Au CH St Jean de Dieu, l’unité Erasme est en péril. Porteuse d’un projet de soin issu de la psychothérapie institutionnelle et d’une approche groupale, l’unité est dans le colimateur de la direction : ça coûte trop cher ! Les patients et le personnel sont directement touchés par cette coupe budgétaire et se mobilisent.
Au CH St Jean de Dieu, à l’unité Erasme, le 27 juin 2017, la cadre supérieure de santé accompagnée du médecin chef du pôle viennent nous annoncer, sous couvert de réduction budgétaire, la fermeture pure et simple de l’unité, dans un délai de deux ans maximum.
Mais que l’on se rassure ! Cela reste une hypothèse de travail, mais visiblement une piste qui est priorisée par la direction. Le but étant d’ « uniformiser » les moyens sur les pôles afin de conserver seulement deux unités d’entrée de 25 lits chacune. Ce qui signifie la suppression de 25 lits temps plein sur le G27. De plus, il est prévu une « mutualisation » des moyens entre le G25 et G26, ce qui supprimerait également 25 lits sur le G25.
Ils n’apprécient pas du tout la nouvelle épreuve de Fort Boyard. Les parents d’enfants en situation de handicap psychique sont remontés contre France 2. La raison ? Une épreuve baptisée « L’Asile » jugée stigmatisante.
L’Union nationale de familles et amis de personnes malades et handicapés psychiques (Unafam) et un collectif de lutte contre la stigmatisation de la schizophrénie a ainsi porté plainte contre la chaîne publique, rapporte Le Parisien.
Enfermé dans une cellule capitonnée
L’épreuve a été diffusée pour la première fois le 24 juin. Le défi mettait en scène un candidat, en l’occurrence Kamel Le magicien, avec une camisole de force sur laquelle étaient accrochées des boules rouges et blanches. Enfermé dans une cellule capitonnée, il devait ensuite se démener pour décrocher les boules.
Précis qui élabore une théorie des différentes approches techniques de la psychothérapie et de la psychanalyse des enfants autistes, psychotiques et borderline. De nombreuses vignettes cliniques viennent illustrer la théorie.
Un dysfonctionnement mitochondrial serait-il le « lien entre l’antibiothérapie et un risque accru » de troubles psychiatriques ? Commentant un article paru dans Acta Psychiatrica Scandinavica sur « les infections, l’exposition à des agents anti-infectieux, et le risque de troubles mentaux sévères »[1], le professeur William Regenold (exerçant à la Faculté de Médecine du Maryland, à Baltimore, aux États-Unis) rappelle que les auteurs de cet article évoquent certes les effets des processus infectieux et inflammatoires sur le cerveau, des altérations du microbiote, des facteurs génétiques ou dans l’environnement, mais qu’ils « omettent de mentionner le dysfonctionnement mitochondrial induit par une antibiothérapie. »
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé lors d'un point presse qu'en psychiatrie, le valproate et ses dérivés prescrits dans les troubles bipolaires, à savoir la Dépamide et la Dépakote, seront, non plus d'utilisation restreinte à de la seconde intention, mais clairement contre-indiqués en cours de grossesse et chez les femmes en âge de procréer sans contraception efficace, et ce dès demain vendredi 7 juillet.
Comme tous les ans, les usagers de la RATP découvriront cet été les vers proposés par dix poètes amateurs, sélectionnés parmi 9 500 propositions.
Ils ont entre 8 et 72 ans et à partir de ce mercredi, leurs poèmes seront lus (ou ignorés) par les millions d’utilisateurs du métro parisien. La RATP a dévoilé les lauréats de son concours de poésie, dont 2017 est la troisième cuvée sous cette forme.
La compétition des amateurs de vers a réuni 9 500 participants, annonce la RATP, départagés par un jury présidé par le journaliste Augustin Trapenard. La grande gagnante de cette année est une Parisienne de 8 ans, Aya Chaouat, qui a proposé le poème ci-dessous.
Proposer des poèmes dans le métro, l’idée vient de l’auteure américaine Judith Chernaik, qui a commencé à en poster dans le subway londonien. L’initiative est adaptée en France par deux poètes, Francis Combes et Gérard Cartier, dans les années 90. Le concours des belles plumes organisé par la RATP, lui, a débuté en 1997. Il faut dire que depuis des décennies, la poésie a quelque chose à voir avec les transports en commun parisiens : Queneau a chanté les trains de banlieue, Roubaud a composé sa célèbre Ode à la ligne 29 des autobus parisiens, sans oublier évidemment les poèmes de métro inventés par Jacques Jouet.
Beaucoup de livres dénoncent les crimes contre l'humanité perpétrés par la psychiatrie. Toutefois, peu analysent la psychiatrie en relation avec le capitalisme, et encore moins au travers d'une analyse marxiste.
Dans Hégémonie psychiatrique : Une théorie marxiste de la maladie mentale*, Bruce Cohen ouvre de nouvelles perspectives. Il explique le pouvoir et l'influence croissante de la psychiatrie par son utilité pour le système capitaliste – plus elle est utile, plus elle reçoit de pouvoir, et plus son pouvoir est grand, plus elle devient utile. Plus précisément, il effectue une analyse du DSM-1 jusqu'au DSM-5 afin de montrer comment la psychiatrie a contribué à la transition néolibérale du capitalisme, obtenant davantage de pouvoir et de prestige par la même occasion.
Professeur de sociologie à l’université d'Auckland, Nouvelle Zélande, Cohen nous informe que
le présent développement est une critique du pouvoir professionnel et non de l'expérience et du comportement personnel qui a pu être étiqueté (ou auto-étiqueté) comme 'maladie mentale'. (p3)
Il cible l'«industrie de santé mentale» qui inclut «la totalité des professionel·le·s, des entreprises et des discours entourant le champs de la santé et la maladie mentale.» Il qualifie tout·e les travailleuseurs de cette industrie de «professionnel·le·s psy» dont la fonction est de «normaliser les inégalités fondamentales de la société capitaliste en les faisant apparaître comme logiques et naturelles.»
Hégémonie psychiatrique
Cohen conteste la théorie selon laquelle la soif de profit de l'industrie pharmaceutique serait le moteur principal de l'autorité ou de l'«hégémonie» croissante de la psychiatrie sur la société. Il récuse aussi l'affirmation selon laquelle l'augmentation des inégalités et la perte de soutien social amènent davantage de gens à devenir «malade mental·e». Au lieu de cela, il applique la méthode marxiste pour révéler la façon dont la psychiatrie sert le système capitaliste. Pour résumer son argumentaire :
La classe capitaliste cherche à éviter la responsabilité des nombreux problèmes qu'elle cause, elle fait donc passer la douleur et la souffrance pour des phénomènes en quelque sorte naturels et inévitables. La psychiatrie soutient le capitalisme en 'diagnostiquant' des problèmes socialement crées comme des défauts biologiques ou cognitifs individuels, fournissant des 'preuves' pseudoscientifiques permettant de rejeter la faute sur les victimes du système. Pour utiliser la métaphore d'Erving Goffman1, si le capitalisme est un jeu de dupes, alors le rôle de la psychiatrie est de calmer les perdants du système afin d'éviter qu'iels ne protestent bruyamment, dénoncent la duperie, et prennent leur revanche.
Bien que la souffrance soit probablement en augmentation, nous avons tort de l'étiqueter comme «maladie mentale». Les mises en garde concernant «l'épidémie croissante de maladie mentale» suivies d'appels en faveur d'un meilleur accès au «traitement» témoignent du succès avec lequel la psychiatrie a fait passer un nombre grandissant de problèmes sociaux comme étant d'origine médicale. L'hégémonie psychiatrique est effective lorsque la médicalisation de la souffrance a pénétré chaque aspects de la société, à tel point que les victimes se «diagnostiquent» elles-mêmes et entre elles.
04.07.2017 Le collège des psychologues de l'Établissement public de santé mentale (EPSM) d'Allonnes, inquiet des menaces de suppressions de postes et de fermeturse d'unités de soin qui pèsent sur l'établissement, ont adressé une lettre ouverte afin de rappeler leur mission.
« L'Établissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe connaît depuis avril des manifestations et un mouvement de grève. Il s'agit de protester contre la suppression annoncée de sept postes dans les secteurs qui accueillent des enfants et des adolescents et d'alerter sur la fermeture prévisible d'une unité de soins dans un pôle adulte.
Ainsi six Centres Médico-Psychologiques (CMP) accueillant des enfants et des adolescents vont rapidement se retrouver privés d'une partie de leurs psychologues. Plusieurs centaines d'enfants vont voir leur suivi s'interrompre brutalement, sans possibilité de relais pour la plupart d'entre eux.
Dans ce contexte, nous psychologues éprouvons le besoin d'expliquer aux usagers et au public quelles sont nos missions dans le pôle de pédopsychiatrie de l'EPSM.
parAurélie TRENTESSE Stéphane Bronner a été primé pour la nouvelle Les ruines du passé écrite dans le cadre du septième concours Ascodocpsy qui récompense, chaque année, des textes traitant de psychiatrie.
Parmi les 253 nouvelles reçues par le jury du septième Prix Ascodocpsy, c'est celle de Stéphane Bronner intitulée Les ruines de passé qui a su se démarquer et répondre au mieux à la thématique Un endroit où aller. Ce concours est l'occasion de sensibiliser le grand public et les professionnels de santé aux troubles psychiatriques.
Quand les ruines du passé hantent le présent
Tout au long de son récit, Stéphane Bronner s'attache à suivre le parcours d'un vieil homme troublé. En effet, le village où il vit lui semble bien différent, alors qu'hier encore, tout était normal. Errant dans les ruelles délabrées, il cherche ses compagnons qui ne quitteraient leur maison pour rien au monde. En vain.
Anne-Laure Boch Neurochirurgienne, praticienne hospitalière, docteur en philosophie
A l’initiative del’intersyndicale nationale des internes, plusieurs syndicats représentant les jeunes et futurs médecins ont réalisé une enquête sur la santé mentale des jeunes médecins. Menée par autoquestionnaire sur des étudiants, des internes et des chefs de clinique, l’enquête a concerné 21 768 répondants.
Les résultats sont inquiétants. L’anxiété affecte 66 % des sondés, la dépression 28 %, les idées suicidaires 24 % dont 6 % dans le mois précédant l’enquête. Ces chiffres corroborent ceux d’autres études, effectuées sur des médecins plus âgés : selon le conseil de l’Ordre, près de 8 % des décès des médecins en activité sont dus à un suicide, soit deux fois plus que dans la population générale. Quant au burn-out, il menace 30 % des médecins, et même 40 % des chirurgiens !
A l’heure des obsèques de Simone Veil, icône de la lutte pour la légalisation de l’avortement, la coprésidente du Planning familial revient sur l’état de ce droit.
LE MONDE| |Propos recueillis par Margot Cherrid
En 2016, à l’occasion de son 60e anniversaire, le Mouvement français pour le planning familial mettait à l’honneur trois « Simone ». Trois femmes qui ont marqué l’histoire de l’association et celle des droits des femmes : l’écrivaine et philosophe Simone de Beauvoir, la militante Simone Iff et Simone Veil, qui a porté en 1974 le projet de loi de légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
Après la mort de cette dernière, le 30 juin, Véronique Séhier, la coprésidente du Planning familial, salue le combat de « celle qui a permis de reconnaître l’avortement comme un droit humain fondamental ». Mais plus de quarante ans après l’entrée en vigueur de la loi Veil, et alors qu’un tiers des Françaises ont recours au moins une fois dans leur vie à l’IVG, selon l’Institut national d’études démographiques (INED), ce droit « n’est toujours pas considéré comme un droit à part entière », souligne-t-elle.
Le Planning familial, dont vous êtes la coprésidente, considère que l’avortement n’est toujours pas accessible à toutes les femmes en France. Comment l’expliquez-vous ?
Véronique Séhier : Si la loi a été votée il y a plus de quarante ans, il reste effectivement à rendre l’IVG accessible à toutes les femmes qui désirent y avoir recours. Dans certaines régions de France, l’accès à l’IVG est très compliqué. L’IVG est le parent pauvre de l’hôpital : lors des restructurations d’hôpitaux, les services IVG sont en général les plus fragiles et les plus susceptibles de disparaître. On a évalué qu’en 2015, 130 centres d’IVG ont fermé. Les structures de proximité disparaissent à grande vitesse alors que c’est ce dont nous avons le plus besoin. Une femme ne devrait pas avoir à faire 60 km pour avorter.
Alors qu'il dirigeait un Centre de soins pour usagers de drogues en 1994 à Paris, le psychanalyste Serge Hefez a reçu la ministre de la Santé, un moment inoubliable. Témoignage.