Le conseil municipal, lors de sa dernière séance, le 29 juin dernier, se félicitait de l’arrivée en 2019 d’une clinique psychiatrique privée sur le secteur de Gama, avec création d’une centaine d’emplois à la clé. La section syndicale CGT du CPN (centre psychothérapique de Nancy) montre un enthousiasme plus mesuré… Doux euphémisme.
Le point de vue de Jacques Brimant, infirmier au centre d’accueil thérapeutique de la rue Joly (dépendant du CPN) et élu cégétiste.
Pour vous, cette annonce n’est pas une bonne nouvelle ?
Je comprends que Toul, malmenée économiquement ces dernières années, se réjouisse. Mais l’équation n’est pas si simple. Cette centaine d’emplois ne viendra pas en plus. Mais à la place… Selon nos calculs, entre 80 et 100 lits ont été supprimés sur l’ensemble du secteur géré par le CPN sous couvert de justification financière depuis 3 ans. Sans nous donner davantage de moyens pour de l’ambulatoire… Et puis, ne nous leurrons pas, certaines pathologies nécessitent vraiment des hospitalisations…
Pourquoi le privé s’intéresse-t-il à la psychiatrie selon vous ?
Parce que c’est ce qu’il y a de plus lucratif dans le domaine de la Santé. Ce secteur dégage 13 % de bénéfices. Il ne requiert pas de machines lourdes, ni d’actes de biologie importants et peu de personnel à leurs yeux. Le ratio personnel soignant/lit est moindre dans le privé que dans le secteur public. Mais, à la limite, libre au privé de se lancer. Ce qui est embêtant, c’est que cela se fasse au détriment du service public. Notre combat à nous, est de préserver ce système de santé historique, accessible à tout le monde.