Les femmes ont été des actrices de l’histoire, de leur histoire, au rebours de ce qu’écrivait Simone de Beauvoir : "Toute l’histoire des femmes a été faite par les hommes". Les femmes ont agi de bien des manières. Par l’obstruction, le refus, la résistance. L’égalité n’est pas le fruit d’une modernité automatique, mais le résultat d’une volonté. Conquête inachevée, elle reste fragile. L’histoire incite à la vigilance.
Dans un éditorial de la parution du mois d'Avril 2016 de la revue British Journal of Psychiatry, un psychiatre américain du nom de Mark D. Rego (1), soutient une position inattendue, dans le climat actuel très "neurophile" (mais attention aux "neurosalades") : A rebrousse chemin de la vision de plus en plus dominante de la psychiatrie comme une branche des neurosciences cliniques, Rego affirme qu'il s'agit là d'un point de vue prématuré, surfant sur la vogue phénoménale de l'imagerie cérébrale, mais pour lequel les bases solides font encore cruellement défaut. Ainsi fait-il la liste de ce qui empêche encore aujourd'hui la psychiatrie de s'appuyer sur des fondations neuroscientifiques valables :
1) La cause de l'ensemble des diagnostics psychiatriques est inconnue. La schizophrénie, la dépression, les troubles anxieux, les troubles bipolaires, etc...ne connaissent pas d'étiologie définie, génétique, structurale lésionnelle ou même fonctionnelle.
Le moi conscient que Freud, voici presque cent ans, définit comme la partie émergée de l’iceberg a aujourd’hui partie liée avec le numérique.
Que la santé soit bonne, stabilisée ou critique, le numérique accompagne notre existence au quotidien, à tous les âges de la vie. Peut-on parler d’addiction et de sevrage ?
Ce 16e colloque nous donnera l’occasion de nous pencher sur le renouveau des soins et de la clinique médicale et psychanalytique qu’apporte le numérique à différents âges de la vie, pour l’individu lui-même mais aussi pour la société dans laquelle il vit et pour ses dangers. Ce renouveau véhicule-t-il du positif ? du négatif ? Ces questions seront portées aux débats de même que les enjeux cliniques, économiques et éthiques qui en découlent. Entre l’individu et la société : quelle place pour le Big Data ? pour la protection de la confidentialité et de l’anonymisation ?
« Les chiens ne font pas des chats », « les corbeaux ne font point d’agasses », « tel père, tel fils », « la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre » : les dictons ne manquent pas pour suggérer la continuité familiale... Et des problèmes psycho-éducatifs peuvent aussi s’enraciner dans ce déterminisme transgénérationnel, comme le montre une étude réalisée sur une cohorte de plus d’un million d’enfants nés en Suède entre 1984 et 1994 (48,9 % de filles et 51,1 % de garçons).
Complétant des travaux indiquant l’incidence défavorable d’une dépression parentale sur « l’évolution neuro-développementale, comportementale, émotionnelle, psychique et sociale » dès le début de l’enfance (un contexte dépressif chez les parents pouvant ainsi «multiplier d’un facteur 2 à 6 » le risque de troubles anxio-dépressifs chez les enfants), cette recherche évalue l’incidence d’une dépression parentale sur le niveau scolaire atteint à la fin de la scolarité obligatoire, vers l’âge de 16 ans.
Une grande majorité des buveurs réguliers d’alcool ont commencé pendant l’adolescence. Une étude suggérait récemment que l’alcoolisation des jeunes était en lien étroit avec le processus de socialisation. Si, au Royaume –Uni, la consommation d’alcool a diminué chez les jeunes au cours de la dernière décennie, sa prévalence resté la plus élevée d’Europe et le nombre d’hospitalisations en lien avec l’alcool reste très préoccupant chez les moins de 18 ans. C’est ce qui a poussé une équipe londonienne à rechercher les facteurs pouvant avoir une influence sur l’alcoolisation des très jeunes gens. Des travaux ont déjà examiné les facteurs entourant les conduites d’alcoolisation chez les 13-19 ans. Il s’agit cette fois de rechercher les éléments pouvant être présents dès l’initiation, c’est-à-dire dès 11 ans. Les auteurs ont exploité les données de l’étude de Cohorte du Millénium concernant plus de 10 mille jeunes âgés de 11 ans.
Le Groupement Hospitalier de Territoire pour la psychiatrie
Quel non-sens !
Le secteur psychiatrique en danger
Le GHT condamne le secteur psychiatrique à une mort certaine. Je ne peux m’y résigner. Il sera englouti, avalé par cette grosse machine hospitalière annulant ainsi tout une période humaniste de la psychiatrie. Rien ne s’est fait sans lutte. Le secteur mis en place dans les années 60-70 est l’œuvre de tout une communauté de soignants militant pour une prise en charge globale du patient, dans un souci de lien entre l’hôpital et la cité. Ainsi un patient qui décompense est hospitalisé puis à sa sortie est suivi au CMP, avec la possibilité d’un accompagnement thérapeutique à l’hôpital de jour, au CATTP voire une mise en place de visites à domicile.
Ce continuum thérapeutique, véritable étayage soutient l’être souffrant en lui offrant des réponses à tout moment de sa vie. Il évite les hospitalisations trop longues, prévient des rechutes, l’enkystement des symptômes, la déshérence…
Le secteur permet de créer une enveloppe contenante entre le dedans et le dehors. C’est un repère, un appui. La circulation entre les différentes unités détermine un espace dans lequel le patient peut exprimer sa souffrance qu’elle soit passagère, réactionnelle ou chronique comme pour la psychose.
PSYLAB : LE DUO DE PSYCHIATRES 2.0 QUI PERCE SUR YOUTUBE
La psychiatrie, ou l’étude médicale des maladies mentales, est une discipline complexe et souvent effrayante pour la plupart des gens. Face aux termes incompréhensibles et aux préjugés vis-à-vis de cette discipline, deux psychiatres ont créé une chaîne YouTube pour la rendre plus accessible. Le Psylab, c’est un ensemble d’émissions en ligne qui reviennent sur les concepts-clefs et les mécanismes de la psychiatrie, illustrés à travers des jeux vidéo, des séries et des œuvres de cinéma.
Christophe Debien, ancien chef des urgences psychiatriques du CHRU de Lille, et Geoffrey Marcaggi, psychiatre hospitalier en Guadeloupe, sont les deux protagonistes de la chaîne Psylab. Depuis plus d’un an, les deux docteurs publient une émission par mois, sur des thèmes aussi variés que la schizophrénie, la psychologie sociale, le suicide ou encore l’effet placebo. En alliant sérieux et humour, ils réussissent à vulgariser et démystifier les maladies mentales, souvent mal comprises par le grand public. Avec près de 800.000 vuesau compteur et environ 40.000 « psychonautes » abonnés à leur chaîne, Christophe et Geoffrey ont su s’octroyer une réputation certaine.
Le mois dernier, 130 médecins et biologistes revendiquaient publiquement avoir aidé des couples et des femmes célibataires à réaliser leur projet d’enfant en dehors du cadre légal. Une façon de relancer le débat sur la PMA ?
_‘’Nous, médecins, biologistes, reconnaissons avoir aidé, accompagné certains couples ou femmes célibataires dans leur projet d’enfant dont la réalisation n’est pas possible en France’’. _Ainsi débute le manifeste publié mi-mars dans le journal Le Monde, et cosigné par 130 médecins et biologistes. Un texte dans lequel la législation française est pointée du doigt pour son retard par rapport à d’autres pays européens et ses incohérences. Les signataires demandent notamment de revoir, en les élargissant, les conditions dans lesquelles sont effectués aujourd’hui les dons d’ovocytes et de sperme. Et ce en mettant en place, en parallèle, un plan national contre l’infertilité.
Selon le bilan social des établissements publics de santé à fin 2014 établi par l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (ATIH), le nombre moyen de jours de compte épargne temps (CET) stockés par agent est en augmentation. Par ailleurs, le taux d'absentéisme pour motif médical et non médical reste quasiment stable à 8%.
A partir du lundi 11 avril, tous les couples qui attendent leur premier enfant, soit environ un million de personnes chaque année, recevront un petit livret d’une quinzaine de pages. Les auteurs de ce « livret des parents » sont la Caisse nationale d’allocations familiales, les ministères des familles et de la santé, et la Sécurité sociale. Rien d’institutionnel pourtant, dans ce document au contenu innovant. Pour la première fois, les pouvoirs publics cessent de se cantonner aux prestations sociales ou au suivi médical de la grossesse quand ils s’adressent aux futurs parents. Ils délivrent conseils et ressources.
Au premier rang desquels une mise en garde concernant les châtiments corporels. « Frapper un enfant (fessée, gifles, tapes, gestes brutaux) n’a aucune vertu éducative, explique le document. Les punitions corporelles et les phrases qui humilient n’apprennent pas à l’enfant à ne plus recommencer, mais génèrent un stress et peuvent avoir des conséquences sur son développement. » Le tout « sans culpabiliser les parents qui, à un moment, n’ont pas imaginé d’autres solutions ».
Par son sujet insolite (la «normopathie », conformisme « excessif » aux normes de comportement sociales, au mépris de sa propre subjectivité), thème « rarement abordé » dans la littérature médicale, un article du Dr Françoise Chaine (psychiatre et psychanalyste) n’est pas sans rappeler La Parisienne [1], cette célèbre chanson que Marie-Paule Belle a consacrée précisément aux déboires « psy » d’une femme « ordinaire », apparemment « trop normale. » Bien différent des publications que nous évoquons ici d’habitude (lesquelles s’appuient sur des éléments objectifs comme des examens complémentaires, ou des analyses statistiques), cet article illustre la nécessaire diversité de la pensée en psychiatrie.
Loin de l’imagerie par résonance magnétique ou d’autres données émaillant l’actuelle littérature psychiatrique internationale, cet article évoque en effet un « autre continent » (que certains estimeront désormais à la dérive), celui du « fonctionnement inconscient », du « transfert » et « contre-transfert », du « processus primaire », de la « névrose infantile » ou de l’« imago maternelle », bref tout l’univers suranné de la psychanalyse...
La start-up Apicéaa présenté son dernier-né mardi matin au cours d’une conférence de presse. Il s’agit d’une plateforme de suivi du patient, pour que le médecin de ville puisse tracer son malade à chaque étape de son parcours de soin.
« C’est une révolution qui n’en est pas une » lance Alexandre Pochon, créateur de la plateforme. « Tous les changements de services, comptes-rendus d’intervention, les sorties, les consultations du patient sont déjà enregistrées depuis très longtemps. La seule chose qui pêche, c’est la transmission de l’info au médecin traitant. C’est là que nous intervenons ».Savoir où se trouve son patient à chaque étape de son hospitalisation. Un idéal auquel beaucoup de médecins de ville rêvent… tout particulièrement quand ils découvrent que leur malade a subi deux coloscopies dans la même semaine. L’utopie pourrait bientôt se réaliser, voire se démocratiser dans les centres hospitaliers grâce à la plateforme Apicéa.
Les médecins du travail sont vent debout contre l’article 44 du projet de loi El Kromri qui menace un droit fondamental, estiment-ils : la santé des salariés.
Ils sont pourtant discrets et peu enclins à descendre dans la rue et pourtant aujourd'hui, ils seront eux aussi dans le cortège des manifestants contre le projet de loi portant sur la réforme du droit du travail et précisément contre l'article 44 intitulé « Moderniser la médecine du travail ». Deux médecins, Éric Ben Brik enseignant-chercheur en pathologie professionnelle à Poitiers, et Annie Thébaud-Mony, chercheur en santé publique, en Seine-Saint-Denis, ont cosigné une lettre ouverte réclamant le retrait du projet et l'abrogation du décret du 9 février 2016.
Qu’est-ce qui plaît, qu’est-ce qui agace vos vieux patients ? Deux chercheurs de l’Irdes ont mené l’enquête au printemps dernier. Et ils ressortent de ces entretiens avec 18 personnes entre 72 et 90 ans que la qualité de la relation avec le professionnel de santé est pour eux un élément crucial de satisfaction en termes de prise en charge médicale. Question de respect, de qualité d’écoute et d’avoir droit de cité dans les décisions qui sont prises… Le constat vaut pour les patients qui sont chez eux, comme pour ceux qui se trouvent en institution. « Qu’on vous prenne pour des vieilles débiles, moi ça m’énerve », tempête par exemple Thérèse, 88 ans. A l’inverse, de petites attentions sont énormément appréciées. Comme Monique, 74 ansle dit à propos de son médecin : « Elle vous tranquillise, elle est très très gentille, elle vous rassure et elle rit. Elle se rappelle que je suis venue trois mois avant avec un pull bleu, enfin, des petits trucs, des petites choses, mais ça veut dire qu’elle ne me considère pas comme un numéro ».
Le concept des races humaines est dépassé, tout le monde en convient. Pourtant, même la science traîne encore ce concept comme un boulet, notamment la recherche médicale, lorsqu’elle est obligée de distinguer différents groupes pour tester un médicament ou établir un diagnostic.
Les quatre auteurs d’une analyse parue le 5 février dans Science donnent comme exemple la fibrose kystique: sous-diagnostiquée chez les Afro-Américains, parce qu’encore considérée comme une maladie «de Blancs».
Entre autres choses, les auteurs recommandent de prendre davantage en considération la géographie pour définir une «population» dans une perspective génétique. Rien que l’usage des mots «population» ou «ancestral» serait déjà un net progrès par rapport aux grandes catégories toujours en usage (Caucasien, Afro-Américain, Asiatique) disent ces quatre chercheurs, tous quatre Américains :
Nous croyons que l’usage des concepts biologiques de race dans la recherche en génétique humaine —si contestés et si riches en confusion— est au mieux problématique et au pire dommageable. Il est temps pour les biologistes de trouver une meilleure méthode.
Perte de mémoire? Excès de colère? Non, vous n’avez pas besoin d'un traitement. Même si l’industrie pharmaceutique ou votre entourage veut vous le faire croire.
Le psychiatre Patrick Landman, président de "Stop DSM", un collectif de professionnels de la santé mentale qui s'oppose à la prolifération des diagnostics pour troubles mentaux, tire la sonnette d'alarme : "Les psy prescrivent des médicaments bien trop vite!" Au risque de rendre des patients accros aux pilules et de les pousser à ressasser un passé difficile mais qui ne posait pourtant aucun problème… Il relève au moins trois raisons.
1. Big pharma crée des maladies
Aujourd'hui, les psychiatres se contenteraient de cocher des items dans le DSM, le manuel international indiquant clairement les symptômes de chaque maladie mentale. Un exemple: Vous vous livrez régulièrement à des activités illégales? Vous avez un tempérament impulsif et irritable? Et vous êtes un peu manipulateur sur les bords? Vous souffrez d’un trouble de la personnalité antisociale. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Enfin… C'est ce que l’industrie pharmaceutique veut nous faire croire.
ALGERIE Pr Mahmoud OULD TALEB. Chef de service pédopsychiatrie EHS Drid Hocine - Kouba (Alger)
Président du comité pédagogique national et régional de spécialité de pédopsychiatrie (CPNS et CPRS), le Pr Mahmoud Ould Taleb est engagé depuis plusieurs années pour la reconnaissance de la pédopsychiatrie par les autorités.
Il est également auteur de plusieurs publications sur l’autisme. Le Pr Ould Taleb revient dans cet entretien sur la problématique de l’autisme en Algérie et le manque de moyens humains et matériels pour la prise en charge adéquate de cette frange de la société. Il est parmi les premiers pédopsychiatres à avoir introduit la thérapie comportementale d’Eric Shopler et la thérapie d’échange et de développement de l’ école, ainsi que les échelles d’évaluation des troubles envahissants du développement. Il estime que la maladie reste encore inexplorée en Algérie puisque de nombreux enfants autistes ne sont pas traités.
En Suisse, plus de 100’000 personnes bénéficient d’une rente d’invalidité pour cause de troubles mentaux. Comment les réintégrer dans le monde du travail? En minimisant le risque pris par les employeurs et en dédramatisant la maladie mentale
«La réinsertion prime la rente.» Tel est le mot d’ordre en matière d’assurance-invalidité (AI), a fortiori depuis que la Confédération cherche à assainir les comptes d’une assurance lourdement endettée. La dernière révision en date de l’AI, entrée en vigueur en 2012, affiche un objectif ambitieux: réinsérer quelque 17’000 bénéficiaires de rentes sur le marché du travail d’ici à 2018. Trop ambitieux: l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) a déjà reconnu que le but ne sera pas atteint.
Des chercheurs de l'université américaine d'UCLA avancent que l'exercice physique peut être un moyen efficace pour réduire les symptômes de la schizophrénie.
Leurs résultats viennent étayer d'autres recherches récentes qui avaient montré que l'activité physique permettait de réduire les symptômes d'autres souffrances mentales telles que la dépression et l'anxiété.
Une nouvelle étude intitulée "Genome-wide Association Study of Cannabis Dependence Severity, Novel Risk Variants, and Shared Genetic Risks" et publiée sur Jamanetwork.com, a identifié des gènes dont les porteurs seraient plus exposés à une dépendance au cannabis, améliorant ainsi les procédures de diagnostic.
Alors que le gouvernement fédéral envisage de légaliser le cannabis pour les adultes, des scientifiques désirant alerter les décideurs sur les effets négatifs du cannabis sur la santé des jeunes ont organisé un colloque lors duquel ils exposeront les données scientifiques montrant que le cerveau des adolescents est particulièrement vulnérable et sensible à l’action du cannabis. Ce colloque, qui a lieu aujourd’hui au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine, est ouvert au grand public et sera diffusé en temps réel sur Internet.
La psychodynamique du travail est une discipline dévolue à l’analyse clinique et théorique des relations entre travail et santé mentale qui s’efforce d’identifier les conditions en fonction desquelles le rapport psychique au travail évolue vers la pathologie ou profite au contraire à la construction de la santé mentale. Elle prend naissance en France en 1980 avec la publication de Travail : usure mentale.