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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 2 novembre 2016

VERS DES PIQÛRES CONTRACEPTIVES POUR LES HOMMES ? Par Virginie Ballet

Par Virginie Ballet — 

Un essai mené sur 320 hommes dans une dizaine de pays fait état d'une efficacité similaire à celle de la pilule féminine. Pourtant, l'expérience a été arrêtée prématurément en raison d'effets secondaires jugés trop importants.

Une découverte «révolutionnaire» pour The Independent, des «résultats impressionnants»pour la spécialiste des sciences du Guardian… Plus de cinquante ans après l’arrivée de la pilule, la révolution contraceptive serait-elle enfin en marche ? Aurait-on réussi à élaborer un mode de contraception hormonale masculine ? Une étude menée dans dix pays différents sur 320 hommes de 18 à 45 ans engagés dans des relations hétérosexuelles stables et monogames fait état des résultats pour le moins encourageants de piqûres hormonales, jugées aussi fiables que la pilule (à 96%) et davantage que le préservatif masculin, qui plafonne à 85% d’efficacité en moyenne. Ces travaux, publiés fin octobre dans The Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, pourraient «mener à une meilleure répartition du poids de la responsabilité du contrôle des naissances entre les deux sexes», estime ainsi The Independent.

Cancer : explosion du nombre de décès chez les femmes

Le phénomène est notamment lié au vieillissement et à l’augmentation de la population.
Le Monde.fr avec AFP
Un docteur fait une IRM, le 22 juillet 2013 à l’hôpital d’Argenteuil.
Un docteur fait une IRM, le 22 juillet 2013 à l’hôpital d’Argenteuil. FRED DUFOUR / AFP

Deux rapports, l’un de la Société américaine du cancer (ACS – American Cancer Society) et l’autre paru dans la revue scientifique The Lancet, alertent sur l’explosion du nombre de décès par cancer chez les femmes, liée en particulier au cancer du sein.

Le phénomène est notamment lié à l’augmentation et au vieillissement de la population.
Le développement des cancers s’explique aussi par l’augmentation de la fréquence de « facteurs de risque de cancer connus liés à la transition économique rapide, comme l’inactivité physique, une mauvaise alimentation, l’obésité, et des facteurs reproductifs », comme par exemple le fait de procréer à un âge tardif, relève Sally Cowal de l’ACS qui a compilé ce rapport sur les cancers des femmes.
La prévention pour solution
Des efforts accrus en matière d’éducation et de prévention sont essentiels pour endiguer ce fléau grandissant, responsable de la mort de 3,5 millions de femmes en 2012 (sur plus de 8 millions de morts au total), majoritairement dans les pays en développement, souligne le document.
Dans un second rapport publié mercredi par la revue médicale The Lancet, des spécialistes avertissent qu’en 2030 le nombre de femmes diagnostiquées avec le cancer du sein pourrait presque doubler, pour atteindre 3,2 millions par an (contre 1,7 million par an ces dernières années).
Pour le cancer du col de l’utérus, le nombre de diagnostics pourrait augmenter d’au moins 25 %, à plus de 700 000 d’ici à 2030, « principalement dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire », d’après le journal.
Le cancer, qui tue déjà une femme sur sept (14 %) chaque année dans le monde, est la deuxième cause de morts chez les femmes, après les maladies cardio-vasculaires, selon le rapport de l’ACS. Le cancer du sein, le plus fréquent, est la principale cause de décès par cancer chez les femmes dans le monde (521 900 décès en 2012) devant le cancer du poumon (491 200 décès).
Mais des centaines de milliers de ces morts pourraient être évitées : bon nombre des plus de 700 000 décès annuels par cancers du poumon et du col de l’utérus pourraient en effet être prévenus grâce à une lutte efficace contre le tabagisme, à la vaccination et au dépistage, rappelle l’ACS.
« La vaccination systématique contre les papillomavirus (VPH) des filles dans les pays les plus pauvres au cours des quatre prochaines années pourrait prévenir 600 000 futurs décès par cancer du col de l’utérus », renchérissent les auteurs d’une série de trois articles dans The Lancet.
Ils plaident pour un investissement à la hauteur des enjeux (prévention, dépistage, vaccination et traitements) dans les pays en développement.
« Enormes inégalités » entre pays
Neuf décès par cancer du col de l’utérus sur dix surviennent dans les pays en développement, selon le rapport de l’ACS. L’Afrique subsaharienne, l’Amérique centrale et du Sud, ainsi que l’Asie du Sud-Est et l’Europe de l’Est ont les taux (nouveaux cas et mortalité pour 100 000 femmes) les plus élevés pour ce cancer du col de l’utérus.
Selon The Lancet, la différence en termes de survie pour le cancer du sein entre les pays riches (FranceAllemagne, Etats-Unis…) et des pays comme l’Afrique du Sud ou l’Inde (de plus de 80 % à 50 % environ) met en lumière les « énormes inégalités d’accès à la prévention, à la détection précoce et aux traitements ».
Cette situation fait des cancers du col et du sein des « maladies négligées », estime même la présidente du Chili, Michelle Bachelet, dans un éditorial du journal.
Le rapport de l’ACS pointe aussi les « pénuries » de matériel de radiothérapie en Afrique et en Asie du Sud-Est. Les pays à faibles et moyens revenus, où sont concentrés 60 % des cas de cancers, ne possèdent que 32 % des appareils de radiothérapie disponibles.
« La communauté mondiale ne peut pas continuer à ignorer le problème, des centaines de milliers de femmes meurent inutilement chaque année », a déclaré Richard Sullivan, du King’s College de Londres, coauteur du rapport de The Lancet, appelant à se mobiliser en faveur des plus démunis.

Ils «pètent les boulons» en direct

Mélanie LOUF   30/10/2016


« Les Boulons », ce sont cinq usagers de structures d’aide médico-psychologique, deux infirmiers, une cadre et ils se lancent au micro d’une émission radio sur Transat FM



Cédric Harchy, infirmier au CMP, Janick Larroche, cadre de santé et Luc Henebel, infirmier au CATTP.

Cédric Harchy, infirmier au CMP, Janick Larroche, cadre de santé et Luc Henebel, infirmier au CATTP.

Deux infirmiers du centre médico-psychologique (CMP) du centre hospitalier sont à l’initiative d’un projet d’émission de radio originale. Celle-ci sera diffusée mensuellement, dès octobre, sur Transat FM. Au micro, cinq usagers du CMP et du CATTP (Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel). Leur mission ? Démystifier la maladie.
« Péter un boulon », une expression qui les a inspirés pour leur nom, car ils sont tous passés par-là un jour. Pour certains schizophrènes, pour d’autres dépressifs ou simplement fragiles, la maladie et les problèmes du quotidien les ont conduits à fréquenter le centre médico-psychologique ou encore le centre d’accueil thérapeutique. Aujourd’hui ils sortent de l’ombre.
« Les Boulons ont pour objectif de démystifier la maladie à travers la radio », annonce Cédric Harchy, infirmier. « Donner une autre image de la psychiatrie », précise Vanessa, membre de l’équipe. Qui de mieux placer pour en parler au micro, que ceux qui vivent au quotidien avec elle ?
Derrière Les Boulons, il y a aussi « boulon », comme la pièce d’assemblage d’un grand projet. Encadrés par Cédric Harchy et Luc Hennebel, infirmiers du CMP et du CATTP, puis de Janick Larroche, cadre de santé, ils se sont battus pour trouver des financements, puis une formation auprès de Transat FM. Ils ont également reçu un soutien important de l’association Agathal et l’accompagnement indispensable des Z’entonnoirs.« Ils ont créé leur radio avec les membres d’un Établissement public de santé mentale. Leur réalisation nous a clairement inspirés, Stéphanie (Guertzmann) et moi », explique Cédric Harchy, à l’initiative du projet.

LES Z'ENTONNOIRS

Êtes-vous prêts à changer votre regard sur la maladie mentale ?

Les Z'Entonnoirs est la première émission de radio en France animée par des personnes présentant des troubles psychiques et des infirmiers. Elle est réalisée de façon hebdomadaire depuis 2005 dans les labos de la fabrique culturelle La Condition Publique à Roubaix. Les Z'Entonnoirs réalisent aussi des Z'émissions spéciales tout au long de l'année et des décrochages sur des événements dans toute la France.

Ce projet est porté par les équipes de l'EPSM de l'agglomération lilloise, financé par l'EPSM de l'agglomération lilloise via sa politique culturelle, par l'association Archipel, le programme Culture et santé DRAC-ARS.

Ce jour-là, Sally a basculé

BooKs  Publié dans le magazine Books, février 2011. Par Oliver Sacks

« Le 5 juillet 1996, commence Michael Greenberg, ma fille a été prise de folie. » L’auteur ne perd pas de temps en préliminaires, et le livre avance promptement, de façon presque torrentielle, à partir de cette phrase introductive, à l’unisson des événements qu’il rapporte (1). Le déclenchement de la manie est soudain et explosif : Sally, sa fille de 15 ans, était dans un état survolté depuis quelques semaines, écoutant les Variations Goldberg par Glenn Gould sur son Walkman, plongée dans un volume de sonnets de Shakespeare jusqu’à des heures avancées de la nuit. Greenberg écrit : « Ouvrant le livre au hasard, je découvre d’invraisemblables griffonnages faits de flèches, de définitions, de mots entourés au stylo. Le Sonnet 13 ressemble à une page du Talmud, les marges remplies d’un si grand nombre de commentaires que le texte imprimé n’est guère plus qu’une tache au centre de la feuille. » Sally a également écrit des poèmes troublants, à la Sylvia Plath (2). Son père y jette discrètement un coup d’œil. Il les trouve étranges, mais ne songe pas un instant que l’humeur ou le comportement de sa fille soit de quelque manière pathologique. Elle a rencontré des difficultés d’apprentissage dans son jeune âge mais, enfin en possession de ses capacités intellectuelles, elle est en train de les surmonter. Une telle exaltation est normale chez une adolescente de 15 ans douée. Ou du moins, c’est ce qu’il lui semble.
Mais, en ce jour torride de juillet, elle craque – interpellant les passants dans la rue, exigeant leur attention, les secouant, avant de partir soudain en courant dans le flot des voitures, convaincue de pouvoir les arrêter du simple fait de sa volonté (un ami a la présence d’esprit de l’attirer hors de la chaussée juste à temps).
Le poète Robert Lowell rapporte avoir vécu un épisode tout à fait semblable dans un accès d’« enthousiasme pathologique » : « Le soir précédent mon enfermement, je courais dans les rues de Bloomington, Indiana […]. Je pensais pouvoir arrêter les voitures et paralyser leurs moteurs en me tenant simplement au milieu de la route, les bras écartés. » De telles crises d’exaltation et de tels actes aussi soudains que dangereux ne sont pas rares au début d’un accès maniaque.

mardi 1 novembre 2016

L’éthique : un levier pour réinventer une psychiatrie humaine !

La Criée, Collectif de recherche sur l'institutionnel et l'éthique à Reims

mardi 18 octobre 2016

"L’éthique : un levier pour réinventer une psychiatrie humaine !" Intervention Ethique Villejuif octobre 2016 Klopp Serge

Intervention Ethique Villejuif octobre 2016 Klopp Serge
L’éthique : un levier pour réinventer une psychiatrie humaine !
En préambule je voudrais remercier les organisateurs de m’avoir invité et rappeler que vu le temps qui m’est donné, je vais forcément apparaître caricatural dans certains de mes propos qui nécessiteraient d’être plus explicités et illustrés d’exemples, mais nous n’en aurons pas le temps.
Jamais il n’a été autant question d’éthique qu’aujourd’hui. Et jamais notre société dans tous ses domaines n’a été aussi peu éthique. Au point que lorsque j’entends parler de mise en place d’un groupe d’éthique, je me demande quels reculs éthiques sont en train de se mettre en place. 
En effet, le fait que l’on ait institutionnalisé les comités éthiques, cela ne laisse-t-il pas croire que les réflexions éthiques sont réservées aux spécialistes, aux experts du Comité Ethique ?
Cela ne risque t-il pas paradoxalement d’amener les soignants à faire l’économie d’une réflexion éthique personnelle singulière et donc à banaliser les pratiques non éthiques ?
Le fait que les comités Ethiques soient composés d’un nombre fermé de membres désignés cela n’est-il pas en soi une aberration éthique ?
L’éthique n’exigerait-elle pas plutôt de faire de ces espaces des forums permanents d’échanges et de disputes ouverts à tous. Dont l’objectif ne serait pas de définir les bonnes pratiques, mais de constamment mettre au travail la réflexion et le doute des soignants sur leur propre pratique individuelle et collective, afin de tendre à mettre en adéquation cette pratique dans les conditions réelles où nous nous trouvons avec les valeurs que nous défendons ?
Cela me semble d’autant plus indispensable que nous nous trouvons dans un mouvement de la société qui tend de plus en plus systématiquement à la réification, la « chosification », d’une part importante de la population.
Cette réification, dans le champ de la santé mentale, opère particulièrement par la concordance de 2 démarches qui se renforcent l’une l’autre :
  • La démarche sécuritaire
  • La démarche qualité
A savoir aussi que ces démarches se fondent sur le dévoiement de sens des concepts de sécurité et de qualité.
La sécurité c’est l’absence de sentiment de danger, ce qui permet au sujet de s’engager dans le travail et de prendre des risques. 
A contrario, le sécuritaire est fondé sur le présupposé que nous serions tous et constamment en danger et sur le mythe du risque zéro. Pour se mettre en œuvre sur la durée il nécessite d’entretenir le sentiment de danger. Il est donc antinomique avec la recherche de sécurité.
La qualité c’est un processus qui vise à obtenir un résultat optimum concret dans les conditions concrètes singulières où j’opère. J’ajouterai que celui qui s’inscrit dans ce processus est en constante recherche d’amélioration en voyant comment toujours mieux adapter son action et ses outils dans ces conditions concrètes. 
Or, la démarche qualité ne s’occupe que de la mise en œuvre  formelle de ce qui est qualifié de « bonnes pratiques » et qui est formalisé par un protocole.
La démarche qualité ne vise pas à m’amener à rechercher un résultat optimum dans les conditions concrètes où j’opère ; quitte à me départir du protocole. 

USA : de plus en plus de mineurs hospitalisés pour surdose d'opiacés, y compris des petits enfants

01.11.2016
Les hospitalisations d'enfants et d'adolescents aux Etats-Unis pour surdoses d'antalgiques opiacés ont plus que doublé entre 1997 et 2012, selon une étude publiée lundi dans JAMA Pediatrics. Un nombre croissant a été attribué à des tentatives de suicide ainsi qu'à des ingestions accidentelles de ces médicaments chez les plus jeunes, précisent les auteurs.
Ils ont identifié sur cette période de 25 ans plus de 13.000 exemples dans lesquels des enfants et adolescents de un à 19 ans avaient été hospitalisés pour des surdoses d'opiacés prescrits par des médecins, dont 176 sont décédés.

Nouvelle campagne choc pour la légalisation de l’euthanasie

01.11.2016



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Mort il y a 114 ans, Émile Zola se retournerait-il dans sa tombe ou serait-il au contraire ravi d'être embauché pour réclamer la légalisation de l'euthanasie ? Imitant le célèbre article rédigé par l'écrivain au cours de l'affaire Dreyfus, l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) lance en effet une nouvelle campagne pour faire avancer sa cause et stigmatiser les engagements non tenus des pouvoirs publics. Les visuels de la campagne commencent par un "J'accuse… !", reprochant à la France, "pays des droits de l'homme, de laisser mourir de faim et de soif les personnes en fin de vie".

24ÈMES RENCONTRES DES PSY-CAUSENT

 

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Rencontre débat autour du livre de Thierry Najman « Lieu d’Asile »

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Pollution : 300 millions d'enfants exposés à un air toxique, 2 milliards à un air vicié

Coline Garré        31.10.2016

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En amont de la conférence de l'ONU sur le climat, la COP22, qui se tient à Marrakech du 7 au 18 novembre, l'UNICEF lance un cri d'alarme au sujet de la pollution atmosphérique. « Dans le monde, près d’un enfant sur sept, soit quelque 300 millions, vit dans une région où le niveau de toxicité de l’air extérieur dû à la pollution dépasse d’au moins six fois les directives internationales », s'inquiète l’UNICEF.

Au cœur de la fatigue

Après un « Dictionnaire des risques psychosociaux » réussi, Philippe Zawieja dépasse l’approche biomédicale et mobilise l’ensemble des sciences humaines et sociales pour élargir, dans son nouvel essai, notre perception de la fatigue.
LE MONDE  | Par Margherita Nasi
« Dictionnaire de la fatigue », de Philippe Zawieja (Librairie Droz, 864 pages, 49 euros).
« Dictionnaire de la fatigue », de Philippe Zawieja (Librairie Droz, 864 pages,).
Affaiblissement physique et mental ? Abattement ? Oisiveté ? Usure ? « De quoi la fatigue est-elle le nom ? ».

Le passage à l’âge adulte des enfants placés

Comment les jeunes placés gèrent-ils leur passage à l’âge adulte ? Le projet ELAP, première enquête quantitative menée en France sur le sujet, livre des éléments de réponse.
LE MONDE  | Par Maxime Ferrer
En 2014, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la santé (Drees) recensait 150 346 enfants accueillis au sein de l’aide sociale à l’enfance (ASE, voir encadré). Parmi eux, près de 29 000 étaient âgés de 17 à 20 ans. Un âge crucial dans le parcours d’un jeune pris en charge, car c’est à ce moment que se joue et s’accélère la sortie de placement.
Etudier le passage vers cette autonomie est l’objet du projet ELAP (Etude longitudinale sur l’accès à l’autonomie des jeunes en protection de l’enfance), enquête quantitative inédite en France, menée par une équipe de chercheurs du laboratoire Printemps (université de Versailles) et de l’INEDdont les premiers résultats viennent d’être rendus publics.

lundi 31 octobre 2016

Ross béthio - Un infirmier pour près de 300 mille habitants : Le personnel technique, une épine pour le poste de santé

SENEGAL    Khady SONKO    31 October 2016



Les directives de l’Organi­sa­tion mondiale de la santé (Oms) préconisent un infirmier pour 300 habitants. A Ross Béthio, c’est un infirmier pour 22 mille 930 habitants, selon l’infirmier-chef de ce poste de santé. Le fossé est énorme et loin de la nor­me internationale et la de­mande plus forte que l’offre. «Le personnel technique reste une épine au niveau du poste de santé de Ross Béthio qui devrait aujourd’hui être alimenté par deux centres de santé,  car il est dit qu’un centre de santé pour 10 mille personnes. Nous sommes à 22 mille pour un seul infirmier et deux sages-femmes. On est surpassé.


 

«Je me suis fait la remarque avec un confrère de cette curieuse série…»

26-10-16


Le docteur Denis Debreu, médecin psychiatre, est expert près la cour d’assises de Douai depuis une dizaine d’années.

Quelle définition donneriez-vous des « bouffées délirantes ? »
« Pour faire simple, il s’agit de manifestations psychotiques (hallucinations, troubles du cours de la pensée, délire…) qui surviennent brutalement chez une personne qui n’a pas forcément d’antécédents psychiatriques. Ces manifestations altèrent le rapport à la réalité et le comportement du patient. Parfois, ces bouffées délirantes sont précédées de troubles comportementaux ou de raisonnement plus discrets pendant quelques jours ou semaines, mais globalement, elles sont souvent imprévisibles et le comportement du sujet, lors de la bouffée délirante, dévie complètement de sa personnalité ».
Peuvent-elles frapper n’importe qui ?
« La bouffée délirante peut être sous-tendue par une consommation de drogue ou de certains médicaments… elle peut aussi émailler le cours ou être la première manifestation d’une maladie mentale comme une schizophrénie ou un trouble bipolaire. Mais dans un certain nombre de cas (certaines études évoquent un tiers), il est possible qu’il n’y ait aucun contexte particulier. J’ai d’ailleurs été requis récemment pour examiner des personnes ayant présenté des bouffées délirantes aiguës dont les issues ont été dramatiques, et à l’évidence, ces personnes n’avaient aucun signe de maladie mentale antérieure ».
Estimez-vous qu’il y a davantage de cas ? Dans le Cambrésis, nous en recensons trois…
« Je me suis fait la remarque avec un confrère de cette curieuse série dans le Cambrésis. Un hasard ou y a-t-il une augmentation de la fréquence de ce phénomène qui ferait écho à la violence de la société (la violence n’est pas spécifique à la maladie mentale !) ? J’ai bon espoir qu’il s’agit d’une coïncidence, mais rien de scientifique ne permet de l’affirmer. Trois cas, c’est beaucoup, mais ça reste faible pour faire des statistiques…« 

LE FESTIVAL AU CONTRAIRE BAT SON PLEIN

QUEBEC Hamza Abouelouafaa
Le festival au contraire bat son plein

Ceux qui souffrent de maladies mentales portent souvent un sceau infamant, stigmatisés dans nos sociétés, parias dans nos villes. La culture populaire les dépeint comme des indésirables, on leur associe toutes les déviances. Au cinéma par exemple,  on tombe aisément dans les clichés risibles, pensons à Rainman, à Hannibal Lecter, à The Shining, un fou est toujours à deux doigts de vous poursuivre avec l’écume à la bouche et la hache à la main.  Heureusement, le Festival de film sur les maladies mentales  Au contraire tente d’inverser cette tendance. Le coup d’envoi a été donné hier au Musée des beaux-arts de Montréal et pour souligner cette 4e édition, le festival s’est offert comme porte-parole Christophe Davidson, humoriste ontarien ayant lui-même vécu des épisodes de bipolarité, de psychose et de dépression. Selon lui, il faut être en mesure d’en rire ( des maladies mentales) pour faire tomber certaines barrières.
Le festival frappe fort aussi en invitant Issa  Ibrahim, survivant d’un internat de vingt ans dans un hôpital psychiatrique aux États-Unis, qui vient présenter en film d’ouverture et en première canadienne Patient’s right.  Après s’être sorti des dédales dantesques du milieu hospitalier, Issa Ibrahim nous offre un documentaire fantaisiste tout en musique qui nous plonge dans son univers. Grâce au 7e art, il moque et allègue un discours habituellement grave et lourd, celui du lien entre la violence et la maladie mentale, et brise du même coup plusieurs tabous

Danser pour montrer le visage humain de la maladie mentale

QUEBEC 

Anne Plamondon s’est inspirée de sa propre expérience pour imaginer son spectacle solo, Les mêmes yeux que toi, créé à la mémoire de son père qui était atteint de schizophrénie paranoïde. - Acadie Nouvelle: Sylvie Mousseau
En créant la pièce Les mêmes yeux que toi, l’interprète et chorégraphe Anne Plamondon a voulu révéler le visage humain derrière la maladie mentale. Entre la grâce, la force et la fragilité, tout peut chavirer.
Anne Plamondon s’est inspirée de sa propre expérience pour imaginer son spectacle solo, Les mêmes yeux que toi, créé à la mémoire de son père qui était atteint de schizophrénie paranoïde.
«Pour moi, c’était très important de faire un portrait qui était juste, sensible et qui nous fait voir l’humain derrière la maladie et non pas juste la maladie, parce que c’est souvent ça qu’on oublie dans la société, quand on voit quelqu’un qui agit bizarrement dans la rue. Des fois, ces gens-là peuvent faire peur parce qu’ils peuvent être imprévisibles, mais en même temps, il y a un humain derrière la maladie», a mentionné Anne Plamondon qui a cherché à réaliser un spectacle authentique et le plus honnête possible. Elle rappelle que personne n’est à l’abri de la maladie mentale. Tout peut parfois basculer rapidement.

Créée en 2012, cette œuvre a reçu de bonnes critiques et a touché profondément les gens. Seule sur la scène, l’interprète, qualifiée de lumineuse et de troublante, traverse divers états troubles et émotions associés à la maladie mentale, tels que la confusion, les répétitions, la fragilité ou encore le lâcher-prise. L’artiste a collaboré avec Marie Brassard, qui signe la mise en scène de ce spectacle comprenant aussi une forme de narration.