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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 1 juin 2016

"Sens dessus dessous" : troublante réflexion sur le vêtement en psychiatrie

Par Jean-Francois Lixon @Culturebox
30/05/2016 

A Lyon, la ferme du Vinatier expose "Sens dessus dessous", une réflexion artistique sur la place et le symbolisme du vêtement dans l'institution psychiatrique. Le Vinatier est à Lyon le grand centre psychiatrique du pôle de santé publique. Art, histoire et science se mêlent dans cette exposition due à des artistes mais aussi aux soignants, administratifs et malades de l'établissement.
Le vêtement est un marqueur de classe, de place dans la société, d'appartenance à un groupe. Ce qui est vrai pour tous, l'est davantage encore dans le milieu hospitalier et singulièrement dans l'institution psychiatrique. A Lyon, on dit "le Vinatier" comme on disait autrefois "Sainte-Anne" à Paris. Ce centre hospitalier, dont le nom officiel était jusqu'en 1937 "Asile Départemental d'Aliénés", reste dans l'esprit de beaucoup l'asile de fous. Il y a longtemps pourtant que les méthodes ont changé et, même s'il reste beaucoup à faire, le malade y est mieux traité qu'autrefois. Il reste pourtant qu'au sein de ce monde à part, on se reconnaît rapidement au type de vêtement que l'on porte.


L'uniforme des soignants, le "pyjama" de certains malades, le code de couleurs, et jusqu'à la terrible camisole de force, tout est en place pour installer une rapide interprétation hiérarchique du vestiaire hospitalier. C'est ce système de code, le type de relation qu'il induit, et son histoire qui servent de fil à l'exposition visible à la Ferme du Vinatier jusqu'au 3 juillet 2016.

La psychanalyse : un métier impossible ?

[vendredi 27 mai 2016]
  
Résumé : Un ouvrage à six mains pour exposer les conceptions théoriques qui orientent la pratique de trois psychanalystes lacaniens. Vincent LE CORRE
Couverture ouvrage
Le métier de psychanalyste est un livre écrit par trois psychanalystes - Roland Chemama, Bernard Vandermersch et Christiane Lacôte-Destribats - tous trois liés à l’Association Lacanienne Internationale, qui se veut à la fois un débat depuis la conception que chacun a de sa pratique, ceci à travers la notion de « métier », et, à partir de ce débat, « un apport aux questions qui se posent actuellement aux psychanalystes ».
L’enjeu est donc d’une certaine manière extrêmement large (partir de la question du métier pour tenter de décrire ce que l’on fait concrètement quand on se présente et travaille comme psychanalyste) mais aussi circonscrit (aborder les débats et les questions actuelles qui se posent aux praticiens contemporains de la psychanalyse). Malgré un effort réel pour rendre compte de leur pratique et des questionnements que la clinique suscite chez eux, nous verrons que cette tension au niveau de l’enjeu du livre se reporte sur la question de l’adresse, et finit par poser quelques soucis au fil de l’ouvrage.
Le livre publié chez Erès dans la collection Humus dirigée par le psychanalyste Jean-Pierre Lebrun se divise ainsi en trois parties : « La psychanalyse en questions », « Les temps de la cure » et « L’analyste en question », qui se subdivisent elles-mêmes en vingt-huit courts chapitres, où alternent les auteurs. Ces derniers reprennent parfois le propos d’un autre pour mieux relancer leurs interrogations ou préciser leur propre point de vue, le tout restant finalement très (trop) homogène. Deux des auteurs ont été présidents de l’Association Lacanienne Internationale, et le troisième de l’Association Freudienne Internationale, le nom précédent de l’A.L.I. C’est en effet une des déceptions de l’ouvrage que de ne pas proposer de véritable confrontation interne au champ lacanien, ou externe à ce dernier. J’y reviendrai plus loin à partir de la question de l’adresse.

PSYCHIATRIE « Suis-je un salaud ou un soignant ? »

02.06.16

Tentons de voir les choses de façon, certes réaliste, mais aussi positive… Si la réalité de la qualité des soins est loin d’être satisfaisante partout en France, la potentialité qu’elle le soit davantage dans l’avenir est chaque jour un peu plus grande. En effet, la démocratie sanitaire, la recherche paramédicale et les diverses interactions humaines mêlant expertise profane et professionnelle permettent aujourd’hui d’interroger le réel dans sa complexité et donc d’appréhender avec plus de professionnalisme les contraintes spécifiques à l’exercice infirmier en psychiatrie. Tentative de réflexion pour élever le débat...
femme angoisse psychiatrie
Plusieurs années après, des usagers en psychaitrie continuent lors de consultation ambulatoire a évoquer la peur d’être à nouveau attaché, un jour, de force, pied et poing lié sur un lit.
Vous avez peut-être lu un ou plusieurs articles concernant le rapport de la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, qui épingle les hôpitaux psychiatriques. Une fois de plus un rapport fait le triste constat que des professionnels de santé perpétuent des pratiques qui s‘apparentent, dans certaines conditions, à des traitements inhumains et dégradants. Le traitement médiatique, à l’image d’une société accélérée où le temps de pensée est bien court, ne laisse malheureusement pas de place à une analyse de la complexité des situations et donc à la possibilité d’un réel débat public. Et si nous ne devons pas nier des abus intolérables dans l’usage de l’isolement et de la contention il ne faut pas faire d'amalgame ni tirer de conclusion hâtive concernant telle ou telle pratique de soin. En effet les apparences sont parfois trompeuse comme le suggère avec humour Morisot dans son article intitulé mise à l‘index. Suis-je un salaud ou un soignant quand je fait un toucher rectal à une adolescente de 17 ans sans qu’elle ne l’ait explicitement demandé ?
En général on choisit de devenir un professionnel de santé parce qu’on souhaite soulager la souffrance et prendre soin des usagers. Pratiquer la contention génère donc fréquemment un conflit de valeur. 
Maintenant, parfois, rien ne peut justifier la conduite des professionnels de santé et les pratiques mises en lumière dans ce fameux rapport semble l'attester. Comme vous, peut-être, j’ai découvert avec effroi la réalité des dérives dans certains services qui n’ont d’hospitaliers que le nom. Mais si je regarde les choses en face, j’ai été témoin ou acteur ces quinze dernières années, dans le cadre de ma pratique, de situations quasi similaire. Et je suis dubitatif sur le fait que la simple mise en place d’un registre modifie en profondeur la triste réalité révélée. Car comme la majorité des infirmiers je me suis au moins une fois dans ma carrière demandé en sortant d’une chambre d’isolement : « suis-je un salaud ou un soignant ? ».

"La Dame de Saint-Lunaire". « Sa maison était une œuvre d'art »

01/06/2016  par samso9

Agathe Oléron, qui a écrit et réalisé « La Dame de Saint-Lunaire », s'est prise d'affection pour l'héroïne de son film, Jeanne Devidal. Un personnage hors normes à qui elle entend redonner sa place dans notre Histoire. Interview.

Résultat de recherche d'images pour "La Dame de Saint-Lunaire"
Comment avez-vous fait connaissance avec l’histoire de Jeanne Devidal ?
Tout est parti d’une classe de mer à Saint-Lunaire, en CE1, avec mon école de Montfort/Meu. J’avais déjà entendu parler de cette maison, que certains appelaient « la maison de la folle ». On racontait beaucoup d’histoires sur Jeanne Devidal. Je m’attendais à voir le Palais idéal du Facteur Cheval (œuvre d’art brut dans la Drôme). Finalement, j’ai été très déçue en découvrant avec mes yeux d’enfant ce qui me semblait être un château de sable géant qui allait s’effondrer sur nous quand la mer allait monter.
Jeanne Devidal était là. Elle est sortie, car elle aimait beaucoup les enfants. Dans l’ombre que projetait sa capuche sur sa tête, avec son sourire et ses yeux qui brillaient, elle ressemblait à une sorcière. Elle avait 77 ans, j’en avais 7. Le personnage m’a vraiment fait peur. Mais en même temps, il m’a marqué, il m’a fasciné. Et il ne m’a plus jamais quitté.
Pourquoi en faire un film trente ans plus tard ?
Le but de ce film est de faire découvrir la constructrice, la personne qui se cachait derrière les murs de cette incroyable maison. De lever aussi une partie du voile qui entoure Jeanne Devidal mais en laissant une part du mystère persister. On en apprend plus mais tout n’est pas révélé. Déjà parce qu’il aurait été impossible de le faire en 52 minutes mais aussi parce que je ne voulais pas casser le mystère Jeanne Devidal. Ce serait briser son histoire et tout ce qui nous fascine chez elle.


Psychiatrie : vers des infirmiers exerçant en pratique avancée ?

01.06.16
La mise en place de l'exercice en pratique avancée pour les professions paramédicales est l'occasion d'inventer de nouveaux métiers dans le champ de la psychiatrie et de la santé mentale, bien au-delà des délégations de tâches, ont expliqué Gilles Moullec, vice-président de l'Association des établissements participant au service public de santé mentale (Adesm), Michel Nicolas, directeur des soins, et le psychiatre Olivier Canceil, lors d'une table ronde de la Paris Healthcare Week, la semaine dernière.
psychiatrie graffiti
Pratique avancée en psychiatrie : l'occasion d'inventer de nouveaux métiers.

L'article 119 de la loi de santécrée un exercice en pratique avancée pour les professions paramédicales, rappelle-t-on. Un décret doit détailler, notamment, les conditions et les règles de cet exercice.

Outre la loi de santé, le sujet est d'une actualité renforcée compte tenu de la pénurie médicale, a remarqué Gilles Moullec, directeur du centre hospitalier Edouard-Toulouse, à Marseille, et vice-président de l'Adesm, en introduction d'une table ronde organisée précisément par l'association.

Il y a plusieurs conceptions de pratique avancée. Un des sujets centraux est de savoir si c'est simplement une délégation de tâche [...] ou s'il s'agit véritablement de développer des compétences nouvelles, a-t-il résumé.
Michel Nicolas, directeur des soins au Centre ressources régional des métiers et compétences de la santé mentale Auvergne Rhône-Alpes (CRMC Aura), a estimé que les professionnels de santé mentale exercent déjà certaines formes de pratique avancée, mais dans un espace pas toujours sécurisé ni pour eux ni pour les patients. En officialisant ces pratiques, il s'agit donc dereconnaître et développer l'expertise des professionnels.


PILULE DU LENDEMAIN «Il faut arrêter d'avoir un regard culpabilisant sur la sexualité des jeunes»

Par Salomé Vincendon — 31 mai 2016 à 18:43
Selon des études indépendantes, «la pilule du surlendemain» EllaOne ne serait pas plus efficace qu'une autre.
Selon des études indépendantes, «la pilule du surlendemain» EllaOne ne serait pas plus efficace qu'une autre. Photo Mychele Daniau. AFP

La ministre de la Santé a annoncé lundi la simplification de l'accès à la pilule du lendemain dans les lycées et collèges, une avancée majeure pour la sexualité des adolescents.

Plus besoin d’être en situation de «détresse» pour se faire délivrer la pilule du lendemain dans les collèges et lycées. La nouvelle a été inscrite au Journal officiel samedi, et permet désormais de «réduire les délais d’accès» mais aussi de «faciliter le recours» à cette pilule, a expliqué lundi la ministre de la Santé, Marisol Touraine, dans un communiqué.
Le personnel médical scolaire pouvait d’ores et déjà fournir un contraceptif, mais la grande nouveauté, c’est la suppression de la notion de détresse pour l’obtenir. «C’est primordial car cela rend plus légitime la prise de la contraception», assure Véronique Séhier, coprésidente du Planning familial. «Ceux qui la demandent n’ont désormais plus besoin de se justifier.»L’infirmier pouvait, jusque-là, refuser de donner un contraceptif à un élève s’il n’en avait pas envie, ou lui poser des questions sur les raisons de cette prise soudaine pour savoir s’il était vraiment en «détresse». De quoi déstabiliser, voire culpabiliser, rapidement les jeunes souvent gênés face aux professionnels. Pour Véronique Séhier, «il faut arrêter d’avoir un regard culpabilisant sur la sexualité des jeunes mais adopter une approche positive sur le sujet».Selon elle, c’est, entre autres, ce qui bloque aujourd’hui la discussion avec les adolescents.

mardi 31 mai 2016

Manif devant le ministère de la santé contre les nouveaux Groupements Hospitaliers de Territoire

31.05.2016
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Un millier de blouses blanches, selon SUD Santé, 450 de source policière, ont manifesté mardi devant le ministère de la Santé pour qu'il renonce à la mise en place des nouveauGroupements hospitaliers de territoire (GHT). Le rassemblement était organisé notamment par SUD Santé sociaux, Le parti de gauche et la Coordination des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité.

Hôpital de Saint-Nazaire : Le personnel de psychiatrie mobilisé contre la restructuration

 
Le personnel de psychiatrie de l’hôpital de Saint-Nazaire était en grève aujourd’hui contre une restructuration du secteur, qui entrainera la suppression de quinze postes sur un total de 174, avec la fermeture de l’une des six unités de psychiatrie de la ville.
Sur les 18 lits du secteur psychiatrie appelés à disparaître au sein de l’hôpital de Saint-Nazaire, seulement deux ou trois lits seront redéployés dans chacune des cinq autres unités.
Le regroupement des trois accueils de jour psychiatriques sur un seul site est également à l’ordre du jour, dans un contexte où la Cité sanitaire - nouvelle dénomination de l’hôpital - devrait enregistrer un déficit de 1,5 million d’euros fin 2016.

88 millions d'Européens ont déjà touché à la drogue

31.05.2016
Hausse de la consommation d'un cannabis toujours plus concentré, résurgence de l'ecstasy et développement des marchés en ligne : telles sont les conclusions inquiétantes du rapport 2016 de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT). Plus de 88 millions d'adultes, soit plus d'un quart des personnes âgées de 15 à 64 ans dans l'Union européenne, ont déjà consommé des drogues illicites, rappelle l'OEDT dans son rapport annuel. "L'Europe est confrontée à des problèmes de drogue de plus en plus importants. L'offre et la demande de nouvelles substances psychoactives, de stimulants, d'héroïne et d'autres opiacés continuent d'augmenter, ce qui a des conséquences majeures en termes de santé publique", note Dimitris Avramopoulos, commissaire européen pour les Affaires intérieures, cité dans l'étude.

Psychiatrie, l’humiliation banalisée des patients

Pierre Bienvault, le 31/05/2016 
   
Un rapport dénonce des « traitements inhumains et dégradants » dans les hôpitaux psychiatriques.

C’est l’histoire d’un patient soigné en psychiatrie quelque part en France. Dans une chambre individuelle où il est enfermé depuis plusieurs mois. Tous les soirs, il en sort, pour une heure, le temps de dîner dans la salle à manger. Sinon, il reste dans sa chambre, attaché à son lit quatorze heures par jour. « J’aimerais bien sortir un peu du service. Ma sœur m’a fait sortir un jour, il y a un an environ. Et j’aimerais bien qu’on le refasse », dit ce patient.

Des atteintes aux droits fondamentaux des patients

Ce témoignage figure dans un rapport rendu public la semaine dernière par Adeline Hazan, la contrôleuse des lieux de privation de liberté (CGLPL). Un document accablant sur la psychiatrie en France. Et sur les atteintes « aux droits fondamentaux » des patients. « L’hôpital, havre de soins, laisse se perpétrer et se perpétuer, au fond de ses unités, des pratiques qui s’apparentent, dans certaines conditions, à des traitements inhumains et dégradants », affirme ce rapport. Un long récit d’humiliations quotidiennes, dont personne ne semble s’émouvoir.