C’est le nouveau mal du siècle. Une course à la réussite pour avoir des enfants brillants, épanouis, gentils, bilingues et nourris au bio… Nombre de parents épuisés et culpabilisés implosent sous le poids de ces injonctions. Et si on lâchait prise ?
Près d’un quart des délinquants sexuels récidivent. Pour mieux évaluer leur personnalité et les risques de réitération, des tests dits « actuariels » ont été développés. Mais la France tarde à les adopter.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| |Par Raphaëlle Maruchitch
Ce sont, systématiquement, des histoires qui défraient la chronique. Chacune des affaires touchant à la violence sexuelle émeut profondément le grand public. Ce qui en fait un sujet hautement sensible n’est pas seulement leur caractère sordide, mais aussi l’association à un tabou tenace : la sexualité. En France, sur une année, 62 000 femmes déclarent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol et 553 000 d’au moins une agression sexuelle autre, selon l’Institut national d’études démographiques (INED, 2016). Parmi les condamnations prononcées en France, les viols représentent 44 % des crimes ; les délits sexuels 1,4 % des délits – 99 % des condamnations étant prononcées contre des hommes. Cela correspond à 1 048 viols et 4 668 autres agressions sexuelles (chiffres du ministère de la justice, 2014 et 2015).
En elle-même, l’évaluation, lors du parcours judiciaire, des auteurs de violences sexuelles (AVS) est un enjeu de taille pour les experts psychiatres, les psychologues ou les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP). Car évaluer au plus juste et poser un « diagnostic » permet une prise en charge adéquate et minimise le risque de récidive. La durée moyenne des réclusions est d’un peu plus de treize années pour les viols et la peine d’emprisonnement (au moins en partie ferme) est prononcée pour 32 % des atteintes sexuelles. La part des condamnés pour crimes sexuels en état de récidive est quant à elle de près de 5 %, le taux de récidive pour les délits sexuels tournant autour de 23 %, selon le ministère de la justice.
Cette manière de confondre les grossièretés, le comportement inusité et les envolées populistes de Donald Trump comme étant un trouble de santé mentale pourrait générer un effet pervers complètement inverse.
La présidence controversée de Donald Trump soulève plusieurs débats, mais le plus récent a de quoi surprendre. En effet, certains commentateurs et journalistes s'interrogent sur la santé mentale du président des États-Unis.
Or, ce questionnement est-il légitime ou est-ce une nouvelle forme de renforcement des préjugés reliés aux troubles de la santé mentale ?
Dimanche dernier, la quotidienne Reliable Sources diffusée sur CNN orchestrait un segment consacré à la stabilité du président des États-Unis, incluant la question-choc: Donald Trump souffre-t-il d'une maladie mentale ?
Interview du Pr Bernard Granger, professeur de psychiatrie (hôpital Cochin), association Jean-Louis Mégnien. Mai 2017
Le suicide du Pr Jean-Louis Mégnien sur son lieu de travail, à l’hôpital Georges Pompidou, en décembre 2015 a fait l’effet d’un coup de tonnerre.
Ce drame, ressenti bien au-delà de son lieu d’exercice a provoqué le début d’une prise de conscience sur le harcèlement moral à l’hôpital. Celui-ci pourrait être favorisé par les réformes tendant à rationnaliser la gestion des établissements de santé.
Professeur de psychiatrie au pavillon Tarnier de l’hôpital Cochin, le Pr Bernard Granger était un ami de Jean-Louis Mégnien.
(Québec) Autiste et cofondatrice du centre d'expertise en autisme Saccade, Brigitte Harrison trouve «triste à mourir» l'histoire de José, racontée dans nos pages jeudi. Cet autiste Asperger de 32 ans atteint du syndrome de Gilles de la Tourette est pris entre les portes tournantes de la prison et du palais de justice pour de petits vols.
«C'est terrible comme histoire, c'est triste à mourir», déclare Mme Harrison, qui reconnaît là une situation qu'elle rencontre de plus en plus souvent dans son travail. «De ce que je sais, il y a beaucoup d'Asperger en prison», explique-t-elle.
Malgré tous ces avantages, les problèmes psychologiques sont encore montrés du doigt — et c'est ce type de jugements qui empêchent beaucoup de gens de chercher à se faire aider. Mais de plus en plus de personnalités publiques s'attaquent à l'idée ridicule qui veut faire de la thérapie quelque chose de négatif. Voici quelques citations sur l'importance de voir un psychologue. Elles le montrent bien: il n'y a pas de honte à avoir.
1. "Demander de l'aide est toujours un signe de force." —Michelle Obama
Reuters
L'ancienne First Lady a fait l'éloge de la thérapie dans une interview de 2016 accordée au magazine Prevention. Elle pensait tout particulièrement aux vétérans exposés au stress post-traumatique.
Boulettes de cocaïne emballées dans des préservatifs. Janczak JM, et al. Case Rep Emerg Med. 2015; 2015: 208047.
Hôpital de New Hyde Park, Etat de New York. Un homme de 55 ans se présente aux urgences se plaignant de tachycardie, d’hallucinations visuelles et d’une sensation de mort imminente. Accompagné d’un ami, il a convulsé lors du transport. A l’admission à l’hôpital, sa pression artérielle est élevée (161/96 mm Hg) et son cœur bat à 103 pulsations par minute. Son comportement intrigue : il se rend aux toilettes, apparemment pour y jeter quelque chose en tirant la chasse. Interrogé, le patient reconnaît avoir transporté de la drogue dans un passé lointain mais dément avoir en avoir récemment ingéré. L’analyse toxicologue des urines est cependant positive pour la cocaïne.
Peu de temps après, le patient fait une crise convulsive et est intubé en urgence. Après extubation, 5 opacités rondes, semblant être des corps étrangers dans le rectum, sont mises en évidence par la radiographie. Le scanner de l’abdomen et du bassin révèle l’ampleur du phénomène. Il met en évidence la présence de 38 boulettes dans l’estomac et le gros intestin (côlon ascendant, côlon sigmoïde, rectum).
L’état clinique du patient continue de se détériorer, avec une très forte poussée d’hypertension, conséquence probable de la rupture de boulettes de cocaïne contenues dans le tube digestif. Afin de sauver la vie du patient, la décision est prise de l’opérer en urgence afin de retirer les sachets de drogue.
Une fois la « mule » anesthésiée (c’est ainsi que les dealers appellent ces passeurs), les chirurgiens extraient manuellement de nombreux paquets de couleur blanchâtre du rectum. Ils procèdent ensuite à l’incision de l’estomac et y découvrent plusieurs boulettes. A l’ouverture du cæcum (région basse du côlon ascendant), les chirurgiens découvrent trois boulettes. En cours de l’intervention, le patient évacue spontanément plusieurs paquets par le rectum. Le gros intestin (côlon traverse, sigmoïde, rectum) est palpé à la recherche d’autres corps étrangers et un nouvel examen rectal digital est pratiqué. Les chirurgiens ne ramènent plus de paquets.
On connaît le poids du facteur génétique dans la survenue des fausses couches spontanées. Cette fois des chercheurs du Département de psychologie de la City (université de Londres) se sont intéressés aux conséquences du stress. Et il apparaîtrait que les antécédents de stress psychologique augmenteraient le risque de fausse couche de 42 %. Les résultats sont publiés dans la revue Scientific Reports.
Depuis les propos de la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, sur l’épisiotomie, la parole des femmes se libère sur les pratiques des maternités. La polémique ébranle sages-femmes et médecins.
LE MONDE| |Par Gaëlle Dupont
Six ans ont passé depuis que Magali a donné naissance à son premier enfant. « Je n’ai rien oublié, c’est un tel traumatisme », relate la jeune femme, qui a requis l’anonymat. Dès son arrivée à la maternité ce jour-là, on la prévient : il y a beaucoup d’accouchements en même temps. Seule dans une chambre, elle souffre au point de perdre connaissance deux fois. « On m’a dit : “Taisez-vous madame, vous ne pouvez pas avoir aussi mal.” Je n’ai eu aucune prise en charge, aucune surveillance. »
Quand elle sort dans le couloir pour réclamer d’aller en salle de prétravail, l’accouchement est en fait imminent. Elle est auscultée : il est trop tard pour une anesthésie péridurale. Elle enfantera dans la douleur, avec forceps et épisiotomie (incision du périnée censée prévenir une déchirure plus grave). « Un des pires jours de ma vie », souffle-t-elle.
Le débat lancé durant l’été sur les « violences obstétricales », comme l’émergence récente de maisons de naissance constituent une timide remise en cause d’une médicalisation croissante des accouchements.
LE MONDE|
Touchers vaginaux inutiles, épisiotomies à vif, obligation d’accoucher sur le dos... ces gestes médicaux réalisés quotidiennement dans les maternités françaises sont désormais considérées par certaines partientes comme des « violences obstétricales ». Combien, pourquoi ? Un rapport commandé durant l’été par la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, devrait éclairer ce sujet longtemps tabou.
Les débats sur les violences obstétricales, ainsi que l’ouverture en 2016 des maisons de naissance, relancent des questionnements sur la gestion de la douleur pendant l’accouchement.
LE MONDE| |Par Anne-Aël Durand
« Tu enfanteras dans la douleur. » L’injonction biblique aurait-elle désormais disparu par la grâce de la technique ? L’analgésie péridurale (la « péri ») qui atténue les souffrances des femmes durant l’accouchement est devenue la norme en France. Pourtant, alors que s’engage un débat sur les « violences obstétricales » dans les maternités, des voix s’élèvent parmi les femmes et les soignants pour remettre en question cette pratique qui engendre des naissances toujours plus médicalisées.
Une étudiante en informatique à l’université Stanford, en Californie, critique avec franchise, dans une tribune au « Monde », les dérives de la mode de l’intelligence artificielle.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| |Par Huyen Nguyen (Diplômée en master d’informatique de l’université Stanford, auteur de huyenchip.com)
TRIBUNE. J’ai une confession à faire. Je me sens comme un imposteur. Chaque jour, je reçois un mail d’un ami, d’un ami d’ami, d’une entreprise quelconque, qui me demande ma vision sur l’intelligence artificielle (IA). Cela inclut des entrepreneurs qui viennent juste de vendre leur start-up, des diplômés d’un master de l’université Stanford (Californie) qui ont refusé des offres d’un demi-million de dollars (425 000 euros), des capital-risqueurs, et même des directeurs de grandes banques. Quelques années plus tôt, je n’aurais même pas osé approcher ces personnes ni même rêvé qu’elles voudraient me parler.
Elles me demandent : « Pourriez-vous me mettre en relation avec des professionnels en IA ? » « Voulez-vous faire de l’IA avec nous ? »« Auriez-vous des conseils à nous donner sur nos produits IA ? »…
Elles parlent de l’intelligence artificielle comme si c’était la fontaine de jouvence dans laquelle tout le monde voudrait se baigner. Et, si vous ne le faites pas, vous deviendrez vieux et finirez seul et abandonné. Ils pensent en quelque sorte que je sais comment atteindre cette fontaine.
Du jeudi 7 septembre 17 heures au dimanche 10 septembre minuit, découvrez le film documentaire de Judith Grumbach, en exclusivité et en diffusion gratuite sur le Monde.fr
LE MONDE|
Le Monde, Horizons productions et Ashoka ont noué un partenariat pour diffuser gratuitement sur le Monde.frUne idée folle, un film documentaire de Judith Grumbach qui pose la question du rôle de l’école au XXIe siècle.
Tournée dans neuf établissements scolaires, publics et privés, de la maternelle au collège, Une idée folle interroge le rôle de l’école aujourd’hui à travers le témoignage d’enseignants, d’enfants, de parents ainsi que d’experts de l’éducation.
Dans son dernier essai, la philosophe et psychanalyste Hélène L’Heuillet examine la «pulsion de mort» présente dans la radicalité islamiste comme dans la posture populiste.
«L’amour sera plus fort que la haine»… Après les attentats espagnols, plusieurs slogans, plusieurs déclarations officielles, ont exprimé cet espoir méritoire de voir le Bien triompher finalement du Mal, dans une tonalité chrétienne à la fois sympathique et un peu mièvre. Dans un essai court et clair, la philosophe et psychanalyste Hélène L’Heuillet vient compliquer quelque peu l’affaire. Non qu’elle soit hostile à l’amour et favorable à la haine… Elle rappelle seulement, après Freud et Lacan, qu’amour et haine sont constitutifs du psychisme humain, autrement dit que la haine, qu’on veut éradiquer vainement, gît au plus profond de l’inconscient. Si bien que son antidote n’est pas forcément l’amour, mais bien plus la civilisation, qui passe par les symboles et par le langage, dont la complexité bienfaisante permet de maîtriser la «pulsion de mort» détectée par Freud en chaque individu.