[vendredi 27 mai 2016]
Résumé : Un ouvrage à six mains pour exposer les conceptions théoriques qui orientent la pratique de trois psychanalystes lacaniens. Vincent LE CORRE
Le métier de psychanalyste est un livre écrit par trois psychanalystes - Roland Chemama, Bernard Vandermersch et Christiane Lacôte-Destribats - tous trois liés à l’Association Lacanienne Internationale, qui se veut à la fois un débat depuis la conception que chacun a de sa pratique, ceci à travers la notion de « métier », et, à partir de ce débat, « un apport aux questions qui se posent actuellement aux psychanalystes ».
L’enjeu est donc d’une certaine manière extrêmement large (partir de la question du métier pour tenter de décrire ce que l’on fait concrètement quand on se présente et travaille comme psychanalyste) mais aussi circonscrit (aborder les débats et les questions actuelles qui se posent aux praticiens contemporains de la psychanalyse). Malgré un effort réel pour rendre compte de leur pratique et des questionnements que la clinique suscite chez eux, nous verrons que cette tension au niveau de l’enjeu du livre se reporte sur la question de l’adresse, et finit par poser quelques soucis au fil de l’ouvrage.
Le livre publié chez Erès dans la collection Humus dirigée par le psychanalyste Jean-Pierre Lebrun se divise ainsi en trois parties : « La psychanalyse en questions », « Les temps de la cure » et « L’analyste en question », qui se subdivisent elles-mêmes en vingt-huit courts chapitres, où alternent les auteurs. Ces derniers reprennent parfois le propos d’un autre pour mieux relancer leurs interrogations ou préciser leur propre point de vue, le tout restant finalement très (trop) homogène. Deux des auteurs ont été présidents de l’Association Lacanienne Internationale, et le troisième de l’Association Freudienne Internationale, le nom précédent de l’A.L.I. C’est en effet une des déceptions de l’ouvrage que de ne pas proposer de véritable confrontation interne au champ lacanien, ou externe à ce dernier. J’y reviendrai plus loin à partir de la question de l’adresse.