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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 26 août 2016

#CeuxQuiFont : Un bus sillonne la Manche, à l’écoute de ceux qui n’ont personne à qui parler

Le Parentibus, créé par l’ancienne magistrate Catherine de La Hougue, est là pour écouter, pas pour trouver des solutions.

« Qu’est-ce que vous vendez ? » A Gouville-sur-Mer (Manche), un étal pas comme les autres, coincé contre les barrières de fin de marché, jouit des embruns de la meilleure saucisse à l’oignon du coin. Le Parentibus n’a pas la meilleure place, mais elle lui est gracieusement offerte par la municipalité.
Ici, on vient davantage vider son sac que le remplir. Entraînés par Catherine de La Hougue, une quarantaine de bénévoles sillonnent les petites routes de la Manche dans un minibus aménagé pour écouter les problèmes des habitants. « Les problèmes, entre guillemets. » Il ne faudrait pas effrayer les passants, ceux dont le regard s’attarde sans en avoir l’air sur les mots inscrits sur la porte d’entrée. Gratuité. Convivialité. Proximité.
La même scène se rejoue le lendemain, à une vingtaine de kilomètres. La saison estivale a commencé et le marché de Périers s’étend lui aussi plus qu’à l’accoutumée. Le troisième âge bronzé, de passage dans sa « vie secondaire », se mêle à ceux qui vivent là à l’année. L’hiver, les solitudes sont plus flagrantes dans ce département où peu de choses sont accessibles sans moyen de transport personnel. C’est d’ailleurs ce qui a poussé Catherine de La Hougue à lancer le projet. « Puisqu’ils ne peuvent pas venir à nous, allons à eux. »

Bien des drames auraient pu être évités

Douze années dans la magistrature après une première vie de libraire-pâtissière – « entre autres ! » –, quatre enfants à élever et douze autres à qui faire une place plus ou moins passagère… La retraite de l’ancienne juge des enfants ne pouvait se résumer à une chaise longue plantée dans l’hectare et demi entourant sa grande maison en pierre.

Infirmiers de nuit, un métier d'engagement

05/02/2016

Infirmier, un métier d'engagement. 91% des Français en ont eu une excellente image. Une équipe de France 2 a rencontré des hommes et des femmes qui ont choisi cette profession. A l'hôpital nord de Marseille, la nuit est tombée, pour un groupe d'infirmières et la journée de travail commence. Il est 19 heures, c'est parti pour une longue nuit qui durera jusqu'à sept heures du matin. Le premier patient est une vieille connaissance. Une sans-abri qui a encore d'anciens bracelets hospitaliers. "Quand ils sont dans des états vraiment lamentables, c'est-à-dire qu'ils sentent très très mauvais, on va les doucher de nous-mêmes. Cela fait partie du soin", explique une infirmière.


JOSEF SCHOVANEC Ce que savent faire les personnes avec autisme et ce que cela peut dire à la psychanalyse d'aujourd'hui.

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RENCONTRE AVEC
Séance du séminaire du
26 mars 2015
Résultat de recherche d'images pour "JOSEF SCHOVANEC"JOSEF SCHOVANEC

Ce que savent faire les personnes avec autisme et ce que cela peut dire à la psychanalyse d'aujourd'hui.


Nous sommes des zombies

Par Pierre Cassou-Noguès, Philosophe — 25 août 2016 



«Pokémon Go» est un vecteur social, comme beaucoup d’utilisateurs aiment le répéter.

«Pokémon Go» est un vecteur social, comme beaucoup d’utilisateurs aiment le répéter. Photo Boris Allin. Hans Lucas pour «Libération»


Pour Pierre Cassou-Noguès, «Pokémon Go» transforme les utilisateurs en êtres se transmettant un virus qui assujettit à une force obscure liée au capitalisme.

Difficile d’échapper à la tentation. Apparemment, l’application Pokémon Go est maintenant utilisée plus longuement que Facebook, Tinder, Snapchat ou Whatsapp. Je me décide pour de bon quand je lis qu’Oliver Stone, le réalisateur américain, y voit un jeu «totalitaire», conduisant à l’éclosion d’une «société de robots», sur Lepoint.fr, le 22 juillet. J’ai toujours été intéressé par les états de conscience limites.
Donc, un après-midi morose, je télécharge l’application, que j’autorise aussi à lire mes mails et les documents de mon compte Google. Et je sors avec mon fils, enchanté - il a 10 ans -, chasser les Pokémon sauvages. Le principe est simple. Le jeu, quand on clique sur l’icône, affiche une carte, c’est l’endroit où nous nous trouvons, avec les rues autour de la maison bien dessinées. Sur la carte, figurent des «Pokéstop» (des points de ravitaillement), près desquels apparaissent souvent ces Pokémon sauvages qu’il s’agit d’attraper. Je suis un peu sceptique, parce que nous sommes vraiment dans un coin de campagne perdu. Mais mes craintes sont infondées. Plusieurs Pokéstop se dessinent dans le centre du village. Et, devant ce qui est décrit avec exactitude comme une «halle du XIVe siècle», avec une photographie d’un coin de la charpente, nous nous saisissons de quelques «Pokéball».
Ainsi armés, nous poursuivons notre chemin, vers un deuxième Pokéstop, où traîne un Pokémon sauvage. L’application ouvre d’elle-même l’appareil photo de mon téléphone, et voici le petit monstre sautillant à l’écran devant la porte de l’église. Nous lui envoyons nos Pokéball à la gueule pour marquer ainsi nos premiers points de dresseur de Pokémon. Le Pokéstop suivant, près d’un calvaire à la sortie du village, dans la zone commerciale, me propose d’attirer des Pokémon dans le Go Sport situé en face. Ce qui signifie donc errer une demi-heure dans le magasin. Et, là, je dis non. D’autant plus que l’application me prévient que d’autres utilisateurs pourraient attraper les Pokémon que j’aurais ainsi convoqués. Nous rentrons, mon fils et moi, un peu déçus. Pour des raisons différentes.
Sur le chemin, je me demande si l’application a déjà repéré dans mes recherches récentes sur Google que je voulais m’offrir un vélo de course. De retour, je lis que, si l’application propose l’achat de certains objets (Superballs, etc.) facilitant la capture des Pokémon, seuls 5% des utilisateurs y accèdent. Mais le modèle économique pourrait évoluer avec des lieux sponsorisés : des boutiques auraient la possibilité d’acheter à la société Niantic des Pokéstop ou des arènes, de façon à accroître leur fréquentation.

Mexique : l’éducation sexuelle, cible des cathos malgré le boom des grossesses ados

Par Emmanuelle Steels, Correspondante à Mexico — 25 août 2016



Mexico, 2014, campagne d’une association défendant, elle, l’éducation sexuelle.

Mexico, 2014, campagne d’une association défendant, elle, l’éducation sexuelle. Photo Rebecca Blackwell. AP

Les manuels scolaires de biologie, accusés de pousser les élèves au vice, sont voués au bûcher par des élus de Monterrey, dans un pays où les jeunes accèdent difficilement à la contraception.

Lubricité, activité sexuelle précoce, confusion des genres et des préférences sexuelles, angoisses : voilà le cocktail de «séquelles» que croient diagnostiquer des associations mexicaines de parents d’élèves et qu’ils attribuent à un excès de contenus sexuels dans les manuels scolaires. A Monterrey, ville la plus riche du pays, la polémique est attisée depuis début août par des élus issus de la droite catholique, qui invitent les parents à brûler les livres, arracher les pages consacrées à la biologie et aux droits sexuels, voire à occuper les écoles, alors que la rentrée est déjà agitée par la grève d’une frange des enseignants opposés à la réforme de l’éducation.
«Débauche»

L’abstinence n’est pas citée parmi les méthodes contraceptives : pour ces associations conservatrices, ce genre de «désinformation» mène à l’épidémie de grossesses adolescentes, qui s’élèvent à plus de 400 000 par an dans le pays, dont 8 000 accouchements dans la tranche des 12-15 ans. «Les enfants sont surstimulés», affirme Luz María Ortiz, présidente de l’Union des parents d’élèves de l’Etat du Nuevo Léon, dont Monterrey est la capitale. Etalant sur son bureau les livres distribués par l’Education publique que son association entend mettre à l’index, Ortiz dénonce une incitation à la débauche : «A force de marteler ces thèmes, les manuels provoquent des pulsions sexuelles précoces. En outre, on inculque aux enfants une idéologie de genre, leur faisant croire qu’ils peuvent choisir leur sexe.» La leader de la révolte parentale désigne un exercice pour élèves de CP, les invitant à nommer les parties du corps sur des schémas. «Un éveil à la génitalité, selon elle. C’est un exercice isolé, il n’y a aucun développement, aucun encadrement. C’est comme leur lancer une bombe sans se préoccuper des dégâts.»


Et Dieu créa les Duggar

— 25 août 2016


La famille Duggar, ici en 2011, vit dans l’Arkansas.
La famille Duggar, ici en 2011, vit dans l’Arkansas. Photo Courtesy of Duggar family. TLC

Filmée au quotidien dans son intimité, cette famille américaine de dix-neuf enfants suit les préceptes d’un mouvement chrétien puritain très particulier. Ce qui n’empêcha pas l’aîné d’abuser de ses sœurs tout en prônant l’idéal parental : se reproduire autant que possible.

C’est la plaie des pays riches : on ne veut plus s’y reproduire, ou alors a minima. Les Etats-Unis sont tombés en dessous du seuil de deux enfants par femme en 2010, mais, heureusement, ils peuvent toujours compter sur quelques bons soldats prêts à servir une noble cause (la patrie, Dieu ou la libido du patriarche). C’est le cas des Duggar, une famille de l’Arkansas qui a décidé de se multiplier autant que possible et, à tout prendre, d’en faire un spectacle via une émission de télé-réalité. S’il n’y a pas de scène de sexe à l’écran, le résultat des ébats réguliers de Michelle et Jim Bob est visible : Joshua, Jana, John-David, Jill, Jessa, Jinger, Joseph, Josiah, Joy-Anna, Jedidiah, Jeremiah, Jason, James, Justin, Jackson, Johannah, Jennifer, Jordyn et Josie, soit 19 enfants (plus quelques fausses couches).
Seventeen Kids and Counting («dix-sept enfants pour l’instant») a démarré en 2008 sur la chaîne américaine TLC et a connu un joli succès, avec en moyenne 3,9 millions de téléspectateurs en 2014, rapportant 25 millions de dollars (22 millions d’euros) en publicité et jusqu’à 40 000 dollars par épisode pour le couple Duggar - de quoi payer les corn-flakes de la fratrie. Mais en juillet 2015, la série (rebaptisée dans l’intervalle Nineteen Kids and Counting) s’est brutalement arrêtée après les révélations du magazine people In Touch,qui a déniché un rapport de police recensant les accusations d’agressions sexuelles à l’encontre de Joshua Duggar, l’aîné, subies par au moins cinq filles mineures, dont plusieurs de ses sœurs. Cette affaire sordide n’a pas ébranlé la foi de Joshua dans le modèle familial, dont il est pourtant le symbole du dysfonctionnement : à 28 ans, le déjà père de quatre rejetons partage avec sa femme l’intention d’en avoir «autant que Dieu leur en donnera».

L’HÔPITAL DE MAHÉBOURG EN QUÊTE DE RENOUVEAU



L’établissement de santé est en décrépitude. Patients et personnel médical et paramédical cohabitent dans des conditions déplorables. État des lieux.
«L’hôpital de Mahébourg est un éléphant blanc. Il ne dispose pas d’équipements et d’infrastructures adéquats. Il est incapable d’assurer des services appropriés. » Tel est le constat de George Ah Yan, travailleur social et président du Forum citoyen libre.

La bâche qui recouvre la toiture obstrue également les ouvertures.

Pourtant, quand le ministre de la Santé Anil Gayan avait visité les lieux en août de l’année dernière, l’espoir était permis. Il avait constaté qu’il y avait un grand espace qui n’était pas utilisé et que les lits dans les salles avaient un faible taux d’occupation. Il comptait revoir l’utilisation de l’hôpital.
Plusieurs mois plus tard, le seul changement qu’il y a eu, c’est que la section maternité a été transférée dans un autre bâtiment. Cela a permis d’accueillir les patients en traitement contre la toxicomanie.
En parcourant les lieux, on peut noter, au plafond et sur certains murs, les traces de l’eau de pluie qui a ruisselé. Le personnel a dû déplacer meubles et lits dans certaines salles et des seaux ont été placés ici et là pour recueillir l’eau qui coule du plafond.

PSYCHIATRIE Une quinzaine d'hôpitaux français vont tester l'application du programme Quality Rights de l'OMS


Les hôpitaux français appartenant au groupement de coopération pour la recherche et la formation en santé mentale rattaché au Centre collaborateur de l'organisation mondiale de la santé vont tester l'application d'outils permettant d'évaluer la qualité des droits des patients. Puis au besoin, de lancer des actions améliorant les prises en charge.

Le Centre collaborateur de l'organisation mondiale de la santé (CCOMS) pour la recherche et la formation en santé mentale en France, situé à Lille (Nord) promeut le programme Quality Rights de l'OMS (lire encadré) et son application concrète sous forme de "QR tool kit", sorte de "boîte à outils" pour évaluer la qualité des droits. Il propose en conséquence une série d'actions pour améliorer les soins, par exemple, sous forme de contrôles effectués par des usagers des établissements de santé, concernant la limitation des libertés. Ce dispositif, dont le CCOMS travaille à adapter les outils pour la France, sera testé prochainement dans des hôpitaux volontaires, indique à Hospimedia Simon Vasseur-Bacle, psychologue clinicien et chargé de mission pour le CCOMS. Il précise que les documents de référence du programme viennent en effet d'être traduits en français et sont en phase de relecture et de validation.

Ötzi, homme des glaces vieux de 5 300 ans, était infecté par une bactérie « asiatique »

Le Monde.fr  | Par Hervé Morin
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Ötzi aurait-il fini par succomber à un cancer de l’estomac s’il n’avait pas été tué par une flèche ? Une étude publiée dans la revue Science, vendredi 8 janvier, montre en tout cas que le célèbre « Homme des glaces », retrouvé momifié à la frontière italo-autrichienne en 1991, était porteur d’une bactérie, Helicobacter pylori, responsable de 80 % des ulcères gastroduodénaux – et dont le génome a pu être séquencé.
Il y a 5 300 ans – l’âge donné à Ötzi par la datation au carbone 14 –, on peut supposer que la quasi-totalité de la population de l’âge du cuivre était infectée par cette bactérie. « C’était encore le cas en Europe au XIXe siècle, avant que les conditions d’hygiène s’améliorent, et que l’usage des antibiotiques réduise de moitié la prévalence de l’infection », rappelle Francis Mégraud, directeur du Centre national de référence des campylobacters et hélicobacters, à Bordeaux, qui fait partie des signataires de l’article de Science« Ce qui est plus remarquable, souligne-t-il, c’est que les outils d’analyse génétique aient permis d’en retrouver la trace sur une momie aussi ancienne, au point même de déterminer la souche à laquelle elle appartenait. » A la surprise des chercheurs, elle présente un profil « asiatique », alors que la souche aujourd’hui présente en Europe est un hybride entre des lignées africaine et asiatique.

Reconstitution d'Ötzi par Adrie et Alfons Kennis.
Reconstitution d'Ötzi par Adrie et Alfons Kennis. South Tyrol Museum of Archaeology, Foto Ochsenreiter

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BAGNOLS Le sport, “un moyen de rentrer en contact différemment avec les malades psychiatriques”


Objectif Gard    22 avril 2016 
  
Photo d'illustration (Flickr / cc / llee_wu)
Photo d'illustration (Flickr / cc / llee_wu)
Le gymnase Saint-Exupéry de Bagnols accueillait jeudi des rencontres inter-hôpitaux psychiatriques qui rassemblaient une dizaine d’établissements du Gard et de la région PACA.
80 participants, patients de ces structures, ont participé à un tournoi de badminton.
« On considère le sport comme un soin »
Un mouvement affilié au mouvement Sport en Tête, qui vise à organiser et promouvoir des activités corporelles, physiques et sportives dans une perspective de soin en psychiatrie. « On considère le sport comme un soin, un médiateur, un moyen de rentrer en contact différemment avec les malades », explique Yann Petit, infirmier à l’hôpital de jour de Bagnols, qui dépend du Mas Careiron.

mercredi 24 août 2016

Women's power : les nouveaux féminismes

22.08.2016
« Et qui va faire la vaisselle, on fait des manifestations »
Travail salarié, travail domestique.

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« On ne peut pas se payer le luxe d'être pessimiste. »
Gigi, ouvrière.
Travailler pour être libre était l'une des revendications majeure du mouvement féministe, en 1970. Avoir un emploi devait permettre aux femmes d'être matériellement indépendantes et de renforcer leurs moyens de lutte contre la domination des hommes, en particulier au sein du mariage. Aujourd’hui, les femmes ont investi massivement le marché de l’emploi et occupent des postes autrefois réservés aux hommes.

mardi 23 août 2016

Faux souvenirs vraie emprise

Par Emmanuel Fansten — 23 août 2016 à 20:01

Après avoir relié plusieurs cas d’abus de faiblesse, la police a découvert en 2010 l’existence d’un système d’escroquerie orchestré par une thérapeute experte dans l’art d’influencer ses patientes.

Les premiers soupçons remontent à l’automne 2009. Dans ces territoires déshérités du nord de la France, les gendarmes de la Section de recherches de Lille ont la triste habitude d’enquêter sur des affaires de mœurs sordides. Ce jour-là, c’est Emeline A. (1), 35 ans à l’époque, qui vient les voir et leur explique calmement : «Je suis ici pour vous dire tout ce que je sais sur les agissements d’un réseau de pédophilie qui tue des enfants.»
Ancienne cadre chez BNP Paribas, cette femme au discours clair et aux mots choisis affirme avoir été elle-même victime de ce réseau dans son enfance, et va jusqu’à mettre en cause ses parents dans l’organisation de faits atroces : orgies avec mineurs, sacrifices d’enfants, avortements forcés, expériences sur le cerveau, et même magie noire.
Aucune de ces accusations n’étant étayée par un début de preuve, les gendarmes pensent aussitôt au phénomène des «faux souvenirs induits». Cette technique, bien connue de la mouvance sectaire, consiste à faire croire à une personne que sa souffrance psychologique provient d’un traumatisme dont elle ne se souvient plus. Une thérapie déviante qui vise à faire rompre le patient avec sa famille pour mieux le mettre sous emprise.

Psychothérapies sauvages

Rapidement, les enquêteurs font le rapprochement avec d’autres dossiers étrangement similaires. Au cours des mois précédents, plusieurs plaintes pour «abus de faiblesse»enregistrées à Paris présentent en effet de nombreux points communs avec le récit livré devant les gendarmes lillois. Les victimes, des femmes pour la plupart, décrivent toutes le même scénario : des séances de kiné ou d’ostéopathie prodiguées par une certaine Marie-Christine P., qui glissent peu à peu vers des psychothérapies sauvages. Au fil de ces rendez-vous hebdomadaires, réglés 100 euros en espèces, la thérapeute conduit invariablement ses patientes à raconter des souvenirs qu’elles n’ont jamais vécus, toujours en lien avec des abus sexuels prétendument subis durant l’enfance. «Elle m’a fait comprendre que ma mère avait cherché à me tuer quand j’étais dans son ventre», relate l’une des victimes dans sa plainte.«J’en suis arrivée à accuser mon père de viol sur ma personne», confesse une autre. A chaque fois, la «rupture» avec l’environnement familial et amical est présentée par Marie-Christine P. comme la seule voie possible vers la «guérison». Les patientes sont alors incitées à faire un «procès» à leurs parents, voire à les «briser» par tous les moyens.
Saisis de l’enquête en janvier 2010, les policiers de l’Office central de la répression de la violence aux personnes (OCRVP) ne tardent pas à relier directement les plaintes parisiennes à l’affaire lilloise. Car la femme qui s’est présentée spontanément aux gendarmes du Nord, Emeline A., connaît elle aussi très bien Marie-Christine P., la thérapeute adepte des faux souvenirs. Elle l’a consultée la première fois au début des années 2000 à la suite d’une chute de cheval, en qualité de kinésithérapeute. Mais les massages aux cervicales ont rapidement dérivé vers des séances de confession de plus en plus intrusives. Puis, comme les autres patientes de Marie-Christine P., Emeline A. en est arrivée à détester viscéralement ses parents. Face aux policiers de l’OCRVP qui l’auditionnent à nouveau, l’ancienne directrice financière décrit une mère «perverse» véhiculant des rumeurs à son encontre pour l’empêcher de dévoiler les activités de son réseau pédophile. Une génitrice prête à tout pour «éliminer les témoins gênants de ses crimes» et qui bénéficierait, selon elle, d’un «réseau infiltré dans les RG, la police, la justice et chez les experts psychiatriques». Un cas d’école de faux souvenirs induits.
Mais plus encore que la paranoïa aigue d’Emeline A., ce sont les sommes colossales versées à sa guérisseuse qui intriguent les enquêteurs. En à peine un an, la patiente de Marie-Christine P. a retiré près de 800 000 euros en liquide. Une somme repérée grâce à un signalement de Tracfin, le service antiblanchiment de Bercy. Lors des perquisitions menées au domicile parisien et dans la résidence secondaire de la thérapeute, les gendarmes mettront la main sur de grosses sommes en espèces. Dans un procès verbal de synthèse, ils mentionnent également «de fortes incohérences entre les activités de consultante alléguées par Marie-Christine P. et son train de vie élevé» . Un train de vie qui doit beaucoup à la fascination exercée sur ses patientes, toutes de plus en plus généreuses.

Les personnes handicapées psychiques à domicile rencontrent des difficultés d'accès à la PCH

HOSPIMEDIA 15/07/16

L'Observatoire national des aides humaines, porté par Handéo, livre une étude sur l'accompagnement à domicile des personnes en situation de handicap psychique. Plusieurs freins à cette prise en charge persistent et notamment les difficultés d'accès à la compensation financière, via la prestation de compensation du handicap.

L'intervention de services d'aide à domicile auprès de personnes en situation de handicap psychique se heurte à plusieurs freins. La difficulté d'accès aux aides sociales et tout particulièrement à la prestation de compensation du handicap (PCH) constitue l'un des obstacles. Le manque de formation de certains intervenants à ces troubles particuliers, ainsi que le défaut d'information sur les situations et la méconnaissance des aides possibles et des procédures apparaissent également. 

Dans une étude dédiée à l'accompagnement des personnes adultes en situation de handicap psychique, l'Observatoire national des aides humaines porté par l'association Handéo s'est attaché à identifier les besoins et les attentes de ces usagers et de leurs proches aidants, ainsi que le rôle et le positionnement des services d'aide à domicile (voir ci-dessous). Il présente les freins à cette intervention, ainsi que les leviers pour y remédier.

L’hyperactivité, taille adulte

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Par Sandrine Cabut
Vous êtes un forcené de l’action, un distrait qui oublie tout, un impulsif qui s’emporte pour un rien ? Vous êtes un ténor de la procrastination ? Vos idées se bousculent, votre impatience est légendaire ? Et quand vous ressortez vos bulletins scolaires, vous retrouvez les agaçants « Il faut apprendre à se concentrer » ou « Ne tient pas en place » ? Alors, vous êtes probablement un hyperactif, si l’on en croit le livre du docteur Gabriel Wahl, Les Adultes hyperactifs. Dans un style enlevé et percutant, le psychiatre et ­pédopsychiatre, également spécialiste de la précocité et de l’échec scolaire, fait un tour d’horizon complet de ces troubles fréquents, mais méconnus au-delà de l’adolescence.
« Il faut se souvenir que l’hyperactivité peut perturber toute une vie, qu’elle n’abandonne que rarement ses victimes (près de 60 % des enfants hyperactifs gardent ce trouble à l’âge adulte) », souligne-t-il, en expliquant pourquoi bien des cas restent sous le radar. Si l’on retient pour seule définition du TDAH (trouble avec déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) la triade observée dans l’enfance (inattention, agitation et impulsivité), le risque est grand de conclure que l’hyper­activité tend à disparaître avec l’âge. En effet, les symptômes évoluent : l’agitation diminue tandis qu’apparaissent des signes spécifiques de l’âge adulte.