L'alcoolisme au travail ne doit pas être un sujet tabou en Ehpad, car tout directeur d'établissement peut se trouver confronté à une telle situation. Quelles sont les règles applicables, la gestion des situations individuelles et la démarche de prévention collective à suivre dans ce cas ?
LA SOLUTION
Consécutive à une importante absorption d'alcool, l'ivresse ponctuelle se traduit par des propos incohérents, de l'agitation et des troubles moteurs. Si l'alcoolisation chronique, due à la consommation excessive et régulière d'un salarié, est souvent peu dommageable socialement à ses débuts, elle peut mener à une dépendance affectant ses compétences professionnelles. La baisse de l'efficacité, de l'initiative, de la vigilance, de la mémorisation et de la coordination sont des signes évocateurs. L'altération de la rapidité et de la précision entraîne des erreurs, des malfaçons et des dégâts matériels. Ivresse et alcoolisation chronique sont responsables de troubles du comportement — absences répétées du poste de travail, désinhibition, conduite dangereuse, manque de confiance en soi, fuite des responsabilités, incapacité de prendre des décisions, irritabilité, agressivité et hypersensibilité face aux contretemps.
L'ouvrage* sorti le 11 décembre est le fruit d'un travail collaboratif et pluridisciplinaire, mené au quotidien dans les permanences d'accès aux soins de santé (Pass). La présidente du collectif, Claire Georges-Tarragano, médecin à l'hôpital Saint-Louis (AP-HP), revient sur les idées novatrices de ce manifeste, "pour un juste soin au juste coût".
Hospimedia : "Pouvez-vous nous parler du collectif Pass dont vous êtes la présidente, comment est-il né ?
Claire Georges-Tarragano : Le collectif Pass est né du besoin de regroupement des acteurs des Pass qui ont comme particularité de faire de la médecine générale et de s'occuper de situations de précarité. Ces activités n'apparaissent souvent pas comme "rentables", ce qui fait que les Pass ne sont pas valorisées et pas suffisamment défendues dans les établissements. D'une part, parce qu'on est aujourd'hui dans une approche de logique hospitalière technique et spécialisée et, d'autre part, du fait de la logique financière, en particulier de la T2A, qui s'inscrit dans une perspective de production d'activité. Les Pass sont dans une autre logique peu connue et peu reconnue. D'où la nécessité et le besoin de se regrouper pour essayer de se faire connaître. Et au-delà de ça, de montrer le côté "micro-modèle" du système d'organisation des soins. On a donc commencé à se réunir en 2006-2007 au niveau de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), puis ça s'est étendu à la région. Et c'est venu progressivement à l'échelon national, à la suite du premier colloque national en 2011. Notre collectif se constitue petit à petit et vient du terrain.
Les activités des Pass apparaissent souvent comme "non rentables", ce qui fait qu'elles ne sont pas valorisées et pas suffisamment défendues dans les établissements.
Le CH Camille-Claudel de Cognac (Charente) s'agrandit. Il a acquis courant 2011 un nouveau site, ancienne maison des viticulteurs de la commune, pour y implanter le centre médico-psychologique (CMP), le centre d'accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP) et le centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa) Agora, déjà existants. Le montant de cette opération est estimé à 820 000 euros (€) et le coup d'envoi du chantier a été donné courant octobre, pour une durée de dix mois environ. Cet établissement public de santé mentale a en charge l'ensemble de la psychiatrie publique dans le département de Charente. Le dispositif mis en place à Cognac répond aux besoins de la population du deuxième pôle urbain du département, après Angoulême, de l'enfance à l'âge adulte, par des équipes pluridisciplinaires.
Maîtriser son stress. C’est la promesse de Melomind, un casque capable d’analyser l’activité cérébrale à des fins de relaxation, et censé » arriver sur le marché en 2016. Peut-on y croire à ce stade de développement ? Le point avec le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre.
Melomind serait un « coach personnel de relaxation qui vous aide à mieux gérer votre stress et à suivre vos progrès n’importe où et à n’importe quel moment de la journée ». C’est la promesse de myBrain Technologies, la société française qui a mis au point ce casque audio. Cet accessoire très design a été créé par deux docteurs en neurosciences, en partenariat avec l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM, hôpital la Pitié-Salpêtrière, Paris). Il est censé « vous aider à améliorer vos capacités cérébrales afin d’atteindre la paix intérieure ».
Selon cette enseignante en philosophie, «Game of Thrones», «Harry Potter» ou Jean-Jacques Goldman sont autant de moyens pour dialoguer avec Hobbes, Hume ou Platon.
Marianne Chaillan enseigne la philosophie et l’éthique appliquée à Aix-Marseille. Pour cette adepte de la pop philosophie, le divertissement est aussi une occasion de cultiver son âme.
Se divertir, c’est d’abord une pratique d’esquive, un moyen de se détourner d’une réalité déplaisante ?
Au sens pascalien, le divertissement désigne effectivement une activité d’esquive. Il ne s’agit pas de s’amuser mais de se détourner d’une réalité oppressante. Toute activité est alors prise dans le divertissement, non pas seulement celles qui sont divertissantes, au sens commun du terme, mais aussi des activités plus sérieuses en apparence, comme la rédaction d’un article dans Libération ! Pendant que je réponds à vos questions, je ne pense pas à la maladie ou à la mort. Pascal, dans les Pensées, nous rappelle que «le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste : on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais». Voilà une pensée qui n’est pas faite pour nous réjouir. Pire, elle nous angoisserait plutôt. Aussi, faut-il tâcher de n’y point songer. Comment ? En se divertissant.
Le 30 septembre 1937, Antonin Artaud, expulsé d'Irlande, est «débarqué» au Havre. Quelques jours plus tard, il est transféré à l'asile départemental d'aliénés de Seine-Maritime de Sotteville-lès-Rouen, dans le quartier hommes de Quatre-Mares. Les lettres qu'il rédige alors décrivent avec acuité le vécu d'angoisse et de désespoir d'un aliéné, masquant son identité sous des noms d'emprunt pour manifester toutes ses récriminations avec une énergie hors du commun qui le caractérisera tout au long de sa vie.
Quelque 150 chercheurs et patrons d'entreprise ont ouvert à Montpellier les voies de la médecine du futur, sur le cancer, Alzheimer ou encore la psychiatrie.
Pourra-t-on, demain, mieux connaître et mieux soigner la dépression ? Être enfin efficace contre Alzheimer ? Trouver le traitement le plus adapté contre le cancer du pancréas, un des plus difficiles à soigner ? Ce sont des pistes ouvertes par les biomarqueurs, au centre des échanges de quelque 150 chercheurs et patrons de start-up, ces “jeunes pousses” innovantes et économiquement prometteuses venues de Lyon, Paris, l'Alsace, l'Aquitaine, et surtout de Montpellier, point de rendez-vous ce jeudi 17 décembre.
Le philosophe serait porté à la mélancolie, mais ils sont nombreux, de Aristote à Nietzsche, à prôner la pratique de l’humour et du rire.
Les vertus du rire pour notre corps et notre santé sont nombreuses, disent les psychologues. Le rire permet de réduire la perception de la douleur. Le rire est une drogue bienfaisante. Selon certains neurobiologistes, il y aurait des émotions communes d’amusement dont le rire et le sourire seraient l’expression.
«L’homme est le seul animal qui rit», affirme Aristote, qui ajoute : lorsque l’on rit, «la pensée est mise en mouvement en dépit de la volonté la plus ferme». Le rire donne une impulsion à la réflexion. Il est à la fois apaisant, stimulant, énergisant. Nous aiderait-il à penser le monde ? Et si le rire était éminemment philosophique, au fond ?
Un programme de service civique dédié au secteur des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes a été lancé ce mercredi 16 décembre par Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et l'Agence du service civique. Cette initiative doit permettre — dans ce secteur donné — la création de 17 000 missions dès 2016, et ensuite 25 000 l'année suivante, signalent les trois protagonistes du dispositif dans un communiqué commun. Plus globalement, cette initiative s'inscrit dans un déploiement à l'échelle nationale du service civique. Elle vise donc à terme l'ensemble des ministères, des associations et des collectivités qui sont appelés à offrir dès que possible "à tous les jeunes qui en feront la demande une mission de service civique".
Vitrines aguicheuses, cadeaux inutiles, sapins clignotants… Comment une fête du lien familial et social dérape-t-elle vers la consommation jusqu’à l’excès ?
Déambulant dans les rues de Paris, des réfugiés de Calais, pris en charge par des associations, ne comprennent rien. Des trottoirs pleins de gens pressés, croulant sous les paquets devant des devantures aguicheuses comme le palais d’un sultan. Se faisant expliquer le potlatch auquel se livrent les pays riches, ils s’étonnent de voir cette corvée prendre des formes inédites dans l’espace public. Ici, des animaux empaillés dans de la neige artificielle,
là, une vitrine de poupées au milieu d’arbres en chocolat poudrés d’or, plus loin des objets métalliques indéfinissables jetés autour d’un vieux terminal téléphonique noir sous un sapin clignotant. Ahurissants décors de villes soudainement méconnaissables que certains puristes fuient comme des orgies romaines qui auraient dégénéré.
Que serait une fête où l’on pourrait célébrer la possibilité de la vraie surprise ? Pour l’accueillir, il faudrait quitter l’attente. Non pas cesser d’espérer mais être à l’écoute de ce qui est déjà là.
De récentes déclarations, malvenues, sur une France supposément de « race blanche », ont suscité de vives réactions. Car, outre le caractère complètement anachronique et scientifiquement erroné du concept de race appliqué à l’espèce humaine, ces propos sous-entendent qu’il existerait une France idéale et primitive, exempte de toute influence extérieure, qui serait donc à préserver comme un patrimoine. La « France des clochers », avec son « long manteau d’églises et de cathédrales », comme l’affirmait l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy.
Cette polémique est d’autant plus malvenue qu’elle est contemporaine d’une arrivée de réfugiés sur le sol européen devenue plus importante en raison de la guerre en Syrie. Elle a relancé, parfois en creux, le débat sur le regard que la France porte sur les étrangers, sur ceux qu’elle considère comme étant étrangers, et sur les contours d’une identité nationale que des tentatives de définition récentes et avortées, parce que très discutées et discutables, à travers la création d’un ministère ayant porté ce titre entre 2007 et 2010, avaient pourtant échoué à résoudre.
Nous n’avons pas pour ambition de répondre à toutes les questions complexes soulevées par ce débat. Nous souhaitons simplement donner notre avis, depuis la place qui est la nôtre. Journaliste scientifique, historien spécialiste de la représentation de la préhistoire et préhistorien, nous proposons d’éclairer la discussion sur deux points : d’abord replacer ces questions dans la longue durée, pour montrer qu’elles n’ont, hélas, rien de nouveau ; apporter ensuite un éclairage sur nos ancêtres, c’est-à-dire ceux qui ont occupé l’actuel territoire de la France, et plus largement l’Europe, lors de la lointaine période appelée paléolithique (âge de la pierre taillée), il y a plusieurs dizaines de milliers d’années, et sur ce qu’ils nous ont légué.
Le scénario qui se dégage, loin des représentations ethno et européo-centrées, est celui de longues et complexes migrations, inhérentes à l’humanité, de mélanges de populations parfois entre espèces proches dont nous portons encore la trace dans nos gènes (Néandertal et Denisova), et d’un mode de vie à l’échelle continentale, inventé par des chasseurs-cueilleurs migrants à la peau certainement pas aussi blanche que d’aucuns la souhaiteraient.
Se soustraire aux affaires sérieuses, aux raisons efficaces, à l’enchaînement morne du quotidien ne serait-ce qu’un jour, ne serait-ce qu’une heure, pour retrouver le goût de cette liberté qui nous rappelle à la vie.
Je vais partir. Couper mes ponts. Larguer ce qui m’encombre. Je vais enfin exercer mon pouvoir de ne pas faire. Exercer un pur désœuvrement, contrairement à ce qu’on attend de moi, contrairement à ce qu’on attend de nous, soumis tous autant que nous sommes à l’injonction incessante de faire et de faire et de faire et de remplir jusqu’à la gueule nos vies d’affairements pour avoir l’air vivants.
Je vais être enfin dans le désœuvrement, qui n’est pas l’apathie dépressive où je tombe parfois, ni le dégoût hautain du «à quoi bon», ni l’aboulie je ne fous rien, encore moins la presque mort du mélancolique. Qui n’est pas non plus le désormais fameux «lâcher prise» dont se sont engoués nos nouveaux managers, devenus agents d’ambiance, dans l’idée de faire davantage trimer les trimeurs mais sans qu’ils s’en aperçoivent.
L'Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp), le Syndicat des psychiatres d'exercice public (Spep) et le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) estiment que certaines dispositions de la loi de modernisation de notre système de santé, définitivement votée le 17 décembre dernier (lire ci-contre), "nécessitent des aménagements substantiels lors de la discussion de ses décrets d'application". Ils font ainsi entendre leurs "plus vives préoccupations" dans un communiqué commun, le 29 décembre. Plus précisément, ils réitèrent leur "positionnement ferme" pour la constitution des groupements hospitaliers de territoire (GHT) spécifiques en psychiatrie, "le cas échéant par dérogation".
Le décret simplifiant les conditions techniques de fonctionnement des établissements privés de psychiatrie est paru au Journal officiel. Les fédérations hospitalières concernées, la Fehap et l'UNCPSY, ainsi que la Fnapsy, association d'usagers, saluent cet assouplissement des normes qui devrait faciliter les innovations thérapeutiques.
Mort à l'âge de 83 ans, il était notamment connu pour avoir participé à la déclassification de l’homosexualité comme maladie mentale dans les années 1970.
DOMUSVI 17-12-2015 Ils sont 71 % à se déclarer heureux (un point de plus depuis le précédent baromètre). Découvrez le 2e baromètre du moral des seniors BVA-DomusVi, réalisé par téléphone du 20 novembre au 5 décembre 2015 auprès d’un échantillon de 666 personnes, représentatif de la population française âgée de 65 ans et plus. Lire la suite ...
Le plan Soins palliatifs 2016-2018, présenté le 3 décembre dernier par la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes Marisol Touraine, était attendu de la communauté hospitalière depuis son annonce un an auparavant par le président de la République. La communauté salue donc sa sortie, qui renforcera l'offre de soins et soutiendra les professionnels dans leurs projets au bénéfice des patients. Mais elle se déclare aussi attentive au déploiement concret des différentes mesures et en concertation avec les équipes de terrain.
Malgré la généralisation des traitements de substitution, la plupart des professionnels de santé restent réticents à remplir leurs obligations de prescription et de délivrance, refoulant les usagers de drogues dans une semi-clandestinité. Cette situation souligne le manque de cohérence d’une politique de réduction des risques.
Après un long parcours institutionnel, la nouvelle loi de santé publique vient enfin d’être votée, légalisant, pour la première fois dans notre pays, les salles de consommation à moindre risque. Cette disposition, qui s’inscrit clairement dans l’approfondissement de la politique de réduction des risques liés à l’usage des drogues (RDR), va concerner tout au plus quelques centaines d’usagers dans l’Hexagone. Or, derrière le théâtre d’ombres des «salles de shoot», propice aux postures vertueuses, une pièce beaucoup moins connue se joue en coulisse. Il s’agit du dossier sulfureux des traitements de substitution aux opiacés, une tragicomédie mise en scène depuis vingt ans dans une indifférence pour le moins suspecte.