Vitrines aguicheuses, cadeaux inutiles, sapins clignotants… Comment une fête du lien familial et social dérape-t-elle vers la consommation jusqu’à l’excès ?
Déambulant dans les rues de Paris, des réfugiés de Calais, pris en charge par des associations, ne comprennent rien. Des trottoirs pleins de gens pressés, croulant sous les paquets devant des devantures aguicheuses comme le palais d’un sultan. Se faisant expliquer le potlatch auquel se livrent les pays riches, ils s’étonnent de voir cette corvée prendre des formes inédites dans l’espace public. Ici, des animaux empaillés dans de la neige artificielle,
là, une vitrine de poupées au milieu d’arbres en chocolat poudrés d’or, plus loin des objets métalliques indéfinissables jetés autour d’un vieux terminal téléphonique noir sous un sapin clignotant. Ahurissants décors de villes soudainement méconnaissables que certains puristes fuient comme des orgies romaines qui auraient dégénéré.
Que serait une fête où l’on pourrait célébrer la possibilité de la vraie surprise ? Pour l’accueillir, il faudrait quitter l’attente. Non pas cesser d’espérer mais être à l’écoute de ce qui est déjà là.
De récentes déclarations, malvenues, sur une France supposément de « race blanche », ont suscité de vives réactions. Car, outre le caractère complètement anachronique et scientifiquement erroné du concept de race appliqué à l’espèce humaine, ces propos sous-entendent qu’il existerait une France idéale et primitive, exempte de toute influence extérieure, qui serait donc à préserver comme un patrimoine. La « France des clochers », avec son « long manteau d’églises et de cathédrales », comme l’affirmait l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy.
Cette polémique est d’autant plus malvenue qu’elle est contemporaine d’une arrivée de réfugiés sur le sol européen devenue plus importante en raison de la guerre en Syrie. Elle a relancé, parfois en creux, le débat sur le regard que la France porte sur les étrangers, sur ceux qu’elle considère comme étant étrangers, et sur les contours d’une identité nationale que des tentatives de définition récentes et avortées, parce que très discutées et discutables, à travers la création d’un ministère ayant porté ce titre entre 2007 et 2010, avaient pourtant échoué à résoudre.
Nous n’avons pas pour ambition de répondre à toutes les questions complexes soulevées par ce débat. Nous souhaitons simplement donner notre avis, depuis la place qui est la nôtre. Journaliste scientifique, historien spécialiste de la représentation de la préhistoire et préhistorien, nous proposons d’éclairer la discussion sur deux points : d’abord replacer ces questions dans la longue durée, pour montrer qu’elles n’ont, hélas, rien de nouveau ; apporter ensuite un éclairage sur nos ancêtres, c’est-à-dire ceux qui ont occupé l’actuel territoire de la France, et plus largement l’Europe, lors de la lointaine période appelée paléolithique (âge de la pierre taillée), il y a plusieurs dizaines de milliers d’années, et sur ce qu’ils nous ont légué.
Le scénario qui se dégage, loin des représentations ethno et européo-centrées, est celui de longues et complexes migrations, inhérentes à l’humanité, de mélanges de populations parfois entre espèces proches dont nous portons encore la trace dans nos gènes (Néandertal et Denisova), et d’un mode de vie à l’échelle continentale, inventé par des chasseurs-cueilleurs migrants à la peau certainement pas aussi blanche que d’aucuns la souhaiteraient.
Se soustraire aux affaires sérieuses, aux raisons efficaces, à l’enchaînement morne du quotidien ne serait-ce qu’un jour, ne serait-ce qu’une heure, pour retrouver le goût de cette liberté qui nous rappelle à la vie.
Je vais partir. Couper mes ponts. Larguer ce qui m’encombre. Je vais enfin exercer mon pouvoir de ne pas faire. Exercer un pur désœuvrement, contrairement à ce qu’on attend de moi, contrairement à ce qu’on attend de nous, soumis tous autant que nous sommes à l’injonction incessante de faire et de faire et de faire et de remplir jusqu’à la gueule nos vies d’affairements pour avoir l’air vivants.
Je vais être enfin dans le désœuvrement, qui n’est pas l’apathie dépressive où je tombe parfois, ni le dégoût hautain du «à quoi bon», ni l’aboulie je ne fous rien, encore moins la presque mort du mélancolique. Qui n’est pas non plus le désormais fameux «lâcher prise» dont se sont engoués nos nouveaux managers, devenus agents d’ambiance, dans l’idée de faire davantage trimer les trimeurs mais sans qu’ils s’en aperçoivent.
L'Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp), le Syndicat des psychiatres d'exercice public (Spep) et le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) estiment que certaines dispositions de la loi de modernisation de notre système de santé, définitivement votée le 17 décembre dernier (lire ci-contre), "nécessitent des aménagements substantiels lors de la discussion de ses décrets d'application". Ils font ainsi entendre leurs "plus vives préoccupations" dans un communiqué commun, le 29 décembre. Plus précisément, ils réitèrent leur "positionnement ferme" pour la constitution des groupements hospitaliers de territoire (GHT) spécifiques en psychiatrie, "le cas échéant par dérogation".
Le décret simplifiant les conditions techniques de fonctionnement des établissements privés de psychiatrie est paru au Journal officiel. Les fédérations hospitalières concernées, la Fehap et l'UNCPSY, ainsi que la Fnapsy, association d'usagers, saluent cet assouplissement des normes qui devrait faciliter les innovations thérapeutiques.
Mort à l'âge de 83 ans, il était notamment connu pour avoir participé à la déclassification de l’homosexualité comme maladie mentale dans les années 1970.
DOMUSVI 17-12-2015 Ils sont 71 % à se déclarer heureux (un point de plus depuis le précédent baromètre). Découvrez le 2e baromètre du moral des seniors BVA-DomusVi, réalisé par téléphone du 20 novembre au 5 décembre 2015 auprès d’un échantillon de 666 personnes, représentatif de la population française âgée de 65 ans et plus. Lire la suite ...
Le plan Soins palliatifs 2016-2018, présenté le 3 décembre dernier par la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes Marisol Touraine, était attendu de la communauté hospitalière depuis son annonce un an auparavant par le président de la République. La communauté salue donc sa sortie, qui renforcera l'offre de soins et soutiendra les professionnels dans leurs projets au bénéfice des patients. Mais elle se déclare aussi attentive au déploiement concret des différentes mesures et en concertation avec les équipes de terrain.
Malgré la généralisation des traitements de substitution, la plupart des professionnels de santé restent réticents à remplir leurs obligations de prescription et de délivrance, refoulant les usagers de drogues dans une semi-clandestinité. Cette situation souligne le manque de cohérence d’une politique de réduction des risques.
Après un long parcours institutionnel, la nouvelle loi de santé publique vient enfin d’être votée, légalisant, pour la première fois dans notre pays, les salles de consommation à moindre risque. Cette disposition, qui s’inscrit clairement dans l’approfondissement de la politique de réduction des risques liés à l’usage des drogues (RDR), va concerner tout au plus quelques centaines d’usagers dans l’Hexagone. Or, derrière le théâtre d’ombres des «salles de shoot», propice aux postures vertueuses, une pièce beaucoup moins connue se joue en coulisse. Il s’agit du dossier sulfureux des traitements de substitution aux opiacés, une tragicomédie mise en scène depuis vingt ans dans une indifférence pour le moins suspecte.
De Mohamed Merah à Amedy Coulibaly en passant par les frères Abdeslam, ces jihadistes viennent de communes pauvres et surtout de zones urbaines sensibles.
De l’«apartheid social» après les attentats de janvier, au«aucune excuse sociale, sociologique et culturelle» après ceux de novembre, le Premier ministre a balayé le champ des questions posées à la nation par les attentats de 2015. Mais, s’il ne faut pas pardonner, il reste à expliquer et là, le désarroi est grand. Fin novembre, le président du CNRS, Alain Fuchs, a adressé à tous les chercheurs de France un appel à propositions pour mieux comprendre. Les propositions de recherches complémentaires, qui remonteront de cette consultation, porteront sans doute sur le rôle du wahhabisme dans l’émergence de l’islamisme, sur le suivisme géostratégique européen à l’égard des Etats-Unis et notre complaisance à l’égard de l’Arabie Saoudite, ou encore sur l’européanisation nécessaire des services de sécurité.
Afin de mesurer les marges de progression restantes en matière de répartition et de fonctionnement de ses Ssiad, l'ARS Auvergne s'est engagée dans un diagnostic territorial. Au regard de l'évolution des profils des personnes âgées, un rapport plaide pour l'accélération des expérimentations et la révision du mode de tarification des services.
Confrontée à la réduction du nombre d'infirmiers libéraux et à la lourdeur et la complexification du travail de maintien à domicile, l'ARS Auvergne s'est engagée dans un large travail d'analyse de ses services de soins infirmiers à domicile (Ssiad). Alors que cent nouvelles places attendent d'être créées pour renforcer l'offre sur le territoire, l'agence s'est tournée vers l'observatoire régional de la santé (ORS) — dont un rapport vient de sortir — pour identifier les pistes pour une répartition et un fonctionnement adéquats de ces futurs dispositifs sur le territoire. Avec en trame de fond un objectif final : "tracer les contours de ce que pourrait être le Ssiad de demain". Une série de préconisations ont été formulées en ce sens.
Pourquoi concevons-nous des technologies pour nous accabler ?
Alors que les technologies étaient censées nous libérer, nous nous sentons de plus en plus accablés, surmenés, rappelle le designer. Nous sommes dépendants à la distraction que produisent les technologies. Nous vérifions en moyenne 150 fois par jour notre smartphone. Nous sommes entrés dans ce que le game designer et théoricien des médias Ian Bogost appelle l’hypertravail : nous passons notre temps à gérer les notifications de nos systèmes techniques, à surfer sur le flux constant des sollicitations qui nous accablent. Nous sommes cernés par nos dépendances et notre seul recours consiste à être sommé de nous déconnecter, de battre en retraite, pour mieux les affronter.
Or, souligne Deterding, qui construit ces systèmes socio-techniques dans lesquels nous nous débattons ? Ceux-là mêmes qui en souffrent. “La contradiction éthique fondamentale qui est au coeur de l’industrie numérique est que les gens qui souffrent le plus et s’organisent contre cette accélération numérique sont les mêmes que ceux qui en tirent avantage”. Nous sommes nos propres “voleurs de temps” et sommes les premiers concepteurs de ces expériences utilisateurs. Nous créons les formes addictives, ces interfaces qui renforcent nos dépendances,comme l’expliquait Natasha Schüll.
prochaine séance Jeudi 4 janvier 2016 Le sujet, le réel et la transmission I : processus, mémoire, filiation, représentations, identifications à partir du film Bon papa, un homme sous l’occupation, de Leïla Férault-Lévy
Sous la direction de Michel Gad Wolkowicz
Argument Général
Après les « Figures de la cruauté », la clinique du contemporain menée par Schibboleth – Actualité de Freud – se poursuit cette année par l’étude de la psychopathologie du sujet, individuel et collectif, dans ses rapports au réel, dans sa construction et ses avatars, suivant qu’il décline névrose, psychose ou perversion.
Nous sommes en effet confrontés aux réalités de l’actualité ; et nous y réagissons en fonction de notre économie psychique ; mais nous sommes aussi confrontés à la façon dont cette actualité est traitée, médiatisée, par les intellectuels, les médias, qui nous font souvent halluciner tant y abondent dénis de réalité, échanges de rôles, inversions en miroir bourreaux-victimes, dévoiements sémantiques, discrédits unilatéraux, clivages projectifs diabolisation/angélisation, collant aux pré-constructions idéologiques, se réclamant « du bien, de la morale, des droits de l’homme, de l’antiracisme, de la paix »… qui dans la forme et dans le fonds autant que par effet de masse et de mode justifient et encouragent la barbarie meurtrière.
Ce sera l’objet de la 1ère séance, l’histoire et les postures des intellectuels en France, la complaisance, aveuglement, fascination, complicité, dans le rapport aux dictatures, aux idéologies totalitaires, océans de certitude. « Mieux vaut avoir tort avec Sartre qu’avoir raison avec Aron. »
Deux arrêtés parus au Journal officiel (JO) du 27 décembre actent une contraction budgétaire en 2015 pour le secteur de la psychiatrie et des soins de suite et de réadaptation (SSR), en application notamment des dispositions votées dans la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2016. En effet, un arrêté fixe l'objectif de dépenses d'assurance maladie à 6,111 milliards d'euros (Md€) environ au titre des activités de SSR et 8,907 Md€ au titre des activités de psychiatrie. Enfévrier dernier, cet objectif était fixé à 6,169 Md€ au titre des activités de SSR et 8,986 Md€ pour les activités de psychiatrie. Pour les établissements privés lucratifs, l'objectif quantifié national est fixé pour 2015 à 2,198 Md€ au titre des SSR et 695,9 millions d'euros pour la psychiatrie, selon un autre arrêté. Cet objectif était fixé en février 2015 respectivement à 2,205 Md€ et 698,3 millions pour ces deux secteurs d'activité.
Pouvoir s’entraîner dans des conditions proches de la réalité, c’est un vrai plus pour les étudiants de l’Institut de formation aux soins infirmiers. Depuis 2013, un centre de simulation leur permet d’expérimenter les gestes techniques sur des mannequins. Vous pourrez le visiter lors des portes ouvertes du 23 janvier.
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Le mannequin haute fidélité permet de confronter les étudiants à des situations réelles. Très formateur...
La simulation, c’est une évidente plus-value dans le cursus d’apprentissage des étudiants en soins infirmiers. Elle repose sur un principe éthique qu’on peut résumer par « Jamais la première fois sur un patient ». Pour se faire la main dans les gestes les plus techniques de leur futur métier, ils disposent de mannequins tout ce qu’il y a de coopératif ! Ainsi dans la chambre de simulation, deux vrais faux humains « haute fidélité » mettent en situation réelle les apprenants. Ils sont pilotés par un ordinateur simulant les fonctions respiratoires, la parole, les constantes telles que tension artérielle ou pouls…
Dans les départements du centre (Nièvre, Cher, Indre, Loiret), le peuple commence à connaître les bienfaits du traitement de Pasteur contre la rage, mais il était de croyance courante, il y a quinze ans, que l'on étouffait encore entre deux matelas les individus enragés. Je souligne à dessein étouffait entre deux matelas, ce sont les termes mêmes dont les gens se servaient. Si l'on se rend dans ces départements, pour vérifier le dire, il n'y a qu'à interroger un paysan de 50 ou 60 ans, il aura la même réponse. (Dr X…)
- Vous avez encore vos parents ?
- Mon père vit, ma mère est morte.
- De quelle maladie est morte votre mère ?
- On l'a tuée…
- Tuée, comment ?
- On l'a étouffée entre deux matelas. Elle avait été mordue par un chien enragé et…
Aujourd’hui, il est beaucoup de familles où, lorsque la mère, l’enfant, voire même le père est malade, on n’hésite pas à faire appel à une doctoresse. Elle soigne et guérit avec plus de soin, de dévouement, sinon plus de science que tout autre médecin.
Cependant, nul n’avait encore songé que l’on put demander une femme pour assister, en qualité de médecin à un duel. C’est ce qui vient de se passer en Allemagne. Il y a quelques jours, en effet, à Berlin, un duel au sabre eut lieu entre deux étudiants ; une doctoresse était là qui surveillait les coups et pansait les blessures.