Il est courant de coller une étiquette à l’artiste. Celle du créatif incompris, en marge de la société dont le caractère frôle la folie. Mais ces préjugés ne datent pas d’hier. D’où viennent-ils ? Et qui est Adolf Wölfli, artiste fou des XIXe et XXe siècles, dont l’œuvre reste trop inconnue aujourd’hui ?
[...] Adolf Wölfli, patient déclaré schizophrène à 31 ans, est interné à l’hôpital psychiatrique de Waldau en Suisse où il y restera jusqu’à sa mort. Devenu dessinateur, écrivain, compositeur, collagiste et chanteur, ses œuvres passionnent par leur diversité et leur cohérence. L’étude de sa biographie prouve que la pathologie dote l’artiste d’une forte singularité dans son processus créatif.
Ses œuvres sont en général des compositions détaillées, quasi symétriques, soulignant un fort vocabulaire et des portées musicales. L’artiste introduit également des lettres, des mots ainsi que des petits motifs distincts. Il adopte la méthode de horror vacui signifiant que chaque espace de la feuille est remplie d’éléments figuratifs ou décoratifs qui se combinent pour former des compositions aux textures riches et aux lignes fluides. Présentant une foule de détails, l’œil n’aura jamais fini d’explorer totalement l’œuvre.