer leur soutien aux femmes.
Dans une lettre ouverte publiée dans Le Nouveau Magazine littéraire (dont Raphaël Glucksmann est le directeur de la rédaction), ils prennent la parole « à [leur] tour », et se positionnent contre « des structures de dominations ».
2001 |"A l'écoute de Jacques Lacan", par Christine Goémé, troisième volet, sur cinq, d'une émission diffusée pour la première fois le 4 avril 2001. Elle proposait des extraits d’entretiens avec Jacques Lacan enregistrés en 1970, éclairés par Alain Grosrichard, fondateur des "Cahiers pour l'analyse".
En 1970, Jacques Lacan accordait à Robert Georgin un entretien pour la radiodiffusion belge, publié la même année sous le titre : Radiophonie. Dans le cadre d'une série d'émissions réalisée pour "Les Chemins de la connaissance" en 2001 et intitulées « A l’écoute de Jacques Lacan », Christine Goémé proposait d'en faire entendre plusieurs extraits, et de les éclairer en invitant pour chaque émission un spécialiste de la pensée lacanienne.
Les personnels des EHPAD se mobilisent ce mardi dans toute la France, avec le soutien des familles. Ils réclament des recrutements et de meilleures conditions de travail. En Alsace, près de 17.000 seniors vivent dans ces structures spécialisées.
Les personnels des EHPAD, établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, se mobilisent ce mardi 30 janvier 2018 dans toute la France, avec le soutien des familles. Les principaux syndicats présents dans l'action socialeappellent les agents à faire grève ce mardi. Ils réclament des recrutements, pour atteindre le seuil d'un salarié par résident, comme le prévoyait en 2006 déjà le plan "solidarité grand âge". Ils demandent aussi une amélioration des rémunérations et des carrières, ainsi que des moyens pour leurs établissements. Aujourd'hui, faute de renforts, les personnels se disent épuisés.
« La psychiatrie s’est paupérisée. C’est une discipline sur laquelle il n’y a pas eu un vrai investissement depuis des années », constataitAgnès Buzyn dans un entretien accordé au « Monde » vendredi. Face au manque de moyens financiers et de reconnaissances de la psychiatrie, alors que la société est selon elle devenue « plus dure », la ministre de la Santé, de passage au congrès de l’encéphale à Paris, a annoncé douze mesures d’urgence pour la discipline. Et les généralistes seront sollicités.
Selon la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, on ne trouvera pas de remède aux maux de la prison sans une politique de désinflation carcérale.
LE MONDE| |Par Adeline Hazan (Contrôleure générale des lieux de privation de liberté)
Tribune. Si la crise pénitentiaire vient de loin et si ses causes sont multiples et bien connues, le conflit des surveillants s’est durci dans des conditions inattendues, provoquant dans toute la France des troubles durables qui mettent en lumière une situation depuis longtemps dénoncée par tous ceux qui connaissent la prison.
L’insécurité vécue par les surveillants pénitentiaires est réelle. La saturation des capacités pénitentiaires, que l’on résume trop souvent par l’expression de « surpopulation carcérale », place les surveillants dans l’obligation d’effectuer un nombre de tâches que leur temps de travail ne peut absorber, car c’est le nombre des places « théoriques » qui détermine l’effectif des surveillants, pas celui des détenus présents. Dès lors, le personnel pénitentiaire est soumis à un rythme effréné qui lui est à juste titre insupportable.
Pour les détenus, les difficultés ne se résument pas à la promiscuité induite par la surpopulation et donc, finalement, à une question de « confort ». Elles touchent au contraire les aspects de la prise en charge : l’accès aux douches est réduit, les promenades et parloirs sont raccourcis, le courrier tarde, le travail est inaccessible, les soins deviennent parcimonieux. L’ensemble des actions de préparation à la sortie, c’est-à-dire ce qui, en réalité, prévient efficacement la récidive, est entravé. Enfin, la surveillance est insuffisante, donc les trafics et la violence se développent.
Dans son nouvel essai « Ethique de la considération », la philosophe veut hâter la transformation de soi et de la société.
LE MONDE DES LIVRES| |Par Roger-Pol Droit
Quatre étages sans ascenseur. Escalier propre et net. Sous les toits d’un petit immeuble, dans une rue calme de Paris, non loin de la porte d’Italie, vit et travaille Corine Pelluchon. « Eh oui, ça se mérite… », dit-elle en souriant au visiteur un peu essoufflé par ce trajet vers les hauteurs, qui bientôt respire mieux, dans un appartement sans un bruit, tapissé de livres.
En fait, cette scène évoque, à sa manière, le parcours de la philosophe. Parce que la pensée aussi, « ça se mérite ». Corine Pelluchon en sait quelque chose. Etre une femme philosophe, ce n’est pas si facile. Nombreuses, évidemment, sont les enseignantes. Bien plus rares sont celles qui, malgré obstacles et barrières, parviennent à construire une pensée rigoureuse, utile, à la hauteur des défis de l’époque, jusqu’à y vouer leur existence.
Etre allée de l’enseignement secondaire à l’université, de la philosophie politique à la construction d’une nouvelle éthique, de Leo Strauss (1899-1973) à la cause animale, devenue l’axe majeur de son existence, dessine une trajectoire singulière. Les livres successifs qui l’ont marquée en constituent, en un sens, les étages. Ils mènent à ce point de vue plus élevé, d’où, aujourd’hui, elle considère les liens entre le psychisme des individus et l’avenir possible de notre monde. Pour aider à le changer.
Selon une enquête de l’Insee, la « fuite des cerveaux » antillais vers l’Hexagone aurait des conséquences dans plusieurs secteurs de métiers, notamment la santé.
Les jeunes Antillais sont de plus en plus nombreux à partir dans l’Hexagone à la recherche d’un emploi. Selon une enquête de l’Insee réalisée en décembre dernier, cette « fuite des cerveaux » pourrait devenir problématique en Guadeloupe et la Martinique, dans certains corps de métier, notamment celui de la santé – causant des difficultés pour les soignants.
Pour l’année 2017/2018, j’aborderai la question de l’irrationnel en psychanalyse.
Dans un livre célèbre de 1998, le philosophe Gilles-Gaston Granger met en évidence trois modalités de l’irrationnel dans l’histoire des sciences. La première apparaît quand un savant doit se confronter à une pensée devenue dogmatique pour son époque. La deuxième se précise quand cette même pensée est en train de se figer dans un nouveau dogme. La troisième concerne l’adoption par des créateurs d’un mode de pensée fondée sur l’abandon de toute raison et l’adhésion à des croyances ou à de fausses sciences.
Image d'un cerveau réalisée à partir d'un système d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle.Photo Reuters
A la veille du premier colloque du Conseil scientifique de l’éducation nationale, le neuroscientifique Thomas Andrillon et le philosophe Jérôme Sackur rappellent que les sciences cognitives, souvent présentées comme révolutionnaires, ont une longue histoire derrière elles.
Edith Maruéjouls a déjà officié dans trois écoles.
ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES - Les cours d'école primaire se ressemblent toutes. Des terrains de sport au milieu, des garçons jouant dessus et des filles sur les côtés. C'est le constat dressé par la géographe Edith Maruéjouls.
Cette spécialiste du territoire étudie les cours d'école depuis 2010. Elle s'est fait remarquer lors de la conférence TedX Women de novembre 2017. D'après elle, l'espace de plusieurs établissements scolaires serait inégalement réparti, ce, dès le plus jeune âge. Ainsi, les garçons jouent tous les jours aux sports collectifs. Ils se dirigent vers les terrains dessinés sur le sol et situés au centre des cours de récréation. Ils jouent au football, au basket, au hand... Peu de filles les accompagnent.
"Les filles ne courent pas"
Dans les trois écoles observées, la géographe du genre a demandé aux garçons pourquoi ils jouaient le plus souvent entre eux. Leur réponse: "les filles ne courent pas". Elle leur répondait alors: "comment veux-tu qu'elles courent si tu ne leur donnes pas le ballon?". Tous admettaient l'ambiguïté.
Voilà quinze jours que les surveillants pénitentiaires bloquent des prisons. Quinze jours que les soignants des unités sanitaires en détention composent avec ce mouvement social. Balançant entre soutien aux gardiens et crainte pour eux-mêmes et leurs patients.
Dans plusieurs établissements, les surveillants ne laissaient entrer qu’un ou deux infirmiers et un médecin. « Depuis le début, c’est très difficile. A l’intérieur, le travail ne se déroule pas dans des conditions normales », rapporte le docteur Michel David, président de l’ASPMP (association des secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire). Dans certains endroits, les relations entre soignants et surveillants se tendent alors que d’habitude ça va. »Ne disposant pas du droit de grève, les grévistes filtraient entrées et sorties. Ils sont pourtant nombreux à avoir aussi « déposé les clefs ». Des actions qui affectent les équipes médicales en détention. Une vingtaine de prisons sur 188 restaient touchées samedi.
« Le manque de psychiatres est un phénomène mondial » rappelle une équipe internationale de 27 contributeurs de nombreux pays différents (la France étant représentée par un praticien du service de pédopsychiatrie de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris). Ce problème est aggravé dans certains pays par la mobilité des psychiatres à l’intérieur de l’Europe, précisent les auteurs, alors que le déplacement des professionnels contribue au contraire à l’estomper ailleurs, par un effet de « vases communicants. » Réalisée dans 33 pays européens, une étude permet de documenter ces flux migratoires des psychiatres en formation : pourquoi restent-ils dans leur pays d’origine ou cherchent-ils à le quitter, au contraire, pour partir exercer ailleurs ?
Les nouveaux locaux de l'Equipe mobile Psychiatrie et Précarité Migrants (EMPP) ont été officiellement inauguré cette semaine. Ils sont situés depuis juin dernier au 31 place des capucins à Bordeaux. Cette équipe offre des soins psychiatriques gratuits à des personnes précaires et isolées.
La structure existe depuis 2010 et dépend du centre hospitalier bordelais Charles Perrens. L'EMPP offre des soins gratuits aux personnes souffrant de troubles psychiatriques. Cette équipe composée d'une dizaine de professionnels, des psychiatres ou encore des infirmiers, agit sur la métropole bordelaise et c'est pour l'instant la seule de ce type dans l'ancienne région Aquitaine. Elle s'adresse à un public isolé et dans une situation de grande précarité. Le nombre de consultations est en augmentation (+11%) par rapport à 2016.
Les migrants partent pour fuir des maltraitances et en plus le voyage de migration est souvent très traumatique". — Christophe Lagabrielle, responsable de l'EMPP
La majorité de ses patients sont des migrants. Plus de 95 % viennent d'Albanie, du Nigéria, du Congo, d'Algérie ou encore de Géorgie. L'équipe vient à leur contact dans les différentes structures d'accueils dédiées comme le Samu ou les foyers d'hébergement d'urgence. Christophe Lagabrielle, responsable de l'EMPP à Bordeaux vient souvient à la rencontre de ces populations "qui cumulent des pathologies schizophréniques, post-traumatiques ou dépressives et qui en même temps sont en situation de précarité. On sait que chez les populations présentes dans des hébergements précaires la prévalence de troubles psychiatriques est beaucoup plus élevée, jusqu'à 30%, chez ce public" explique le médecin.
Plus d'une soixantaine d'internes en psychiatrie étaient en grève lundi à Marseille pour demander la présence d'un médecin "senior" au sein de la nouvelle Unité hospitalière spécialement aménagée" (UHSA), structure sécurisée de prise en charge des détenus atteints de troubles psychiatriques.
Le premier chapitre était consacré aux origines de la collection. Ce second volet proposé par le musée d'Art et d'Histoire de l'hôpital Sainte-Anne met en lumière le tournant que constitua, en 1950, l'Exposition internationale d'art psychopathologique, présentée à l'occasion du Premier Congrès mondial de psychiatrie, qui dévoila au public deux mille œuvres de patients artistes.
Par Eric Jozsef, correspondant à Rome— En France, à la fin 2015, 728 000 personnes vivaient dans un établissement d’hébergement spécialisé.Photos Édouard Caupeil
Dans le pays où les maisons de retraite sont peu nombreuses, les «badanti» sont plus de 380 000 à s’occuper de personnes âgées.
Dans le système italien traditionnel, la fille ou la belle-fille s’occupe des vieux parents. Mais depuis que les Italiennes travaillent, les «badanti» («aide-soignantes») ont pris le relais. Souvent immigrées, provenant à plus de 60 % de Roumanie, d’Ukraine ou d’autres pays de l’ancienne Europe de l’Est selon la Fondation Leone Moressa - l’un des principaux centres d’études sur l’immigration de la péninsule -, les 380 000 badantis officielles remplacent des maisons de retraite quasi inexistantes. Un chiffre auquel il faudrait ajouter toutes les «irrégulières» qui travaillent sans être déclarées.