RÉDIGÉ PAR GERALDINE CREMIN
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
jeudi 11 février 2016
Vivre plus longtemps en tuant les vieilles cellules
Le monde, c’est bien connu, est séparé en deux. Il y a les optimistes, qui ne manquent jamais une occasion de rappeler les progrès presque incessants de l’espérance de vie. Et les pessimistes, prompts à rétorquer que, si le temps passé en bonne santé augmente, la durée de vie malade également ; et qu’en tout état de cause, progrès ou pas, chaque jour qui passe… nous rapproche de la mort. Pourtant, même ceux-là devraient s’incliner devant les résultats spectaculaires publiés mercredi 3 février dans la revue Nature.
Une équipe américaine, menée par Jan van Deursen, est en effet parvenue à prolonger de 30 % l’espérance de vie moyenne de souris en nettoyant leur organisme des cellules sénescentes. Mieux : avec cette opération, ils sont également parvenus à éliminer de nombreuses pathologies liées à l’âge et à augmenter donc leur espérance de vie en bonne santé.
Voilà des années que la sénescence titille les chercheurs. En 1961, Leonard Hayflick mettait en évidence cet état qui veut qu’à partir d’un certain temps les cellules cessent de se diviser. Elles ne sont pas encore mortes, mais ne vont déjà plus très bien. Pourquoi ce passage presque obligé ? Parce que ces cellules sénescentes favorisent la cicatrisation, montreront les uns ; parce qu’elles préviennent certains cancers et jouent même un rôle dans le développement embryonnaire, assureront d’autres.
"Mon client relève plus de la psychiatrie que de la justice"
PAR LAURENCE NEUER Publié le
Un homme noie sa dépression dans des "shoots" d'exhibition sexuelle, au grand dam de sa voisine. Quand la justice se sent dans l'impasse...
Korian teste son chariot d'activités flash pour gérer les crises des personnes atteintes d'Alzheimer
L'Institut du bien vieillir Korian a présenté à la presse son premier chariot d'activités flash. Cet outil destiné tout particulièrement aux personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer devrait équiper une quarantaine d'Ehpad. Pendant six mois, cette méthode non médicamenteuse sera évaluée dans l'objectif d'un déploiement plus important.
Le CHU de 2026 ne fait pas l'unanimité
11/02/2016
La réorganisation radicale du CHU de Tours à l’horizon 2026 enthousiasme… et soulève de nombreuses interrogations chez les salariés.
On est tous pour avoir un bel hôpital moderne. Sur ce point, le projet à 500 millions d'euros officialisé par la direction du CHU de Tours fait l'unanimité. Les grandes lignes de la restructuration du CHU prévoient, à l'horizon 2026, de rapatrier trois des cinq sites actuels (Saint-Cyr, l'Ermitage, Clocheville) sur les deux pôles majeurs que sont Bretonneau et Trousseau (voir NR du 3 février). Derrière une modernisation nécessaire, des questions pointent concernant les conditions de ces regroupements et leurs conséquences pour les patients et les salariés. « On ne nous a pas présenté de plan précis », regrette en préambule Claire Delore (CGT). Salariés et syndicats tentent donc de lire entre les lignes.
Des secousses électriques contre l’addiction
STIMULATION CÉRÉBRALE PROFONDE Cette technique repose sur l’activation de régions précises du cerveau à l’aide d’électrodes.
© Keystone
Pascaline Minet
Psychiatrie. La stimulation cérébrale profonde pourrait venir en aide aux personnes dépendantes.
Sortir de la dépendance – que ce soit à la cigarette, à l’alcool, au jeu ou encore à des substances illicites – ressemble souvent à un parcours du combattant, avec de forts risques de rechute. Un traitement encore expérimental pourrait cependant venir à bout des addictions les plus tenaces. A l’aide d’impulsions électriques, des chercheurs genevois sont parvenus à faire disparaître certains traits de l’addiction à la cocaïne chez des souris. Un travail publié récemment dans la prestigieuse revue Science et récompensé par le prix Pfizer de la Recherche 2016.
PAYS-BAS : UN RAPPORT S'OPPOSE À L’EUTHANASIE DES PERSONNES « FATIGUÉES DE VIVRE »
11 février 2016
Alors que le débat aux Pays-Bas porte sur la question de l’extension de l’euthanasie aux personnes « fatiguées de vivre », un rapport défavorable vient d’être remis au gouvernement.
Pour rendre son rapport, la Commission mise en place en juillet 2014, s’est penchée sur les résumés de soixante-six cas psychiatriques de suicide assisté qui ont eu lieu entre 2011 et 2014. Les experts ont alerté le gouvernement sur l’aspect délicat de cette question, ainsi que sur les dérives possibles.
Pour le Dr Paul Applebaum, de l’Institut de psychiatrie de New York et du Département de psychiatrie de l’université de Columbia, les résultats étudiés « soulèvent de graves préoccupations » : « par exemple, plus de la moitié des patients souffraient de troubles de la personnalité, ce qui interroge sur la ‘stabilité du souhait exprimé de mourir’ ».
Douze semaines de thérapie en ligne
11/02/2016
TCC en ligne pour prendre en charge la dysmorphophobie
Plusieurs expériences ont été menées ces dernières années pour tenter de démontrer l’efficacité de certaines thérapies par internet. L’objectif allégué est de favoriser l’accès aux soins de psychothérapie quand le manque d’offre, la distance ou la question financière sont des obstacles à la prise en charge. Le British Medical Journal publie les résultats d’une nouvelle expérimentation de ce type. Il s’agit cette fois de la prise en charge par thérapie cognitivo-comportementale (TCC) de patients atteints de dysmorphophobie. Pour ce trouble qui toucherait entre 0,7 % et 2,2 % de la population générale, les recommandations préconisent une prise en charge médicamenteuse et psychothérapeutique dont fait partie la TCC. L’accès à ce type de thérapie est toutefois souvent difficile.
Suicide : un déterminisme psychiatrique ou psychosocial ?
04/02/2016
Si le nombre de suicides dans une population est toujours trop élevé, John Snowdon (exerçant à la Faculté de Médecine de Sydney, en Australie) rappelle qu’il n’est pas nécessaire de dénaturer les faits (en prétendant qu’il existerait une « épidémie de suicides ») pour inciter les pouvoirs publics à renforcer les moyens humains et matériels permettant de développer une prévention plus efficace du suicide.
Comment dorment les patients bipolaires « guéris » ?
08/02/2016
Effectuée à la Stanford University (États-Unis), une étude a évalué la qualité du sommeil chez 89 sujets bipolaires en phase de rémission ou de guérison (recovered BD patients), définie par une absence de troubles thymiques se prolongeant « au moins pendant deux mois », comparativement à 56 sujets-contrôles. Cette évaluation s’est appuyée sur l’outil Systematic Treatment Enhancement for Bipolar Disorder(STEP-BD)[1] et sur un index classique de qualité du sommeil (PSQI : Pittsburgh Sleep Quality Index)[2]. Mais le recours à cet index subjectif (renseigné par le sujet lui-même) au lieu d’une évaluation objective (basée sur une polysomnographie)[3], le faible effectif de la population concernée, et la présence éventuelle de traitements psychotropes (pouvant représenter des facteurs confondants) constituent des limitations importantes de cette étude, soulignées d’ailleurs par les auteurs eux-mêmes.
« Le Numerus clausus dans les études médicales est un filtre inadapté »
Le Monde.fr |
Par Jean-Luc Dubois-Randé, doyen de la Faculté de Médecine de Créteil
Les Français expriment régulièrement leur attachement à leur système de santé jusqu’à le considérer parfois comme le « meilleur au monde ». Ce bilan plutôt positif coexiste avec des indicateurs moins favorables. L’accès aux soins est une préoccupation de nombreux Français et la désertification de certaines aires rurales ou périurbaines devient un enjeu central et interroge la capacité du système de formation à fournir à la population les professionnels dont elle a besoin, là où elle en a besoin. Les inégalités sociales de santé ne régressent pas et traduisent probablement l’orientation fortement curative et faiblement préventive de notre système de santé.
La formation, en particulier des médecins, est un exercice de long termeet nécessite d’intégrer les évolutions à venir dans toute réflexion prospective. On peut entrevoir deux évolutions majeures : l’explosion de l’utilisation des données issues de l’étude du génome pour le développement d’une médecine personnalisée, des patients, de mieux en mieux informés et soucieux d’être acteurs de leurs soins, mais qui nous rappellent l’importance qu’ils attachent aux aptitudes relationnelles et à l’empathie des professionnels de santé à leur égard.
mercredi 10 février 2016
Les ondes gravitationnelles enfin observées ?
9 février 2016 à 21:31
Parmi les prévisions pour l’année 2016 annoncées par un cosmologiste américain début janvier, figurait la confirmation de l’existence des ondes gravitationnelles. Un email publié dans Science Magazine un mois plus tard a fait un peu plus enfler la rumeur. Elle pourrait trouver son terme jeudi : un article décisif dans Nature est annoncé.
Que sont les ondes gravitationnelles ?
Chevilles de la théorie d’Einstein sur la relativité, les ondes gravitationnelles sont des ondulations de l’espace-temps se propageant à la vitesse de la lumière. Pour simplifier, l’espace-temps peut-être comparé à un drap tendu sur lequel sont posés tous les astres. L’onde gravitationnelle est le mouvement du drap lorsque l’on dépose un peu violemment un nouvel objet dessus, comme les vaguelettes qui se forment en cercles concentriques après un lancer de caillou.
mardi 9 février 2016
Les fous, de la camisole au pyjama
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | | Par Catherine Mary
C’est pour cela que nous voudrions que la question des vêtements soit envisagée, car nous avons parfois l’air de romanichels, et la distribution des vêtements a parfois l’air d’un marché aux puces, les belles robes sont toutes froissées. » Malgré son ton docile, cette requête exprimée en 1950 dans le journal interne de l’hôpital du Vinatier, à Bron (Grand Lyon), n’en est pas moins chargée de sens. Car dans l’habit porté par la personne internée à l’hôpital psychiatrique se joue la représentation qu’une société se fait du fou et de la place qui lui est donnée. C’est la question explorée par l’exposition « Sens dessus dessous », qui se tient jusqu’au 3 juillet au Vinatier, l’un des plus grands hôpitaux français.
Les internes en médecine formés à l’étranger dans le viseur
Le phénomène est encore marginal, il n’en est pas moins inquiétant. Huit internes en médecine générale affectés dans des hôpitaux d’Ile-de-France ont été exclus de leur service pour cause d’incompétence. Et ont été priés de suivre un stage de remise à niveau de six mois, comme l’a révélé Le Quotidien du médecin, mi-janvier. C’est une première.
QUEL HUMANISME À L’ÉPREUVE DU HANDICAP
02.04.2015
Julia Kristeva évoque l’expérience tragique de la vie brisée, celle des blessures du corps et de l’intelligence comme chance et moyen de refonder l’humanisme, reprenant à son compte l’étonnement de Spinoza : « Ce que peut le corps, personne jusqu’à présent ne l’a déterminé »
CC Huey_Chris / Flickr
Intellectuelle transformée par la rencontre avec le handicap, en la personne de son fils David, atteint d’une maladie neurologique orpheline, la philosophe et psychanalyste Julia Kristeva évoque la singularité incommensurable de toute personne, sa vraie valeur, et ce « regard qui perce nos ombres » (selon le titre de sa correspondance avec Jean Vanier, publiée chez Fayard, 2011), car il s’agit bel et bien d’une transfiguration.
Enquête : Journalistes et psychiatres - les voix de la communication
psycom 7 février 2016
[F2RSM] Les objectifs de cette étude ont été de confronter la vision des journalistes à celle des psychiatres, d’une part, sur l’intervention de psychiatres dans la presse pour commenter un fait divers, d’autre part sur les termes employés dans la presse pour parler de psychiatrie, enfin sur la possibilité d’utiliser la presse comme vecteur d’information en santé mentale.
Hallucinations de l’enfant : une application révolutionnaire créée par le CHRU de Lille
PAR PATRICK SEGHI 09/02/2016
10 % des enfants et des adolescents sont victimes d’hallucinations, contre 5 % des adultes. L’hôpital Fontan (CHRU) travaille sur une application révolutionnaire qui permettra aux enfants d’en parler plus facilement. Le personnel soignant disposera, en retour, d’un outil qui facilitera diagnostics et suivi. Un appel au financement participatif est lancé…
« Les hallucinations peuvent survenir dans toutes les modalités sensorielles : des voix entendues, des formes vues, etc. Certaines sont effrayantes, comme des voix menaçantes ou insultantes… Comme l’enfant arrive rarement à en contrôler la survenue, ces expériences peuvent parasiter son quotidien et entraîner des troubles anxieux, une chute des performances scolaires, des troubles du comportement, voire des idées suicidaires », constate le Pr Renaud Jardri, responsable de psychiatrie périnatale à l’hôpital Fontan 1.
Problème : « L’enfant parle difficilement de ces expériences aux adultes… C’est pourquoi nous avons imaginé cette application, afin de mettre l’enfant en confiance et l’aider à s’exprimer librement dans un environnement rassurant et familier sur ces choses qu’il est seul à voir ou entendre… », poursuit Renaud Jardri.
« Il s’agit de permettre aux 10 % d’enfants souffrant d’hallucinations (contre 5 % des adultes) d’exprimer, en jouant sur une tablette, avec leur avatar et dans l’univers des cinq sens, ce qu’ils ressentent. »
Téléchargeable gratuitement
Destiné tant aux usagers qu’aux professionnels de santé, « cet outil sera disponible prochainement en téléchargement gratuit sur notre site ». Simple d’accès, ludique, assurant un suivi dans le temps, aidant au diagnostic… l’application est tout simplement révolutionnaire. Sa phase de développement est quasi bouclée.
Inscription à :
Articles (Atom)